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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Catégorie: Des albums à noter

Alice & Merveilles

02 jeudi Nov 2017

Posted by anne7500 in Des albums à noter

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Clémence Pollet, Didier Benetti, Didier Jeunesse, Stéphane Michaka

Présentation de l’éditeur :

Un livre-disque joyeux, léger et emprunt d’humour pour découvrir un classique
du « non-sens » !  Un Concert-fiction de Radio France de très belle ambition !

Le texte de Stéphane Michaka, avec ses jeux de mots astucieux et sa verve toute
contemporaine, revisite avec bonheur le roman de Lewis Caroll.
Si les métamorphoses d’Alice étonnent et séduisent, elles n’éveillent ici aucun sentiment d’angoisse. Bien plutôt, une impression de légèreté qu’on retrouve dans le jeu des comédiens, un casting parfait avec Samir Guesmi, Juliette Roudet, Emeline Bayart, Jean-Paul Faré et Philippe Laudenbach.
Entre théâtre et comédie musicale, des compositions et des chansons originales de Didier Benetti accompagnent la pièce.  
Les illustrations de Clémence Pollet, aux lignes claires, ont un petit air faussement sage et classique. On y trouve une Alice brunette, pétillante et délicieuse à souhait dans un décor coloré où chaque chapitre possède sa gamme chromatique propre.

C’st le nom de Stéphane Michaka qui a déclenché mon envie de lire et d’écouter cet album-CD : son adaptation du roman de Lewis Carroll, commandée par Radio-France à l’occasion des  150 ans d’Alice au pays des merveilles, est moderne et pétillante et elle est magnifiquement interprétée par Juliette Roudet, une Alice toute en naïveté et en malice (oui, la comédienne qui joue Adèle Dellettre dans Profilage et qui est aussi prof de danse et qui chante aussi très bien), Philippe Laudenbach, Emeline Bayart et Samir Guesmi entre autres. Les aventures d’Alice de cette version composent un récit d’initiation frais et léger, soutenu par la musique tour à tour aventureuse et rêveuse de Didier Bennetti.

Le spectacle s’est complété de ce livre illustré par Clémence Pollet : ses planches mêlent BD à l’ancienne et papiers découpés dans des ambiances colorées propres à chaque tableau. C’est très graphique, tout en légèreté aussi, même si ce n’est pas le style que je préfère. Clairement c’est le CD que j’ai le plus apprécié et que je vous conseille d’écouter et de réécouter pour de grands moments de plaisir.

Merci infiniment à Didier Jeunesse et à Amélie Naton pour cet album qui sort aujourd’hui en librairie.

Alice & Merveilles, un conte musical de Stéphane Michaka d’après le roman de Lewis Carroll, illustré par Clémentine Pollet. Musique originale : Didier Benetti. Avec l’Orchestre national de France et les solistes de la Maîtrise de Radio-France. Didier Jeunesse, 2017

Le lac des cygnes

25 mercredi Oct 2017

Posted by anne7500 in Des albums à noter, Des mots en images, Des Mots en Jeunesse

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Didier Jeunesse, Le Lac des cygnes, Nathalie Dessay, Olivier Desvaux, Pierre Coran, Tchaïkovski

Présentation de l’éditeur :

Le jour se lève, c’est l’heure du sortilège : la princesse Odette se transforme en un majestueux cygne blanc qui ne reprendra forme humaine qu’à la nuit tombée. Le prince Siegfried, subjugué par la grâce de la jeune femme rencontrée par hasard au bord du lac, l’invite au bal, dans l’espoir de briser le maléfice.
Mais c’est une Odette toute de noir vêtue qui s’y présente, au bras du sorcier Von Rothbart…

Il me faut l’avouer, du Lac des cygnes, je ne connais que quelques tubes musicaux (dont le final du premier acte, utilisé de façon bien trop appuyée à mon goût dans le film Des hommes et des dieux), j’ai bien vaguement entendu parler du film Black Swan, mais je ne connaissais absolument pas les détails précis du conte. C’est chose faite avec ce magnifique livre-CD publié par Didier Jeunesse.

C’est Pierre Coran, le poète, qui écrit sa version du ballet de Tchaïkovski, qui date de 1877. Il retient la fin heureuse du conte, pas de dénouement dramatique ici. Cette histoire si romantique est portée par la belle voix de Nathalie Dessay, actrice sensible, vibrante, enthousiaste, et par les nombreuses valses et pas de deux qui émaillent la musique de scène. L’orchestre fait sonner les cuivres, vibrer les cordes, les solos de violon ou de harpe accompagnent la plainte ou les murmures d’amour d’Odette et du prince Siegfried. Forcément l’union de la voix et de l’orchestre symphonique de la Fédération de Russie dirigé par Dmitry Yablonsky nous fait passer un moment à la fois charmant et puissant où se déploie la musique lyrique de Piotr Tchaïkovski.

Mais ne vous privez pas de suivre aussi l’histoire sur l’album illustré par Olivier Desvaux. Ce jeune artiste, diplômé des Arts Déco de Paris en 2006, a été en résidence à l’Opéra de Paris et cela se ressent dans les peintures réalisées pour Le Lac des cygnes : inspirés par Fragonard ou Watteau, les postures, les visages, les costumes sont dessinés avec beaucoup de délicatesse, mais ils prennent de la puissance grâce au choix plus moderne de couleurs vives, souvent saturées, sur lesquelles se détache le blanc lumineux d’Odette et de ses compagnes. Le coup de pinceau se fait parfois presque abstrait pour rendre compte de l’ambiance fantastique de la nuit ou de la méchanceté du sorcier Von Rothbart. Je feuilletterai à nouveau cet album avec plaisir tant j’ai apprécié le style du jeune peintre. Sur chaque double page, la typographie simple, qui s’imprime en blanc sur le fond coloré, se détache une phrase à la typo souple et déliée comme le cou des cygnes (la même que le titre en couverture) : l’attention est dans les détails.

Vous l’aurez compris, ce livre-CD soigné (mais il ne peut en être autrement avec le savoir-faire de Didier Jeunesse) est une nouvelle occasion de passer un beau moment. Un joli cadeau pour les petites filles et les petits garçons qui aiment la danse classique et pour tous ceux qui veulent découvrir le conte à l’origine du ballet.

Nathalie Dessay raconte Le Lac des cygnes, de Piotr Tchaïkovski – Textes de Pierre CORAN et Peintures d’Olivier DESVAUX, Didier Jeunesse, 2017

Cet album sort aujourd’hui même en librairie. Merci à Amélie Naton et aux éditions Didier Jeunesse pour l’envoi de ce livre, qui prend naturellement une jolie place dans ce mois d’octobre à l’Est.

 

 

Tout autour

09 mercredi Nov 2016

Posted by anne7500 in Des albums à noter, Des mots en images

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Didier Jeunesse, Ilya Green, Tout autour

Présentation de l’éditeur :

Une petite fille évoque son enfance douce et protégée auprès de sa maman, avant ue celle-ci ne soit reprise par la terre… Commence alors pour l’enfant une odyssée à la recherche d’un autre monde, tout autour, plus grand, pour retrouver les mots et renaître à la vie, différemment, grâce à une rencontre et au dessin.

Toute la richesse de l’univers graphique d’Ilya Green, dans une palette de couleurs douces, pour traiter d’un sujet émouvant : la disparition d’un être cher, la séparation, le souvenir. Un très bel écrin pour abriter toute la sensibilité de l’artiste.

J’ai déjà admiré l’illustratrice Ilya Green dans Jazz sous la lune ; dans ce très bel album au format à l’italienne, à la couverture dorée à chaud, elle raconte et elle illustre à la fois. Elle se fait conteuse pour nous confier la tendresse qui a entouré son enfance et nous chuchoter le départ de sa maman, retournée à la terre. Entre noir et blanc, la petite fille oscille, avant d’oser sortir du cocon maternel pour aller à la rencontre du monde « tout autour », accompagnée de son mouton dans son bateau de papier.

Cet album est d’une douceur… très touchante. Il parle de deuil, de résilience grâce à la rencontre et par là l’ouverture à toutes les différences, grâce au dessin aussi. C’est très émouvant d’observer sur le papier comment Ilya Green dessinait quand elle était enfant : son univers en noir et blanc était déjà très graphique. Son évocation de la traversée du deuil sur un bateau de papier est très riche visuellement, les motifs végétaux et marins s’enchevêtrent, rivalisent de couleurs, les symboles sont évidents dans leu délicatesse. J’aime beaucoup les fleurs qui s’épanouissent au coin inférieur des pages, en écho aux illustrations pleine page.

C’est un album précieux, à lire et à offrir aux enfants dès l’âge de cinq ans.

Ilya GREEN, Tout autour, Didier Jeunesse, 2016

Merci à Amélie et aux éditions Didier Jeunesse pour l’envoi de ce livre !

Pinocchio

26 mercredi Oct 2016

Posted by anne7500 in Des albums à noter, Des mots en images, Des Mots en Jeunesse

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Didier Jeunesse, Edouard Signolet, Laetitia Le Saux, livre-cd, Pinocchio

Présentation de l’éditeur :

Enfin LA version musicale des (més)aventures de Pinocchio !

Un récit mené tambour battant, d’une grande intensité dramatique, très fidèle à l’œuvre de Collodi, raconté à plusieurs voix, à la manière d’une pièce de théâtre.

Elsa Lepoivre et Elliot Jenicot, deux comédiens de la Comédie-Française, et la soprano Kate Combault, dirigés par Edouard Signolet, jeune metteur en scène des plus talentueux. Le compositeur Laurent Petitgirard, célèbre pour ses musiques de films, réorchestre pour un trio violon, piano, violoncelle, des morceaux classiques (Mozart, Chopin, Vivaldi…), et des chansons contemporaines (Jacques Dutronc, Kurt Weil…), les agrémentant de ses propres morceaux et chansons. Réjouissant !
Laetitia Le Saux campe un Pinocchio malicieux qui aime montrer qu’il n’est pas fait de bois tendre. Avec sa patte géométrique et vintage, elle construit un univers singulier très marquant.

Avec cet envoi inattendu de Didier Jeunesse, il me faut reconnaître que j’ai redécouvert le conte de Pinocchio, ici écrit et mis en scène par Edouard Signolet, jeune metteur en scène, qui a choisi de se rapprocher de la version originale de Carlo Collodi, s’éloignant du petit personnage naïf de Walt Disney.

C’est sans doute la lecture si animée, si colorée d’Elsa Lepoivre et Elliott Jenicot qui m’ont conquise, sur le tapis sonore que constitue la musique de Laurent Petitgirard qui a aussi arrangé pour un trio violon-piano-violoncelle des oeuvres classiques comme la Marche turque de Mozart, le Vol du bourdon de Rimski-Korsakov ou encore le Gibet de Maurice Ravel, pour n’en citer que quelques-uns.

Tout en écoutant ce magnifique enregistrement, je tournais les pages de l’album, illustré par Laetitia Le Saux et je me laissais séduire par son univers peint riche, coloré, très graphique (j’adore les arbres qui ressemblent à des longues sucettes de bois, par exemple). C’est ainsi qu’au fil d’épreuves initiatiques compliquées, Pinocchio le pantin de bois devient un vrai petit garçon doué de coeur et de raison. La fée à la voix cristalline le lui avait promis.

Pinocchio, un conte d’Edouard Signolet d’après Carlo Collodi. Musiques de Laurent Petitgirard, Vivaldi, Mozart, Chopin, Ravel… Raconté par Elsa Lepoivre et Elliott Jenicot, de la Comédie-Française. Chant : Kate Combault. Illustrations de Laetitia Le Saux.

Merci à Amélie Naton et aux éditions Didier Jeunesse pour l’envoi de ce livre !

La Véritable Histoire de l’Apprenti Sorcier

21 mercredi Sep 2016

Posted by anne7500 in Des albums à noter, Des Mots en Jeunesse, Des Notes de Musique

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Didier Jeunesse, L'Apprent-Sorcier, Nathalie Dessay, Paul Dukas

Présentation de l’éditeur :

Quatre enfants rêvant de devenir magiciens se présentent au maître sorcier Alto Incantador qui devra au final n’en garder qu’un. Commence alors un voyage initiatique qui leur apprendra à surmonter leurs peurs et les obligera à révéler tous leurs talents. Arrivés au bout de leurs épreuves, avant d’annoncer l’enfant élu, le grand sorcier leur racontera ses mésaventures du temps où lui aussi était apprenti sorcier… L’occasion de redécouvrir le célèbre morceau de Paul Dukas.

Vous savez que j’apprécie beaucoup les albums-CD de Didier Jeunesse sur les musiciens et oeuvres classiques. Avec cette histoire de l’Apprenti-Sorcier, j’ai été complètement dépaysée. J’avoue que je ne connaissais la pièce de Paul Dukas que de nom (ou du moins je ne reliais pas certains extraits un peu familiers à leur titre). J’ai donc découvert cette version de Jean-Pierre Kerloc’h. Comme les musiques proposées par David Pastor (qui signe la réalisation artistique), elle balance entre aventure et initiation, entre peur et apaisement. Le sorcier Alto Incantador envoie les quatre enfants vivre trois voyages, trois traversées fantastiques au cours desquelles ils rencontreront, apprivoiseront le mal, l’inconnu et la mort. Au cours de leurs pérégrinations, ils rencontreront une Baba-Yaga vraiment étonnante ! J’ai aimé le terme du voyage qui n’exclut aucun des candidats-sorciers et prouve si besoin en est que chacun a des qualités en lui, que chacun peut grandir, évoluer et mettre ses talents au service des autres.

L’histoire est racontée par Nathalie Dessay et franchement, c’est un régal : on peut regretter qu’elle ait mis sa carrière à l’opéra au placard mais qu’est-ce qu’elle lit bien, quelle bonne comédienne dans ce rôle de lectrice ! Elle sait trouver des voix variées et donner plein de couleurs à ses intonations, accélérer ou ralentir le rythme et se couler sans problème (évidemment !) dans les musiques rassemblées par David Pastor.

Vous entendrez des airs de Paul Dukas bien sûr (l’intégrale de L’Apprenti-Sorcier à la fin du CD) mais aussi le Menuet des fées du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, la Danse macabre de Saint-Saëns ou d’autres airs de Ravel, Moussorgski, Berlioz et de Falla. Des musiques qui,elles aussi, mêlent le merveilleux et le fantastique à un soupçon d’angoisse, d’emballement et de légèreté revenue.

Rien pour faire vraiment peur dans cette version dynamique, donc, mais tout pour un voyage intrépide au coeur de la magie, loin des sentiers battus !

La Véritable Histoire de l’Apprenti Sorcier, récit de Jean-Pierre Kerloc’h lu par Nathalie Dessay sur des musiques rassemblées par David Pastor, Didier Jeunesse, 2016

Un très grand merci aux éditions Didier Jeunesse, à Angélique en particulier qui est partie sous d’autres cieux éditoriaux mais a assuré le suivi des demandes avec son professionnalisme habituel. Et merci à Amélie qui a pris le relais.

J’ai descendu dans mon jardin

22 mardi Mar 2016

Posted by anne7500 in Des albums à noter, Des Mots en Jeunesse, Des Mots français

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Aimée de La Salle, Didier Jeunesse, J'ai descendu dans mon jardin, livre-cd, Marion Piffaretti, Serena Fisseau

Présentation de l’éditeur :

Savez-vous plantez les choux ?, À la claire fontaine, J’ai descendu dans mon jardin… Petit Vieux et Petite Vieille, amoureux pour la vie, font passer le temps en chantant !

Interprétées a cappella par Aimée de La Salle et Serena Fisseau ! Un chant pur, d’une grande fraîcheur, qui séduit dès la première écoute.
Les illustrations de Marion Piffaretti, colorées, au style un peu naïf, sont délicieusement rétro.

Comme j’ai reçu cet album sans l’avoir demandé et que je ne suis pas vraiment cliente de cette tranche d’âge (dès 2 ans), j’ai demandé à une collègue de le « tester » avec sa fille de 2 ans et 3 mois. Voici donc l’avis de Zéphyrine et de sa maman :

« Bel objet livre… Très chouette découverte…

C’est intéressant de mélanger des dessins plus aboutis avec des traits plus enfantins. Les illustrations agréables et inventives dégagent un charme poétique et généreux.

Beaucoup de tendresse émane de cette histoire, on suit les personnages avec beaucoup de plaisir. La trame est bien ficelée, les chansons ponctuent joliment, telles des bulles de poésie, la vie de Petit Vieux et Petite Vieille. On ressent l’amour qui les anime. Les répétitions des « petits » créent une musicalité qui aide les enfants à bien suivre l’histoire.

Quant aux chansons, le duo est tout simplement magnifique !

Quelle bonne idée d’insérer en fin de livre les partitions, gestuelles et origines des chansons.

On sent que ce livre a été fait avec coeur et générosité dans une véritable démarche artistique.

Zéphyrine est restée attentive tout au long de l’histoire. Elle a adoré ! »

Pour ma part, je trouve cet album d’une grande fraîcheur, dans le choix des couleurs, des motifs et dans l’interprétation des chansons. J’aime aussi l’idée de suivre Petit Vieux et Petite Vieille tout au long d’une journée, la même chanson P’tit moulin, grand moulin ouvrant et refermant l’histoire.

Ce livre-cd est une réédition des Amoureux du p’tit moulin (2008), l’écoute dure 14 minutes et est parfaite pour inaugurer le printemps, même s’il semble un peu paresseux.

Merci, Sophie et Zéphyrine ! Et merci à Angèle Pacary et aux éditions Didier Jeunesse pour l’envoi de ce livre !

Aimée de LA SALLE et Serena FISSEAU racontent et chantent J’ai descendu dans mon jardin – Un conte en chansons illustré par Marion PIFFARETTI, Cllection Polichinelle, Didier Jeunesse, 2016

Les Yeux d’Otonashi

27 mercredi Jan 2016

Posted by anne7500 in Des albums à noter

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Didier Jeunesse, Isabelle Wlodarczyk, Japon, Les Yeux d'Otonashi, Sacha Poliakova

Présentation de l’éditeur :

Maître Otonashi, grand peintre du royaume, vit retiré auprès de la montagne qui inspire toute son oeuvre. Alors qu’il commence à perdre la vue, son disciple Mirzu remplace en cachette les toiles les plus récentes de son maître par les siennes, pour préserver l’honneur du grand artiste. Mais maître Otonashi est-il vraiment en train de perdre la vue ou simplement de révéler aux yeux de tous le talent de son élève?…
Un magnifique conte de sagesse au pays du Soleil levant.

Depuis que ce livre est arrivé la maison, je me plonge régulièrement dans ses pages : j’ai été conquise d’emblée par la délicatesse, la finesse des couleurs et des motifs dessinés par Sacha Poliakova pour illustrer ce conte initiatique, cette belle histoire de transmission et de respect entre un maître peintre et son élève. Me perdre dans la montagne dès la première double page, chercher dans ce bleu le chemin de la maison d’Otonashi, ça m’a carrément séduite.

DSCN2867

Ensuite je me suis laissé porter par la grâce d’une histoire à la fois grave et simple, qui met en jeu des valeurs de paix, d’harmonie, de respect, de transmission, de pudeur et de partage. Le maître perd peu à peu la vue – le dessin est alors rayé de gris, il perd de son éclat – et son apprenti protège le secret du vieux peintre tout en peignant à son tour des toiles rayonnantes qu’il ne s’appropriera vraiment que quand Otonashi lui laissera humblement toute la place.

Cette histoire pleine d’humanité nous enseigne aussi la patience, la persévérance : Otonashi aura passé toute sa vie au pied de la même montagne, peignant inlassablement les moindres détails, les moindres jeux de lumière, guettant la moindre variation au coeur de l’immuable. Quelle leçon de vie dans ce récit d’Isabelle Wlodarczyk, qui s’st inspirée de peintures japonaises médiévales mais aussi des préceptes de sagesse de son propre grand-père.

Cette inspiration japonisante mais aussi cette tendresse entre les personnages sont vraiment bien rendues dans les illustrations de Sacha Poliakova. Finesse du trait et des détails, délicatesse des couleurs, soin de la mise en page : de nombreux éléments qui ne sont pas sans rappeler l’art de l’estampe et du théâtre japonais (avec un tout petit bémol concernant sa manière de dessiner les personnages, mais la variété des motifs vestimentaires compense pour moi les traits de visages beaucoup moins fins que les décors).

Si vous ouvrez cet album, Les Yeux d’Otonashi vous feront passer un délicieux moment hors du temps.

Isabelle WLODARCZYK et Sacha POLIAKOVA, Les Yeux d’Otonashi, Didier Jeunesse, 2016

L’album paraît aujourd’hui même ! Encore un grand merci à Angèle Pacary et aux éditions Didier Jeunesse !

DSCN2868

L’enquête de Monsieur Taupe

07 lundi Avr 2014

Posted by anne7500 in Des albums à noter

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Didier Jeunesse, L'enquête de monsieur taupe, Michaël Rivière

Présentation de l’éditeur :

Chaque matin, Monsieur Taupe enfile sa fourrure pour acheter sa baguette de pain puis rentre chez lui en songeant à la belle journée qui l’attend. Mais ce matin-là, mystère, les lunettes de Monsieur Taupe ont disparu. Dans la machine à laver ? Dans les tuyauteries ? Dans la buanderie ? Mais où sont-elles ? Monsieur Taupe mène l’enquête…

Et si finalement la chasse aux lunettes, n’était qu’un prétexte pour nous donner à observer, à imaginer, à rêver la vie de Monsieur Taupe ?

Je fais une petite entorse au Mois belge pour vous présenter un album reçu de Didier Jeunesse qui est sorti le 2 avril en librairie.

L’histoire est toute simple, elle s’adresse à de jeunes enfants mais le graphisme mérite toute notre attention d’adultes aussi : dessin en noir très graphique sur pages de couleur crème, toutes les formes dessinées sont remplies de traits, de volutes, de ponts, de lignes qui forment un ensemble bien rempli, dans une esthétique à l’ancienne. Les maisons de guingois, les nombreux objets qui peuplent la maison de Monsieur Taupe, les habitants secrets qui peuplent son grenier, sa cave et ses tuyauteries, forment un petit monde rocambolesque qu’agrémente la bonhomie de notre héros enquêteur. Je suis sûre que les enfants s’amuseront à chercher non seulement les lunettes de Monsieur Tape mais aussi d’autres objet que le lecteur adulte lui demandera de dénicher !

L’auteur et illustrateur Michaël Rivière s’est, paraît-il, inspiré « d’anciennes affiches de spectacles et de publicité », de « l’esprit loufoque et du trait noir de Robert Crumb, un artiste qu’il apprécie beaucoup. » Il a également été influencé par son propre grand-père pour créer son personnage… t malgré le côté un peu chargé du dessin, le blanc, le vide a toujours une petite place sur la page pour nous laisser respirer et imaginer encore bien d’autres habitudes et aventures à Monsieur Taupe !

Michaël RIVIERE, L’enquête de Monsieur Taupe, Didier Jeunesse, 2014

Un grand merci à Laure-Anne Le Coat et à l’éditeur !

Petit Bac 2014

 

Hyacinthe et Rose

14 lundi Fév 2011

Posted by anne7500 in Des albums à noter

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Depuis quelques dimanches, j’ai un peu de mal à être fidèle aux dimanches poétiques de Bookworm. Aussi, je vous propose un mix entre la poésie et un bel album. Il s’agit de :

 

 

Hyacinthe et rose

 

Voici la présentation de l’éditeur :

« Martin Jarrie a peint quarante-huit somptueux portraits de fleurs.
François Morel a écrit, en écho, le portrait de Hyacinthe et Rose, à travers les yeux de leur petit-fils devenu adulte qui se souvient de ses vacances auprès d’eux. Hyacinthe est un communiste bouffeur de curés et Rose une fière bigote… Presque tout oppose ces deux tempéraments. Mais ils ont une passion commune : les fleurs. Raconter le jardin de ces deux-là, c’est raconter leurs « vies minuscules », faites de petits bonheurs et de grandes luttes, de sérieux et de fantaisie.
Chacun à leur manière, François Morel et Martin Jarrie rendent un magnifique hommage aux fleurs et aux émotions, souvent liées au souvenir, qu’elles suscitent. Un livre exceptionnel. »

 

C’est vrai que c’est un bel album, qui nous parle d’enfance, de grands-parents, de vacances au grand air, de fleurs, avec tendresse, émotion et… bon sens.

« L’univers, les mystères de la création, l’espace, l’infini… Hyacinthe et Rose n’étaient pas des spécialistes. Le ciel, le mouvement des galaxies, ça leur passait au-dessus de la tête. Mais ils ne regardaient jamais une fleur de cosmos sans une sorte de penchant philosophique, l’étonnement d’être au monde. » (p. 16)

François Morel pose un regard tendre mais aussi parfois un peu rosse sur ces grands-parents qui ne savaient se dire ‘je t’aime’ que par l’ironie et le sarcasme, le curé du village et ses envolées lyriques, la chatte Estafette qui aurait pu couler une vieillesse plus heureuse, le cousin apparemment parfait qui n’a finalement pas réussi dans la vie…

Quant aux peintures de Martin Jarrie, elles font penser aux herbiers anciens, une représentation « classique » mais des fleurs somptueuses, offertes, ouvertes sur fond de pastel gras, et des vases qui fleurissent en arabesques et en volutes complexes.

 

Et le rapport avec la poésie, me direz-vous ? Le voici !

La strophe que Rose connaissait par cœur :

« La renoncule un jour dans un bouquet

Avec l’œillet se trouva réunie :

Elle eut le lendemain le parfum de l’œillet.

On ne peut que gagner en bonne compagnie. »

Et, comme une image nostalgique du livre, cette strophe du début, de Peete Seeger :

« Qui peut dire où vont les fleurs

Du temps qui passe

Qui peut dire où sont les fleurs

Du temps passé »

 

Un magnifique album considéré par mes libraires préférées comme un des plus beaux de 2010 !

 

François MOREL et Martin JARRIE, Hyacinthe et Rose, Editions Thierry Magnier, 2010

importorigin:http://desmotsetdesnotes.over-blog.com/article-hyacinthe-et-rose-67166265.html

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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