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Quatrième de couverture :
Certains pensent que le divorce, ça ne sépare que les adultes. Années 80. Déferlante rose sur la France. Première grosse vague de divorces aussi. à la télé, Gainsbourg, Benny Hill et le Top 50. Un frère et une sœur sont éloignés. Vacances, calendriers, zone A, zone B. La séparation est vécue différemment par chacun. Chacun son film, sa version, le père, la mère, la sœur. Chacun sa chanson. Un seul se tait, le cadet. Lui, ne parle pas, il attend. Huit ans, neuf ans, dix ans…
Dans les familles, les drames se jouent mais ne se disent pas. Huit ans, vingt ans trente ans… Que nos vies aient l’air d’un film parfait est un livre sur l’amour fraternel, celui qui seul permet de traverser ces années sauvages, ces plages d’enfance.
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Voilà un premier roman plein de fraîcheur, de sensibilité, il est assez court (120 pages environ) mais il n’en fallait pas plus. Comme Le premier été, l’histoire de ce divorce se passe dans les années 1980 et se nourrit de chansons populaires, cependant la comparaison s’arrête là. Ici c’est le drame de la séparation d’un frère et d’une sœur qui est évoqué, une petite fratrie ballotée entre une mère toxique et un père sensible mais faible, qui ne parvient pas à protéger ses enfants. Les enfants, devenus bien malgré eux l’enjeu d’une lutte mortelle entre le père et la mère, sont les victimes de leur jalousie, de leur haine, et traversent (plutôt mal que bien, vous vous en doutez) la tempête qui leur tombe dessus.
Malgré la brièveté de son roman, Carole Fives a utilisé plusieurs points de vue : la soeur, le père, la mère racontent tour à tour leur vision des choses, mais jamais le petit frère, celui qui semble souffrir le plus de cette séparation. Aucun n’a de prénom, sans doute une manière de signifier à quel point le divorce peut être destructeur, quoi qu’on en dise aujourd’hui. A l’époque du livre, on ne parlait pas encore de garde alternée (et ce n’est sans doute pas une solution €pleinement satisfaisante), on laissait systématiquement les enfants en bas âge à la mère, les plus grands avaient le droit de donner leur avis, de dire chez qui ils voulaient vivre, et même le droit de changer d’avis. Au final, le roman de Carole Fives nous donne à vivre de l’intérieur le véritable deuil que vit chacun des membres de cette famille éclatée. Le point de vue du père m’a particulièrement touchée, mais qu’est-ce que des adultes peuvent se faire subir l’un l’autre et qu’est-ce que des parents peuvent faire souffrir à leurs enfants !
Je me suis demandé ce que voulait exprimer l’auteur à la fin de son roman : veut-elle montrer que le divorce ne fait pas tant de dégâts que ça ? ou que quelqu’un à qui on n’a jamais donné la parole peut vivre une forme originale de résilience ? ou que l’enfance abîmée tombera dans une sorte de marginalisation, selon le point de vue que le lecteur adoptera ? A chacun de se faire son idée, je crois.
Un premier roman qui ne laissera peut-être pas de trace « longue en bouche » mais dont j’ai aimé l’écriture précise, sur le fil, et qui peut augurer d’autres œuvres sensibles et en phase avec leur époque.
« Tu as peur pour ton père, tu ne veux plus des dimanches soirs au McDo, tu détestes le McDo. Tu as peur pour ta mère, tu as peur. C’est une période qui ne va pas durer, tout change toujours, tout est susceptible de changer du jour au lendemain avec des parents comme les tiens. Et le froid, le grand froid qui glisse sous ta peau et qui s’installe comme une sale bête, atteint tes os et ton ventre, ce grand froid qui se distille aussi vite que tes parents changent d’humeur, d’avis, de vie, de sentiments, cette grande peur. » (p. 38-39)
Carole FIVES, Que nos vies aient l’air d’un film parfait, Editions Le Passage, 2012
Je ne vais pas le noter, mais le titre va me trotter dans la tête toute la soirée…
« Eh toi, dis-moi que tu m’aimes, même si c’est un mensonge… »
C’est vrai que c’est lancinant 🙂
Mais il était clair que le logo servait à signaler un cadre de lecture, pas du tout l’avis d’autres personnes que toi même, évidemment, car c’est ton blog. Bref, ma foi, comme cela tu n’auras plus à prendre le temps de placer logo et lien…
Oui, exactement ! Et j’ai même oublié de répondre à l’assistante du prix que je le mettais aussi parce que je suis fière de faire partie de ce jury. Eh ben tant pis pour eux…
J’étais très tenté par ce titre au moment de sa sortie. Et puis d’autres sont venus le précéder, et puis, et puis je l’ai oublié^^
Maintenant j’attendrai une éventuelle sortie en poche.
Oui, ça peut attendre…
J’avais préféré son recueil de nouvelles, pas trop accroché au roman. Alors, tu t’es fait remonter les bretelles, toi aussi? Mais plus diplomatiquement on dirait… 😉 La remarque de Keisha est très juste. On n’est pas des brêles quand même… 🙂
C’est la semaine, hein ! Au départ, j’étaisprête à jouer profil bas, et très vite, je me suis dit : mais ils ne connaissent et ne comprennent rien aux blogs !! Alors j’ai répondu. Poliment mais fermement. Et si on en parle à la prochaine réunion, je donnerai l’exemple du logo du jury Elle (hihi).
C’est ton blog, donc ton avis que je lis et pas celui de quelqu’un d’autre – c’est tellement logique que je me demande comment on peut penser le contraire.
Concernant le livre… le sujet est malheureusement encore d’actualité. Je ne dis pas que je ne le lirai pas, mais pas tout de suite.
Merci, Sharon, tu peux lire ce que j’ai répondu à Keisha et Gwen. Le livre est en effet d’actualité, même si les modalités de garde ont un peu changé et si (je crois) on veille à moins séparer les frères et soeurs.
J’ai été moins séduite que plusieurs d’entre vous par ce titre… un « quelque chose » qui m’a moins plu dans l’écriture pour ma part. Même si je reconnais l’aspect émouvant de l’histoire…
(Sinon, en ce qui concerne le logo, et suite au mail qu’a reçu gwenaelle, je me dis qu’il ne faudrait pas que ça devienne une habitude, ces intimidations, restons vigilantes ! Tu fais donc bien de signaler la chose dans ton billet.)
Je ne garderai pas un souvenir éternel de ce livre, je crois qu’il s’envolera vite. Mais le sujet était émouvant, comme tu dis. Je pense que les G.O. du Prix Première n’ont rien compris à ce qu’est un blog de lecture…
Dommage que les organisateurs du prix Première ne jouent pas le jeu comme ceux du prix Elle. Un avis bon ou mauvais reste une pub pour un bouquin. Un de mes avis acerbes sur un bouquin a encouragé au moins deux personnes à le lire (elles considèrent que se faire sa propre opinion est la meilleure tenue à avoir et c’est vrai !). Pour le bouquin de Carole Fives, j’essaierai de me le procurer via la biblio (histoire de monter leurs stats exponentielles). Bisous
C’est exactement l’exemple que je donnerai si on me fait une remarque samedi prochain : le jury Elle ! J’ai répondu au mail en début d’après-midi, mais n’ai pas reçu de réponse…
La thématique me plaît beaucoup. Quand à ce que tu mentionnes par rapport au prix, je ne suis pas étonnée. J’ai l’impression que les blogueurs de livres n’ont que l’espace qu’on veut bien leur laisser. Que ce ne sont que des tolérances et que nous avons au fond peu de liberté réelle car liés à notre hébergeur. La rubrique « signaler un abus » est assez significative à cet égard.
C’est la semaine où on se fait taper sur les doigts… les gens sont nerveux à cause de la neige 😉
Une belle écriture, c’est vrai, et pourtant je ne suis pas entrée en empathie avec les personnages. Une histoire qui m’a moins touchée que je ne le pensais en débutant le livre.
Participant à un prix de lecteurs de ma librairie, je me suis posée la question du logo. Et finalement, je ne le mets pas, parce que je participe non pas en tant que blogueuse, mais en tant que lectrice lambda. Donc, je préfère ne pas mélanger, mais ça se discute ..
Ma vie de lectrice et de blogueuse sont assez confondues, ça me paraissait naturel de mettre le logo… je n’ai pas bien compris la réaction.
Pas pour moi.
( finalement, tant pis pour ce logo, tu nous parles de ce Prix autrement, et tu ne l’as pas attendu pour promouvoir les premiers romans. Et puis, la remarque d’Aifelle me semble pertinente )
Ce n’est pas un roman indispensable. Ma réponse à Aifelle est la même pour toi 😉
Et bien du grand n’importe quoi cette histoire de logo à supprimer ! Quel est ce prix .car je ne le connais pas ?
C’est un prix organisé par la Radio belge, c’est assez « officiel ». Remis en selle il y a quelques années, il a trouvé son succès et son public.
Bah, j’ai déjà lu beaucoup de romans français pour la rentrée, je crois que je vais retourner à mes amours premières, plus lointaines !
Ce logo à supprimer, cela me semble un peu bizarre aussi, ils ne savent pas ce qu’est un blog, on dirait… cela donne une impression désagréable, qui serait que l’on est toléré tant qu’on dit « ce qu’il faut »… tu as bienfait de le signaler en fin d’article.
Je suppose que c’est à cause de ma critique négative, car on ne m’a fait la remarque qu’au bout de cinq billets… on m’en parlera peut-être samedi prochain !
Un premier roman pas si mal, finalement.
Tout à fait.
On parle beaucoup de ce livre, et plutôt en bien. Et si en plus le roman fait 120 pages, il a un argument de plus pour que je le convoite !
Une plongée sensible dans les années 80, avec le regard de chacun des membres d’une famille divorcée… pas mal.