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Archives de Tag: Catherine Deschepper

Les Pas perdus du Paradis

12 mardi Jan 2021

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots au féminin

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Catherine Deschepper, Editions de Beauvilliers, exil, maladie d'Alzheimer

Quatrième de couverture :

Nathan a seize ans. Un cerveau un peu trop encombrant, des amis triés sur le volet, des parents qui se disputent tout le temps, une grand-mère un peu dingue et une amoureuse qui a fui l’Erythrée. Nathan a seize ans et son univers s’écroule, un soir de pluie (les drames arrivent toujours les soirs de pluie), quand il apprend tout à la fois que Saïma a décidé de partir en « Youké » et que les fantaisies de sa grand-mère vont la condamner à la séniorie. L’une n’a plus d’endroit où loger, l’autre ne peut plus vivre seule dans sa petite maison de la rue du Paradis. La solution semble toute trouvée…

Catherine Deschepper a déjà écrit deux recueils de nouvelles publiés chez Quadrature, Un kiwi dans le cendrier et Bruxelles à contrejour et voilà qu’elle a trouvé un petit éditeur français pour publier son premier roman destiné aux grands ados. Je pense que celui-ci peut même carrément plaire aux adultes par les thématiques qu’il aborde.

Le narrateur est donc Nathan, seize ans, confronté à la détresse d’une famille venue d’Erythrée et qui a traversé l’enfer pour arriver en France (petit détail, je ne sais pourquoi, je me sentais plus en Belgique qu’en France en lisant ce roman). Il est tombé amoureux de Saïma, la fille aînée. Un jour, la mère et la petite soeur de Saïma sont arrêtées par la police et retenues en centre fermé. La jeune fille, qui a échappé par miracle à l’arrestation, veut réaliser le rêve de sa mère : atteindre le Royaume-Uni, le « Youké ». Et pour la cacher, en attendant le grand départ, Nathan (et ses potes, très importants dans l’histoire) trouvent la solution qu’ils pensent géniale : faire habiter Saïma chez Mamynou, la grand-mère de Nathan, dont l’esprit commence à divaguer joyeusement (ou dangereusement, selon le point de vue) depuis quelque temps et que les parents du garçon envisagent très sérieusement de placer. 

Deux thèmes assez lourds donc, l’exil et la maladie d’Alzheimer auxquels se greffent les amours adolescentes et l’amitié. Sur quatre saisons, Nathan et ses amis, Saïma vont grandir, la vraie vie va les presser d’avancer, d’évoluer, d’inventer des lendemains qu’on espère meilleurs. « C’est ça la vie ! » comme aiment à le répéter Saïma et Mamynou. Les adultes vont eux aussi apprendre de cette expérience inédite. Certes Mamynou m’a paru vraiment très à l’ouest dans ses délires et ces jeunes gens portent vraiment beaucoup sur leurs épaules, la fin m’a paru un peu abrupte mais la finesse psychologique que j’avais tant appréciée dans Un kiwi dans le cendrier, le traitement moderne des thèmes sont intéressants. Le roman est plein d’humour et d’espoir finalement, sous la plume élégante de Catherine Deschepper.

Catherine DESCHEPPER, Les Pas perdus du Paradis, Editions de Beauvilliers, 2020

P.S. J’espère que ce joli premier roman sera suivi d’autres textes qui seront mieux mis en valeur par cet éditeur (ou un autre, mais oui ?) : ne vous laissez pas arrêter par cette couverture très austère…

L’avis d’Argali

Challenge Petit Bac 2021 : Adjectif

Un kiwi dans le cendrier

05 mardi Avr 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots au féminin

≈ 12 Commentaires

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Catherine Deschepper, nouvelles, Quadrature, Un kiwi dans le cendrier

Présentation de l’éditeur :

« Inès sourit. Elle est un kiwi. Sa présence au Lutetia est aussi incongrue que celle du fruit. Dans le cendrier. Qui n’est jamais qu’un autre lieu : même fonction, mêmes enjeux. Tout ira à la décharge, comme les humains laisseront tous leurs corps à la poussière, leurs cendres iront s’envoler dans les airs, leurs os pourrir dans la terre. Qu’ils nourriront pour multiplier. Mais le voyage… le réceptacle… la qualité du cercueil. »

Dans son premier recueil de nouvelles,truculent et lucide, Catherine Deschepper peint des portraits croisés de femmes au coeur desquels elle décortique l’amour, le corps, les enfantements, le voyage, le temps qui passe, l’émotion qui se noue autour des rencontres… La voix des hommes, absente, affleure en filigrane à travers ces existences de femmes. Le propos est tendre, amer, drôle, léger, cruel aussi.

Pour preuve de son goût du décalé, du pas de côté pour aborder son sujet principal (les femmes), Catherine Deschepper prend la peine de nous rapporter les définitions des mots : kiwi, cendrier et incongru. Effectivement le titre peut paraître incongru mais vous devrez patienter un certain temps pour comprendre ce choix. (Petite preuve supplémentaire s’il en est, l’auteure m’a dédicacé ce livre en écrivant à l’envers…)

La première nouvelle, Etat civil, plante le décor ou plutôt les portraits de ces trois femmes que nous accompagnerons tout au long du recueil (ou elles nous accompagneront, car chaque lecteur/lectrice pourra sans doute reconnaître l’une ou l’autre situation entre les lignes) : Emma, mariée, la trentaine volontairement rayonnante et couronnée de quatre enfants ; Inès, quarante ans, deux enfants, fraîchement et douloureusement divorcée ; Zoé, la célibataire conquérante de cinquante ans, peur de rien et la liberté chevillée au corps.

Nous suivrons donc les trois » héroïnes » à travers des thèmes variés, le corps, l’amour, le sexe, les vacances, les loisirs, le sweet home, l’enfance, le temps. Chacune aborde ces pans du quotidien avec le caractère et la philosophie de vie qui est la sienne. Emma a décidé que sa vie serait digne d’un conte de fées (j’ai souri à chaque fois que son mari est évoqué, jamais autrement que par « le prince ») et elle fait tout pour en préserver les apparences et la réalité, le tout en élevant quatre enfants en bas âge… Inès, récemment divorcée, éprouve toutes les douleurs de la séparation mais veut se relever, se reconstruire et ne plus retomber sur un aussi mauvais numéro que le mari en allé. Quant à Zoé, femme libre, elle attire les hommes, les copines en mal de confidences, les enfants qui reconnaissent en elle l’enfant toujours prête à partager leurs jeux, bref c’est l’amie et la maîtresse idéale.

Vous vous doutez bien que, pour atteindre et réussir ces idéaux, il y a un prix à payer : des compromis interminables, une certaine solitude, l’impression de n’être parfois pas à sa place ou plus prosaïquement, ne plus jamais pouvoir prendre un bain seule, passer beaucoup de temps à pousser sa valise entre deux maisons sur des pavés inégaux ou encore se résoudre à fréquenter les sites de rencontres.

La plume de Catherine Deschepper est trempée dans l’humour et l’ironie. Si elle parle de ses trois drôles de dames à la troisième personne, avec un apparent détachement, et dans un style un peu haché (qui suit en fait la réflexion, les hésitations qu’on peut avoir face au quotidien) (et il est loin d’être inélégant, ce style), on sent bien que ses nouvelles sont nourries d’une observation très fine de multiples femmes, d’introspection aussi, d’interrogations qui hantent la vie des femmes modernes (je n’allais quand même pas écrire des femmes d’aujourd’hui car la psychologie de madame Deschepper est autrement fine que dans un magazine féminin) et aussi d’autodérision. Cela demande de l’attention, pour ne pas perdre une goutte de plaisir. En un mot, c’est passionnant. C’est brillant. C’est jubilatoire. Coup de coeur !

« Emma

Trente ans
Mariée
Quatre enfants

Emma est de ces femmes qui ont, au regard des autres femmes, tout réussi. Elle est entrée dans la vie avec un capital de départ suffisamment riche pour pouvoir laisser les conventions s’installer de façon durable et efficace dans son modèle d’existence. Emma a bien évidemment eu une enfance protégée (un peu trop), une adolescence timide (un peu trop), quelques complexes qui la poursuivent (beaucoup trop). Elle est sortie de l’âge ingrat avec un carnet de bal peu rempli et un imaginaire saturé de romances. Elle a, tout naturellement, fait des études de lettres, qu’elle a réussies sans encombre et au cours desquelles elle a rencontré ce qui, à ce moment-là, devait correspondre autant que faire se peut au prince charmant. Elle a veillé à le choisir perspicace, beau, et attentionné. Elle a multiplié les références littéraires, afin de trouver, dans chacun des gestes, actes et pensées du prince la confirmation de son état. Il était drôle, c’était un héros de Perrault (confondant en cela le personnage et l’écriture de l’auteur, le prince devenant Perrault lui-même). Il était sombre, elle évoquait les romantiques, très sombre, il en devenait Allemand. Avait-il quelque pensée légère qu’il dégageait un potentiel érotique aussi interdit que la lecture des romans du Marquis de Sade. Son indifférence même s’apparentait au flegme apparent des hommes tout en retenue de l’Angleterre de Jane Austin, mais sans nul doute, il devait se consumer d’amour à l’intérieur. » (p. 8 – première page)

« Ce qui est terrible, quand on y pense, c’est qu’Emma n’a donc jamais eu de salle de bain, puisqu’ayant quitté une famille, dont elle était membre plus ou moins consentant, pour fonder une famille dont elle est membre plénipotentiaire, elle a simplement glissé de position comme la savonnette dans la baignoire de ses illusions ablutives. De la même manière qu’elle s’interroge sur son statut de membre de la famille, elle s’interroge sur la posture à adopter au sujet de la salle de bains. » (p. 30)

Catherine DESCHEPPER, Un kiwi dans le cendrier, Quadrature, 2015

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