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bande dessinée, BD du mercredi, Etienne Davodeau, Les ignorants, Richard Leroy
Présentation de ‘l’éditeur :
Un vigneron chez Jean-Pierre Gibrat ou chez Emmanuel Guibert, et un auteur de bande dessinée dans la vigne : mais qui sont-ils ? Deux ignorants !
Comment, pourquoi, et pour qui faire des livres ou du vin ? Les réponses à ces questions forment le récit vivant et joyeux d’une initiation croisée.
Par un beau temps d’hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L’un a le geste et la parole assurés. L’autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne », et s’étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ».
Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées.
Pendant un an, Étienne Davodeau a goûté aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s’est interrogé sur la biodynamie.
Richard Leroy, de son côté, a lu des bandes dessinées choisies par Étienne, a rencontré des auteurs, s’est rendu dans des festivals, est allé chez un imprimeur, s’est penché sur la planche à dessin d’Étienne…
Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun ; et ils sont plus nombreux qu’on ne pourrait l’envisager de prime abord…
J’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé cette grosse BD de 268 pages, bien abritée dans sa couverture cartonnée qui nous entraîne déjà dans le style clair, aéré et très évocateur d’Etienne Davodeau.
Ayant reçu une bonne éducation, je suis donc (logique) amatrice de vins, pas des grandes bouteilles hors de prix, mais les vins de plaisir, ceux qui nus plaisent d’abord et avant tout. Pour les grandes vacances, j’ai souvent été attirée par des régions où la vigne pousse, dans les Côtes-du-Rhône villages, le Mâconnais, les Côtes de Blaye, le Minervois, par exemple… La découverte du travail d’un vigneron m’intéressait donc tout particulièrement. Et comme vous l’avez lu ou deviné, j’ai décidé de m’intéresser de plus près à la BD en 2013, alors quelle plus belle introduction que l’initiation croisée menée par Etienne Davodeau auprès de son copain Richard Leroy, vigneron de Loire !
Le travail au fil des saisons, la taille de la vigne, qui semble l’activité principale et inépuisable de Richard, les techniques de culture bio, la biodynamie (dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’à présent !), la caresse du soleil sur les ceps, la grande fête des vendanges, la patience et l’attente du vin qui mûrit, qui se construit dans l’obscurité du chai… autant d’étapes dans la vie du viticulteur, autant de moments de bonheur à découvrir sous le trait d’Etienne Davodeau. Cependant, il me faut avouer que cette BD est extrêmement frustrante : le nombre de bouteilles que Richard fait goûter sans qu’on puisse ne serait-ce que humer le parfum du vin !! Grrr 🙂
Côté bande dessinée, même plaisir en entrant dans les coulisses d’une imprimerie, en suivant la chaîne d’impression, en retrouvant la frénésie d’un salon du livre, en rencontrant d’autres dessinateurs qui partagent avec Etienne et Richard leur sens créatif.
Ce qui m’a surtout plu, c’est l’amitié qui lie les deux compères, le partage qui se construit entre eux, teinté d’humour, de franchise et de tendresse bourrue. Ainsi, des liens évidents, de subtils accords se dessinent entre le vin et la bande dessinée, entre les livres et les flacons, nourris par les échanges : La dégustation d’un livre est peut-être plus solitaire que celle d’un vin. Mais ils ont ceci de commun que leur goût se déploie et s’affine à la discussion » souligne par exemple Etienne Davodeau page 230. Ce qui est important aussi pour chacun d’eux, c’est la transmission, le partage d’un savoir-faire, d’un terroir, de techniques parfois ancestrales, et cette proximité à la nature, au « sang des cailloux » et à l’encre des pages fait du bien.
J’ai bien aimé aussi le travail graphique, l’usage du noir et blanc, tantôt net, précis, tantôt fondu dans les tons de gris, comme aquarellés, qui rendent tellement bien l’ambiance de la vigne, la beauté d’un cep, des feuillages de septembre, quand les grappes sont prêtes à être vendangées…
Pour calmer les frustrations éventuelles, l’auteur a eu la bonne idée de citer à la fin du livre tous les vins goûtés et toutes les BD prêtées par Etienne à Richard. Autant dire que je dois absolument photocopier cette page avant d’offrir cette BD à mon frangin, qui a dû patienter le temps que je la lise avant lui : je sais, je suis une horrible sans-gêne, mais c’est pour la cause de la BD, je n’ai absolument pas regretté de l’avoir lue ! C’est même carrément un coup de coeur, ma découverte du genre commence bien !
Etienne DAVODEAU, Les ignorants, Récit d’une initiation croisée, Futuropolis, 2011
Tu vois, les BD excellentes, ça fait du bien…
Oh oui !! Et j’ai quelques titres qui semblent intéressants en vue…
Pas passionnée par le sujet et depuis que je viens d’apprendre qu’on met de la gélatine ou de la colle de poisson pour lier le vin, je me demande vraiment où on va ! Bref, je passe !
Ce genre de pratique n’existe sûrement pas chez Richard Leroy ! (ouf)
j’avais adoré aussi, et choisi d’autres planches que les tiennes c’est amusant !
la couleur de l’encre, les dessins, l’histoire croisée de la fabrication d’un vin et d’un livre, l’amitié entre les deux hommes, j’ai tout aimé !
et j’ai photocopié la liste qui ne me quitte pas !
à quand un verre en Belgique ?
biz
Quand tu veux, Jeneen ! Tu me fais signe si c’est possible pendant ton voyage au pays de la bière 😉
J’ai tout aimé dans cette BD aussi ! C’est tout à fait le genre de BD qu’on aime à garder.
J’espère qu’elle plaira aussi à mon frangin !
J’ai adoré !!! De toute façon, j’aime tout chez Davodeau ! 😉
J’aimerais bien lire Lulu femme nue, tu l’as déjà lu ? (oh que de « lu »)
moi oui, j’ai beaucoup aimé. ce gars sait faire parler les gens, le coeur des oubliés. Mais bon les ignorants ont ma préférence, peut être parce-que c’était le premier. bonne lecture !
Merci pour ton avis !
Je vais davantage lire de BD moi aussi. mais la vigne ne m’intéresse pas beaucoup je l’avoue même si je ne dédaigne pas un bon verre de vin à l’occasion.
Dommage ! 🙂
Pour une champenoise qui a envie de découvrir la BD c’est le titre à ne pas rater je pars à sa recherche dans les bibliothèques locales
Il est vraiment très bien, je trouve ! J’espère qu’il te plaira.
J’avais noté mais avec cet avis j’ai le goût de surligner 🙂
Avant de goûter le vin et le dessin… 😉
J’ai entamé il y a quelques mois une conversion en « sifflant » quelques bonnes BD, « Les ignorants » était une des premières… inutile de préciser que je continue goulûment mes découvertes.
Un délicieux souvenir au palais! Je conseille aussi « la chute de vélo » du même auteur.
Une conversion, j’adore ce mot ! C’est tout à fait ça. Merci pour le conseil, n’hésite pas à me faire part d’autres idées 🙂
Toi aussi, tu as été frustré de ne pouvoir goûter ces vins….
Oh oui, j’aurais apprécié une partie pratique…
Une bande dessinée que j’ai beaucoup aimé et que j’ai trouvé très agréable à lire.
La prochaine, ce sera Daytripper, un genre différent mais recommandé par les connaisseurs.
Mouhaha, ça ne m’étonne pas que tu commences la BD avec un verre de vin à côté !!! Mais dis-donc les moinillons vont être verts de jalousie si tu leur fait des infidélités !!! Les BD, c’est bien quand on peut s’approvisionner en bibli régulièrement ! 😉 Bonnes découvertes ! 🙂
Ca y est, tu interprètes tout de suite que je bois en lisant, tssss !! Moi, tu sais, j’aime tout, le vin et la bière et comme dit ma mère, « celui qui est jaloux n’a qu’à faire coucou » !
Il est toujours emprunté à la médiathèque et je ne pense jamais à le réserver. Pourtant je pense que c’est un incontournable !
Tu aimes déjà la BD, si en plus tu apprécies le vin, c’est en effet un indispensable pour toi !
Je la vois passer dans vos billets mais je ne l’ai toujours pas lue.
Et elle te fait envie ?
Personne n’est déçu par cette BD. Pareil il faudrait que j’aille dans une cave avec cette liste de vin !
Oui, oui, après la lecture théorique, les travaux pratiques.
Oh la la il traine toujours dans ma PAL, j’en rougis de honte mais en même temps j’aimerais bien attendre le printemps pour le lire. En même temps que nous recommencerons à vadrouiller dans les petits villages entourés de vignes près de chez moi (ribeauvillé, Kaysesberg, Riquewihr, ect…) Le milieu de la vigne me fascine beaucoup (évidemment celui de la BD aussi) ça m’étonne parce que je ne suis pas une grande consommatrice de vin (juste un peu pendant les fêtes de fin d’année et parfois au resto) Bon dimanche Anne
Non, non, ça se commence en hiver, avec la taille des vignes, comme dans la BD 😉
merci pour cette bonne critique , bien détaillée.
Encore plus envie de le lire !
Amitiés
Mior
Elle est vraiment très belle, cette BD !
Une excellente BD sur deux mondes différents, sur l’amitié, la découverte de l’autre et la curiosité.
Ben dis donc, moi qui pensais faire de longs articles, je crois que je suis battu ):
En ce moment, je suis assez prolixe, c’est vrai ! J’aime bien partager mon enthousiasme 😉