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Présentation de l’éditeur :
« Sandra doit arriver d’une minute à l’autre. Il faut qu’elle se dépêche car derrière la vitre, il y a le soleil bleu, la mer jaune et les étoiles violettes qui s’impatientent, il y a cette vie bourdonnante qui attend qu’on la libère, il y a ces rêves qui frappent au carreau et craignent de mourir emprisonnés. Alors épuisé mais heureux, je désigne la fenêtre. L’infirmière comprend et me sourit. Lorsqu’elle tourne la poignée, le vent impatient s’engouffre dans cette chambre close et renverse les fleurs. Le vase explose sur le sol. Et dans les morceaux épars répandus aux quatre coins de la chambre, la lumière du soir se réfléchit et nous fait plisser les yeux. »
Douze nouvelles sur le confinement, le Covid-19 et cette époque trop sure d’elle-même qu’un virus a balayée.
Du 17 mars au 11 mai 2020, Axel Sénéquier est resté confiné dans son appartement parisien. Il a mis ce temps à profit pour faire la connaissance de ses trois enfants et écrire les 12 nouvelles qui composent ce recueil, le deuxième publié par les éditions Quadrature (après Les vrais héros ne portent pas de slip rouge).
Il est aussi auteur de théâtre. Son dernier test PCR s’est révélé négatif mais il continue de se désinfecter les mains plusieurs fois par jour.
Ayant lu, je suppose, mon avis enthousiaste sur le recueil de Frank Andriat Lorsque la vie déraille, Axel Sénéquier m’a très gentiment contactée pour me proposer de lire son dernier recueil Le bruit du rêve contre la vitre. Impossible d’oublier le titre du premier – que je n’ai pas lu – : Les vrais héros ne portent pas de slip rouge 😉
Axel Sénéquier a été inspiré par le premier confinement, comme nous l’explique la quatrième de couverture. Les douze nouvelles mettent en scène des personnes ordinaires dans une situation extraordinaire et nous racontent des histoires que nous avons pu voir évoquer aux infos ou dans divers reportages. Les violences conjugales qui se sont multipliées, les Parisiens qui se sont précipités dans leur résidence secondaire, les apéros Zoom, le télétravail obligatoire, l’occasion rêvée de changer (ou pas) de vie, de métier, la situation catastrophique dans les maisons de retraite, les parents confrontés au travail scolaire et à leurs enfants toute la journée, l’isolement forcé, les applaudissements aux balcons tous les soirs pour le personnel soignant… Autant de scènes dont tout le monde a entendu parler ou a vécues de près, autant de tranches de vie finement observées et détournées par Axel Sénéquier qui rend compte des rêves, des angoisses, des ras-le-bol, de l’inventivité, de l’impuissance, des beautés ou des bêtises humaines. Comment les gens ont pris à bras-le-corps la situation ou l’ont subie, comment ils en ont profité positivement ou pas : un regard lucide et décalé, souvent teinté d’un humour salutaire, qui fait toujours mouche.
Des photographes ont décidé de rendre compte de cette étrange période en photographiant des rues vides ou ce qu’ils voyaient de leur fenêtre ou le retour de la nature en ville. Il fallait que le sujet soit traité par la fiction, pour garder une trace de nos vies confinées : Axel Sénéquier a fait une oeuvre utile tout autant qu’artistique. Merci, Monsieur.
« En décrétant le confinement, on avait comme retiré une bonde sous la ville et toute la vie s’y était échappée. Ce gamin président était un tocard, il aurait dû rester banquier. »
« Les réseaux ont ceci de tragiques qu’ils sont des trépanations virtuelles. Ils permettent d’ouvrir le crâne de ses amis et de voir ce qui se passe dans leur tête. Et parfois, c’est pas joli. »
Axel SENEQUIER, Le bruit du rêve contre la vitre, Quadrature, 2021
Un grand merci à Axel Sénéquier et aux éditions Quadrature pour la découverte de ce livre qui me permet de participer au Mai en nouvelles organisé par The flying Electra et Hop sous la couette
Petit Bac 2021 – Objet 3
Le sujet se prête bien aux nouvelles je trouve ; décidément Quadrature offre vraiment de très intéressants recueils.
Oui, et des auteurs très variés. C’est une maison à la fois pointue et « familiale », les auteurs se connaissent et se font la promo les uns des autres, c’est chouette à voir dans des salons littéraires (allez, ça va revenir bientôt…)
Normalement je dois l’avoir et le lire;.. d’ici fin mai j’espère!
Je lirai ton avis avec plaisir 😉
Pas du tout envie pour l’instant de lire des histoires liées au covid et au confinement… Peut-être dans quelques années, mais pour l’instant, j’ai besoin d’évasion et de « parler » d’autre chose ! Donc je passe, malgré ce titre magnifique !
Je comprends très bien ! J’aime bien m’évader aussi, en ce moment je suis dans un polar italien attrayant.
Comme Géraldine, c’est un sujet qui ne me tente pas vraiment… Plus tard, peut-être.
A chaque livre son moment… ou pas 😉
Quelle superbe critique pour une écriture fine et sensible et un auteur capable de nous sortir un titre qui fait rêver. En ces temps qui restent compliqués, un bien beau cadeau. C’est avec de tels livres que le genre Nouvelles mérite qu’on s’y attarde. Merci et à l’auteur, et à toi pour cette critique.
Le recul de l’humour et une certaine fantaisie décomplexée m’ont vraiment fait apprécier ces textes !
J’ai envie de nouvelles qui transportent ailleurs pour cette année, mais plus tard, pourquoi pas ?
Oui, je comprends. Pendant le confinement, il ne me serait pas venu à l’esprit de lire des livres sur les catastrophes naturelles ou autres pandémies de la SF, alors que d’autres étaient attirés.
Bon, comme beaucoup, ce n’est pas trop le thème que j’ai envie de retrouver en lecture dans l’immédiat, on l’a vécu dans notre réalité et notre quotidien et on n’en est pas encore tout à fait sorti mais plus tard, oui, ça me dirait bien.
C’est vrai, ce n’est pas fini… Allez, courage, encore un peu de patience !
Il me tente plutôt bien, moi, ce sujet. Je suis plus que curieuse de lire, en fiction, ce sujet «dans l’air du temps» et de découvrir comment l’auteur l’aborde et le décortique.
Merci pour la découverte et pour ta participation.
Je n’aurais peut-être pas été de moi-même vers le sujet mais je n’ai pas hésité quand l’auteur me l’a proposé et j’ai bien fait ! 😉
comme d’autres, je préfère m’évader ! et puis vivant le covid et le confinement, je suis moins attirée (je connais ..) mais tant mieux si tu as aimé ! et merci 🙂
Je comprends très bien ! Je ne sais pas si j’aurai encore le temps d’une lecture ce mois-ci, mais je suis déjà contente de cette lecture.