• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Catégorie: Des Mots nord-américains

Le chant des plaines

13 mardi Oct 2020

Posted by anne7500 in Des Mots nord-américains

≈ 16 Commentaires

Étiquettes

Editions Robert Laffont, Kent Haruf, Pavillons poche

Quatrième de couverture :

Kent Haruf nous entraîne au coeur de cette Amérique profonde que l’on ne connaît pas assez. Nous sommes dans un bled perdu du Colorado. Entre le bruissement des éoliennes et le piétinement des troupeaux, des destins se croisent. Une lycéenne demiindienne de dix-sept ans enceinte d’un garçon parti sans laisser d’adresse est jetée à la rue par sa mère. Un prof du lycée du coin tente de s’en sortir avec deux gamins sur les bras après la fuite de sa femme dépressive. Ce petit monde se retrouve dans la ferme des McPheron, deux vieux célibataires aux mains calleuses mais au coeur en or… Dans l’attention minutieuse qu’il porte à ses personnages et à leur vie quotidienne, tout en émotion contenue, Haruf n’est pas sans faire songer au grand Richard Yates. On n’oubliera pas de sitôt la poussière soulevée par les vieux pick-up sillonnant les grandes plaines.

Au début, j’étais un peu perplexe : tant de détails sur de tout petits gestes du quotidien me semblaient répétitifs… Mais assez vite, je me suis laissé prendre à la grâce sans fard des personnages de Kent Haruf. Je crois que c’est à partir du moment où Tom Guthrie va aider les frères McPheron à la ferme avec ses enfants que je me suis laissé charmer (et pourtant le vieux Raymond ne devait pas sentir très bon et cette vache rousse était bien effrayante). Et puis, vous savez, quand le coeur frémit dans la poitrine parce que ces vieux frères ont le coeur tellement bon, quand vous avez envie de crier à Victoria « Mais non, tu ne vas pas faire ça !! », quand vous avez envie de serrer Ike et Bobby dans vos bras tant ls sont courageux, ces deux petits frères… Vous savez, quand le frisson du coup de coeur s’installe peu à peu et ne vous lâche plus…

La quatrième de couverture en dit pas mal pour rattraper mon billet aux impressions décousues (et enthousiastes). Il y a, dans ce roman, des formes de perte, de solitude, mais aussi de résilience sublime de simplicité. Il y a deux vieux frères et deux jeunes frères, tous très attachants, et qui vivent une forme d’initiation (bien la preuve qu’on peut apprendre et qu’on peut être ouvert d’esprit à tout âge, même au fin fond de l’Amérique). Il y a deux beaux personnages de femmes aussi, la jeune Victoria Roubideaux et Maggie Jones, des femmes qui parviennent à tracer leur route dans ce milieu assez traditionnel. Ces rencontres intergénérationnelles sont empreintes d’authenticité et de douceur, malgré une violence toujours prête à surgir.

Il paraît que Kent Haruf a repris ses personnages et a écrit deux romans encore dans le cadre de cette petite ville du fin fond du Colorado. J’aimerais les retrouver et vibrer à nouveau avec eux, grâce à eux. J’aime définitivement bien cette collection Pavillons de Robert Laffont.

« Dehors, le vent s’était levé plus fort que dans l’après-midi. Ils l’entendaient pleurer au coin de la maison, gémir et souffler dans les arbres nus. La neige sèche était soulevée par les bourrasques et passait devant les fenêtres en tourbillons soudains, traversant le jardin gelé sous la lumière de la ferme qui pendait à un pylône de téléphone sur l’arrière. La neige filait et accélérait dans la lumière bleutée. A l’intérieur, tout était tranquille. »

« Et ainsi, les deux frères McPheron se mirent à discuter bétail, abattoir et bouvillons de choix, génisses et veaux de lait, expliquant tout cela aussi, et entre eux trois, ils discutèrent à fond de toutes ces choses, jusque tard dans la soirée. Parlant. Conversant. S’aventurant un peu dans d’autres sujets assez divers. Les deux vieux bonshommes et la fille de dix-sept ans assis devant la table de la salle à manger en pleine campagne après la fin du dîner, et après avoir nettoyé la table, tandis que dehors, au-delà des murs de la maison et des fenêtres sans rideaux, un vent du nord bleu et froid commençait à souffler une nouvelle série de bourrasques hivernales sur les hautes plaines. »

Kent HARUF, Le chant des plaines, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Benjamin Legrand, Pavillons Poche, Robert Laffont, 2014

Etat du Colorado (50 états, 50 romans)

La famille Middlestein

30 mercredi Sep 2020

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 18 Commentaires

Étiquettes

10/18, Jami Attenberg, La famille Middlestein

Quatrième de couverture :

Comment survivre à sa famille?

Bienvenue chez les Middlestein, une famille au bord de la crise de nerfs depuis qu’Edie, la mère, risque d’y passer si elle ne prend pas au sérieux ses problèmes d’obésité. Le pompon? Le père la guitte pour découvrir à soixante ans les affres du speed dating. Une trahison impardonnable pour leur célibataire de fille, un rebondissement que voudrait bien oublier le fils en fumant son joint quotidien, si sa femme ne s’était pas mis en tête de sauver Edie à grand renfort de Pilates et de Weight Watchers. Une question taraude toutefois les Middlestein : et s’ils étaient tous un peu responsables du sort d’Edie ?

Bienvenue chez les Middlestein, une famille juive d’une banlieue de Chicago dont le personnage central est (comme dans toute bonne famille juive) Edie, la mère qui est vraiment très grosse (ce qu’on appelle de l’obésité morbide) et qui se fout comme d’une guigne (ou presque) des conseils des médecins, des recommandations de sa fille Robin et de sa belle-fllle Rachelle, « une pudibonde obsessionnelle et coincée » (du moins sous le regard de son beau-père Richard Middlestein), et des anxiétés de ses petits-enfants. Mais quand son mari Richard la quitte, entre deux opérations chirurgicales, toute la famille éclate et même Edie, qui s’est toujours bien cachée et caparaçonnée sous sa couche de graisse, vacille.

Jami Attenberg passe d’un personnage à l’autre et d’une époque à l’autre (elle joue pas mal de l’effet de prolepse) dans l’histoire de cette famille née de l’exil pour en comprendre tous les membres, leurs ambitions, leurs rêves, leurs angoisses, leur rapport au corps et au désir et bien sûr, à la nourriture. Une famille pas ultra-religieuse mais qui célèbre les grandes fêtes juives qui marquent aussi son identité (et qui sont aussi de fameuses occasions de célébrer la nourriture).

C’est un chouette roman sur l’amour et la bouffe, un roman tout en contrastes, comme ses personnages bien typés, racontés – comme le dit la quatrième de couverture – avec tendresse et humour par Jami Attenberg. Un roman qui trouve son apogée dans le final, où l’amant d’Edie lui cuisine amoureusement des nouilles et un plat de canard chinois qui contraste avec toutes les nourritures industrielles qu’Edie a consommées pendant longtemps pour combler le manque d’amour dont elle souffrait. Je pense que je me souviendrai de cette femme forte dans tous les sens du terme.

Jami ATTENBERG, La famille Middlestein, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Reignier-Guerre, 10/18, 2015 (Les Escales, 2014)

Le très chouette billet de Kathel

Dernière participation au Mois américain 2020 et l’occasion d’associer un titre à l’Etat de l’Illinois (50 états, 50 romans, vous savez, ce vieux défi que je complète une fois tous les cinq ans)

Le camp des morts

22 mardi Sep 2020

Posted by anne7500 in Des Mots noirs, Des Mots nord-américains

≈ 20 Commentaires

Étiquettes

Craig Johnson, Gallmeister, Walt Longmire

Quatrième de couverture :

Lorsque le corps de Mari Baroja est découvert à la maison de retraite de Durant, le shérif Walt Longmire se trouve embarqué dans une enquête qui le ramène cinquante ans en arrière. Il plonge alors dans le passé déchirant de cette femme et dans celui de son mentor, le légendaire shérif Connally. Tandis que résonne l’histoire douloureuse de la victime, d’autres meurtres viennent jalonner l’enquête. Aidé par son ami de toujours, l’Indien Henri Standing Bear, le shérif mélancolique et désabusé se lance à la poursuite de l’assassin à travers les Hautes Plaines enneigées.

Quelle joie de retrouver le shérif Walt Longmire ! En fait, cette deuxième « aventure » démarre peu de temps après la fin de Little Bird, où – attention, je spoile – s’est terminée par une terrible marche en montagne, accompagnée des Vieux Cheyennes, et par la mort d’une femme que Walt s’était mis à aimer profondément. Il est encore meurtri par ce deuil et il dort toujours dans une cellule au bureau, avec le chien de Vonnie qu’il a adopté, parce que sa maison a le toit percé. Eh oui, l’hiver n’a pas lâché prise, au contraire, au moment où on l’appelle au Foyer des Personnes dépendantes (quel nom !) pour enquêter sur la mort de Mari Baroja. Une mort qui semble tout à fait naturelle mais Lucian Connally, le vieux shérif à l’ancienne et ami de Walt, insiste pour que celui-ci mène une enquête criminelle, car il avait des liens très particuliers avec la défunte. Celle-ci est d’origine basque (je savais déjà grâce à Oyana qu’il y avait des descendants basques au Québec, eh bien il y en a aussi au Wyoming) et justement, un candidat basque se présente pour rejoindre l’équipe du shérif (Vic et Ruby seront vite sous le charme et Santiago Saizarbitoria se révélera excellent au cours de l’enquête). Il faut un certain temps avant que le décès soit effectivement qualifié de criminel (empoisonnement) et alt va se plonger dans le passé douloureux de la défunte pour tenter de comprendre qui l’a assassinée, et pas seulement (d’autres meurtres et tentatives de meurtres vont suivre). Il sera question d’amours contrariées, de violences conjugales, d’enfants illégitimes, de profits juteux liés à l’exploitation du méthane.

Comme toujours, Walt pourra compter sur le soutien indéfectible de son ami Henry Standing Bear, de son adjointe Vic au langage fleuri, de la fidèle Ruby, de son nouvel adjoint – baptisé Sancho – aussi efficace que poli et discret (ça change de Vic 😉 ) et même de sa fille Cady, débarquée de Philadelphie. On aura encore droit à une nuit d’enfer dans la neige et la glace (mais c’est tellement prenant) et à un dénouement inattendu. L’humour et l’immense humanité du shérif Longmire, l’amitié, la fidélité, les grands espaces du Wyoming sont toujours au rendez-vous et qu’est-ce que ça fait bien de connaître un héros aussi attachant ! J’en ai encore pas mal à découvrir sur lui et il y a même encore quelques titres à traduire, quelle chance !!

Beaucoup de citations sur la page Babelio du livre

Craig JOHNSON, Le camp des morts, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, Gallmeister Totem, 2012 (Gallmeister, 2010)

Le Mois américain

Pumpkin Autumn Challenge –Automne frissonnant – Les supplices de la belladone (livre à la couverture noire)

Nous étions les Mulvaney

04 vendredi Sep 2020

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 36 Commentaires

Étiquettes

à la ferme, Joyce Carol Oates, Le Livre de poche

Quatrième de couverture :

À Mont-Ephraim, une petite ville des États-Unis située dans l’Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux et du désordre ambiant, ils cohabitent dans une ferme qui respire le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l’image d’une famille parfaite, comme chacun rêverait d’en avoir. Jusqu’à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar… Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. Joyce Carol Oates épingle l’hypocrisie d’une société où le paraître règne en maître ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l’éclat du rêve américain.

Dans ma série « A la ferme » voici aussi un pavé d’été et un bon gros roman de Joyce Carol Oates. Une histoire de famille inextricablement liée à un lieu, à une maison : High Point Farm. Ici il n’est pas vraiment question de travail à la ferme puisque Michael Mulvaney, le père, dirige une entreprise de couverture de toits et que la mère, Corinne, gagne un peu d’argent en vendant des objets de brocante ; mais il s’agit bien d’une ferme dont les dépendances abritent des chevaux, des animaux de basse-cour, de nombreux chiens et chats dont certains reçoivent un prénom et sont quasiment des membres de la famille, et les enfants Mulvaney doivent prendre soin des animaux en plus de leur travail scolaire et de leurs diverses activités sportives et sociales. Une vraie famille américaine, née du coup de foudre entre Michael et Corinne en 1955, une famille soudée, avec l’aîné Michael Junior, le sportif, Patrick, l’intellectuel, Marianne, la seule fille, lumineuse et généreuse, et Judd, le benjamin et narrateur.

Cette famille à la fois traditionnelle et originale (tous ses membres se donnent des surnoms pittoresques qui témoignent de leurs liens profonds), cette famille enviée va voir son unité voler en éclats le jour où, en 1976, Marianne subit une agression qui va changer à jamais le destin des Mulvaney. Le mot « viol » ne sera jamais prononcé et l’agresseur de Marianne ne sera jamais inquiété officiellement, même sa propre mère ne parvient pas à aider sa propre fille, qui restera longtemps persuadée que tout est de sa faute. Quant au père, sa propre culpabilité de n’avoir pas su protéger sa fille va le faire lentement dégringoler, socialement et physiquement. Corinne se range de son côté – toujours implicitement -, la fille est écartée de la famille et envoyée chez une lointaine cousine et les garçons sont livrés à eux-mêmes. Tout en faisant semblant de préserver les apparences, chacun va devoir tracer son chemin pour simplement vivre et se réaliser. Le silence est d’une violence insoutenable.

Avec pour toile de fond l’histoire de l’Amérique, de John Kennedy à Ronald Reagan en passant par la guerre du Vietnam et la prise d’otages à Téhéran sous Jimmy Carter,  Joyce Carol Oates suit chacun des membres de cette famille avec attention, leurs portraits, leurs chemin de vie, leur psychologie, sont fouillés, elle aime ses personnages, même si chacun (sauf Judd) peut sembler au lecteur tantôt éminemment sympathique, tantôt parfaitement détestable dans sa fuite des responsabilités ou sa naïveté aveugle. C’est ce que signifie sans doute la scène annoncée par plusieurs effets de prolepse : que les bons et les méchants (ou catalogués comme tels) peuvent tous être couverts de la même boue noire et que le chemin de la résilience frôle sans cesse le précipice.

La lecture de ce roman à l’époque du #metoo et du #balance ton porc secoue, interpelle sur le traitement réservé aux victimes d’agressions sexuelles mais c’est aussi l’inoubliable portrait d’une famille, d’une maison au charme fou, de personnages dont je me souviendrai longtemps.

« Je ne sais pas ce que maman a dit à Sable sur papa. Sur notre famille. J’ai tendance à penser qu’elle lui en a dit très peu. Car quels mots peuvent résumer une vie entière, un bonheur brouillon et foisonnant se terminant par une souffrance aussi profonde et prolongée ? » (p. 666)

Joyce Carol OATES, Nous étions les Mulvaney, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban, Le Livre de poche, 2011 (Stock, 1998)

#alassautdespaves

Challenge Pavé de l’été chez Brize

Le Mois américain : journée féminine

Pumpkin Autumn Challenge –Automne frissonnant – Esprit es-tu là ?

En imperceptible Chagrin…

06 dimanche Oct 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en Poésie, Des Mots nord-américains

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Emily Dickinson, Poésie

En imperceptible Chagrin
L’Eté s’est évanoui –
Trop imperceptible, à la fin,
Pour sembler perfidie –

Une tranquillité s’est distillée
Comme si se levait un long Demi-jour,
Ou si la Nature passait avec elle-même
Un après-midi cloîtrée –

Le Soir tombait plus tôt
Le matin scintillait en étranger –
Une Grâce courtoise, et pourtant tourmentée,
Comme un invité en partance –

Et donc, sans une Aile
Ni l’aide d’une Quille
Notre été s’est doucement échappé
Au coeur de la beauté.

Emily DICKINSON, traduit de l’anglais (États-Unis) par Zéno Bianu

Poème découvert chez Schabrière

Signé Poète X

24 mardi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en Jeunesse, Des Mots nord-américains

≈ 12 Commentaires

Étiquettes

Clémentine Beauvais, Elizabeth Acevedo, Nathan, Poésie, Rentrée littéraire 2019, Signé Poète X, slam

 

Oh le magnifique roman que voilà ! Il raconte l’histoire de Xiomara, jeune New-Yorkaise de Harlem, dont la famille d’origine dominicaine est marquée par les origines modestes, le catholicisme strict de la mère et l’effacement du père. Xiomara a seize ans, un corps aux formes épanouies qui se heurte aux regards et aux gestes déplacés, elle a un frère jumeau, Xavier (qu’elle n’appelle jamais autrement que Jumeau), qui la comprend en silence et une grande amie, Caridad, qui tente de canaliser ses ardeurs. Sa nouvelle prof de littérature, Ms. Galliano, l’incite à écrire et l’invite à son club de slam. Mais le club a lieu le même jour que les cours de confirmation à l’église. Entre les interdits pesants de sa mère et la liberté offerte par les mots, Xiomara cherche sa voie (sa voix) et étouffe bien souvent de colère et de désirs rentrés.

Ce sont les mots, les mots slamés, les mots rythmés, qui la sauvent (et aussi son merveilleux ami Aman et ses musiques). Tout le roman est écrit sous forme poétique, en courtes pages slamées, rythmées, rimées. Du noir de sa vie, du sombre de ses sentiments mêlés – à l’image de cette belle couverture – jaillissent des mots de feu, des mots libérateurs. « Le poème comme une lumière dans la nuit » :

« Ce qui
m’apaise
c’est mon carnet,
écrire écrire écrire,
tout ce que j’aurais voulu dire,
transformer en larmes de poèmes
toutes mes pensées coupantes,
les imaginer trancher net
mon corps pour
que j’en
sorte. »

« Mais vous savez quoi, les mots,
quand c’est la bonne personne qui les prononce,
par exemple un garçon qui vous enfièvre,
ça propage aussi de la chaleur.
Une vague de chaleur, depuis la pointe des cheveux
jusqu’aux orteils. »

Les mots pour dire l’amour, l’incommunicabilité, la colère, le harcèlement, la féminité blessée, le désir, la tristesse, la colère, les mots pour partager, rire et pleurer, les mots pour se taire et pour parler, les mots pour vivre. Ce premier roman d’Elizabeth Acevedo, sans doute largement inspiré de sa propre histoire et magnifiquement traduit par Clémentine Beauvais, est une pépite de cette rentrée 2019 qui démontre, s’il le fallait encore, que la poésie, c’est la vie.

Elizabeth ACEVEDO, Signé Poète X, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clémentine Beauvais, Nathan, 2019

 

Mal d’enfant

20 vendredi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 17 Commentaires

Étiquettes

Elizabeth George, Mal d'enfant, Pocket, polar

Quatrième de couverture :

Déprimée par des fausses couches à répétition, Deborah Saint-James déambule dans les salles de la National Gallery. Submergée par le chagrin face à une Vierge à l’Enfant radieuse, elle trouve du réconfort auprès de Robin Sage, un pasteur qui l’invite à lui rendre visite dans le Lancashire.
Quand Deborah et son mari arrivent chez Robin, leur hôte est mort, victime d’un empoisonnement accidentel. Une hypothèse inenvisageable pour Simon Saint-James, expert en sciences légales. Avec son vieil ami l’inspecteur Lynley., il décide de reprendre l’enquête sabotée par la police locale. Ensemble, ils vont découvrir les enfers insoupçonnés que recèle parfois le quotidien d’un village trop paisible…

Il y a très longtemps que je n’ai lu de roman d’Elizabeth George et pourtant j’apprécie particulièrement le duo formé par Thomas Lynley et Barbara Havers. Comme mon été a été en bonne partie anglo-saxon, j’ai eu envie de les retrouver (et d’ajouter un titre #alassautdespavés). J’ai donc lu ce livre début août.

Quel plaisir de retrouver cette romancière ! Bon, la lecture n’était pas tout à fait de saison parce que ça commence en novembre sous une pluie battante à Londres, ça continue en plein hiver dans la campagne anglaise (Lancashire) par un froid mordant et la scène finale en pleine tempête de neige était bien glaçante. Cette histoire d’empoisonnement apparemment accidentel amène Simon Saint James à faire reprendre l’enquête par son ami Thomas Lynley et Elizabeth George à évoquer les questions de maternité, de filiation, de paternité aussi. On entre aussi dans les secrets d’un village anglais, où le pub est le lieu de rencontres et de racontars sur tout et tout le monde, dans une région où les sorcières et les pasteurs se disputent se ont disputé le territoire spirituel. On y croise aussi une bande d’ados dont les hormones en croissance ne sont absolument pas perturbées par le froid ambiant. Comme à chaque fois chez Elizabeth George, la toile de fond sociale, les relations interpersonnelles, la psychologie des personnages sont aussi importantes que l’enquête et les recherches minutieuses pour trouver la clé de l’énigme. Elle est assez maligne pour nous laisser deviner cette clé mais elle a réussi à semer le doute dans notre esprit en nous emmenant sur une fausse piste fabriquée par un personnage peu sympathique et en créant des scènes percutantes de réalisme, voire crues.

Dans cette enquête, Barbara Havers n’est pas très présente : elle est en vacances, en train deretaper le pavillon familial pour le mettre en vente, afin de payer les frais de pension de sa mère qu’elle a dû placer. Mais quitter sa banlieue pourrie lui fait un peu peur et elle est heureuse d’être distraite de ses soucis pour aider Lynley en faisant des recherches en Cornouailles. Et bien sûr, les couples formés par Simon et Deborah Saint James, Thomas Lynley et Helen Clyde évoluent tout en subtilité et cela fait, outre l’humour de certains dialogues et situations, du plaisir de lecture intact après tant d’années !

Un petit passage (qui m’a fait hurler de rire) avec les ados :

« Josie plissa le front, s’efforçant désespérément d’assimiler. Elle qui se vantait d’être un puits de science en matière de sexualité féminine – grâce à un exemplaire orné de Femelles déchaînées au foyer, qu’elle avait piqué dans la poubelle où sa mère l’avait enfoui après avoir, sur les instances bougonnes de son époux, passé deux longs mois à tenter de devenir « une grande vicieuse » ou quelque chose d’approchant – était visiblement dépassée.

(…)

Pam ricana languissamment.

-Mais non. C’est digne d’une femelle déchaînée, ni plus ni moins. On parle pas de ça dans ton bouquin, Jo ? Peut-être qu’on se contente de conseiller aux femmes de se tremper le bout des tétons dans de la crème fraîche puis de les serir avec des fraises à leur mec à l’heure du thé ? « Comment étonner son mari 365 jours par an. » » (p. 84)

« Le plus difficile dans le métier de policier, c’était de ne pas manifester ses sentiments. L’investigation policière obligeait l’enquêteur à se concentrer sur la victime et le crime perpétré sur sa personne. Si le sergent Barbara Havers avait parfaitement maîtrisé l’art de porter des oeillères et de rester neutre pendant une enquête, Lynley, lui, souffrait mille morts tout en recueillant les indices et se familiarisant avec les faits et les différents protagonistes, lesquels n’étaient jamais ni tout noirs ni tout blancs. Car on n’évoluait pas dans un monde en noir et blanc mais dans un univers en demi-teintes. » (p. 268)

Elizabeth GEORGE, Mal d’enfant, traduit de l’anglais par Dominique Wattwiller, Pocket, 1996 (Presses de la cité, 1994)

Si elle situe ses intrigues en Angleterre, Elizabeth George est américaine.

Un été à Bluepoint

13 vendredi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots nord-américains

≈ 16 Commentaires

Étiquettes

Le Livre de poche, Stuart Nadler, Un été à Bluepoint

Quatrième de couverture :

États-Unis, été 1952. Arthur Wise, l’un des plus puissants avocats du pays, s’offre une maison à Bluepoint, un village de pêcheurs de Cape Cod. Hilton, son fils de dix-sept ans, se lie d’amitié avec Lem Dawson, le « boy de couleur » chargé de l’entretien des lieux. Lorsque l’adolescent tombe amoureux de Savannah, la nièce de Lem, il ne sait pas encore que l’innocente idylle va tourner au drame, lui révélant la face cachée de son père. Des années plus tard, hanté par le souvenir de la jeune fille qu’il n’a jamais oubliée, Hilly part à sa recherche. Mais la culpabilité et les bonnes intentions peuvent-elles racheter le passé ?

La quatrième de couverture était très alléchante quand j’ai acheté ce roman il y a quatre ans et la lecture n’en a pas été désagréable mais je suis restée sur ma faim.

Les thématiques annoncées ou découvertes sont intéressantes : le rêve américain avec cet avocat dont la carrière décolle grâce à un accident d’avion et qui va dès lors gagner de l’argent à flots en se spécialisant dans les catastrophes aériennes ; les rapports père-fils, avec le père, Arthur, totalement décomplexé et le fils, Hilly qui, encore ado, observe la montée du père avec des sentiments ambivalents et qui, devenu adulte, va résister de toutes ses forces à cet argent dominateur ; la ségrégation raciale bien présente dans les années 1950 et ces rapports eux aussi ambivalents entre Hilly et Lem Dawson, le « boy » de sa famille à Cape Cod ; la culpabilité que Hilly portera toute sa vie comme un boulet qui l’empêche d’avancer ; la trace indélébile des amours adolescentes. Et bien sûr, le tout se déroule au Cape Cod, sur fond de dunes et d’air marin (qui n’empêchent en rien la violence des sentiments).

Un été à Bluepoint n’est pas désagréable à lire, au contraire, mais j’ai trouvé que le tout finissait par manquer de rythme et de profondeur. J’ai eu bien souvent envie de secouer Hilly, je n’ai pas  compris l’intérêt de toujours rester dans cette relation « je t’aime moi non plus » avec son père, ça a apporté des longueurs au récit. Quant à la révélation finale (que je n’avais pas vu venir), elle est certes très surprenante mais très frustrante aussi…

Bref un avis en demi-teinte pour ce roman, même si son décor me donnait l’impression d’être dans un tableau d’Edward Hopper…

Stuart NADLER, Un été à Bluepoint, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bernard Cohen, Le Livre de poche, 2017 (Albin Michel, 2015)

Un mariage américain

03 mardi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 32 Commentaires

Étiquettes

Plon, Tayari Jones

Quatrième de couverture :

Celestial et Roy viennent de se marier. Elle est à l’aube d’une carrière artistique prometteuse, il s’apprête à lancer son business. Ils sont jeunes, beaux et incarnent le rêve américain… à ceci près qu’ils sont noirs, dans un État sudiste qui fait peu de cadeaux aux gens comme eux. Un matin, Roy est accusé de viol. Celestial sait qu’il est innocent, mais la justice s’empresse de le condamner.
Les années passent, et la jeune femme tient son rôle d’épouse modèle jusqu’au jour où cet habit devient trop lourd à porter. Elle trouve alors du réconfort auprès d’Andre, son ami d’enfance. À sa sortie de prison, Roy retourne à Atlanta, décidé à reprendre le fil de la vie qu’on lui a dérobée..

Si j’en crois le titre, ce roman doit refléter la réalité du mariage dans la société américaine. Il s’agit du roman d’un jeune couple ou plutôt d’un triangle amoureux, avec la particularité que ce sont des jeunes Noirs américains. Le couple formé par Celestial et Roy est passionnel et on peut se demander s’il est solide quand Roy, la mauvaise personne au mauvais endroit au mauvis moment, se retrouve injustement  accusé de viol. Je crois que les lecteurs sont invités à comprendre qu’il est accusé à tort parce qu’il est noir mais rien ne nous est raconté de l’enquête ni du procès. S’ensuit un échange de lettres entre Roy et Celestial durant les cinq années qu’il passe en prison. Il finit par être libéré et revient à Atlanta, croyant pouvoir récupérer sa femme puisque celle-ci n’a pas signé les papiers de divorce qu’il lui avait pourtant proposé durant sa détention.

La narration est portée par les voix de Roy, Celestial et Andre, l’ami d’enfance de Celestial avec qui elle se met en couple pendant que Roy est en prison. Alors que le couple qu’elle formait avec Roy était inattendu, explosif, passionnel, celui qu’elle forme avec Andre semble plus ‘naturel », paisible. Mais les questions, les doutes ne sont pas absents et remontent en flèche quand Roy est libéré. S’ajoutent à cela les origines sociales de chacun, le poids de leurs parents. Rien de simple, rien de facile au départ et la prison n’a évidemment rien arrangé.

Au bout du compte, plus qu’un roman sur le racisme encore ordinaire en Amérique, ou un roman social, c’est un roman sur le couple, un roman d’amour qu’il me semble avoir lu, avec en prime un regard très intéressant sur la paternité et la filiation. Mais le côté roman sur un couple en particulier m’a semblé un peu tirer en longueur, d’autant que le personnage de Roy, ambitieux, égocentrique, m’a semblé assez antipathique et que Celestial se laisse finalement dominer alors qu’elle semblait au début un personnage très libre.

Ce roman, le premier de Tayari Jones traduit en français, est vendu avec des avis dithyrambiques, notamment de Barack Obama lui-même… Mon petit avis est plutôt mitigé même si le livre se lit très facilement. Je ne suis sans doute pas bonne cliente pour les romans d’amour (c’est le côté le plus important à mes yeux, malgré les promesses de la quatrième de couverture sur le racisme et le portrait de la classe moyenne noire américaine.) Merci en tout cas aux éditions Plon et à Babelio pour la découverte.

« Nous étions officiellement mariés depuis un an et demi, et nous étions heureux. En tout cas, je l’étais. Ce n’est peut-être pas la définition du bonheur pour tout le monde, mais nous étions un couple typique de la bourgeoisie noire d’Atlanta : le mari qui va se coucher avec son ordinateur portable, et l’épouse qui rêve de bijoux dans un coffret Tiffany. J’étais jeune, ambitieux et bien parti pour réussir. Celestial était une artiste, intense et ravissante. »

Tayari JONES, Un mariage américain, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Karine Lalechère, Collection Feux croisés, Plon, 2019

 

Un Vénitien anonyme

24 vendredi Mai 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 13 Commentaires

Étiquettes

Commissaire Brunetti, Donna Leon, Points, polar, Venise

Quatrième de couverture :

Près d’un abattoir de la banlieue de Venise, un travesti est retrouvé mort. Sa tête est défoncée et son visage à peine reconnaissable. Chargé de l’enquête, Brunetti découvre que le cadavre n’est autre que le directeur de la Banca di Verona. Entre réseau de prostitution masculine et vaste magouille financière, l’été sera chaud pour le commissaire Brunetti…

Cette troisième enquête du commissaire Brunetti se déroule en plein mois d’août, sous une canicule particulièrement accablante (et pas question pour lui de travailler en tenue légère comme les touristes, nombreux et envahissants malgré la chaleur). C’es dehors de Venise, à Mestre, dans un terrain vague proche des lieux fréquentés par les prostitués, que l’on trouve le corps d’un homme, apparemment un travesti, en robes et talons aiguilles rouges, le visage massacré. L’identification prend du temps et apparemment, l’homme n’est pas du tout un travesti et encore moins un prostitué, mais bien un banquier tout à fait respectable. Ou pas ? Les recherches minutieuses de Brunetti et de ses collaborateurs mettront au jour une magouille financière cachée sous une soi-disant Lega della Moralità.

L’équipe de Brunetti évolue au cours de ce troisième épisode : elle ne sortira hélas pas indemne de cette enquête mais un nouveau personnage apparaît, la Signorina Ellettra, secrétaire du vice-questeur Patta, j’ai cru comprendre qu’on va la retrouver dans les numéros suivants suivants, cette jeune femme élégante, intelligente et un poil insoumise. A propos de Patta, celui-ci se retrouve dans une position conjugale délicate (je ne vous en dis pas plus, c’est assez croquignolet). Croyez-vous que Brunetti va en profiter pour écraser son supérieur ? Non, évidemment, et c’est cette classe, cette élégance, physique et morale, que j’apprécie tant chez Guido Brunetti. Je n’ai lu que trois enquêtes jusqu’à présent mais j’aime déjà très fort ce personnage, tout autant que saliver devant les plats concoctés par Paola, son épouse, ou par l’un ou l’autre personnage secondaire et bien sûr continuer à découvrir Venise au fil des saisons : ici, en plein « Ferragosto », ce n’est pas la plus agréable à vivre dans la Sérénissime mais l’évasion du voyage est bien présente et les évocations très sensorielles de Donna Leon – ainsi que son humour – se savourent avec grand plaisir.

« – Houla, le superflic ! ironisa Paola en tendant la main vers une autre tomate, il voit des rondelles de tomates avec juste de quoi mettre une tranche de mozzarelle entre elles, il voit un bouquet de basilic tout frais dans un verre d’eau, à la gauche de sa délicieuse épouse, et fait le rapprochement entre tous ces éléments et, raisonnant à la vitesse de la lumière, en déduit qu’il y a de l’insalata caprese pour le dîner. Pas étonnant qu’un tel homme frappe de terreur la population criminelle de cette ville. » (p. 46)

« Dans la péninsule, où l’on est abreuvé de la théorie du complot alors que l’on tète encore le lait maternel, un Italien ne peut faire autrement que de voir des conspirations partout. Si bien que le moindre groupe donnant l’impression de fuir la publicité y est immédiatement soupçonné des pires choses, comme l’ont été en leur temps les Jésuites et comme le sont aujourd’hui les témoins de Jéhovah. Comme le sont encore aujourd’hui les Jésuites, se corrigea mentalement Brunetti. La conspiration engendre certes le secret, mais Brunetti n’était pas prêt à retourner la proposition, et à affirmer que le secret était synonyme de conspiration. » (p. 151)

Donna LEON, Un Vénitien anonyme, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Points, 1999 (Calmann-Lévy, 1998)

Le Mois italien chez Martine

Challenge Venise chez Florence Le Livre d’après

Voisins Voisines 2019 – Italie

← Articles Précédents
Articles Plus Récents →

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

Le Poète

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez 250 autres abonnés

Articles récents

  • Les morts de Bear Creek
  • Son espionne royale mène l’enquête
  • Le Bureau du mariage idéal
  • Poètes du Noroît
  • Les Quatre

Vos mots récents

dominiqueivredelivre… dans Les morts de Bear Creek
keisha41 dans Les morts de Bear Creek
FondantGrignote dans Le Bureau du mariage idéa…
FondantGrignote dans Son espionne royale mène …
kathel dans Le Bureau du mariage idéa…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job Babel bande dessinée BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Wilfred Owen Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 250 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…