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Présentation de l’éditeur :
« Envoûtée, comme enivrée, Marjorie l’était à nouveau en regardant l’homme et la femme onduler sous ses yeux. Leurs bras chantaient en canon. Leurs mains se croisaient à intervalles réguliers. Le mouvement était répété plusieurs fois, puis la musique s’emballait, et leur pas de deux se terminait par un porté de haute volée. Pour Marjorie, qui parlait la danse mieux que personne, la signification était très claire. Après une phase d’atermoiements, de faux-fuyants et de méfiance, l’homme et la femme faisaient le choix de la concorde, de l’harmonie. Ensemble, ils effaçaient le temps de l’incertitude. Ou, mieux, ils l’oubliaient. »
Ancienne danseuse étoile, Marjorie a fait ses adieux à la scène au moment où elle admire ce pas de deux. Elle vit avec Paul, une petite fille est née, et elle s’interroge sur son avenir.
Toute la tension dramatique de ce premier roman remarquable de concision est contenue dans la description du couple dansant : après l’éblouissement de la rencontre, le temps pour Marjorie et Paul est aux faux-fuyants. L’un et l’autre ont voulu croire qu’ils pourraient faire fi de leur passé : Marjorie de ses origines cambodgiennes ; Paul, un protestant ardéchois, des névroses familiales. Leurs deux silences, qui leur furent d’abord un refuge, s’entrelacent jusqu’à les éloigner.
Par-delà l’histoire de Marjorie et de Paul, Caroline Broué, en de brèves séquences syncopées, scrute les doutes d’adultes de quarante ans aujourd’hui : ceux que la vie oblige à prendre leur destin à bras-le-corps et dont c’est le tour d’entrer en scène. De ce pas est un très beau roman sur le temps qui passe, et sur ses bienfaits.
Des premières pages riches en émotions, une fin sensible, la thématique perceptible du pas de deux, du couple de danseurs dont les protagonistes ne parviennent plus à quitter le sol pour tournoyer avec légèreté dans les airs parce que leurs racines volontairement oubliées, occultées les retiennent au sol…
La présentation de l’éditeur est attirante mais entre le début et la fin, je me suis ennuyée (je me suis un peu obligée à finir ce court premier roman de 169 pages), je ne suis pas parvenue à m’attacher à Marjorie et à Paul. L’histoire de leur couple et de leurs difficultés conjugales est émaillée de rencontres, d’amitiés, de souvenirs, qui sont souvent l’objet de dialogues proches du documentaire (sur la passion des requins, la philosophie de la danse par exemple), donc assez lourds, et les personnages secondaires m’ont paru assez caricaturaux (trop d’ellipses dans leur portrait, peut-être ?) et antipathiques. J’ai trouvé qu’ils n’avaient pas tous l’intérêt suffisant pour faire avancer l’histoire et les personnages principaux.
Bref, la rencontre ne m’a pas séduite. Ca arrive. (Heureusement ce n’était qu’un emprunt à la bibli.)
Caroline BROUÉ, De ce pas, Sabine Wespieser éditeur, 2016
L’avis plus positif de Nadael
Dans un premier temps en effet, en lisant la présentation « officielle »… j’ai éprouvé une certaine attirance mais… le diagnostic final me dit qu’il faut peut-être attendre un second ou troisième livre de cet auteur 🙂
Sans doute, oui. Mais l’avis de Nadael est plus attirant que le mien, qui n’est qu’un avis 😉
Dommage, le pitch donne envie c’est vrai…
Bah ça arrive.
ça arrive, oui, heureusement. L’idéal es de rebondir tout de suite après avec un titre bien plus enthousiasmant, mais ce n’est pas toujours le cas.
Heureusement, ma lecture suivante est beaucoup plus réjouissante !
On n’est pas toujours séduit par ce qu’on lit. Heureusement que d’autres découvertes nous font vite oublier les déceptions.
Demain je présente un autre premier roman, très différent.
Je te fais confiance, en général j’aime ce que tu aimes et cet « ennui » ne me dit rien qui vaille ! Ça m’est déjà arrivé avec deux autres livres de cette éditrice (pourtant « portée aux nues »), je me suis ennuyée aussi et j’ai abandonné ! Alors je n’en achète plus avant d’avoir des avis vraiment élogieux ! 😉
Je ne suis pas aussi sévère avec Sabine Wespieser, il y a vraiment des pépites dans son catalogue.
Anne, je suis d’accord, il y a des pépites et d’autres qui me sont hermétiques ! Comme dans beaucoup de catalogues d’ailleurs ! Mais fut une époque où l’on encensait systématiquement tout ce qui sortait chez elle , or, elle ne fait pas exception à la règle : on ne peut pas plaire à tout le monde ! 😉
Si tu t’es ennuyée dans un roman aussi court, je passe …
Il n’est pas indispensable.
Le thème de la danse ne me parle déjà pas trop, alors si tu t’es ennuyée…
Ne t’en approche donc pas ! 😉
Thème un peu « archi-totalement-rebattu » non? Le mélange des genres ne suffit pas toujours à produire l’étincelle…
Thème peu original, je ne sais pas… en tout cas, premier roman un peu décevant mais auteure à suivre quand même, peut-être ? Elle écrit bien.
Ca fait toujours un peu râler, les livres que l’on n’a pas aimé.
Ca dépend.
Je comprends ta déception. C’est un premier roman, on sent les maladresses (les personnages manquent d’épaisseur) mais il m’a embarqué quand même. J’ai surtout été gênée par le rythme… mais le sujet est intéressant et l’écriture belle.
Oui, l’écriture est belle. Mais un peu trop distante pour susciter une vraie émotion sur un roman aussi court. Le rythme, c’est sans doute voulu à cause du parallèle avec la danse.
Dommage car le pitch me tentait. En effet, je suis fascinée par la magie qui se dégage des couples de bons danseurs, que ce soit valse, tango etc…
C’est vrai que c’est un beau spectacle. Magie, sensualité…