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La Vierge de Bruges

Quatrième de couverture :

Bruges, 1475. Les bons bourgeois de la ville n’en finissent pas de pleurer leur cher duc de Bourgogne, Jean Le Bon. Car son fils Charles, dit le Téméraire, accable d’impôts cette région aisée pour poursuivre ses ruineuses campagnes militaires contre le roi de France, Louis XI.
Mais Pieter Linden est bien loin d’envisager une carrière dans l’armée. C’est la peinture qui le passionne, et, plus que tout, il souhaite entrer comme apprenti chez le plus grand maître de la ville, Hans Memling. Dans l’atelier du peintre se côtoient les riches banquiers et négociants en tous genres, et Memling s’évertue à peindre cette belle société à son avantage. Il ne serait en effet guère dans son intérêt de rendre sur la toile l’âme noire de certains…

J’ai découvert cet auteur il y a quelques mois, lors d’une rencontre très confidentielle organisée par la librairie Tirloy à Lille : seulement deux clients (dont moi) et les libriares étaient restés pour écouter Patrick Weber accompagné de son éditrice (dont je n’ai pas retenu le nom), très convaincante ! J’avoue que je ne connaissais pas ce monsieur, historien de l’art, écrivain, scénariste et homme de télévision belge (il travaille pour l’émission sur les têtes couronnées, Place royale, que je ne regarde pas, mais ça vous l’auriez presque deviné) Un homme aux multiples facettes, étonnant donc, très sympathique au demeurant !

La vierge de Bruges est le premier de la série Pieter Linden, qui en compte quatre, mais l’auteur a publié plusieurs autres titres, très différents, que vous pouvez découvrir sur son site.

L’héroïne de ce roman de 185 pages, c’est la ville de Bruges à l’apogée de sa puissance, au tout début de la Renaissance : quelle joie de se promener sur le Markt (la Grand-Place), de longer les canaux et les quais, d’admirer le palais Gruuthuse, de pénétrer dans l’Hôpital Saint-Jean et d’entrer dans l’atelier du maître Hans Memling, sur les pas de Pieter Linden. A cette époque, Bruges a prospéré sous le règne de Jean le Bon, le Zwin (le chenal qui relie la ville à la mer du Nord) n’est pas encore ensablé et les bourgeois entendent bien profiter des avantages et des richesses conquis sous le père de Charles le Téméraire. Les banquiers italiens s’allient avec les uns et les autres pour tirer eux aussi le maximum de profits et d’intérêts politiques grâce au commerce. C’est sans compter sur les passions et les jalousies qui peuvent survenir à l’improviste et secouer les familles…

L’intrigue est bien menée, même si à la limite, le meurtre des premières pages est presque anecdotique et résolu grâce à l’apparition d’un personnage un peu inattendu, qui tombe à point nommé. Mais ne boudons pas notre plaisir : ce fut bien agréable de suivre Pieter Linden, placé en apprentissage par son oncle chez Memling, de vagabonder des quais au Béguinage, de vivre la vie flamande au XVe siècle et de boire quelques pintes de bière fraîche en sa compagnie, le temps de quelques pages.

En postface, une explication sur le Portrait de Sibylla Sambetha » en couverture, qui a inspiré l’auteur, et l’originalité artistique de Memling à son époque.

Je lirai avec plaisir les autres tomes de la série, qui vont mener Pieter à Florence (c’est déjà annoncé à la fin de celui-ci), à Rome et à Paris. Belles petites leçons d’histoire sans prise de tête en perspective !

Patrick WEBER, La vierge de Bruges, Labyrinthes, 2010

Un titre belge, européen, avec un nom de lieu !

 

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