Sur les cordes du temps pleure l’archet d’un coeur,
Monotones sanglots d’une vie intérieure
Jouant au violon la complainte des jours,
Lancinante musique des larmes de l’amour.
Dans le puits de mon âme résonne le silence
Et mon cri monocorde tombe sans complaisance ;
Aucune note gaie ne vient troubler la pluie,
Amère mélodie d’une vie qui s’enfuit.
Romances en caprices, votre chant indispose
Et mon coeur, assourdi, dans sa geôle repose,
Imagine cortège à la marche funèbre
De l’ultime soupir jeté dans la Ténèbre.
Où est le musicien à la main de caresse
Qui essuie la tristesse d’un revers de tendresse,
Endiable la vie, ensorcelle l’arpège,
Et sous ses doigts de joie, la nostalgie allège ?
Michèle BRODOWICZ
Pour accompagner ce poème dédié au violon, voici le Poème pour violon et orchestre op. 25 d’Ernest Chausson, joué par celui qui fut Premier prix du Concours Reine Elisabeth en 1989 (il avait alors 17 ans !) et est devenu l’un des grands violonistes de notre temps, Vadim Repin, accompagné par l’Orchestre Philharmonique d’Israël sous la direction de Zubin Mehta.
Un plaisir, vos commentaires !
Très beau poème, la deuxième strophe me touche plus particulièrement.
Je ne connaissais pas Michèle BRODOWICZ… je viens de lire plusieurs de ses poèmes. Merci pour cette découverte, Anne !
Moi non plus, c’est plutôt le thème du poème que je cherchais en priorité. Mais il fallait quand même que ça me plaise 😉
J’aime beaucoup le poème de Chausson. Je ne connaissais pas Michèle Brodowicz, fort beau poème.
Cette musique est très connue, je crois, amis je l’ai redécouverte la semaine dernière…
quel beau poème… merci!
Avec plaisir !