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Archives de Tag: Ayana Mathis

Les douze tribus d’Hattie

14 lundi Fév 2022

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

≈ 18 Commentaires

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Ayana Mathis, Gallmeister, Un an avec Gallmeister

Les Douze Tribus d'Hattie

Quatrième de couverture :

Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses sœurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l’énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l’histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l’existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament d’Hattie, sa froide combativité et ses secrètes failles.

Voilà un premier roman d’une force inoubliable. Hattie débarque donc de sa Géorgie natale à Philadelphie. Dès sa sortie de la gare, elle sait qu’elle ne retournera pas dans le Sud raciste, quoi qu’il arrive. Elle perd très vite sa mère et ses soeurs (la première meurt, les autres retournent en Géorgie), elle épouse August, un ouvrier, alors qu’elle a seize ans. Des jumeaux naissent, Philadelphie et Jubilee, de beaux bébés aux prénoms qui incarnent le rêve de nouveauté de la jeune mère. Ce premier chapitre du roman est déchirant : les enfants attrapent une pneumonie en plein hiver et on assiste, aussi impuissants qu’Hattie, à leur agonie dans une salle de bain à l’ambiance apocalyptique. Hattie ne se remettra sans doute jamais de cette mort, toute sa vie elle s’enveloppera de solitude et de rudesse pour affronter la vie sans espoir que lui procure August, qui change sans cesse de travail, dépense l’argent du ménage en soirées et en maîtresses. Et pourtant ils restent ensemble, et pourtant Hattie tente d’économiser un peu pour réaliser son rêve, acheter une petite maison.

Ce ne sont pas les neuf autres enfants qui naîtront de ce mariage qui guériront Hattie mais au fil des chapitres qui nous les font connaître, de 1923 à 1980, avec l’évolution de la société américaine, on découvre la vie de la famille, la pauvreté dans laquelle ils ont vécu enfants. Chacun des enfants, malgré ses tentatives de partir, de s’éloigner, voire de couper les ponts – ou même de retrouver le Sud -, est marqué par la rigueur maternelle. Certains en perdent même la raison. Mais on comprend aussi qu’Hattie n’a pas eu d’autre choix que de se montrer si rude car elle devait avant tout protéger ses enfants, tenter de survivre avec et pour eux et il n’y avait pas de place pour la tendresse dans cette survie. Mais Hattie a tenu bon, elle aura connu une longue vie et sa colère s’adoucira un peu grâce à sa petite-fille Sala.

Ayana Mathis a réussi un coup de maître avec ce premier roman longuement élaboré. Hattie n’est pas particulièrement attachante, forcément, mais les événements de sa vie et de celle de ses proches nous attachent à cette femme qui rêvait de liberté et à ses douze tribus.

« Hattie croyait en la puissance de Dieu, mais elle ne croyait pas en ses interventions. Au mieux, il était indifférent. Dieu était la dernière de ses préoccupations, comme elle était elle-même la dernière des préoccupations de Dieu. »

« Mon frère Six a une église, là-bas, faillit-elle lui dire. Cet idiot est marié depuis quinze ans, et il faudrait plus que les doigts d’une seule main pour compter les femmes auxquelles il a fait un enfant, mais ça ne l’empêche pas de raconter que le Seigneur améliorera le sort des Noirs si nous prions et si nous agissons correctement. »

« Toutes ces années de vie commune sans bonheur n’avaient en rien diminué le besoin physique qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Des journées entières s’écoulaient au cours desquelles elle disait à peine un mot à son mari, mais la nuit, c’était autre chose, et leurs corps racontaient une tout autre histoire. »

« Hattie savait que ses enfants ne la considéraient pas comme quelqu’un de gentil, et peut-être ne l’était-elle pas, mais quand ils étaient petits, il n’y avait pas beaucoup de temps pour les sentiments. Elle leur avait fait défaut dans des domaines essentiels, mais à quoi cela aurait-il servi de passer les journées à les serrer contre elle et à les embrasser s’ils n’avaient rien eu à se mettre dans le ventre? Ils ne comprenaient pas que tout l’amour qu’elle avait en elle était accaparé par la nécessité de les nourrir, de les habiller et de les préparer à affronter le monde. Le monde n’aurait pas d’amour à leur offrir; le monde ne serait pas gentil. »

Ayana MATHIS, Les douze tribus d’Hattie, traduit de l’américain par François Happe, Gallmeister, 2014

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