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Quatrième de couverture :

Une libraire, ça crée des dettes. D’argent parfois bien sûr, mais surtout de cœur. Lorsque Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, prêt à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. De là à accepter la succession, il y a un pas… que l’inconscient fait à l’aveuglette.

Le voici bientôt en butte aux problématiques économiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c’est tout un pan de la guerre d’Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS. En quoi ce passé concerne-t-il les habitués de la librairie ? Sans trop se garder de l’amour, Abdel mène l’enquête.

Michel Quint place les tensions et règlements de compte entre les indépendantistes algériens (dont il fait comprendre qu’ils n’étaient pas un bloc uni étiqueté FLN) et les anciens de l’OAS sur le territoire de Roubaix, ville autrefois prospère mais très appauvrie économiquement, et dans une librairie dont hérite Abdel Duponchelle. Cette idée de librairie est sympathique : elle est criblée de dettes, d’ailleurs elle est toujours à l’ombre mais son ancien propriétaire, Georges Lepage, en a fait un lieu de solidarité envers les émigrés algériens. Il semble en avoir payé le prix fort dans un café roubaisien. Quand sa fille meurt à son tour (tout à fait naturellement), Abdel découvre des photos, des coupures de presse qui, avec l’aide du hasard, l’aideront à comprendre ce qui est arrivé à Georges. Comme par hasard, Rosa, assistante sociale dans le lycée où travaille Abdel, possède des documents semblables.

J’avais envie d’aimer ce roman de Michel Quint mais je suis restée un peu en dehors, il me faut l’avouer. Sans doute parce qu’après le magnifique L’Art de perdre d’Alice Zeniter, Apaise le temps paraît bien court… Il m’a semblé que les événements historiques n’étaient pas assez expliqués à mon goût et que les coïncidences étaient un peu trop faciles. J’ai eu un peu de mal à m’attacher aux personnages. Je le répète, sans doute à cause de la brièveté de l’histoire. J’aurais bien aimé traîner un peu plus longtemps dans les rayons de cette librairie chaleureuse et dans cette chaleur estivale que la plume de Michel Quint évoque si bien.

« Les livres, c’est comme les chats, on habite chez eux, pas l’inverse. »

Michel QUINT, Apaise le temps, Phébus, 2016

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