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Quatrième de couverture :
Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d’une comédie de moeurs à l’humour ravageur et d’un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale.
Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d’Amsterdam.
Hors-d’oeuvre : le maître d’hôtel s’affaire.
Plat principal : on parle de tout, des films à l’affiche, des vacances en Dordogne.
Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants.
Car leurs fils respectifs ont commis un acte d’une violence inouïe.
Un café, un digestif, l’addition.
Reste la question : jusqu’où irions-nous pour préserver nos enfants ?
Eh bien… le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a plutôt envie de vomir après ce Dîner…
Cela démarre comme une confession, celle d’un père qui doit se rendre au restaurant avec sa femme, son frère et sa belle-soeur pour parler de leurs enfants. Une soirée ennuyeuse à première vue. Une soirée où le narrateur, Paul, semble tenir le beau rôle, avc sa femme Claire et son fils Michel, une famille heureuse qu’il compare aux familles malheureuses de Léon Tolstoï (référence à Anna Karénine). Une famille, une femme, un fils qu’il semble vouloir protéger de la noirceur du monde, de la méchanceté des hommes. Et de la perfection affichée par le frère, Serge Lohman, politicien à qui tout semble réussir.
Mais cette soirée va révéler petit à petit, dans une montée de violence d’abord sourde, contenue, l’acte ignoble qu’ont commis les cousins. Et les relations pourries au sein de cette famille, entre les deux frères, la manière dont ils considèrent chacun leur responsabilité (si je puis employer ce mot par rapport à Paul) de parents. Et ce père qui semblait si bien, si heureux, se révèle lui-même porteur d’une violence terrible, jamais nommée. Comme le déni qu’il semble porter en permanence sur les événements.
Je n’ai pas tellement perçu l’humour « ravageur » dont parle la quatrième de couverture, sauf celui porté sur le restaurant de haut standing où se déroule la rencontre, la peinture des réactions de chacun vis à vis de l’homme célèbre qui vient y manger ce soir-là, les plats somme toute communs décrits comme des mets d’exception par un maître d’hôtel obséquieux. (Les Hollandais n’ont pas bonne réputation à ce niveau-là, comme le dit Tom Lanoye « Les pays nordiques ont de la nourriture, nous avons la cuisine. » Et la frontière nordique commence aux Pays-Bas, je crois…) Mais de toute façon, cet humour-là ne m’a pas vraiment fait sourire, il ajoute une couche à la noirceur du roman.
La force de Herman Koch, c’est de distiller les informations au compte-goutte, et surtout de s’arrêter avant d’avoir tout dit. Ces non-dits frustrants, tout comme les dénis portés par Paul Lohman, s’ajoutent à une construction implacable (dans l’ordre des plats du dîner) dans l’enchaînement des révélations et des actes commis par les uns et les autres. Jusqu’à la fin, ironiquement baptisée « Le pourboire » où on se demande finalement si ces actes trouveront un jour une véritable réponse de la société. Je me demande encore si Serge Lohman, le politicien qui obtient au cours du récit le statut de personnage le moins imbuvable de la famille (contrairement au portrait que veut nous en donner son frère), si Serge donc prend une décision vraiment juste dans cette affaire.
Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de voir un spectacle en matinée scolaire, dont le sujet était justement ces violences exhibées dont il est aussi question dans le livre. Cela fait froid dans le dos. Herman Koch a vraiment le don de distiller le malaise dans cette histoire qui restera définitivement glauque, glaçante. Pas sûre que j’aie encore envie de goûter cette sauce-là.
Herman KOCH, Le dîner, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, Belfond, 2011
C’était une lecture comune avec Natiora, qui a envie, comme moi, de faire baisser (si peu, si peu) sa PAL !
J’hésite à le lire depuis sa sortie. Après ton billet, j’ai plutôt envie de m’abstenir.
Ca vaut la peine de s’intéresser à ce livre. Quand je dis que je ne goûterai pasde sitôt cette sauce, c’est que un livre glauque de temps en temps ça va, mais pas trop souvent…
Je ne suis pas très tentée par ce titre.
Il y en a tellement à lire…
Et bien ton billet m’intrigue, cela fait un moment que ce roman me fait de l’œil et je me demande si je ne vais pas finalement succomber à la tentation de le lire.
Tu seras sûrement très intéressée, c’est un livre qu’on ne lâche pas (ou presque). Et puis il est en poche maintenant, chez 10/18.
Je pensais être le seule blogueuse à ne pas l’avoir lu… ^_^
Ben tu vois… il traînait dans ma PAL ! Ca devrait t’intéresser, je crois ?
Quel excellent roman, qui suscite bien des sentiments, discussions… et réactions chez le lecteur. On a envie de parler d’un tel roman, de son contenu mais aussi de la façon magistrale dont il est construit.
La construction est en effet d’une maîtrise très intelligente ! Je ne regrette pas de ‘lavoir lu, même si j’ai eu un peu de mal au début, le contraste avec mes lectures de la semaine passée était trop grand !
Le dîner reste un roman magistral de maîtrise : il m’a vraiment estomaquée (et il faut le faire, je t’assure). Bisous
Le dîner t’a estomaquée… Excellent, Philisine ! 😉
Complètement hors-sujet : hiiii, tu lis » Le poids du papillon « , je croise les doigts.
Je ne l’ai pas encore commencé parce que j’ai trois BD à rendre demain à la bibli, que j’ai vraiment envie de lire ! Mais le billet sera en ligne mercredi, en lien avec l’émission d’Arte sur les écrivains européens, mercredi c’est l’Italie et Erri De Luca est un des témoins. Et tu as vu, j’ai lu mon premier Chalandon !!
Oui, j’ai lu ton billet.
A mercredi ^^
Encore une BD (et les billets à rédiger en vitesse) et je lis Le poids du papillon ce soir !
Un dîner un peu spécial, il est vrai.
Plus que spécial, l’addition est salée !
Il est dans ma PAL depuis sa sortie…il va vraiment falloir que je me décide à le commencer car je suis curieuse de voir ce qu’il renferme…
Attention, même si on est mal à l’aise, on a envie de savoir, on ne le lâche plus !
J’avais très envie de le lire à sa sortie, et puis de moins en moins. Je l’ai vu plusieurs fois à la bibliothèque sans le prendre.
C’est sûr que parler d’humour à propos de ce livre surprend un peu… Ses grandes forces sont la montée en puissance du malaise et la dénonciation de faits malheureusement vraisemblables.
Mes élèves m’ont dit qu’il ne faut pas chercher pour trouver ce genre de faits sur Youmachin, ça vient tout seul à toi…
J’avoue avoir beaucoup adhéré à ce roman, tant à la forme qu’au contenu.
Je comprends parfaitement, c’est un roman très intelligent. Malin… dans le sens de diabolique !
Glauque et glaçant, ton point de vue diffère de celui de Natiora, c’est intéressant.
Et sinon je plussoie avec Marilyne pour « Le poids du papillon » : hiiiiiiiiiiiii !
C’est un bon roman, aucun problème de ce côté-là, mais quelle ambiance horrible !
Je l’ai trouvé très réussi ce roman ! Une de mes meilleurs lectures de l’année.
(Par ailleurs, j’ai terminé Les filles de l’ouragan, et j’ai adoré !)
Je le trouve très réussi aussi, mais quel coup de poing ! (Les Filles de l’ouragan, hiii)
J’ai beaucoup aimé ce roman qui est une claque !
Une claque, c’est tout à fait. Mais le reflet d’une triste réalité…
Ha ha ! Je vois que nous sommes plus ou moins d’accord ^^ La différence étant que J’ADORE ce genre d’ambiance, et que je regouterai à cette sauce bien volontiers ! Merci de m’avoir aidée à sortir ce roman de ma PAL, je me suis régalée 🙂
j’ai pourtant lu beaucoup d’avis positifs au fil des blogs mais le livre ne me tente pas du tout, l’ambiance me semble un peu trop glauque
J’ai un peu l’impression de passer pour « la » râleuse pour ce roman, pas tout à fait, je le trouve très bien construit, mené, malin… mais je n’ai pas envie de manger de cette soupe-là dans tous les romans que je lis. Et je comprends parfaitement qu’on fasse la fine bouche, pour filer la métaphore 😉
Tout comme Aifelle, je voulais absolument le lire et suis passée quelquefois devant sans le prendre…
Tu en as parfaitement le droit, Emma ! J’avais été attirée par tous les billets élogieux à la sortie du livre, et c’est vrai que c’est un bon roman, mais bonjour l’ambiance !
Je ne connais pas du tout mais, d’après ce que tu en dis, je pense que je peux m’abstenir.
Bonne soirée.
Comme tu le sens…
ça fait un moment que j’hésite à me le prendre… ou au moins le lire ! j’aime bien un peu de roman noir, de temps à autres !
Je crois que ça devrait te plaire !
Il fait partie des romans qu’on n’oublie pas , mais tu as raison on ne peut pas faire de ce style de lecture glauque, une occupation quotidienen.
Je crois qu’il est inoubliable, en effet !
Noté depuis sa sortie !
Et qu’est-ce que tu attends ?!
D’éliminer ma pal pour pouvoir acheter d’autres livres… Puis du temps aussi !
C’était de l’humour, hein !
Un souvenir de lecture très troublant et dérangeant. Un drôle de repas qui reste en travers de la gorge et dont rien ne laissait présager le sordide qui règne dans la dernière partie.
Un roman très bien mené. Mais les fumets de ce dîner sont vachement nauséabonds !
Je ne pensais pas ce livre aussi sombre. Pas de regret de ne pas l’avoir lu à l’époque où il était sur ma LAL !
Je ne regrette quand même pas de l’avoir lu 😉