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Quatrième de couverture :
« Mon ange de bleu
Bleu du ciel
Bleu des rivières
Sources de vie… »
La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir.
Elle lui permettra d’affronter enfin le regard des autres.
Un récit tendre et sensible.
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Dans mon intérêt grandissant pour la BD, j’ai décidé d’ouvrir une ligne BD dans mon challenge Petit bac, et cet album a d’abord attiré mon regard pour le mot de couleur contenu dans son titre. Je le connaissais quand même de nom, mais sans plus. C’est encore une fois la douceur, la qualité du dessin qui m’a fait emporter le livre.
Mais il faut d’abord parler de l’histoire et du thème de cette BD. J’ai envie de dire qu’il s’agit d’abord d’un récit initiatique et d’une histoire d’amour, mais on ne peut occulter bien sûr que l’homosexualité féminine en est la grande toile de fond. Ce thème est évoqué au travers de la rencontre entre Clémentine et Emma, brève rencontre d’abord, qui hante la jeune Clem, alors en seconde L tandis qu’Emma est étudiante aux Beaux-Arts en quatrième année. C’est un ami gay qui va permettre à Clem d’exprimer son mal être, ses doutes, ses désirs. Un passage, une révélation qui n’est pas simple à vivre, on s’en doute, notamment par rapport aux parents. Et puis Emma va réapparaître dans la vie de Clem et les deux jeunes femmes vont pouvoir vivre leur histoire d’amour ensemble. Je ne vous raconte pas toutes les péripéties, ce serait dommage !
Cette histoire d’amour est une histoire comme toutes les histoires d’amour, avec ses passions, ses tensions, la jalousie, les surprises, et puis la vie qui vous rattrape et vous malmène le coeur sans répit. Il y a bien sûr les difficultés liées à l’acceptation de soi, de son orientation sexuelle pour Clem, et puis la question de l’engagement militant ou de garder la vie amoureuse dans la sphère privée, objet de tiraillement entre les deux femmes. Le désir d’enfant est sobrement évoqué. Cette BD a été publiée en 2010 mais elle fait du bien, en ces temps où les homosexuels et leurs choix de vie sont bien pointés du doigt en France (et je dois avouer que tous ces débats et manifs basés principalement sur l’émotion, le repli sur soi me font un peu monter la moutarde au nez… fin de la parenthèse).
Le dessin est d’une grande finesse de trait, les visages, les regards sont expressifs, les corps féminins sont montrés avec une grande douceur, sans ostentation mais sans fausse pudeur. Le traitement de la couleur est très intéressant aussi : des couleurs douces, un peu passées au début et à la fin de l’histoire, puis quand Emma laisse ses souvenirs affluer, quand Clem nous raconte son histoire à travers son journal intime, les tons se font sépia, avec bien sûr les touches de bleu de la chevelure d’Emma. L‘encre de Chine est délavée, comme une aquarelle délicate.
J’ai eu grand plaisir aussi à reconnaître les rues du Vieux-Lille, la place Charles de Gaulle avec la grande roue des fêtes de Noël, et les paysages de la côte d’Opale entre les caps Banc-Nez et Gris-Nez : une superbe évocation visuelle !
Julie MAROH, Le bleu est une couleur chaude, Glénat, 2010
Le site de l’auteur (très intéressant !)
Cette BD a obtenu le Prix du public FNAC-SNCF lors du Festival d’Angoulême 2011. Je l’inscris donc dans le challenge A tout prix et au Petit Bac pour la couleur.
Les dessins ont l’air vraiment bien réalisés et beaux !
Je ne suis pas encore dans la BD mais je note celui-ci si un jour je m’y mets 🙂
Merci pour ta participation Anne, bonne soirée 😀
Tout arrive, je m’y suis mise à bientôt 50 balais 🙂
Je t’ai fait un petit clin d’oeil sur un article aujourd’hui 😉 (je ne crois pas que tu reçoives mes articles, enfin j’en sais rien 😀 alors je te le mets ici http://madansedumonde.wordpress.com/2013/04/18/tant-de-choses-de-guy-goffette/ )
Je viens voir ça.
J’avais adoré cette BD qui est effectivement d’actualité. J’ai aimé l’utilisation du bleu ici, c’est une idée d’une finesse excellente !
Que ce soit des scènes de ville ou à la mer, tout est beau, et le travail sur les expressions… Une belle réussite !
Même commentaire qu’Antigone, cette BD est splendide de tous points de vue.
Rien n’est manichéen, c’est ça que j’aime aussi.
Mon coup de cœur BD de l’an dernier. Cette bd est magnifique.
Nous ne sommes qu’en avril, mais depuis le début 2013, c’est une de mes préférées !
Une de mes BD préférées, encore !
Moi aussi, pour le peu que j’en connais à ce jour…
Coup de coeur absolu pour cette BD…! Superbe !
Je n’ai pas cherché de liens… je suis un peu à la bourre, avec le retour à l’école, finies les vacances belges, snif !
Encore une qui me tente !
Les propos lamentables entendus en ce moment en France montrent la rigidité et la peur de certains : je regrette que la moutarde te monte au nez, ils ne le méritent pas !
Pour ce qui est de la chaleur d’une couleur, cela dépend vraiment de l’époque considérée. Pour nous, elle est considérée comme froide ; au temps de la royauté, elle passait pour chaude (d’ailleurs les rois se sont accaparés cette jolie nuance pour se distinguer). Bisous
La moutarde, c’st une image, mais quand même, je suis un peu accablée devant ces gesticulations : en Belgique, on n’a pas fait autant de ramdam et la société belge n’en pas devenue pourrie pour autant ! Quant à la couleur chaude… il faut lire la BD pour apprécier.
J’avais beaucoup aimé la très belle historie d’amour. Mais en refermant le livre, je n’étais toujours pas convaincu que le bleu est une couleur chaude.
Pour ces amoureuses, bien sûr que c’est une couleur chaude !
Un album que tout le monde encense et que je n’ai toujours pas lu, c’est impardonnable !
Ciel, pour une fois que je présente une BD que tu ne connais pas !
C’est en effet une très belle BD et j’aime beaucoup la manière dont tu en parles.
Merci, Midola 😉
Cette BD est effectivement d’actualité et si elle peut inciter à la tolérance, tant mieux. Je suis assez écoeurée par toutes ces manifestations où ce qui ressort est essentiellement une homophobie certaine. Quand je pense qu’en Nouvelle-Zélande, une même loi sur le mariage pour tous vient de passer, et a été applaudie par la population unanime…
J’aime les dessins aussi 🙂 les BD ont cette belle dimension de nous guider et de nous faire ressentir des choses en plus…disons d’une autre manière ! Mais le thème de celle ci n’est pas pour moi !!
On n’est pas obligé de se sentir concerné pour lire un livre ou une BD ? Justement, ça nous ouvre davantage… à mon avis.
Un vrai coup de coeur pour moi, cette bd, j’ai adoré ! bon we à toi 🙂
J’étais très bien dans cette BD chaleureuse, moi aussi !
On m’a offert cette BD, j’ai offert cette BD, pour son ouverture justement, pour sa différence, pour son ton si juste. Tu n’es pas -d’après ce que tu nous dit- une spécialiste BD et pourtant tu analyses les dessins et les choix de couleurs avec beaucoup de pertinence.
Ca fait 26 ans que j’enseigne dans une école artistique, ça doit déteindre un eu quand même ! Merci, Fransoaz !
Je l’ai notée depuis longtemps et donc, j’y viendrai, c’est sûr !
Ca te plaira aussi, je pense 😉
Cela fait longtemps que j’ai envie de la lire. Oui, comme tu le dis, en ce moment en France c’est pénible, ces manifestations qui ne servent qu’à ostraciser davantage les homosexuels. Mais ça y est la loi est adoptée.
J’ai vu la joie des gens contents que la loi soit votée, et je le suis aussi pour eux ! Sinon, c’est de la BD au féminin, tu « dois » la lire !
J’en garde un souvenir sensible.
Sensible, c’est tout à fait ça !
J’ai adoré cette BD, très belle, très juste. Un coup de cœur.
Juste et sensible, il est parfait cet album 🙂