Pour inaugurer ce mois anglais, je ne résiste pas à publier ce poème de Wystan H. Auden, devenu célébrissime sans doute grâce à un certain film…
Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song ;
I thought that love would last for ever: I was wrong.
The stars are not wanted now: put out every one ;
Pack up the moon and dismantle the sun ;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.
En français :
Arrêter les pendules, couper le téléphone,
Empêcher le chien d’aboyer pour l’os que je lui donne.
Faire taire les pianos, et sans roulements de tambours,
Sortir le cercueil avant la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au dehors,
Dessinent dans le ciel ces trois mots, Il Est Mort.
Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices,
Ganter de noir les mains des agents de police.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l’amour jamais ne finirait, j’avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu’on les balaye.
Démonter la lune et le soleil,
Vider l’océan, arracher la forêt,
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
Syl. a dit:
Anne… tu as bien choisi ! La mélodie de ce poème est belle.
La scène s’est vue avec les kleenex !
anne7500 a dit:
Valeur sûre pour mon premier mois anglais.
Sandrine a dit:
C’est en effet grâce à ce certain film que j’ai découvert ce magnifique poème…
anne7500 a dit:
Rien d’original, mais qu’est-ce que c’est bon 😉
Margotte a dit:
Cela commence de manière funèbre, le mois anglais 😉
Bon dimanche à toi
anne7500 a dit:
Et ce n’est pas fini ! :p
Flo o a dit:
Mon film préféré (en VO – les voix en VF sont horribles, déconnectées des personnages et mal interprétées – mettre les sous-titres si nécessaire mais par pitié, écoutez la VO !) et un poème que j’aime énormément.
Comme beaucoup, je l’ai découvert par le biais de ce film mais il veut tant dire pour moi. Auden avait saisi l’essence même de ce que l’on ressent lorsqu’un être très cher vient de vous être arraché (du moins, en ce qui me concerne).
anne7500 a dit:
Je suis d’accord avec ton ressenti (sur la VO et le deuil)
Karine:) a dit:
J’adore ce poème, il me fait pleurer à chaque fois. Surtout quand j’écoute le film.
anne7500 a dit:
Ah c’est vrai, tu écoutes un film et tu regardes la radio, c’est cela ? 😉
aifelle a dit:
Un passage du film qui m’avait scotchée après le ton léger de tout ce qui avait précédé. Je l’avais trouvé sublime. Je le regarde toujours avec émotion.
anne7500 a dit:
Moi non plus je ne m’en lasse pas, un indémodable !
Nadège a dit:
Triste… mais superbe texte…
valou a dit:
j’ai toujours été secouée par ce passage si fort et si déroutant dans le film !
C’est un poème découvert par ce biais, et que je trouve d’une incroyable beauté…
anne7500 a dit:
Un film et un passage cultes !
somaja1 a dit:
Quel moment d’émotion que ce poème au milieu d’un film si léger et que je revois toujours avec le même plaisir… Avoir le texte sous les yeux le rend encore plus beau. Merci !
anne7500 a dit:
Avec plaisir, Somaja 😉
keisha a dit:
Vu deux fois le film.
Et je ne savais pas d’où venait ce poème. Très émouvant, ce passage…
anne7500 a dit:
C’est grâce à des blogueuses que j’ai trouvé l’origine 😉
cryssilda a dit:
Je ne pensais pas connaitre ce poème… ah mais si finalement ! Merci pour l’extrait du film ! Bon mois anglais à toi !
anne7500 a dit:
Eh oui, finalement… tout le monde le connaît 😉 Merci pour cette organisation au poil !
Theoma a dit:
un texte qui me bouleverse à chaque fois.
anne7500 a dit:
Oui, l’émotion est toujours là, malgré le côté culte du film.