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Quatrième de couverture :
Les amateurs d’opéra sont réunis à la Fenice de Venise où ce soir-là, Wellauer, le célébrissime chef d’orchestre allemand, dirige La Traviata.
La sonnerie annonçant la fin de l’entracte retentit, les spectateurs regagnent leur place, les musiciens s’installent, les brouhahas cessent, tout le monde attend le retour du maestro. Les minutes passent, le silence devient pesant, Wellauer n’est toujours pas là… il gît dans sa loge, mort. Le commissaire Guido Brunetti, aussitôt dépêché sur les lieux, conclut rapidement à un empoisonnement au cyanure.
Le très respecté musicien avait-il des ennemis ? Dans les coulisses de l’opéra, Guido Brunetti découvre l’envers du décor.
Décidément les billets de cette fin août (quand j’ai rédigé mon billet) voyagent en tous sens : après la Patagonie, les Etats-Unis, Berlin, voici Venise et son célèbre opéra, la Fenice. Et voilà surtout pour moi l’occasion de faire connaissance avec le commissaire Guido Brunetti dans ce premier opus de ses aventures !
Je ressors de cette lecture charmée, voilà c’est dit ! Le premier plaisir a été de me promener à nouveau à Venise, ville dans laquelle j’ai passé un petit séjour il y a plusieurs années, et avec ce chef d’orchestre trouvé mort dans sa loge entre deux actes de la Traviata, la promenade a résonné de beaux accents musicaux, entachés cependant par une enquête qui révèle les côtés sombres du maestro Wellauer. Le second plaisir est bien évidemment la personnalité du commissaire Brunetti, et les deux plaisirs sont intimement liés, Venise et Brunetti sont inséparables.
Car oui, l’enquête va au rythme de la ville : pas de voiture ici, on est obligés de prendre les bateaux, vaporetti et autres ou de traverser les places et les ponts à pied. Les adresses ne sont pas très précises à Venise, on se perd un peu dans le dédale des ruelles. Et l’indolence de certains services de police accentue l’impression de lenteur dans la résolution de l’enquête. Mais c’était loin de me déplaire : Brunetti a bien senti que la clé de l’énigme se trouve dans la personnalité su chef d’orchestre et il prend le temps de recueillir des témoignages véridiques, profonds. Et c’est ainsi que son caractère à lui se révèle : « un policier, époux d’une voleuse (NDLR : au Monopoly), père d’une fondue d’ordinateur et d’un anarchiste » (p. 212), indépendant faussement soumis à son supérieur hiérarchique, un peu ours mal léché parfois mais chercheur de l’humain, observateur amusé et fin connaisseur de sa ville.
A travers son personnage, Donna Leon traduit évidemment son amour pour Venise (où elle vit incognito) et ses contradictions : rongée par la pollution mais toujours fière, riche d’un passé immémorial mais devenant une ville-musée, rongée aussi par la corruption qui permet des restaurations pour le moins surprenantes. Face à ce monument historique à ciel ouvert (ici on est en hiver, la ville est agréable à vivre), Donna Leon a doté son héros (et son roman) d’un humour qui n’est pas le moindre de ses charmes : les paris intérieurs de Guido, les répliques assassines de Paola, son épouse, les portraits des collaborateurs du commissaire, autant de facettes piquantes qui révèlent aussi une grande humanité.
Vous l’avez compris, j’ai été séduite par ce roman, un polar tranquille, dont le héros n’est pas tourmenté et où l’enquête sert d’écrin à la Sérénissime, que nous découvrons à travers le regard d’un vrai Vénitien. Autant dire que je retrouverai Brunetti avec plaisir si l’occasion se présente !
La phrase qui tue qui m’a fait sourire : « Elle (la gouvernante) n’était pas chaleureuse ni rien de tout ça – après tout elle est belge – mais elle était mieux avec nous, plus amicale, qu’avec l’autre. » (Fine observation d’un policier vénitien p.112)
Et aussi : « Après tout, l’un des grands charmes du commérage est son insondable inutilité. » (p. 239)
Donna LEON, Mort à la Fenice, traduit de l’anglai (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Calmann-Lévy, 1997 et Points, 1998
Encore une sortie de PAL et un monument célèbre
J’aime assez le charme des romans de Donna Leon même si souvent l’intrigue passe au second plan au bénéfice de l’atmosphère
Cela me plaît beaucoup, je n’aime pas les thrillers trop effrayants…
un livre que j’ai bcp aimé aussi!
Je suis charmée par cette découverte, je me répète ! 😉
Pour l’atmosphère et la balade dans Venise, oui…
Tu en as lu plusieurs ?
Oui, il y a longtemps, puis j’ai laissé.
Voilà, le charme et la tranquillité (la sérénité !) c’est ce qui définit les romans de Donna Leon… ça fait longtemps que je n’en ai pas lu, tiens !
Héhé si je t’ai créé une envie soudaine de Brunetti… 😉
J’ai très envie de faire connaissance avec cet auteur, celui-ci me paraîtrait très bien pour commencer.
C’est le premier de la série, et je t’imagine bien faire une année Brunetti comme ton année Wallander 😉
Un polar tranquille, surtout à Venise, me conviendrait très bien aussi, sinon en ce moment, du moins après les Prix. Je le note précieusement!
Je lis plutôt ma pile ou des emprunts de bibli en ce moment.
C’est amusant de voir la perception de chaque nationalité en fonction des autres : le belge n’est donc pas chaleureux selon les italiens ? :p
J’aime beaucoup la citation sur le commérage aussi, c’est celle-là qui m’a fait sourire en repensant à certaines discussions.
Ne le dis à personne, elle vient de Gand, la gouvernante !
J’aime beaucoup l’atmosphère de ces romans là, plutôt tranquilles et doux. Je vois que tu continues de puiser dans ta PAL ;).
C’était encore une lecture du mois d’août avec billet en septembre mais il y aura encore des sorties de PAL, bien sûr (une vendredi prochain, tiens !) 😉
Je ferais bien un petit tour à Venise. Je ne connais pas cet auteur.
Bonne semaine.
Donna Leon est associée inévitablement à Venise.
C’est bien aussi, les polars « tranquillous »…. sauf quand on y trouve les phrases qui tuent 😉
Je les adore, ces phrases ! 😉