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Présentation de l’éditeur :

C’est un mardi gris d’octobre semblable à tant d’autres dans la petite ville de Dockwood. Les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes: à la maison de retraite d’Elmview, un garçon de cuisine prépare le repas des pensionnaires; le long de la rue Nettlefield, un livreur de journaux finit sa ronde; et dans les arbres les hirondelles se rassemblent à grand bruit avant de s’envoler vers l’Afrique. 
Oeuvre contemplative et douce-amère, Automne suit les trajectoires de ces habitants, que Jon McNaught se plaît à faire se croiser, avec, pour toile de fond, les vestiges de l’arrière-saison.

J’ai lu, ou plutôt découvert, – tout simplement – cette BD dans le cadre de l’opération « La BD fait son festival » organisée par PriceMinister, qui a proposé aux blogueurs de découvrir les oeuvres primées au dernier festival d’Angoulême. Et vous savez quel est le premier petit plaisir lié à cette BD ? Faire sauter d’un coup d’ongle son emballage plastique et respirer l’odeur du livre frais, du papier craquant, caresser le carton parfumé de sa couverture…

Ensuite, j’ai ouvert… et j’ai été plongée dans un univers vraiment original. Une BD qui semble sans parole (mais il y en a, après quelques pages), une mise en page spéciale, un scénario simplissime mais crédible, un univers graphique et une palette de couleurs inédite, voilà les quelques caractéristiques de cet opus de Jon McNaught.

La mise en page : les cases sont souvent toutes petites, on dirait presque des timbres-poste, qui s’ouvrent parfois sur une illustration pleine page, une vraie respiration au coeur de vignettes qui, par leur petite taille, veulent nous faire saisir la lenteur, les détails du quotidien qui se déroule. Dans la deuxième histoire, les planches sont organisées sur le même schéma qui alterne petites et moyennes cases, et on pourrait presque s’attacher à ne suivre que les moyennes pour goûter les décors, les paysages d’automne.

Le scénario est simple, disais-je, mais loin d’être inexistant ou branlant. La première histoire déroule la journée d’un jeune homme qui travaille dans une maison de retraite, la deuxième, celle d’un jeune livreur de journaux qui, au terme de sa tournée, s’évade dans un jeu vidéo. Pendant ce temps les oiseaux se rassemblent avant la migration, les écureuils font leurs provisions pour l’hiver, les feuilles des arbres s’envolent elles aussi. Le propos est plein de poésie et d’empathie, il pourrait paraître naïf mais le monde moderne est bien présent, à travers le jeu vidéo, dans les marques publicitaires qui envahissent la vie quotidienne.

Le dessin de Jon McNaught est à la fois simple et fin, le trait traduit la finesse de l’observation des détails d’un décor, des mouvements d’un animal, d’une feuille d’automne. Les motifs graphiques créent un monde, une vision originale des choses. Ce graphisme est renforcé par une palette qui se décline en cinq couleurs, le noir, le blanc cassé, le bleu, le beige et le vieux rose, posées en aplats. Un choix qui fait presque penser aux vieilles photos sépia, et traduit bien sûr l’atmosphère automnale de la petite ville selon Jon McNaught.

Une vision poétique, originale de l’automne ! Une bien jolie découverte que cette BD, qui a obtenu le Prix Révélation à Angoulême 2013. S’il fallait lui attribuer une note, je lui mettrais 16/20. Et c’est bien sûr ma BD du mercredi, chez Mango, et un titre de plus pour le challenge des quatre saisons chez Nadael.

L’avis de Mango et de Jérôme

Logo BD Mango bleu (1)    logo challenge Quatre Saisons

logo Petit Bac 2013

(Ligne BD, catégorie Phénomène météorologique)

Un très grand merci à PM pour l’envoi de cette BD !

Jon McNAUGHT, Automne, Editions Nobrow, 2013 (pour la deuxième édition en français)