• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Commissaire Ricciardi

Lectures d’été 1

20 vendredi Août 2021

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots italiens

≈ 22 Commentaires

Étiquettes

10/18, Commissaire Ricciardi, Helen Simonson, Paula Hawkins, Pocket, Rivages noir

Cet été, j’ai voulu sortir de la PAL quelques titres contenant le mot « été » (ou pas…). Une thématique… de saison !

Quatrième de couverture :

En ce mois d’août 1931 à Naples, les fêtes populaires où se côtoient danses endiablées et dévotions à la Vierge battent leur plein. Mais il n’y a pas de trêve estivale pour le crime. Pour le commissaire Ricciardi et son adjoint le brigadier Maione non plus. Ils travaillent même le dimanche, et on ne tarde pas à les prévenir que la duchesse de Camparino a été découverte sans vie dans sa somptueuse demeure. Une balle tirée à travers un coussin a suffi à la tuer. Si, pour le médecin légiste et la police, l’acte criminel ne fait aucun doute, il est en revanche plus difficile d’isoler un suspect. Le commissaire Ricciardi possède le don peu commun de voir, comme en un flash, les derniers instants des morts. Et ce qu’il perçoit le laisse perplexe : la duchesse parle d’un anneau qu’on lui aurait volé…

J’ai beaucoup aimé cette troisième enquête du commissaire napolitain, une enquête délicate où les femmes et la jalousie jouent un grand rôle, tant au niveau professionnel que dans la vie privée de Ricciardi. Si vous n’avez jamais lu cette série, attention, je risque de vous dévoiler certains éléments (il vaut mieux les lire dans l’ordre).

La duchesse de Camparino, seconde épouse du vieux duc, a été assassinée : elle trompait depuis longtemps son vieux mari agonisant avec un journaliste et les suspects sont nombreux. Le commissaire Ricciardi devra faire appel à toute son intelligence et à son fameux sixième sens pour dénouer tous les liens à la fois retors et finalement si prévisibles de ce crime.

Autour du commissaire, son adjoint Maione, qui se laisse mourir de faim par jalousie envers sa femme (qui est elle aussi jalouse de lui…) et un jeu (délicieusement mené par Maurizio De Giovanni) entre les deux femmes qui prennent de plus en plus de place dans la vie du policier taciturne, Enrica sa voisine d’en face dont il est secrètement amoureux et Livia, la veuve du ténor assassiné dans la première enquête, venue en vacances à Naples et qui ne le laisse pas non plus indifférent. Ricciardi commence à prendre conscience que peut-être, il n’est pas condamné éternellement au malheur et à la souffrance pesante que lui font subir tous les morts de mort violente croisés en chemin. Cette part de vie privée n’enlève rien à l’intérêt de l’enquête policière mais elle est bien palpitante dance ce roman et participe au charme de la série et de son héros.

Ce troisième roman de la série est marqué par le fascisme qui s’immisce davantage dans l’enquête : on découvre la police secrète du régime, un des suspects écrit des discours officiels pour le parti et comme on le devinait déjà dans la saison Hiver, le docteur Modo, le légiste, a intérêt à tenir sa langue s’il veut éviter les ennuis (mais après tout, heureusement que ce personnage résistant existe). Malgré les multiples tensions, l’humour subtil est toujours bien présent et l’évocation de Naples sous la chaleur estivale, un tableau aux couleurs et aux parfums étourdissants. Vivement l’automne pour la suite des aventures de ce commissaire si attachant !

« La faim, l’amour ; le désir de possession, l’attrait du pouvoir, le mensonge, l’infidélité. Le délits dont Ricciardi était quotidiennement le témoin naissaient de tout cela. »

« Alors qu’il marchait dans le soleil couchant, il pensait que l’amour est une racine empoisonnée qui cherche son chemin pour survivre : une maladie mortelle évoluant lentement à laquelle on peut s’adapter, et qui fait préférer la souffrance au bien-être, la douleur à la tranquillité, l’illusion à la certitude. »

« Le vendredi après-midi, la ville se moque de la chaleur, comme elle se moque du froid, de la pluie ou du vent.
La ville, le vendredi après-midi, a une ambiance qui n’appartient qu’à ce jour-là. C’est l’ambiance de l’attente délicieuse de deux journées dans lesquelles l’emprise du travail se relâche, dans lesquelles chacun peut enfin penser un peu à soi. Des jours pour les rencontres, la messe et le bal… La ville, le vendredi après-midi, comble ses rues par l’attente : c’est tellement mieux d’attendre le samedi tous ensemble, au lieu de rester enfermés à la maison. La via Toledo se remplit de voix et de bruits : le vendeur de pastèques qui promet la fraîcheur de sa marchandise, le marchand de café qui roule son pot géant sur un chariot, le marchand de citrons avec ses fruits qui pendent du décor de feuillage de son éventaire. Et les fouaces aux anchois frais, les fruits de mer, les jolies paysannes tenant d’une main une chèvre en laisse et de l’autre un broc en fer pour y recueillir le lait.
La ville, le vendredi après-midi ne veut pas entendre parler de pauvreté ou de faim. »

Maurizio DE GIOVANNI, L’été du commissaire Ricciardi, traduit de l’italien par Odile Rousseau, Rivages/Noir, 2019

Petit Bac 2021 – Météo 4

La Fille du train

Quatrième de couverture :

Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : à 8 h 04 le matin, à 17 h 56 le soir. Et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l’être par le passé, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.
Jusqu’à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. La jeune femme aurait-elle une liaison ? Bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, Rachel décide d’en savoir plus. Quelques jours plus tard, elle découvre avec stupeur la photo d’un visage désormais familier à la Une des journaux : Jess a mystérieusement disparu…

Non, le mot « été » ne figure pas dans ce titre mais l’histoire se passe notamment en juillet et le train est un bon moyen pour partir en vacances, non ? Mais de vacances, il n’en est pas question dans ce thriller, c’est plutôt la routine, le train-train quotidien (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots) de Rachel, un quotidien chaotique marqué par la séparation conjugale, la perte de sa maison, de son travail, et même de sa mémoire parfois, car depuis longtemps, déjà avant sa séparation avec Tom, Rachel a sombré dans l’alcoolisme (on comprendra pourquoi dans le roman mais je ne veux vraiment pas en dire trop). Elle est tellement atteinte par le divorce et l’alcool qu’elle harcèle parfois son ex-mari et sa nouvelle compagne, Anna. Sa seule distraction, dans les trajets qu’elle fait tous les jours en train, c’est d’observer les maisons dans le quartier où elle habitait « avant » et d’imaginer une vie au couple idéal qu’elle observe dans son ancienne rue. Ceux qu’elle a baptisés Jess et Jason sont en réalité Megan et Scott, un couple pas si parfait que cela (évidemment). Quand Megan disparaît, Rachel intervient, se mêle de cette disparition : ça parait totalement invraisemblable au lecteur, cette « audace », cette intrusion dans les affaires de parfaits inconnus, mais c’est le début d’un enchaînement inéluctable dont la fin vous scotche et vous sonne durablement. L’histoire progresse à travers les voix des trois personnages féminins (être dans la tête de Rachel et vivre son alcoolisme est édifiant) et les aller-retours entre passé et présent de ce premier roman époustouflant !

Paula HAWKINS, La Fille du train, traduit de l’anglais par Corinne Daniellot, Pocket, 2016 (Sonatine, 2015)

Petit Bac 2021 – Voyage 4

L'été avant la guerre

Quatrième de couverture :

Été 1914. Beatrice Nash, jeune professeure, découvre le village de Rye et sa gentry locale. Elle a fait vœu de célibat et se rêve écrivain – des choix audacieux dans la société conservatrice de ce début de siècle, que l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne vient bouleverser. Les hommes s’engagent, et Beatrice voit partir Hugh, le neveu de sa chaperonne, avec un étrange sentiment… Helen Simonson signe un roman pétillant et mordant, entre comédie de mœurs, tableau romantique et portrait féministe, Downton Abbey et Jane Austen. Lumineux et… so british !

Voici le roman d’été qui m’a fait passer par toute une gamme d’émotions et a fini par me chavirer le coeur ! Je savais que ça ne pouvait que me plaire mais je ne m’attendis pas à sourire et à sangloter à ce point. Ce roman c’est…

C’est d’abord le portrait d’une jeune femme, Beatrice Nash, qui vient de perdre son père bien-aimé et se veut indépendante, malgré la curatelle imposée sur son héritage (dont elle ne pourra disposer pleinement qu’à son mariage) et qui obtient non sans difficulté le poste d’institutrice de latin dans la petite ville de Rye, dans le Sussex. Nous sommes au tout début d’août 1914 et très vite l’entrée en guerre et l’invasion de la Belgique agitent rapidement toute la ville. Le patriotisme anglais se réveille et se révèle dans des nuances parfois bien étroites d’esprit.

C’est donc aussi le portrait de la société anglaise, la « bonne société », et parmi eux ceux et celles qui s’efforcent avec honnêteté de faire avancer leur époque, comme Agatha et John Kent et leurs neveux Hugh et Daniel, et ceux qui sont corsetés dans leur code moral fermé… et font écrire à l’auteure des scènes et des dialogues pleins de piquant… ou à pleurer de bêtise. Dans cette ville de Rye, il y a aussi des réfugiés belges et des romanichels toujours en butte aux préjugés des bien-pensants, mais qui feront évoluer les mentalités de Beatrice et de Hugh. C’est aussi un état des lieux de la condition féminine anglaise en 1914, avec une diversité bien croquée de personnages féminins.

Au delà des descriptions bucoliques de cet été resplendissant, au delà de la peinture de la société anglaise, ce roman parle aussi de façon très concrète de la guerre en France, en emmenant ses personnages, leurs qualités, leurs fragilités, leurs contradictions sur les champs de bataille. Je me demandais comment Helen Simonson allait terminer son roman mais je dois avouer que la dernière partie et l’épilogue sont très habilement amenés et m’ont arraché de grosses larmes inoubliables.

« Ma chère enfant, je crains que nous ne soyons tous les esclaves de la société. Il n’y a pas moyen d’y échapper. S’agissant de vous, c’est parce que Lady Emily a approuvé votre embauche que les administrateurs de l’école se sont laissés convaincre alors que moi, qui suis également membre titulaire de ce conseil, j’avais été incapable de l’emporter. J’ai bien peur que votre indépendance aussi bien que mes tentatives pour faire évoluer les choses ne dépendent de notre amie titrée et des petits cartons d’invitation ornés de son chiffre qu’elle nous fait l’honneur de nous adresser. »

« Agatha n’empruntait ce passage que de très bonne heure et jamais elle ne se sentait plus chez elle dans sa propre demeure que lorsqu’elle glissait la tête par la porte de la cuisine pour demander à la cuisinière une tasse de thé de la grosse théière brune tenue au chaud toute la journée pour le personnel. Pendant un bref instant, dans la cuisine carrelée de noir et blanc, avec ses hautes fenêtres ensoleillées et son fourneau à gaz flambant neuf, rien ne les obligeait à être patronne et domestique, régnant sur des domaines distincts de part et d’autre d’une porte matelassée. Elles pouvaient se retrouver comme deux femmes, levées avant le reste de la maisonnée et ayant grand besoin de leur première tasse de thé de la journée. »

« Il s’était pris à espérer que la salle de classe, dont les contraintes étaient pourtant aussi pesantes que des chaînes, lui apporterait la clé de l’évasion.
Il comprenait désormais que jamais il ne pourrait échapper à la prison de sa condition. Ces gens-là auraient beau lui sourire, leurs yeux diraient toujours « sale romanichel ».
Il était condamné à vivre et à mourir à quelques kilomètres seulement de la forge fuligineuse de son père, et toute son instruction ne ferait sans doute que donner à penser aux autres qu’il était plus rusé et plus fourbe que son père qui n’avait jamais appris à lire. »

« Une fine veine de chagrin courait néanmoins sous son bonheur , dont des millions de femmes souffriraient comme elle durant de longues années . Ce chagrin n’empêchait pas leurs pieds de marcher, il ne leur interdisait pas d’accomplir les tâches quotidiennes de la vie; mais il parcourait la population comme les câbles de cuivre du réseau téléphonique, reliant toutes ces femmes les unes aux autres, les rattachant à la tragédie qui avaient dévasté leurs cœurs comme elle avait dévasté les champs qui s’étendaient devant sa fenêtre. »

Helen SIMONSON, L’été avant la guerre, traduit de l’anglais par Odile Demange, 10/18, 2017 (Nil éditions, 2016)

Le Pavé de l’été chez Brize fête ses 10 ans ! (671 pages dans l’édition 10/18, y compris les très beaux et intéressants remerciements de l’auteure à la fin)

Et aussi une première participation au challenge organisé par Blandine De 14-18 à nous

Le printemps du commissaire Ricciardi

22 vendredi Mai 2020

Posted by anne7500 in Des Mots italiens, Des Mots noirs

≈ 10 Commentaires

Étiquettes

Commissaire Ricciardi, Maurizio De Giovanni, Naples, Rivages noir

Quatrième de couverture :

Luigi Alfredo Ricciardi, commissaire à la questure royale de Naples, a un don particulier : il voit la souffrance des morts et les entend parler. Aidé de son fidèle adjoint, il enquête dans les quartiers pauvres de la ville où on a découvert le corps de la vielle Carmela Calise, cartomancienne et usurière à ses heures. Que va révéler la morte au commissaire ? Les secrets de ses clients sont bien gardés. En ce printemps de l’année 1931, la ville de Naples a l’odeur de la haine, du sang et des amours déçues. 

On pourrait croire que le meurtre d’une vieille femme malade d’un quartier très populaire de Naples, qui se révèle être une usurière et une mystiicatrice sur son soi-disant don de lire dans les cartes, n’a pas beaucoup d’importance. Sûrement pas pour le commissaire Ricciardi : riche ou pauvre, célèbre ou invisible, le moindre mort n’est laissé pour compte par le commissaire, qui a un don particulier pour ressentir la souffrance des morts par violence et pour être longtemps hanté par leurs dernières parole, leurs derniers sentiments. L’enquête piétine pendant pas mal de temps mai le printemps adoucit les moeurs au coeur de Naples. Parallèlement à cette enquête pour meurtre, le (tout aussi sensible) brigadier Maione cherche à savoir pourquoi la plus belle femme des « bas » quartiers a été lacérée au visage.

Bon, je dois avouer que j’ai traîné ans ma lecture. Peut-être ce roman a-t-il souffert de mon enthousiasme pour ma précédente lecture,ui sait ? Mais quand même, il a fallu plusieurs pages très éclatées entre divers personnages de la Sanita avant de découvrir le meurtre de Carmela Calise et l’enquête a piétiné pendant pas mal de temps.Vous allez dire que je suis une épouvantable voyeuse mais c’est quand la vie privée (les amours très secrètes) et la vie professionnelle du commissaire se téléscopent que mon intérêt s’est réveillé et est resté en alerte jusqu’à la fin.

« Le printemps s’installa à Naples, le 14 avril 1931, peu après deux heures du matin.
Il arriva en retard et, comme toujours, poussé par un vent nouveau qui soufflait du sud et succédait à une averse. Les premiers à s’en apercevoir furent les chiens, dans les cours des fermes du Vomero et dans les ruelles proches du port. Ils levèrent le museau, humèrent l’air, puis après avoir soupiré, se rendormirent.
Son arrivée passa inaperçue pendant que la ville prenait deux heures de repos entre nuit noire et premières lueurs de l’aube. Il n’y a eu ni fête ni regrets. Le printemps ne prétendît pas qu’on lui fît bon accueil, il n’exigea pas d’applaudissements. Il envahit les places et les rues. Et, patient, s’arrêta au seuil des maisons, et attendit. » (p.19)

Au final, c’est Naples au printemps qui ressort de cette lecture. Et l’amitié teintée d’humour noir entre le médecin légiste et le commissaire. Et la vie qui renaît dans le foyer de Luca Maione. Et bien sûr, l’espoir plus réel et la fenêtre toujours ouverte sur une petite main qui brode…

Maurizio DE GIOVANNI, Le printemps du commissaire Ricciardi, traduit de l’italien par Odile Rouosseau, Rivages/Noir, 2013

Mai en Italie avec Martine

L’hiver du commissaire Ricciardi

29 mercredi Mai 2019

Posted by anne7500 in Des Mots italiens, Des Mots noirs

≈ 18 Commentaires

Étiquettes

Commissaire Ricciardi, Maurizio De Giovanni, Rivages noir

Présentation de l’éditeur:

En cette fin de mois de mars 1931, un vent glacial souffle sur Naples. Le théâtre royal San Carlo s’apprête à donner Cavalleria Rusticana et Paillasse avec le célèbre ténor Arnaldo Vezzi, artiste de renommée mondiale et ami du Duce. Mais le chanteur est retrouvé sans vie dans sa loge, la gorge tranchée par un fragment acéré de son miroir brisé.

L’affaire est confiée au commissaire Ricciardi, peu apprécié par ses supérieurs en raison de son caractère et de ses méthodes atypiques, mais reconnu comme un enquêteur de valeur. Ce que peu de gens savent, c’est que le commissaire est un homme tourmenté. Traumatisé par la vision d’un cadavre dans l’enfance, il est hanté par des visions dès qu’il est confronté à la mort violente ; l « voit », comme inscrit sur une pellicule, les derniers instants des êtres qui passent de vie à trépas et va jusqu’à éprouver leur souffrance…

Le cadre : la ville de Naples en 1931. Naples, ville divisée entre quartiers aisés et quartiers populaires, pauvres, très pauvres, dont le enfants jouent pieds nus dans le caniveau avec un ballon de chiffons en plein hiver. 1931, l’an 9 du fascisme en Italie.

Une enquête dans le milieu de l’opéra, au théâtre San Carlo où l’on joue successivement Cavalleria rusticana et Paillasse, deux oeuvres assez courtes où la jalousie mord le coeur des personnages et où la réalité se confond avec la fiction. Vous comprendrez tout de cet univers grâce à Dom Pierino. La victime, le ténor Arnaldo Vezzi, à la voix d’or et au caractère de cochon, tout le monde ou presque aurait aimé la voir morte.

Et puis surtout le personnage principal, l’enquêteur, le commissaire Ricciardi, entouré de fantômes, hypersensible aux derniers instants des victimes de mort violente qui le hantent jusqu’à ce qu’il ait résolu l’énigme, n’a trouvé d’autre moyen de calmer un peu ses voix que d’entrer dans la police alors qu’il pourrait mener une existence dorée. Il promène ses yeux verts et sa mélancolie dans tous les quartiers de Naples en compagnie de son fidèle brigadier Maione, le seul qui ose travailler avec lui. Et bien sûr, en ces temps troublés, Ricciardi ne se laisse influencer par personne, ignore les menaces voilées liées au pouvoir, il reste honnête et humain de bout en bout. Il y a bien un petit « défaut » dans la cuirasse du solitaire : une fenêtre ouverte sur la nuit et sur une petite main gauche qui brode en face de chez lui.

Le premier tome de cette série est déjà un grand coup de coeur, surtout pour le commissaire Ricciardi, et je la continuerais rien que pour savoir si un jour il va traverser la rue, mais je suis curieuse aussi de continuer à découvrir Naples avec lui et surtout observer l’évolution de l’époque qui, je l’imagine, ne risque pas de s’améliorer.

A très bientôt, Commissaire Ricciardi !

« Outre l’attention qu’il portait naturellement à son prochain, la pratique sacerdotale avait développé en lui une aptitude particulière à reconnaître les sentiments qui se cachaient derrière les expressions, au-delà des paroles dictées par les circonstances; le petit prêtre avait appris à tenir deux conversations simultanément, l’une avec la bouche et l’autre avec les yeux. En offrant son aide à qui en avait besoin et ne trouvait pas la force de la demander.
Les yeux verts du commissaire, ces merveilleux yeux verts : une fenêtre ouverte sur une tempête. »

‘La frontière : via Toledo. Immeubles anciens, muets sur la rue, mais déjà bruyants sur l’arrière, les fenêtres ouvertes sur les ruelles, les premiers chants des ménagères. Les portes des églises, aux façades coincées entre d’autres bâtiments, s’ouvraient aux fidèles qui venaient recommander leur journée à Dieu. Sur les larges dalles qui pavaient la rue roulaient les premiers omnibus. »

« La vérité n’est pas toujours telle qu’on l’imagine. Et même, elle ne l’est presque jamais. Elle est un peu comme la lumière étrange de ces lampadaires, tu vois, Livia : elle éclaire un coup à droite, un coup à gauche. Jamais tout ensemble. Alors on doit deviner ce qu’on ne voit pas. On doit le deviner à une parole dite ou non dite, à une trace, à une empreinte. À un signe minuscule, parfois. »

Maurizio DE GIOVANNI, L’hiver du commissaire Ricciardi, traduit de l’italien par Odile Rousseau, Rivages Noir, 2011

Le Mois italien chez Martine

Challenge Petit Bac – Littérature générale – Métier

Voisins Voisines 2019 – Italie

 

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

Animaux solitaires

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez 248 autres abonnés

Articles récents

  • Péchés mortels
  • Les notes du jeudi : Hommages (3) Philippe Boesmans
  • Quand je reviendrai
  • Deux lectures décevantes
  • Les notes du jeudi : Hommages (2) Yves Teicher

Vos mots récents

Athalie dans Péchés mortels
ToursEtCulture dans Péchés mortels
kathel dans Péchés mortels
aifelle dans Péchés mortels
A_girl_from_earth dans Quand je reviendrai

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job Babel bande dessinée BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Wilfred Owen Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 248 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…