Présentation de l’éditeur :
Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXesiècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l’incendie et vivent en ermites au fond des bois. D’abord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsque arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l’amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l’émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
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« T’as pas de vie à toi pour t’intéresser autant à celle des autres ? » lance un peu méchamment Charlie à la photographe page 165. Heureusement qu’elle n’a pas eu peur de les trouver, Charlie et Tom, ces deux vieux partis se cacher au fond des bois, et que petit à petit leur vie à eux se dévoile, comme un trésor que révèle la neige qui fond à la fin de l’hiver. De la neige , il y en a aussi qui couronne la tête de Marie-Desneige, la douce petite dame à qui on a volé sa vie. Il y a aussi le feu, les Grands Feux de 1916 qui ont hanté Ted pendant toute sa vie, ce qui ne l’a pas empêché de vivre lui aussi dans une cabane au fond des bois, enfoui dans la nature sauvage et grandiose quelque part au Québec.
La photographe qui n’a pas de nom, ce pourrait être l’auteure elle-même, Jocelyne Saucier, qui donne vie à ces trois compères hors du commun, dont le roman porte le titre de l’exposition que fera la photographe et qui a expliqué lors du tout récent Festival America qu’elle a elle-même une tante à qui on a « volé sa vie » : le livre lui est dédié, pour que tous ceux qui tourneront ses pages voient son nom imprimé comme une reconnaissance de son existence bien réelle.
Ce roman est réjouissant, rafraîchissant, empreint d’une tendresse et d’un respect profonds pour les choix de vie de ses héros et héroïnes. Anti-héros, pourrait-on dire ? Il faut oser mettre en scène trois hommes très âgés, une vieille dame un peu perdue qui les rejoint par hasard et leurs quelques amis marginaux eux aussi, leurs existences cabossées qui osent retrouver un second souffle dans la clandestinité. Il faut oser laisser planer sur le récit l’ombre de la mort, mais toujours en toute simplicité et sérénité. Et puis il y a cette nature omniprésente elle aussi, la rigueur de l’hiver, la rudesse de la vie en cabane, l’émerveillement devant un vol d’outardes, un orignal qui vient s’abreuver au lac ou un discret bouquet printanier au pied d’un arbre.
Vous l’aurez compris, ce récit, qui est aussi un roman d’amour très touchant, se savoure lentement, au rythme des personnages qui prennent tout leur temps pour vivre, au gré de la langue à la fois pudique et poétique de Jocelyne Saucier, une auteure très sympathique dont, après ce joli coup de coeur, j’ai très envie de lire les romans précédents !
Jocelyne SAUCIER, Il pleuvait des oiseaux, Denoël, 2013
Je suis justement en train de le relire… J’avais beaucoup aimé aussi
C’est bien de prendre le temps de relire.
Il est noté (depuis Aifelle et Argali) mais voilà, la PAL ne baisse pas… J’ai bien l’intention de le lire celui-ci ! 😉
Avec un peu de chance il va paraître en poche bientôt ? Il en vaut la peine…
Anne, je guette… 😉
Encore une lectrice touchée par ce roman. 🙂
J’ai envie d’en lire d’autres de Jocelyne Saucier maintenant !
Wow, il a l’air superbe. Je garde ce titre en tête.
Un très beau roman, à lire, oui.
Une auteure que j’espère découvrir très vite, surtout à la suite d’aussi beaux billets (le tien et celui d’Argali sur son premier roman)!
C’est le genre de roman qui distille pendant longtemps en toi sa petite musique lumineuse…
Mmmhh, tu sais trouver les mots toi 🙂
Héhé ! (Tu sais être très tentatrice aussi, quand tu veux) 😉
j’ai beaucoup aimé ce roman et je l’ai fait lire récemment à une de mes filles qui a apprécié donc un livre qui saute les générations
Et je vais le faire lire à ma maman 😉
Il ne pouvait que te plaire et de voir de nouveaux billets me réjouis toujours autant, j’ai l’impression de replonger un peu dans l’ambiance. Moi aussi, je voudrais lire d’autres romans d’elle.
Comme je l’ai déjà dit dans un autre commentaire, je crois que je me souviendrai longtemps de ce livre lumineux !
J’ai lu de très beau billets sur ce livre, dont un chez Aifelle je crois… une tentation de plus…
Oui, oui, Aifelle est une des (convaincantes) tentatrices 😉
Il me tente, ce roman, décidément, il me tente…
😉
J’ai beaucoup aimé ce roman aussi, et on ne l’oublie pas malgré le temps qui passe. Pourtant, au départ, la couverture me donnait plutôt envie de fuir… j’ai bien fait de me laisser tenter. C’est un livre qui me laisse un souvenir lumineux.
Lumineux, c’est tout à fait cela ! Tu en as fait un billet ? (je vais chercher)
Cette lecture date déjà mais j’en ai gardé un profond souvenir. Un superbe récit, poignant, une magnifique description des Hommes et de la nature, de l’amour, de la vieillesse et de la mort.
Des thèmes très riches pour une réflexion tout en douceur et en bon sens.
Une belle découverte !
Je me souviendrai de ce roman.
Tout est beau dans ce roman, le titre déjà, surprenant. Les personnages et l’histoire de certains. Tu dis qu’elle est pudique, d’un côté oui, mais elle est aussi très osée quand elle parle de l’amour entre les deux vieillards. Puis il y a sa description des corps, tous les gens qui tremblent devant les premières rides devraient le lire. En fait tout le monde devrait le lire tellement il est beau.
Je n’ai pas trouvé cela osé mais naturel, je dirais plutôt que l’auteur n’a pas peur de ce sujet souvent Tabou qu’est la sexualité des personnes âgées. Pudique dans le sens où ils n’étalent pas leurs sentiments au grand jour et où tout est très respectueux de chacun. Je le conseillerai en tout cas !
Ce roman m’attire par son titre, par sa couverture et puis par ce que tu en dis. Merci.
Bon dimanche.
Il est magnifique !
Tout à fait d’accord avec ton ressenti sur ce roman que j’ai adoré 🙂 j’ai d’ailleurs prévu de continuer avec cette auteure… 🙂
Moi aussi ! J’ai regretté de ne pas en avoir pioché un au Festival America !
Je le lirai c’est sûr. Je ne lis que des bonnes choses sur ce roman, un roman qui prend son temps apparemment. Il a tout pour me plaire.
Une des nombreuses pépites du mois pour moi.