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Quatrième de couverture :
Léna est née dans le Grand Nord sibérien, elle aime plus que tout la brume, la neige, l’attente et l’immobilité qui n’ont ni couleurs ni frontières. Son mari Vassia, pilote dans l’armée de l’air, n’a qu’un rêve, poursuivre la grande épopée soviétique de l’espace dont Gagarine fut le héros et qui reste l’immense fierté du peuple russe. Comment acclimater leur nature profonde, leurs sentiments et leur vision du monde si différents en ces temps incertains de la perestroïka qui voit s’effondrer leur univers ? Un étonnant premier roman où tout est dit de l’âme russe, paysans dans leurs kolkhozes, exilés dans la taïga, citadins entassés dans leurs appartements communautaires, qui tous ont pour ligne d’horizon l’envol et la conquête spatiale comme un Eldorado collectif et puissant. Virginie Deloffre est médecin à Paris. Depuis l’enfance, elle est fascinée par la Russie, le Grand Nord et la glace.
Est-ce que j’étais fatiguée, préoccupée cette semaine… oui, sans doute, et j’ai peut-être raté le rendez-vous avec ce premier roman de Virginie Deloffre. D’ailleurs, j’ai tardé à le prendre en main et il a fallu prolongation sur prolongation d’emprunt à la bibli pour que je l’ouvre enfin.
C’est un roman contemplatif, à l’image de Léna qui attend, assise sur une chaise, à l’ombre d’un arbre, son pilote et bientôt astronaute de mari, Vassia. Pendant ces absences indéterminées et interminables, elle écrit aux deux vieux qui l’ont recueillie et élevée, Varvara et Dimitri, là-bas dans le grand Nord, sur la banquise sibérienne. C’est de là sans doute qu’elle tient ce caractère d’attente, de silence, cette personnalité minérale.
On sent que Virginie Deloffre connaît bien ce paysage de glace et de vent, qu’elle a compris d l’intérieur cette mentalité russe, ce peuple aux origines métissées, qui s’est lancé avec ardeur dans la construction soviétique, les rêves de ceux qui ont gardé un esprit de résistance : elle s’en explique avec beaucoup de sensibilité ici.
Dans un pays qui craque sous la perestroïka et la glasnost, auxquelles les vieux ne comprennent pas grand-chose, l’histoire de la conquête spatiale continue à allumer des étoiles dans les yeux des enfants.
Pourtant je n’ai pas été emportée par les personnages ni par l’histoire, et je le regrette un peu : je n’ai ppeut-être pas « l’âme russe », il me semble que cela aurait été un atout pour vraiment apprécier ce roman. J’ai senti à quel point il est bien fait (un bon premier roman) mais je n’ai pas été séduite. Peut-être aussi parce que je serais bien incapable de vivre dans ces conditions archaïques, et dans le grand froid ? J’ai cependant souri aux descriptions un brin ironiques de l’organisation soviétique, placées dans la bouche de Varvara, une patriote convaincue !
« C’est la fameuse Laideur Soviétique, inimitable, minutieusement programmée par le plan, torchonnée cahin-caha dans l’ivrognerie générale, d’une tristesse inusable. Un mélange d’indifférence obstinée, de carrelages ma lavés, de façades monotones aux couleurs uniques – gris-bleu, gris-vert, gris-jaune – témoins d’un probable oukase secret ordonnant le grisaillement égalitaire de toutes les résines destinées à la construction du socialisme avancé. Un genre de laideur qu’on ne trouve que chez nous, que l’Ouest n’égalera jamais, malgré les efforts qu’il déploie à la périphérie de ses villes. » (p. 49-50)
Peu d’avis sur ce livre de la Rentrée littéraire 2011 sur la blogosphère : celui d’Aifelle, très enthousiaste, vous convaincra plus que le mien ! Et celui de Kathel aussi !
Virginie DELOFFRE, Léna, Albin Michel, 2011
18e titre de la Rentrée littéraire
10e Premier Roman dans le cadre de ce challenge !
Ah j’en avais lu de bons échos, mais tu confirmes que pour un premier roman, c’est positif!
Oui, quand même, c’est une bonne histoire, très sensible.
J’aime beaucoup ton billet qui explique bien ce rendez-vous manqué. Il faut que je te dise… c’est celui que je lis actuellement, je viens de le commencer. Il m’a semblé parfait pour une reprise lecture même si ce n’est pas encore ça au niveau rythme. Et ce que tu en dis, paradoxalement, me motive. C’est un premier roman, va falloir que je motive pour un billet -)
Je suis sûre qu’il va te plaire !! A un moment, il y a eu un petit déclic pour m’inciter à continuer (parce que Léna qui attend, qui attend, ça m’ennuyait un peu, je dois le dire) mais ça n’a pas déclenché de grande émotion. Et en même temps, j’ai bien conscience de dire ce qui est bien dans ce bouquin et tant mieux si ça te motive 😉
Je suis en vacances. Je vais essayer de faire baisser ma PAL un peu à moins qu’elle ne s’agrandisse encore, tout est possible! Bientôt un livre pour ton challenge. Bon dimanche.
Moi aussi je suis en vacances (on aurait pas le même métier par hasard ?) mais je ne suis pas sûre que ma PAL va baisser si fort que ça… Mais je t’attends de pied ferme 😉 Bonnes vacances !
Un roman qui je pense peut être intéressant mais alors il faut à mon avis ne penser à rien du tout pour pouvoir le lire et se laisser transporter. Enfin, c’est ce que je ressens en lisant ton avis 😉 Bonne soirée !
Je pense que ce seraient de bonnes conditions de lcture, effectivement ! Bonne soirée et bon dimanche.
Merci bon dimanche et bonne lecture à toi aussi !
C’est dommage, un rendez-vous manqué, mais tu reconnais que c’est un très bon premier roman… J’ai bien aimé me laisser porter par sa belle atmosphère…
Je vais aller chercher ton lien et relire ton avis !
Tu sais que j’ai aimé ce livre, mais j’ai pensé tout de même à un moment donné qu’il aurait été encore mieux s’il avait été raconté du début à la fin par Varvara. Vu par Léna, c’est très statique, et si on n’est pas dans le bon état d’esprit, çà peut agacer.
Je ne regrette quand même pas de l’avoir lu, rassure-toi 🙂
J’ai toujours envie de le lire !
Alors fais-toi plaisir !
Roman contemplatif ? Oula je passe !
A bientôt, Manu… 🙂
si je décide de le lire, ce sera un jour où je me sentirai en pleine forme!
C’est peut-être mieux, en effet… 🙂
Il y a des univers dans lesquels on ne pénètre pas, c’est comme ça. je suis allée voir « Les adieux à la reine » qui a eu des critiques dithyrambiques et je me suis complètement ennuyée. C’est difficile à expliquer.
Nous réussissons parfois même à nous étonner nous-mêmes dans nos goûts et dégoûts, n’est-ce pas !
C’est parfois incompréhensible. La rencontre ne se fait pas. J’ai constaté, pour ma part, qu’il s’agissait souvent d’un manque de temps, l’esprit trop occupé, voire préoccupé…ou une histoire « qui ne me parle pas », tout simplement. Je vais retenir ce que tu dis « roman contemplatif » et m’arranger pour être tout à lui. J’aime l’âme russe. Bonnes lectures cette semaine.
Il a beaucoup plus à celles qui l’ont lu, donc pourquoi pas toi !