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Olivier Bellamy, Premier Roman, Prokofiev, Rentrée littéraire 2013
Quatrième de couverture :
En 1936, commence l’une des purges staliniennes les plus sanglantes de l’histoire bolchévique. C’est le moment que choisit Serge Prokofiev pour revenir en URSS et s’y installer avec sa famille. C’est le moment aussi où il écrit et compose Pierre et le loup, son célèbre conte musical pour enfants. Le Mozart russe s’est jeté ’dans la gueule du loup’. Il n’en sortira plus jamais jusqu’à sa mort.
Dans ce roman drôle et cruel, l’auteur imagine les circonstances et les conséquences dramatiques de cette décision. A travers le destin d’un homme, c’est l’histoire de la première moitié du XXe siècle que nous revivons. Le Paris brillant et cosmopolite, la guerre, l’implacable machine soviétique. C’est aussi le portrait saisissant d’un compositeur de génie qui traverse les flammes de l’enfer pour tutoyer le divin. Et celui d’une femme libre qui paiera cher le prix de son amour absolu. C’est enfin le chemin de croix que parcourt tout artiste entre le Bien et le Mal.
Ah que je suis frustrée ! J’aurais voulu tellement davantage aimer ce premier roman d’Olivier Bellamy, journaliste musical dont j’aime beaucoup aimer les interviews qu’il mène chaque jour de 18 à 19h dans Passion classique, l’émission qu’il anime sur Radio Classique. J’aime beaucoup son empathie, sa sensibilité, son art de faire se dévoiler ses invités, notamment au travers de leurs madeleines, j’aime toutes les anecdotes qu’il raconte sur les musiciens, les chefs d’orchestre et surtout les compositeurs et leurs oeuvres, anecdotes qui donnent de la chair, de l’humanité à des gens qui resteraient sinon figés sur le piédestal de la gloire ou dans les portées de leurs partitions.
C’est cela, et une solide insertion dans l’histoire de l’URSS de Staline, que j’aurais aimé trouver dans ce Dans la gueule du loup. Je ne dis pas que je n’aime pas ce roman, mais il eût mieux valu, dans la forme qui nous est livrée, l’appeler pièce de théâtre : étant donné que la majeure partie du livre est composée de dialogues entre Prokofiev et sa femme, son fils, d’autres compositeurs, des interprètes, franchement, cela ferait une excellente pièce ! Mais en terme de roman, il manque vraiment de contextualisation, de détails historiques, de vibrations musicales. Bien sûr, on perçoit le caractère entier, emporté, susceptible, sans scrupules (et j’en passe) de Sergeï Prokofiev, bien sûr, on comprend qu’en décidant de rentrer en Union soviétique en 1936, il se jette dans la gueule de loup et subit la censure grotesque de l’appareil stalinien, mais bon sang, la voie de la biographie romancée aurait été moins frustrante (même si, comme il l’explique ici, Olivier Bellamy ne voulait pas s’engager dans ce type d’ouvrage).
En matière de musique, je suis en manque aussi : Prokofiev se considère comme le Mozart du 20e siècle, et quelques-unes de ses oeuvres les plus célèbres (le 2e concerto pour violon, des sonates pour piano, L’histoire du soldat et bien évidemment, Pierre et le loup) sont citées dans le roman, mais cela en reste là, c’est presque purement factuel, pour servir l’égo démesuré du compositeur. C’est dommage, il y avait vraiment un sujet intéressant (Prokofiev est un bon personnage romanesque, le contexte historique et culturel reste marquant, la musique exceptionnelle) et c’est presque un pétard mouillé à l’arrivée. Ou alors une bonne pièce de théâtre. Mais ce n’en est pas une. Je déteste être aussi déçue (mais j’attendais sans doute trop de ce premier roman) (et puis Olivier Bellamy, quoi !).
Olivier BELLAMY, Dans la gueule du loup, Buchet-Chastel, 2013
Merci à Marilyne pour la transmission (son avis est très mitigé aussi) !
A écouter en lisant : Pierre et le loup, pas très original, la Septième sonate pour piano
Bonne couverture , bon titre, et bon sujet surtout comme tu le rappelles!mais en feuilletant ce livre j’avais bien imaginé ce que tu nous racontes là…connaissant le penchant d’Olivier bellamy pour des vulgarisations un peu …superficielles ?
Si vous avez comme moi accès à une médiathèque numérique je vous recommande le très bon 53 minutes de Yosif Feyginberg (film Arte) intitulé « Prokoviev: le journal inachevé » qui traite bien le sujet !
Mior
Ca ne me dérange pas , la vulgarisation, je ne me trouve pas très cultivée musicalement donc je prends ce que j’entends à la radio (quand j’écoute). Merci pour le tyu mais je ne trouverai sûreent pas ça par chez moi…
Oui, il était pour toi ce livre, j’attendais ton retour ( et tu comprends pourquoi je t’ai conseillé de ne pas lire ma chronique avant le livre ). Une pièce de théâtre, c’est certain, mais sans la musique…
Oh si, un peu de musique quand même pour habiller, non ?
Oh que oui, ce serait bien avec, mais ce que je voulais dire c’est qu’elle manquait à cette » pièce de théâtre « .
Ca me fait penser que ça manque de Prokofiev dans mes CD ! J’ai plus de Chostacovitch, qui en a bavé aussi sous Staline. Et pis il faut absolument que je lise Une exécution ordinaire (j’avais adoré le film – avec une musique de Chosta, notamment…)
Et moi je déteste lire des pièces de théâtre, dommage, comme tu le dis, il avait tout pour plaire ! 😉
Hé oui, c’est pas loin d’une déception amoureuse 😉
Au fait, un petit tag t’attend chez moi !!! Hi hi !
Naaaan j’le f’rai pas. Je n’aime pas tellement lire ce genre de trucs en fait, alors en écrire chez moi…
Ce que t’es snob quand tu t’y mets tout de même !!! 😆 (je sors avant de me faire arracher un oeil)……………….
Tu appelles ça snob, toi !! (eh bé…)
Il était au salon du livre à Nancy….j’ai hésité…et puis je ne l’ai pas trouvé très communiquant, ni très agréable……alors j’ai passé mon chemin…..
Mais tu m’assassines carrément, là ! Il a l’air tellement sympa à la radio…
Cela fait un bout de temps que je ne l’écoute plus, car je trouve qu’il utilise un peu trop la brosse à reluire.
Merci pour ta participation !
Je ne suis pas très tentée.
Comme tu l’as compris, ce n’est pas un indispensable de cette rentrée…
J’aime bien Olivier Bellamy dans son émission sur Radio Classique, mais chacun son métier .. il ne me tente pas en écrivain.
Je me laisserais quand même tenter par « Un monde habité par le chant » pas un roman, des entretiens avec Tereza Berganza.
Je n’écoute pas radio classique mais france musique : c’est grave docteur? ^_^
Non, Keisha, faut pas avoir honte d’être plus chic que les autres 😉 (Radio Classique c’est pour les prolos comme moi ;-))
Une oeuvre n’est pas le double exact de son auteur en fait, elle peut paraître si éloignée de ce qu’on en a perçu.
Ou comme le dit Aifelle, Olivier Bellamy est meilleur dans son métier de journaliste. Pour le moment…
Une petite déception alors, mais pourquoi pas si je tombe dessus. Bonne journée.
Un pétard mouillé ça arrive. Je note ta déception et je ne note pas ce titre.
Cela ne te plairait pas en l’état, je crois…
J’étais tentée, très tentée même ! Je ne l’avais pas feuilleté… le côté « dialogues à tous les étages » ne me séduirait pas, je pense !
Je ne suis pas sûre qu’il te plairait, en la forme…
Un auteur qu’il est donc préférable d’écouter….
Oui, on peut dire ça…