• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Bruce Holbert

Animaux solitaires

24 mardi Mai 2022

Posted by anne7500 in Des Mots nord-américains

≈ 16 Commentaires

Étiquettes

Bruce Holbert, Gallmeister, Un an avec Gallmeister

Quatrième de couverture :

Comté d’Okanogan, État de Washington, 1932. Russell Strawl, ancien officier de police, reprend du service pour participer à la traque d’un tueur laissant dans son sillage des cadavres d’Indiens minutieusement mutilés. Son enquête l’entraîne au cœur des plus sauvages vallées de l’Ouest, où le progrès n’a pas encore eu raison de la barbarie et où rares sont les hommes qui n’ont pas de sang sur les mains. Bien des mystères qui entourent le passé du policier et de sa famille vont ressurgir petit à petit sur son chemin. 

Premier roman remarquable, Animaux solitaires mêle avec brio les codes du western et ceux des plus grands romans noirs.

Nous sommes en 1932, dans l’état de Washington, au nord-ouest des Etats-Unis, dans le comté d’Okanogan, non loin du Canada. Le progrès (le New deal) a apporté la construction d’un barrage dans cette région sauvage, où les Indiens sont parqués dans des réserves et bien coupés de leurs racines par la catéchisation des prêtres blancs. L’ancien shérif Strawl reprend du service car il est le seul sans doute à pouvoir suivre la piste d’un tueur d’Indiens particulièrement cruel, qui met en scène les corps mutilés de ses victimes. Il est accompagné – sans l’avoir demandé – par son fils adoptif Elijah, un « prophète » dont le don d’écoute et d’attention à la nature est proche du sien.

Strawl est lui-même habité par une violence profondément ancrée en lui, presque le seul moyen pour cet homme profondément solitaire (même s’il a été marié deux fois et a deux enfants) de communiquer avec autrui. Au contact de la nature, sur la piste de celui qu’il croit être le tueur, on dirait que cette violence change, qu’elle devient plus proche de celle des Indiens de la région.

J’ai beaucoup aimé cette lecture très noire, qui trace le portrait d’un homme singulier, de son beau-fils tout aussi étonnant dans une nature dont il sait se faire l’allié malgré son hostilité, lien sublimé par la relation entre Strawl et son cheval Stick. Strawl est à la fois chasseur et chassé, complètement en décalage avec ses contemporains blancs. Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire les descriptions des corps et le compte-rendu des tortures « raffinées » que fait subir Strawl à certaines personnes (bien que, je l’avoue, j’étais partagée entre horreur et fou rire tant cela relevait d’une folie très spéciale). Il me faut avouer aussi que la fin du roman m’a laissée un peu de côté : la quête de Strawl et d’Elijah revêt alors un côté mystique, philosophique que je n’ai pas vraiment compris mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier ma lecture. En lisant la biographie de l’auteur, qui connaît très bien cette région des Etats-Unis, j’ai été surprise de découvrir qu’un épisode familial a inspiré l’écriture de ce premier roman

« Strawl retourna les braises agonisantes du matin puis vida dessus le reste de son café. La journée était encore fraîche, l’atmosphère oppressante de la veille avait laissé la place aux hautes pressions et à un ciel bleu. Il ferma les yeux pour les reposer après leur avoir fait subir la fumée de son feu de bois. Il se rappela avec envie la vision que possédaient ses premiers éclaireurs indiens. Ils percevaient des nuances de marron et de vert que personne ne parvenait à distinguer à part eux, ainsi que les formes susceptibles de se déplacer et les espaces qu’elles traversaient. »

« Strawl regrettait d’avoir au-dessus de sa tête le toit et les solives de la grange. Une fois la saison des neiges terminée, il échangeait volontiers un toit contre le froid ambiant. Sous la voûte du ciel, le sommeil peut vous prendre sans que vous en ayez conscience, mais un toit vous passait l’envie d’être surpris. Enfant, il redoutait le souffle de son père qui éteignait la lampe à pétrole. Jusqu’à l’âge de sept ans ou presque, Strawl s’était réveillé en larmes chaque matin, et même si ses parents n’avaient vu en lui qu’un enfant au réveil bougon, ses sanglots étaient un soulagement après une nuit traversée en solitaire. Ses pleurs avaient cessé depuis bien longtemps, mais fermer les yeux et s’abandonner à lui-même exigeait encore trop d’efforts de sa part pour qu’il le fît en toute sérénité. »

« Strawl but le reste du soda et il regretta de ne pas pouvoir se lever et pisser dans cette bouteille de verre tout le venin qui était en lui, puis la reboucher et l’enterrer quelque part, dans un endroit qu’il pourrait oublier dans un jour ou un mois ou un an. »

« Strawl avait le sentiment qu’il en était arrivé à vivre son existence à l’envers, que les années le privaient de sa sagesse au lieu de la lui apporter. Il admettait cette vérité que doit accepter toute personne chargée de faire respecter la loi : même dans la plus vertueuse des existences était tapie l’anarchie, telle une cartouche en place dans la chambre d’un fusil armé, et à tout moment le percuteur pouvait frapper l’amorce et propulser dans n’importe quelle direction la balle de plomb tournant sur elle-même. »

Bruce HOLBERT, Animaux solitaires, traduit de l’américain par Jean-Paul Gratias, Gallmeister Totem, 2017 (Gallmeister, 2013)

Un Gallmeister par mois – Thème de mai : Il était une fois dans l’Ouest

Petit Bac 2022 – Animal 2

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

C'est dur de mourir au printemps

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez les 252 autres abonnés

Articles récents

  • La troisième fille
  • Les notes du jeudi : Alors on danse… (3) Alexandre Glazounov
  • 20 ans avec mon chat
  • Les indiscrétions d’Hercule Poirot
  • Garçon ou fille

Vos mots récents

ToursEtCulture dans La troisième fille
aifelle dans Les notes du jeudi : Alors on…
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans Les blablas du lundi (39) : Re…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job automne Babel BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus Hercule Poirot hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 252 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…