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Quatrième de couverture :
Je ne vous ai vue qu’une seule fois, Adrienne, au hasard d’une rencontre mondaine après l’un de mes concerts. […] Non, je ne me souviens pas vraiment de votre visage.
De votre voix, oui.
Je me souviens que vous n’êtes pas très jeune, pas très belle, mais il me semble que personne, jamais, n’a compris ma musique comme vous l’aviez comprise, ce soir-là.
Des vies meurtries
La puissance de la musique
Un amour purement épistolaire qui se concrétisera enfin par-delà les peurs et les pudeurs.
Il est pianiste, il joue dans les salles du monde entier. Il est marié, son fils a disparu, le chagrin a dévasté son couple. Elle est retraitée de l’enseignement, veuve, elle mène une vis simple, elle a un fils parti vivre aux Etats-Unis. La vie ne les a épargnés ni l’un ni l’autre. Ils ne se sont rencontrés qu’une fois, à l’issue d’un concert à Berne. mais ils se rejoignent désormais tous les jours par les mots, par les mails échangés et une compréhension réciproque unique qui se mue en un sentiment qu’ils sont incapables de nommer. Alors elle a quitté sa maison près de la frontière française et elle est partie marcher seule sur les sentiers de la Côte d’Opale, alors qu’il va venir jouer à Bruxelles et qu’il espère enfin la rencontrer à nouveau.
Je me rends compte que ce résumé peut paraître nunuche mais je vous assure qu’il n’en est rien. Parce que c’est Michelle Fourez qui écrit et qu’elle le fait avec sa délicatesse coutumière, sa finesse, sa simplicité et son bon sens campagnard. Elle se glisse tour à tour dans la tête, dans le coeur d’Adrienne et de Friedrich, les aidant à révéler petit à petit les douleurs de leur vie, leurs doutes, leurs désirs. Sa plume est douce, fraîche, nourrie de références poétiques et romanesques, musicales aussi puisque Friedrich joue Rachmaninov, Prokofiev et qu’Adrienne s’essaye au piano en amateur (une autre forme d’amour). J’ai l’impression que Michelle Fourez a semé de nombreux petits cailloux personnels dans ce court roman rempli de mots, de musique, de mer, de résilience, de re-connaissance, et même d’un petit chat qui clôt le livre avec tendresse.
Je suis heureuse de commencer ce Mois belge par un coup de coeur.
« Quelques phrases qui disent combien Adrienne (et donc Michelle Fourez) aime la vie dans ce qu’elle a de simple et beau :
« J’ouvre la fenêtre donnant sur le jardin, je rends grâce à la vie d’être là, face à la beauté du monde. » (p. 27)
« Je me lave les cheveux, me douche longuement, bois l’eau tiède à même le pommeau de la douche. Je ris. Je donne en offrande à la vie la fatigue de ce jour, la beauté des chemins parcourus, le chant de l’alouette. » (p. 46)
« Etrangement, mon sac ne me pèse pas. Je marche l’âme légère, le pas léger. La mer est proche et tranquille. Alouettes, bruants des roseaux, paons du jour.
Et c’est la joie qui me saisit, une joie inattendue. Je marche vers les vagues par des chemins solitaires o chaque pas est un bonheur, une jouissance.
Soudain, le foisonnement rouge d’un champ de coquelicots. » (p. 54)
« J’ai juste envie que la maison ‘enveloppe, envie du silence de la maison, envie que le chat heureux de mon retour frôle mes chevilles, me mordille les jambes. » (p. 67)
Michelle FOUREZ, Adrienne ne m’a pas écrit, Editions Luce Wilquin, 2015
Ca semble prenant justement, comme tu dis, par la simplicité pure des réflexions. L’évidence de l’amour.
C’est une petite perle d’écriture et de noblesse d’âme.
Non ça ne paraît pas nunuche mais assez délicat. C’est le sentiment que m’a donné l’extrait de la quatrième de couv en tout cas. Un court roman coup de coeur, tu commences fort en effet.:-)
Je suis vraiment herueuse d’avoir retrouvé la plume et la délicatesse de cette dame !
Nunuche ou pas c’est très tentant .
Tant mieux 😉
Les extraits donnent envie de le lire et je ne vois rien de nunuche dans l’histoire 😉
Ouf, ça me rassure 😉
Il n’ya pas que l’histoire, dans une roman, heureusement. celle ci a l’air pas nunuche, et si l’écriture suit, pourquoi pas?
L’écriture est très sensible, je suis fan de ces livres.
Si tu ne le réserves pas pour le jour de littérature féminine, c’est que tu as encore mieux sous la main. J’ai hâte…
Celui-ci n’avait pas retenu mon attention mais ton avis me fait dire que j’aurais dû y être plus attentive. Je le note.
Je n’ai encore rien de précis en tête pour le rendez-vous féminin 😉 Précipite-toi sur ce petit bijou.
whaouh, j’aime déjà les premières lignes de la quatrieme de couv ! Je note, c’est l’ambiance qu’il me faut en ce moment, une belle écriture…
C’est une lecture parfaite (à on goût) 😉
je sens que je vais piocher pas mal d’idées ce mois ci!
Chouette !
Tu laisses bien entrevoir l’ambiance du livre, c’est le genre de petite perle que l’on aime découvrir 🙂
Je trouve ce roman meilleur que les longues nouvelles que j’ai déjà lues de Michelle Fourez.
Tu me donnes envie de découvrir cette plume (non, ton résumé n’est pas nunuche).
En effet, ça fait très « à l’eau de rose » le résumé 😀 Mais j’ai fait entièrement confiance à Mina, qui me l’a prêté il y a déjà un bon moment!! J’ai hâte de le lire pour ce mois belge.
J’attends ton ressenti avec intérêt !