Quatrième de couverture :
Grand-maman est entrée en maison de repos un 2 janvier. Elle y est décédée 5 ans plus tard. Il y eut donc 5 fois 52 semaines de lessives, de visites, de bisous, de sourires. Mais aussi une semaine et demie de dentier perdu, 17 jours de lunettes égarées, 14 jours d’hospitalisation, 5 anniversaires, 8,7 litres de liquides renversés, 4 Noëls et demi, 3650 tartines, principalement à la confiture. Ses angoisses. Mes réponses. Mes angoisses. Sans réponse. Et l’odeur de pisse, évidemment.
Pendant cinq ans, la grand-mère de Linda Vanden Bemden, qui perd la mémoire et est un peu désorientée, a vécu en maison de repos. Chaque fois qu’elle rentrait chez elle après une visite, la petite-fille a écrit un texte qu’elle publiait sur les réseaux sociaux. en voici , réunis dans la collection Miniatures des éditions Quadrature. Des textes qui font une phrase, quelques lignes, une page, et qui disent bien sûr le quotidien d’une dame très âgée, la vie de la maison de retraite. Il y a, malgré la vieillesse, malgré le rétrécissement de la vie, malgré la proximité de la mort toujours tapie en embuscade, il y a de la poésie, du sourire dans les éclats de vie captés par Linda Vanden Bemden. Oh il y a bien sûr parfois le soupir fataliste et un peu débordé d’un soignant, les prises de bec entre résidents qui « perdent la tête » (mais pas le coeur), mais il y a toujours énormément de bienveillance, c’est l’amour indéfectible pour sa grand-mère, « sa princesse », qui illumine ce recueil.
Les dimanches d’Angèle, des textes ciselés, un petit bijou de tendresse et d’humour.
« A l’essentiel
Voilà Angèle installée dans sa chambre double à la maison de vie et de soins.
Presque toute sa vie tient dans une garde-robe : penderie à gauche, étagères à droite, valise sur le toit. Et dans deux petits meubles : l’un à couture, l’autre à tiroirs.
Une leçon d’essentiel, à l’ombre denos encombrements. » (p. 8)
« Feu d’artifice
Ce dimanche, la maison de vie et de soins est pyrotechnie de Noël. Formué ainsi, cela semble prometteur. En réalité, pas du tout :
-de Noël parce qu’un mini marché de Noël a prs place dans la salle à manger.
-pyrotechnique parce qu’un feu d’artifice est la comparaison qui s’impose quand un pensionnaire éternue après avoir mis en bouche une large part de tartine trempée dans le café.
Pas forcément festif mais très réussi. » (p. 19)
« Ecrits
A la maison de vie et de soin aujourd’hui, des écrits.
-Dans l’ascenseur : « Mercredi de 14h à 16h, atelier blagues et énigmes. »
-Sur le panneau d’affichage Santé : « Tu as entre 60 et 100 ans et tu souaites faire le point sur ta structure musculaire ? Participe à notre atelier. »
-Dans la salle commune : « La vie est frite de petites choses. »
Une lettre de différence et la vie prend des airs de mayonnaise. » (p. 61)
Linda VANDEN BEMDEN, Les dimanches d’Angèle, Quadrature, 2020
Des nouvelles (des Angèle) pour ce Mois belge. Nous sommes lundi mais dans l’octave de Pâques, c’est tous les jours dimanche !
C’est probablement touchant, mais là… je n’y arriverais pas 🙂 Je veux dire à le lire, car à ce stade, qui sait, j’y arriverai sans doute (si Dieu me « prête vie » …)
Pourtant ça déramatise, ça décale un peu le regard ?
Avec toutes les horreurs qui se passent dans le smaisons de retraite ces temps-ci… je ne sais pas si je pourrais le lire. Sérieux… certains sont des films d’horreur au Québec. Plus tard, peut-être.
Oh pardon si j’ai pu paraître indélicate en cette période. ici aussi, en Belgique, ça craint dans les maisons de repos.
Oh mais pas du tout! Je le lirai un jour, ça m’intéresse. C’est juste qu’après ce qu’on a appris cette semaine… Pas tout des suite!
Oh ! ça me rappellerait tant de souvenirs… vécus difficilement. J’ai même écrit des choses là-dessus. Certainement de la même qualité. Il me tente ce livre malgré tout, ou parce que tout ça…
Ecrire aide à mettre un peu de distance avec toutes ces émotions difficiles. A découvrir plus tard, après le confinement ?
Je voulais dire certainement PAS bien sûr !!!!
Et pourquoi ça ne pourrait pas être aussi bien ? 😉
Le genre de livre que je pourrais lire, mais plus tard, quand on sera un peu sortis des ronces 😉
Et en espérant qu’on remédie aux manques dans les maisons de repos après ce confinement qui révèle encore plus tant de manques criants.
Pas le sujet qui m’emballerait le plus en ce moment même s’il a l’air d’être bien traité. Ouf, PAL préservée pour ce coup-ci.;)
Ouf, j’évite d’être fusillée à l’aube 🙂 🙂 🙂
Sujet trop lourd pour moi, surtout en cette période où les Epadh sont très présents dans les médias. Et pour l’instant, dans ma vie perso, j’ai la chance actuellement de ne pas devoir fréquenter un tel lieu, même si ça viendra un jour. Donc quelque soit la qualité de ces textes, je n’ai pas envie d’y entrer pour l’instant.
Je comprends 😉