• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Catégorie: Des Mots au féminin

La troisième fille

28 samedi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Agatha Christie, Hercule Poirot, Le Livre de poche

Quatrième de couverture :

Fermement décidé à jouir d’un repos bien mérité, Hercule Poirot, le roi des détectives, unanimement reconnu comme tel, reçoit la visite d’une jeune femme qui lui déclare qu’il est trop vieux pour l’aider ! Trop vieux, lui ? Non, mais…

Ce roman a été publié en 1966. Nous sommes donc en pleine période de changement dans la jeunesse britannique, dans les goûts vestimentaires, musicaux, dans l’art de vivre, etc. Hercule Poirot ne serait-il plus à la page, comme le lui lâche la jeune fille venue interrompre son petit déjeuner (shocking !) en lui disant avoir cru commettre un crime ?

Cette jeune fille, c’est « la troisième fille », comme l’expliquera à Poirot son amie Ariadne Oliver, c’est-à-dire la troisième colocataire d’un appartement de jeunes filles, celle qui occupe la chambre la plus moche, autrement dit. En l’occurrence, après recherches, les deux amis l’identifient comme Norma Restarick, fille d’un riche hommes d’affaires rentré en Angleterre avec une seconde épouse après avoir roulé sa bosse en Afrique du Sud. Norma ne supporte pas sa jeune belle-mère et son supposé crime pourrait avoir été de tenter d’empoisonner cette belle-mère. Oui, elle semble bien confuse, ou bien barrée, Norma, et les jeunes gens qui l’entourent sont-ils tous dignes de confiance ?

C’est un écheveau bien compliqué que va devoir détricoter Hercule Poirot, aidé (ou pas ?) par l’ébouriffante Mrs Oliver, et le lecteur peut craindre un instant que les célèbres petites cellules grises ne soient effectivement trop vieilles pour résoudre l’affaire. Il n’en sera rien, bien entendu, mais il n’empêche que pour une fois, j’ai eu l’impression de m’ennuyer un peu face à toutes les ratiocinations du petit Belge au crâne d’oeuf et aux moustaches inoubliables. Pour une fois aussi, j’ai eu quelques intuitions qui se sont avérées justes mais il fallait évidemment le génie de Poirot pour tout mettre au clair. Parmi tous les Poirot lus pour cette ligne de Petit Bac 2022, j’ai quand même eu le plaisir de lire une enquête où apparaissent la romancière Ariadne Oliver et la secrétaire miss Lemon (que j’ai imaginées sous les traits des actrices de la série avec David Suchet dans le rôle d’Hercule Poirot) et le « ping-pong entre Poirotet Oliver m’a bien fait rire.

« Et comment avez-vous su qui j’étais, si je puis me permettre ? Qu’est-ce qui vous a fait me reconnaître ?
— Vos moustaches, répondit aussitôt Norma. On ne peut les confondre avec nulles autres.
Flatté par la remarque, il les lissa avec un orgueil et une volupté que lui seul également était capable de manifester en de telles occasions :
— Oh ! non, c’est bien vrai. Non, on ne voit guère de moustaches aussi splendides que les miennes. Elles sont magnifiques, n’est-ce pas ?
— Oui… euh… enfin, j’imagine que oui.
— Ah ! sans doute n’êtes-vous pas très ferrée dans le domaine de la moustache, mais je peux vous affirmer, miss Restarick — miss Norma Restarick, n’est-il pas vrai ? — que les miennes sont en tous points remarquables. »

« C’est ainsi que les jeunes filles aiment à vivre, à présent. C’est mieux qu’une pension de famille. La première loue l’appartement meublé et se dispose à en partager le loyer. La seconde est habituellement une de ses amies. Ensemble, si elles ne connaissent personne, elles en trouvent une troisième par les petites annonces. Et comme vous le voyez, très souvent, elles arrivent à caser une quatrième locataire dans l’appartement. La première garde la meilleure pièce, la seconde paie un loyer moins élevé, la troisième presque rien mais niche dans une alcôve. Elles décident entre elles, laquelle aura la jouissance du logement, une soirée par semaine… Ce système marche généralement assez bien. »

« Probablement un type du genre beatnick, avec les cheveux longs et les ongles sales. J’en ai vu plus d’un errer chez nous. On n’ose pas leur demander « Qui diable êtes-vous ? » parce qu’il est difficile de se rendre compte si l’on s’adresse à une fille ou à un garçon, ce qui est bien embarrassant. Je suppose que ce sont des amis de Norma. De mon temps, ils n’auraient jamais franchi le seuil de notre demeure. Et si vous essayez de vous débarrasser cavalièrement d’eux, vous découvrez alors que vous avez affaire au vicomte Endersleigh ou à Lady Charlotte Marjoribanks. Ah ! Oui, le monde a bien changé. »

Agatha CHRISTIE, La troisième fille, traduit de l’anglais par Michel Averlant, Le Livre de poche, 2020 (1è publication en 1996)

Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Famille

Challenge British Mysteries 2023

Le Livre de poche a 70 ans en 2023

20 ans avec mon chat

25 mercredi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots japonais

≈ 18 Commentaires

Étiquettes

Editions Philippe Picquier, INABA Mayumi, Picquier poche

Quatrième de couverture :

Tout a commencé avec la rencontre d’un chaton égaré. Une boule de poils vaporeuse accrochée de toutes ses griffes au grillage d’un jardin. Une chatte friande de sardines et de bonite aigre-douce, qui va s’introduire dans la vie de l’auteur pour très longtemps. Mî va partager avec elle quatre-vingts saisons, la rendre sensible à l’odeur du vent, aux signes de la nature, à la température de la lumière, et accompagner chacune des transformations de sa vie. Car ce roman étoilé de poèmes est aussi celui d’une femme habitée par le désir d’écrire et qui, les yeux posés sur Mî blottie à ses côtés, va se transformer en écrivain.

C’est avec ce récit, largement autobiographique, que je débute ma rencontre avec les éditions Picquier. Le catalogue contient plusieurs titres avec des histoires de chats, forcément ça m’intéresse 😉

Mayumi Inaba a rencontré une petite boule de poils blancs, noirs et marron tombée du ciel un jour de 1977. Elle recueille ce chaton qui vient de naître et qui gardera pour toujours la peur du vide. La petite chatte portera le nom de Mî, comme les miaulements qu’elle pousse sans cesse et qui disent sa volonté de vivre. L’entrée de Mî dans la vie de Mayumi va décider de choix importants dans la vie de la jeune femme : le logement à louer ou à acheter, la présence d’un jardin ou de végétation. La présence du chat sera tellement forte qu’elle fera comprendre à Mayumi que son mariage n’a plus de sens et qu’il est temps de divorcer.

C’est vraiment une histoire d’amour très forte et touchante entre un félin et sa maîtresse (quoique ce mot, « maîtresse », n’a guère de sens quand on vit avec un chat) mais c’est aussi l’histoire d’une femme japonaise qui observe les saisons avec Mî, les changements urbains à Tokyo, qui nous fait percevoir quelques aspects de la mentalité et des coutumes japonaises, une femme qui, petit à petit, ose devenir poète et écrivain. Le récit est d’ailleurs émaillé de poèmes inspirés par la vie de Mî.

A noter qu’il ne se passe évidemment pas grand-chose, le rythme est lent, mais je me suis accrochée et j’ai apprécié le compte-rendu de ce quotidien avec un chat à Tokyo. D’autre part j’admire la ténacité avec laquelle l’auteure a soigné son chat pendant plusieurs années, je ne suis pas sûre que j’aurais la même patience – mais bien sûr, cela contribue à ce lien si particulier avec Mî.

« De la nuit lointaine que les yeux humains ne voient pas

Tu reviens

Les coussinets glacés les oreilles dressées

Et moi j’essuie les petites traces de tes pas dans le couloir

L’empreinte de la nuit

Les traces d’un secret qui n’appartient qu’à toi.« 

« Parmi les ouvrages qui me passionnaient à l’époque, il y avait Les Quatre Filles du docteur March, dont les jeunes héroïnes étaient pleines de charme, mais il y en avait une que j’aimais pardessus tout, Jo, la deuxième fille. Etait-ce à cause de son caractère masculin, droit et spontané, ou encore parce qu’elle était envoûtée par le désir d’écrire, je m’opposais farouchement au choix de ma sœur qui ne jurait que par Amy, éperdue d’envie pour celle qui possédait sous les toits un endroit où écrire. Je me perdais en admiration devant cette fille qui avait un endroit où écrire rien que pour elle. »

INABA Mayumi, 20 ans avec mon chat, traduit du japonais par Elisabeth Suetsugu, Picquier poche, 2016 (Editions Philippe Picquier, 2014)

En 2023, un Picquier par mois

———-

Les indiscrétions d’Hercule Poirot

23 lundi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Agatha Christie, Hercule Poirot, polar

Quatrième de couverture :

Richard Abernethie vient de mourir brutalement d’une crise cardiaque. Après l’annonce de son décès, les proches accourent aux obsèques. La cérémonie se déroule sans encombre jusqu’à ce que cette écervelée de Cora demande : « Il a bien été assassiné, n’est-ce pas ?  » Cette intervention incongrue jette, évidemment, un froid au sein de la famille.
Six ou huit coups de hache assenés, dès le lendemain, sur le crâne de la bavarde vont justifier l’intervention d’Hercule Poirot.
Son fameux sens de la déduction prouvera que la question de Cora n’était pas si sotte…

Richard Abernethie est l’aîné d’une grande fratrie dont il ne reste que quelques survivants et des neveux et nièces. Lui-même s’est occupé et a fait prospérer l’entreprise et la fortune familiales avant de mourir de maladie, un peu prématurément peut-être. C’est ce que semble sous-entendre Cora, la plus jeune de ses frères et soeurs, lors de la lecture du testament. Cora a toujours été considérée comme une tête-en-l’air, mais ses remarques irréfléchies mettaient parfois le doigt dans le mille. Et cela semble être le cas ici puisqu’elle est assassinée le lendemain de l’enterrement de Richard. Le notaire et ami de Richard Abernethie fait appel à Hercule Poirot pour vérifier les emplois du temps et versions des différents membres de la famille. Et les suspects ne manquent pas : les personnes en manque d’argent chronique, le neveu malhonnête qui cherche à rattraper ses malversations, la nièce ambitieuse qui rêve d’ouvrir sa boutique de luxe, l’autre qui veut soutenir son mari adoré dans ses productions théâtrales… tous intéressés par la fortune Abernethie.

Hercule Poirot va ici enquêter « en sous-marin », recueillant les impressions de Mr Entwhistle, le notaire, chargeant un autre détective de trouver des informations sensibles, avant d’apparaître lui-même dans le manoir familial sous une fausse identité. Pour une fois, heureusement que personne ou presque ne connaît l’homme aux moustaches si soignées ! Son stratagème ne tiendra pas jusqu’au bout mais il parviendra bien à révéler le coupable, dans une révélation finale à laquelle personne – membres de la famille et surtout votre humble lectrice – ne s’attendait. Décidément, Agatha Christie a le chic pour observer et dépeindre ce qu’il y a de plus sombre dans le coeur humain !

« Après le délicieux velouté de poulet et quantité de viandes froides accompagnées d’un excellent chablis, l’atmosphère de deuil s’éclaircit. Personne dans la famille n’avait éprouvé grand chagrin de la mort de Richard Abernethie, puisque personne n’entretenait avec lui des liens très étroits. Certes, l’attitude générale s’était conformée à ce qu’il faut de bienséance et de réserve, à l’exception de la pétulante Cora, qui, à l’évidence, passait un excellent moment. Mais chacun sentait que l’on avait accordé leur dû aux convenances et que l’on pouvait maintenant en revenir à une conversation normale. »

« – C’est ça, vos boniments, monsieur Poirot…, c’est monsieur Poirot, n’est-ce pas ? C’est drôle que je n’aie encore jamais entendu parler de vous.
– Ce n’est pas drôle, répondit Poirot avec sévérité. C’est lamentable ! Hélas ! l’éducation n’est plus ce qu’elle était. »

Agatha CHRISTIE, Les indiscrétions d’Hercule Poirot, traduction révisée de Jean-Marc Mendel, Le Masque poche, 2014

Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Prénom

Challenge British Mysteries

La pointe du compas

18 mercredi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en Jeunesse, Des Mots français

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Actes Sud Junior, Anne Rehbinder, D'une seule voix

Quatrième de couverture :

« Ma mère m’a dévoilé la magnifique et exaltante autoroute des femmes : ‘Fais un métier pour aider les autres, les écouter, les soutenir, les comprendre. Accueille, câline, cajole, rassure, réconforte. Sois dine, sensible, belle, savant, inspirante, désirable… baisable.’ Mais non, c’est ma mère, évidemment elle ne m’a pas dit ‘baisable’. Ca, c’est même sa grande terreur. »

Tessa porte un jogging homme XXL, comme une carapace contre le monde et les diktats imposés aux filles. Elle veut vivre son genre comme elle l’entend.

A seize ans, Tessa a cessé de suivre le modèle de fille imposé par sa mère. Finis les vêtements ajustés, les mini-jupes, les épilations programmées, tout l’attirail destiné destiné à séduire la gent masculine. Ce faisant, elle rejette également les clichés, les « stéréotypes de genre » dont on rebat régulièrement les oreilles des filles. Mais il y a quand même une contradiction entre cette volonté maternelle d’exhiber le corps parfait de sa fille et sa trouille à l’idée que quelqu’un puisse en profiter malhonnêtement. Quel est le secret de ce paradoxe ?

Inutile d’en dire plus sur ce texte court, qui fait partie de la collection « D’une seule voix » d’Actes Sud Junior et est donc destiné à être lu, dit à haute voix. Le langage claque, l’humour, l’auto-dérision accompagnent les thèmes très actuels et les questionnements de Tessa. Il est question de genres, de rôles assignés, de libération féminine, un combat toujours à mener, et d’un autre thème que je ne tiens pas à « divulgâcher ». Il faut le lire aussi pour comprendre le sens du titre.

Miettes (Humour décalé) de Stéphane Servant aborde une partie de ces thèmes, du point de ve d’un adolescent et j’avoue que je l’ai trouvé plus percutant que ce texte-ci. Non que La pointe du compas manque d’intérêt mais je trouve que l’autrice a voulu aborder trop de thématiques super importantes et le format court m’a donné l’impression d’une association de thèmes un peu artificielle. Mais ce livre est hautement recommandable, surtout pour des ados qu’un long texte rebute.

Anne REHBINDER, La pointe du compas, Actes Sud Junior, Collection D’une seule voix, 2022

La plume empoisonnée

11 mercredi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots noirs

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Agatha Christie, Le Masque, Miss Marple

Quatrième de couverture :

Lymstock est un petit village anglais dont rien ne semble vouloir bouleverser la tranquillité. Pas même cette épidémie de lettres anonymes venimeuses et mensongères qui frappe les habitants les uns après les autres. Pourtant, le calme apparent du village vole en éclats lorsque l’une des victimes du corbeau décide brusquement de mettre din à ses jours. Mais est-ce réellement un suicide ? Appelée sur place par la femme su pasteur, inquiète de la tournure que prennent les événements, Miss Marple n’en semble pas convaincue et va tout faire pour découvrir la vérité…

Un village anglais, voilà un cadre où il se peut se passer beaucoup de choses et où on peut rencontrer une galerie de personnages et de passions plus intéressants les uns que les autres. Ce n’est pas la première fois que la Reine du crime y plante le décor d’une de ses enquêtes. Ici, à Lymstock, village où Jerry Burton vient vivre sa convalescence après un grave accident, en compagnie de sa soeur Joanna, du notaire guindé à sa belle-fille mal-aimée, du médecin dévoué et timide au vieux collectionneur célibataire, de la vieille fille hyper-active à la (trop ?) discrète femme du pasteur, la galerie est intéressante et comme toujours bien campée par Agatha Christie. De parfaites cibles pour le corbeau qui sévit là depuis plusieurs semaines et que la police prend très au sérieux. Surtout quand une des victimes se suicide après avoir reçu une lettre.

C’est Jerry Burton qui est le narrateur de cette enquête. Lui-même victime du corbeau, il observe, cherche, apporte son regard extérieur au village. Il est particulièrement intéressé par la fille aînée de Mrs Symminigton, Megan, qui, à l’âge de vingt ans, traîne ses bas troués et sa paresse apparente dans tous les coins de la campagne environnante. Ici ce n’est que bien tard que Miss Marple apparaît dans le village, appelée en renfort par la femme du pasteur, parce qu’elle « connaît tout de l’âme et de la méchanceté humaine ». La vieille demoiselle est très discrète dans cette enquête mais ses observations, qui compléteront celles de Jerry Burton, et son intervention seront décisives pour découvrir le fin mot de l’histoire.

A travers le narrateur et les différents personnages, Agatha Christie nous mène sur toutes les pistes possibles, jusqu’à un dénouement qu’évidemment je n’ai pas vu venir. Sur le plan humain, mention spéciale à la relation entre le frère et la soeur et à l’amour qui finit toujours par combler le coeur de certains personnages chez Dame Agatha.

« Curieux qu’une jolie créature pût vous troubler au plus profond de vous-même aussi longtemps qu’elle n’ouvrait pas la bouche et que le sortilège disparût à l’instant même où un mot sortait de ses lèvres ! »

« – J’ajouterai, si je puis me permettre, que je suis très heureux de votre collaboration, Mr Burton.
– Voilà ce qui me parait plutôt inquiétant, remarquai-je. Dans les romans, quand le détective se déniche un collaborateur sur le terrain, ledit collaborateur est les trois quarts du temps l’assassin. »

« – Voyez-vous, dit-elle, pensive, réussir un meurtre, c’est un peu comme réaliser un tour de passe-passe.
– Il faut des mains agiles pour tromper les regards.
– Pas seulement. Il faut aussi obliger les gens à regarder un leurre, et au mauvais endroit. Les désorienter, en quelque sorte. »

Agatha CHRISTIE, La plume empoisonnée, traduction d’Elise Champon, Le Masque poche, 2015

Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Art (S’il reste moins de 5 lens à fournir, on peut terminer le challenge en janvier. Je finis donc ma ligne Agatha encore deux titres à lire.)

Challenge British Mysteries

Le mystère des pavots blancs / Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis

23 vendredi Déc 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots en Jeunesse, Des Mots sud-américains

≈ 10 Commentaires

Étiquettes

Luis Sepulveda, Nancy Springer

Je joins en un billet deux titres pour terminer ma quatrième ligne générale du Petit Bac 2022. Je n’aurai pas terminé ma ligne Agatha Christie d’ici la fin décembre. Tant pis (mais je lirai encore Dame Agatha bien sûr). Mais voilà, les vacances commencent et je mets le blog en pause pour au moins deux semaines, à part un rendez-vous poésie le 4 janvier. Belles fêtes à tous et à toutes !

Quatrième de couverture :

Mon prénom, Enola, me va comme un gant. J’enchaîne pourtant les pseudonymes, afin d’échapper à mes frères, Mycroft et Sherlock Holmes, qui souhaitent m’expédier en pension pour faire de moi une lady. Ainsi, par un frais matin de mars 1889, à Londres, je me cherchais un nouveau nom quand je tombai sur ce titre du Daily Telegraph : : Mystérieuse disparition de l’associé de Mr Sherlock Holmes – le Dr Watson introuvable !
J’endossai aussitôt ma nouvelle identité pour le retrouver…

Et que va faire Enola pour retrouver ce bon Dr Watson ? Comme toujours, se déguiser, aller renifler l’état des lieux, observer avec attention ces lieux et utiliser les armes à sa disposition (outre son intelligence que, bien entendu, on aura comprise aussi fine que celle de Sherlock). Cette fois, ce sera le langage des fleurs auquel l’a initiée sa mère qui va aider Enola à résoudre l’énigme. En effet, pourquoi a-t-on envoyé à madame Watson un bouquet de pavots blancs et d’asparagus ?

On suit avec toujours autant de plaisir les (més)aventures d’Enola, son art du déguisement, ses efforts désespérés pour échapper à l’emprise de ses frères, on goûte son art de dresser le portrait de ceux et celles qu’elle rencontre, on court à toute vitesse avec elle dans les rues de Londres et à la fois on la plaint et on ‘admire de devoir se débrouiller seule sans sa mère.

« Ce n’était pas seulement sur le choix d’un nom que je butais ; c’était aussi sur l’immense question de savoir qui devenir. Dans quel personnage de femme me cacher à présent ? Une Mary, une Susan ? À mourir d’ennui. Las ! les prénoms floraux que j’affectionnais, comme Rosemary, emblème du souvenir, ou Violet, symbole de discrétion, étaient hors de question. Sherlock avait découvert que nous communiquions au moyen d’un code floral, Mère et moi, et la moindre fleurette risquait donc d’attirer son attention. »

Nancy SPRINGER, Les enquêtes d’Enola Holmes – Le mystère des pavots blancs, traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassallo, Nathan, 2011

Petit Bac 2022 – Couleur 4

Challenge British Mysteries

Présentation de l’éditeur :

Luis Sepúlveda a toujours aimé vivre avec les chats, ici il écrit l’histoire du chat d’un de ses enfants qui en vieillissant a perdu la vue.

Il en fait une fable sur l’amitié, sa force et son respect des différences en mettant en scène une hilarante souris mexicaine aux discours volubiles et intarissables sur la gourmandise. Chaque chapitre se termine sur une définition de ce que doivent être les rapports entre les amis.

Un texte drôle et tendre pour apprendre à respecter et aider ceux qu’on considère comme des amis pour de vrai.

Les illustrations noir et blanc pleines du talent de Joëlle Jolivet accompagnent le texte avec une vraie complicité.

Tout est dit dans cette présentation : ce petit livre raconte la belle et touchante histoire d’amitié entre Max et le chat Mix, qui devinrent eux-mêmes amis de la souris Mex. Un conte qui ouvre au respect de la différence, à la complémentarité entre des êtres différents, un conte que nous avons bien de la chance de lire puisque Luis Sepulveda aimait écrire des histoires pour ses petits-enfants et que nous pouvons en profiter nous aussi. Une belle leçon d’amitié avec les illustrations naïves de Joëlle Jolivet.

Luis SEPULVEDA, Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis, traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Métailié, 2013

Petit Bac 2022 – Animal 4

Cinq petits cochons

12 lundi Déc 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots noirs

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Agatha Christie, Hercule Poirot

Présentation de l’éditeur :

Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme de Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu’Agatha Christie a rendu célèbre, prend l’affaire en main. Ne s’arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s’attendait.

C’est vraiment un excellent Hercule Poirot que nous offre là Dame Agatha Christie ! Cette fois, seize ans après un crime et quinze ans après la mort de la condamnée en prison, la fille de celle-ci, qu’on avait envoyée à l’étranger après le meurtre de son père et qui a changé de nom, demande à Hercule Poirot de reprendre l’affaire et – carrément – de prouver que sa mère, Caroline Crale, était innocente du meurtre d’Amyas Crale, mort empoisonné alors qu’il peignait le portrait d’Elsa Greer, une jeune femme de vingt ans. Celle-ci s’était entichée du peintre et manigançait pour séparer Amyas et Caroline. Ajoutez au drame deux amis du couple aux partis-pris bien marqués, une gouvernante féministe et une demi-soeur trop gâtée par Caroline. Qu’ils soient du côté du mari mort ou de la femme présumée coupable, aucun de ces cinq témoins n’a de doute : Caroline a bien empoisonné son mari. C’est ce qu’ils expliquent chacun à Poirot quand celui-ci va les voir un par un (en ayant soigneusement préparé son angle d’attaque avec chaque protagoniste). Hercule réussit même à obtenir de chacun qu’il mette son témoignage par écrit. Cela paraîtra décevant, voire inutile à la fille de Caroline mais dans une ultime rencontre dont il a le secret et qui réunit tous les acteurs du drame, le génial détective parvient à démêler le vrai du faux, les souvenirs présumés des réels événements et il va – évidemment – désigner le coupable à la surprise générale.

Oui, c’est vraiment du grand Hercule Poirot dont le génie psychologique atteint ici des sommets !

Agatha CHRISTIE, Cinq petits cochons, traduction révisée de Jean-Michel Alamagny, Le Masque poche, 2011

Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Animal

L’inconnue de Blackheath

18 vendredi Nov 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots noirs

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

10/18, Anne Perry

Quatrième de couverture :

En 1897, alors que la Grande-Bretagne est lancée dans une course à l’armement, l’inspecteur Pitt doit trouver celui qui a sauvagement tué puis défiguré une jeune femme ressemblant fort à la servante du haut fonctionnaire Dudley Kynaston.
Derrière ce meurtre sanglant, chercherait-on à atteindre cet expert du gouvernement détenteur de nombreux secrets sur la stratégie navale britannique ?
Tandis que d’autres meurtres surviennent, Pitt aura besoin de tout le secours de Charlotte et de sa sœur Emily, dont le mari vient d’obtenir un siège de député au Parlement.

Une des dernières enquêtes de Thomas Pitt avec l’aide de sa femme Charlotte (je sais déjà que bientôt, c’st son fils Daniel qui sera en première ligne). Mon billet sera court vu l’habitude – toujours aussi agréable – que j’ai de cette série.

Ici il est question de meurtres d’une femme, affreusement mutilée, dont on essaye difficilement de savoir si elle est la femme de chambre de Mrs Kynaston. Tomas Pitt et son adjoint Stoker prennent l’enquête en charge puisque Dudley Kynaston est un expert en stratégie navale. En cette fin de siècle où les grandes puissances s’équipent de matériel sophistiqué (les premiers sous-marins) en vue d’un éventuel conflit, l’affaire est sensible et regarde donc bien la Special Branch. Si la femme de chambre a été témoin de ce qu’elle ne devait pas voir, il est urgent de la retrouver ou de l’identifier.

Comme toujours chez Anne Perry, l’enquête démarre et avance lentement, c’est toujours le petit défaut. Le thème ici, c’est la place de la femme dans la société : qu’elles fassent ou non partie de la haute société, elles sont complètement dépendantes de leurs pères ou de leurs maris ; si elles sont servantes, elles dépendent de leurs maîtres et ne peuvent se permettre le moindre écart de conduite. Toutes ont des droits quasi inexistants. Et quand elles commencent à vieillir, elles peinent souvent à compenser la fuite du temps et de la beauté. C’est ce qui transparaît à travers les personnages de la femme de chambre Kitty Ryder, la soeur de Charlotte, Emily et tante Vespasia. Il est également question de secrets d’Etat et Thomas Pitt va grâce à cette enquête acquérir plus d’assurance dans son poste de hef de la Special Branch.

A bientôt donc, chers amis de papier !

Anne PERRY, L’inconnue de Blackheath, traduit de l’anglais par Florence Bertrand, 10/18, 2014

British Mysteries 2022

Petit Bac 2022 – Lieu 4

A.B.C. contre Poirot

28 vendredi Oct 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Agatha Christie, Hercule Poirot, Le Masque

Quatrième de couverture :

Lorsqu’il reçoit la première lettre, Hercule Poirot pressent aussitôt un coup tordu. Non seulement on l’avertit que quelque chose va se passer à Andover le 21 mai, mais surtout, on lui lance un défi ! De fait, un meurtre va être commis à cette date, et près du corps, l’on trouvera un guide A.B.C. des chemins de fer. S’ensuivent un deuxième, puis un troisième crime, l’un commis à Bexhill-sur-Mer, l’autre à Churston. Chaque fois, une lettre a prévenu le fameux détective belge à moustaches, et chaque fois, un guide A.B.C. est découvert sur les lieux. Aucun doute, le meurtrier suit l’ordre alphabétique. Jusqu’où ira-t-il ? La police est persuadée d’avoir affaire à un maniaque, mais les cellules grises d’Hercule Poirot s’agitent furieusement : ce serait trop simple !

Si Agatha Christie a fini par détester le héros qu’elle avait créé, elle n’en a pas moins été créative pour placer Hercule Poirot dans des situations particulières et lui faire mener des enquêtes compliquées. Cette fois, il est mis au défi par un criminel d’arrêter celui-ci dans une série de meurtres alphabétiques : le seul lien entre les meurtres est qu’ils suivent l’alphabet, à la fois dans les lieux et dans les noms des victimes. Celles-ci sont aussi différentes que possible et à chaque fois, une personne de leur entourage pourrait être suspecte : une vieille commerçante harcelée par un mari alcoolique, une jeune femme au fiancé jaloux, un collectionneur peut-être mal entouré… Tout Scotland Yard semble impuissant face au meurtrier, une personne très imbue d’elle-même mais qui réussit à ne jamais se faire remarquer sur les lieux des crimes, et même les intuitions d’Hercule Poirot semblent ne mener nulle part. C’est en réunissant des proches des différentes victimes, pour rassembler le maximum de détails, que la lumière va peu à peu se faire dans le fabuleux cerveau du détective.

Agatha Christie, qui place sans doute dans ses romans tout ce qu’elle a observé chez ses semblables – et quelle fine mouche ! -, a le don de nous mener en bateau, un peu comme ce cher capitaine Hastings qui raconte l’enquête : naïf, chevaleresque, impulsif… mais à côté de la plaque, comme les lecteurs de la reine du crime.

Quel plaisir de lire ou de relire ces intrigues et de goûter à l’humour so british de Dame Christie !

« -Poirot, vous êtes injuste envers miss Grey.
A ma grande surprise, il clignota des yeux.
-Je m’amuse simplement à vous faire monter sur vos grands chevaux, Hastings. Vous êtes toujours le chevalier galant… prêt à voler au secours des demoiselles en détresse… Pourvu – condition essentielle -qu’elles soient jolies. »

« -Sachez, Hastings, qu’il n’est rien de plus dangereux que la conversation pour celui qui veut dissimuler quelque chose. Un vieux philosophe français m’a dit un jour que la conversation est une invention humaine destinée à empêcher l’homme de penser. C’est aussi un moyen infaillible de découvrir ce qu’il cherche à cacher. L’être humain, Hastings, ne sait résister au plaisir de parler de lui, d’exprimer sa personnalité et la conversation lui en offre une occasion unique. »

Agatha CHRISTIE, A.B.C. contre Poirot, traduction de Françoise Brouilot, Le Masque poche, 2018

Petit Bac 2022 – Ligne Agatha Christie – Ponctuation

Challenge British Mysteries 2022

Confusion (La saga des Cazalet III)

18 mardi Oct 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Elizabeth Jane Howard, Les Cazalet, Quai Voltaire

Attention, ceux et celles qui n’ont pas encore lu la série et veulent la découvrir ne doivent pas lire ce billet pour éviter d’être « spoilés » ! La présentation de l’éditeur en dit beaucoup mais cela m’évite de devoir faire un résumé 😉

Présentation de l’éditeur :

Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Étés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans À rude épreuve, ont aujourd’hui dix-sept ans et n’aspirent qu’à une chose: échapper à l’étau familial en quittant Home Place pour Londres.
Polly est encore sous le choc du décès de sa mère, Sybil, qui a succombé au cancer qui la rongeait. Clary, dont le père Rupert n’a plus donné signe de vie depuis le mot apporté par un soldat français, est sur le point de perdre espoir. Au chagrin des deux héroïnes s’ajoute la frustration face au silence borné du clan Cazalet: les adultes se refusent à parler des choses graves, et continuent de les considérer comme des enfants.
À quel modèle les deux jeunes filles peuvent-elles bien s’identifier ? Leur cousine Louise abandonne sa carrière d’actrice pour devenir mère de famille. Leur tante Rachel est à ce point dévouée à ses parents qu’elle laisse s’éloigner sa précieuse amie Sid. Et pendant que Zoë, la belle-mère de Clary, s’éprend d’un Américain, les in délités d’Oncle Edward à l’égard de Tante Villy menacent de tout faire voler en éclats.
Malgré les sirènes et les bombardements, Londres est toujours plus attirante que Home Place, où règnent un froid glacial et une atmosphère de plomb.

J’ai retrouvé mes amis et amies de papier, les Cazalet, en plein milieu de la seconde guerre, des années où l’espoir de voir la fin de la guerre est bien mince jusqu’aux années 1944-1945 et la libération progressive du joug nazi. Cette fois, Elizabeth Jane Howard alterne les chapitres entre la famille et les aînées des petites-filles, Polly, Louise et Clary. Elles sont toujours aussi émouvantes, Polly qui doit surmonter le deuil de sa mère, Louise mariée à Michael Hadley et qui ne se rend pas compte à quel point elle est désormais prisonnière de ce mariage, qui peine à trouver un sens à sa vie (elle m’a beaucoup touchée, Louise, elle subit des choses d’une grande violence), Clary qui va de l’avant mais garde secrètement l’espoir que son père reviendra de la guerre. Polly et Clary vivent aussi leurs premières émotions amoureuses.

Pendant ce temps, les adultes continuent à subir la guerre avant l’incertitude liée à la liberté retrouvée. Le Brig et la Duche vieillissent doucement, Hugh ne parvient pas à s’arracher au deuil de Sybil, Villy est délaissée par Edouard mais se révèle de plus en plus maîtresse femme, Rachel se dévoue corps et âme à sa famille, négligeant ses propres désirs, Zoé, ne croyant plus au retour de Rupert, tombe amoureuse d’un autre homme. Archie, l’ami de Rupert, revenu blessé, est le confident et le conseiller des uns et des autres, jeunes et adultes, il devient un membre de la famille. Les domestiques sont un peu moins présents dans ce troisième tome mais il y a toujours des personnages secondaires, certains particulièrement marqués par la guerre, qui gravitent autour de la famille et relancent l’intérêt.

L’histoire de cette famille est toujours aussi passionnante et sensible. La condition des femmes à cette époque bouleverse, fâche et laisse espérer à la fois. La fin du roman laisse augurer un tome 4 déjà palpitant. A très bientôt donc, chers amis Cazalet !

« – La guerre a l’art de niveler les hommes, tu sais. Après avoir tous plus ou moins risqué leur peau, les gens ne verront pas d’un très bon œil le retour à un système de classes où la vie de certains compte plus que celle des autres.
– Mais ce n’est pas le cas, si ? Ce n’est pas possible, n’est-ce pas ? Tu crois qu’après la guerre les femmes seront prises au sérieux, alors ?
– Je n’en ai aucune idée. Elles ne sont pas prises au sérieux ?
– Tu sais bien que non. »

« Je continue à écrire ce journal autant pour moi, que pour toi parce que ça m’aide à me souvenir de toi… je veux dire, à mieux se souvenir de toi. Une des difficultés dans le fait qu’il se soit écoulé tant de temps depuis ton départ – deux ans et neuf mois maintenant – c’est que, même si je pense beaucoup à toi, il semble que je me rappelle moins de choses sur toi. Je les récapitule en permanence, mais je n’arrête pas de me dire qu’il y en a d’autres dont je ne me souviens plus. C’est comme si tu t’éloignais lentement de moi à reculons. J’ai horreur de cette sensation. Si c’est ce que les gens veulent dire quand ils prétendent que le chagrin s’atténue, je n’en veux pas. Je veux me souvenir de toi aussi complètement et aussi vivement que le soir où l’homme a téléphoné pour annoncer que tu avais disparu ; autant que quand Pipette a apporté le mot incroyable que tu m’avais écrit et que je garde dans le tiroir secret du bureau que Poll m’a donné. »

« Louise resta allongée à écouter le bruit lointain de la circulation dans Tottenham Court Road. Sa nervosité s’était dissipée. Les infirmières ici paraissaient gentilles et efficaces, quant à l’opération, elle s’en moquait. Il lui semblait même que si elle devait rester sur le billard elle s’en moquerait aussi. Depuis qu’elle avait appris la mort de Hugo, elle perdait un peu les pédales et elle était incapable de se ressaisir. Alors, si un médecin hors de prix la tuait par mégarde, elle serait soulagée des efforts incessants qu’elle devait déployer pour feindre d’avoir des centres d’intérêt, des opinions et des sentiments. Elle était douée pour faire semblant ; c’était, après tout, un simple exercice d’actrice, quelque chose qui devenait pour elle une seconde nature et qui ne portait pas à conséquence, mais une telle comédie exigeait un effort et elle était constamment fatiguée. »

Elizabeth Jane HOWARD, Confusion (La saga des Cazalet III), traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff, Quai Voltaire, La Table ronde, 2021

← Articles Précédents

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

C'est dur de mourir au printemps

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez les 252 autres abonnés

Articles récents

  • La troisième fille
  • Les notes du jeudi : Alors on danse… (3) Alexandre Glazounov
  • 20 ans avec mon chat
  • Les indiscrétions d’Hercule Poirot
  • Garçon ou fille

Vos mots récents

ToursEtCulture dans La troisième fille
aifelle dans Les notes du jeudi : Alors on…
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans Les blablas du lundi (39) : Re…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job automne Babel BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus Hercule Poirot hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 252 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…