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Archives de Tag: Donna Leon

Péchés mortels

20 vendredi Mai 2022

Posted by anne7500 in Des Mots italiens

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Venise

Quatrième de couverture :

À Venise, le commissaire Brunetti reçoit la visite d’une très belle jeune femme, religieuse défroquée. Parce que des morts suspectes sont survenues dans l’institution où elle travaillait, elle a quitté son ordre. Est-elle victime d’une imagination débordante, ou se passe-t-il réellement des choses effrayantes autour de ces personnes âgées qui lèguent leur fortune à diverses congrégations religieuses ?

Le printemps commence à faire son apparition à Venise mais Maria Testa, jeune religieuse fraîchement défroquée, vient confier des faits bien noirs au commissaire Brunetti : elle s’est sentie obligée de quitter l’ordre de la Sainte-Croix suite aux réactions de ses supérieurs face à ses observations autour des personnes âgées qu’elle soignait. Brunetti est d’autant plus sensible à ces observations que sa propre mère vit dans une résidence pour personnes âgées gérée par la Sainte-Croix. En outre, à la maison, les notes de sa fille Chiara en religion sont catastrophiques mais Chiara ne veut pas en expliquer clairement les raisons. Elle renforce ainsi le point de vue de Paola, sa mère, qui a accepté à contrecoeur que ses enfants reçoivent une éducation religieuse.

Avec son fidèle sergent Vianello, Brunetti va enquêter auprès des familles des personnes décédées en maison de repos mais il ne découvrira d’abord rien de probant. C’est en demandant l’avis de ses beaux-parents qu’il fait connaissance de membres éminents de l’ordre de la Sainte-Croix et qu’il apprend l’existence de l’Opera Pia, une organisation catholique (ou plutôt pas très catholique) soutenue par le Vatican.

Les intuitions de Brunetti vont être mises à rude épreuve lors de cette enquête et lui-même va payer de sa personne face à des ennemis au pouvoir glaçant. Ce n’est pas l’enquête la plus palpitante du commissaire vénitien mais elle pointe du doigt les dérives malheureuses d’une certaine frange de l’Eglise catholique et elle creuse davantage s’il en était besoin les qualités psychologiques de Brunetti. Et heureusement, les pointes d’humour allègent la gravité des thèmes du roman.

« – Qu’est-ce qui te fait penser qu’il s’agit d’un prêtre ?
Une fois de plus, la comtesse agita la main.
– Le ton. Les mots ne signifient rien, en réalité; tout est dans le ton, l’inflexion de la voix, l’allusion qui se cache sous la remarque en apparence la plus innocente. »

« Obsédé par le thème de la religion, lequel l’envahissait aussi bien dans sa vie privée que professionnelle sans qu’il puisse, apparemment, arriver à s’y opposer, Brunetti consacra le reste de sa soirée à la lecture des premiers pères de l’Eglise, forme de distraction à laquelle il ne s’adonnait que rarement. »

Donna LEON, Péchés mortels, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Oliver Desmond, Points, 2001 (Calmann-Lévy, 2000)

Entre deux eaux

31 lundi Mai 2021

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots italiens, Des Mots noirs

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Points, Venise

Entre deux eaux - Donna Leon - Babelio

Quatrième de couverture :

Venise en hiver. Une archéologue de renommée internationale, est agressée avant un rendez-vous capital avec un directeur de musée. Une rencontre définitivement manquée puisque, à sa sortie d’hôpital, on retrouve ce dernier assassiné… Dans les coulisses du monde de l’art, le commissaire Brunetti enquête sur un terrain nouveau : celui des antiquaires et autres collectionneurs, parfois prêts à tout pour obtenir des œuvres inestimables ou placer des « faux » à prix d’or…

Brett Lynch, spécialiste des céramiques chinoises, est sévèrement passée à tabac dans son appartement de Venise. On la menace de pire encore si elle rend visite à Semenzato, le directeur du musée du Palais des doges où a eu lieu une immense exposition consacrée aux céramiques chinoises anciennes un an auparavant. Même si ce n’est pas de sa compétence, Brunetti s’intéresse déjà à l’agression dont a été victime Brett, à la fois par amitié et parce que le maire de Venise a sommé le vice-questeur Patta de tout faire pour cette bienfaitrice de la ville. C’est ainsi qu’il apprend que certaines des pièces de l’expo retournées en Chine étaient des faux et que l’assistante de Brett à Xi’an est morte dans un bizarre accident sur le chantier de fouilles. Brett se sent totalement responsable, à la fois parce que sa carrière est menacée et parce qu’en réalité, elle a délégué le retour des céramiques pour passer plus de temps avec sa compagne, la soprano Flavia Petrelli. Et voilà que le directeur du musée est retrouvé assassiné, conduisant Brunetti dans le monde des collectionneurs et des antiquaires plus que mordus d’oeuvres d’art.

J’ai apprécié cette enquête pour plusieurs raisons : le monde de l’art, le monde très pointu des spécialistes des céramiques chinoises, la fabrication des faux, les coups tordus auxquels sont prêts les collectionneurs, tout le contexte était intéressant et évoquait une fois de plus les petits ou grands arrangements avec la loi typiques de certains Italiens en général, de certains Vénitiens en particulier. L’amitié de Brunetti pour Brett Lynch, la relation complexe que Brett et la diva Flavia entretiennent constituaient de bons ressorts psychologiques. Evidemment, au bureau, Patta est égal à lui-même et la signorina Ellettra déploie ses talents « cachés » pour aider Brunetti dans son enquête (j’adore comme il cache bien son ébahissement derrière ses bonnes manières). Quant à Venise, nous la découvrons en hiver, sous une pluie battante et le phénomène de l’acqua alta donne un final palpitant et même angoissant à cette enquête rondement menée.

« Pour les non-vénitiens, Venise est une ville ; ses habitants, eux, savent bien que la Sérénissime n’est qu’un gros bourg assoupi, où l’on est curieux et friand de commérages, et où l’étroitesse d’esprit est la même que celle qui règne dans les patelins perdus de la Calabre ou de l’Aspromonte. »

« Non seulement la signorina avait réussi à obtenir les copies des relevés bancaires de La Capra, mais elle s’était arrangée pour fournir aussi des relevés de cartes bancaires aussi complets que ceux concernant Semenzato. Parfaitement conscient du temps qu’il aurait fallu pour se procurer ces informations par la voie officielle, Brunetti dut se résoudre à reconnaître qu’elle avait procédé de manière non officielle, ce qui voulait probablement dire illégale. Cela admis, il poursuivit sa lecture. »

« En face de lui, de l’autre côté de la place, se levait le palazzo Priuli, édifice laissé à l’état d’abandon depuis si longtemps que Brunetti ne se souvenait pas de l’avoir vu autrement. Ce palais était l’enjeu d’une bataille de succession féroce autour d’un testament contesté. Si bien que pendant que les différents héritiers putatifs s’en prenaient les uns aux autres, tous sûrs de leur bon droit, le Palazzo, de son côté, indifférent aux querelles et prétentions des héritiers, menait à bien avec une détermination farouche la tâche qu’il s’était fixée : l’autodestruction. De longues traînées de rouille coulaient des grilles censées en interdire l’accès et déparaient les murs de pierres ; le toit prenait une inclinaison curieuse et s’affaissait par endroits, se trouant même de lucarnes imprévues ici et là qui permettaient au soleil d’assouvir sa curiosité pour ce que contenaient les greniers, fermés depuis tant d’années. Brunetti avait souvent songé que le palazzo serait le lieu idéal où enfermer une tante folle, une épouse récalcitrante ou encore une héritière rebelle. Par ailleurs, son côté pratique de bon Vénitien lui permettait de voir le bâtiment comme un placement immobilier de choix et d’en étudier les fenêtres en essayant d’imaginer comment diviser l’intérieur en appartements, bureaux et ateliers.« 

« Un coup d’œil à la carte d’Italie suffisait à comprendre combien ses frontières était perméables. Des milliers de kilomètres de côtes, truffées de baies abritées, de criques discrètes, d’estuaires… ou, pour ceux qui étaient bien organisés ou qui disposaient des bonnes relations, il y avait les ports et les aéroports, par lesquels on pouvait faire transiter n’importe quoi sans beaucoup de risques. Les gardiens de musée n’étaient pas les seuls à être mal payés. »

Donna LEON, Entre deux eaux, traduit de l’anglais par William Olivier Desmond, Points, 2000 (Calmann-Lévy, 1999)

Dernière participation au Mois italien  chez Martine avec une étape à Venise

Petit Bac 2021 – Aliment/Boisson

Le prix de la chair

08 vendredi Mai 2020

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots italiens, Des Mots noirs

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Points

Quatrième de couverture :

L’éminent avocat vénitien Carlo Trevisan a été retrouvé mort dans un train. Arpentant les quartiers malfamés de Venise, pour les besoins de l’enquête, le commissaire Brunetti découvre un trafic international de prostitution, plus ignoble encore qu’une « traite des Blanches ». Meurtres, corruptions et argent sale seront au rendez-vous, et, bien sûr, les notables vénitiens sont de la partie…

Tout commence en automne avec un accident de camion spectaculaire, glissages en montagne, plongée dans le ravin et découverte d’un chargement… spécial. L’affaire aura un lien avec les meurtres de notables que le commissaire Brunetti devra résoudre au début de l’hiver.

C’est la quatrième enquête du commissaire Brunetti que je lis et dans celle-ci, la ville n’a pas vraiment un rôle particulier. Pas de quartier mis en avant dans l’enquête (et il n’est pas question de quartiers mal famés, comme l’évoque la quatrième de couverture) mais plutôt la haute bourgeoisie d’affaires vénitienne, des avocats, des experts-comptables qui m’ont fait penser à la haute société victorienne décrite par Anne Perry dans ses romans : belle façade respectable et coulisses sordides, immondes.

Pas de quartier spécial donc, mais Brunetti rencontre quand même la soeur de la signora Elettra (la secrétaire « magique » du vice-questeur Patta) au café Florian, rien de moins. Pas de scène pittoresque avec Patta, qui se contente de cultiver envers et contre tout les apparences du commissariat. (Heureusement  qu’il y a maintenant la brillante Elettra, dont les ressources et la créativité flirtent toujours avec les limites.) Et pas de bonne recette cuisinée chez les Brunetti, même si les conversations avec sa femme Paola et sa fille Chiara sont passionnantes et aident le commissaire à résoudre l’enquête.

Ce n’est peut-être pas le plus palpitant épisode de la série, donc, mais il a bien rempli son office de « divertissement ». A la fin, Brunetti est confronté à une disparition de preuves qui a sûrement dû le mettre dans une rage folle (plus qu’un règlement « à l’italienne » ou plutôt d’une certaine frange au pouvoir), qui renforcera sûrement son sens de la justice et de l’honnêteté dans les romans suivants.

Donna LEON, Le prix de la chair, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Points, 2013 (Calmann-Lévy, 1998)

Mai en Italie avec Martine

Un Vénitien anonyme

24 vendredi Mai 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Points, polar, Venise

Quatrième de couverture :

Près d’un abattoir de la banlieue de Venise, un travesti est retrouvé mort. Sa tête est défoncée et son visage à peine reconnaissable. Chargé de l’enquête, Brunetti découvre que le cadavre n’est autre que le directeur de la Banca di Verona. Entre réseau de prostitution masculine et vaste magouille financière, l’été sera chaud pour le commissaire Brunetti…

Cette troisième enquête du commissaire Brunetti se déroule en plein mois d’août, sous une canicule particulièrement accablante (et pas question pour lui de travailler en tenue légère comme les touristes, nombreux et envahissants malgré la chaleur). C’es dehors de Venise, à Mestre, dans un terrain vague proche des lieux fréquentés par les prostitués, que l’on trouve le corps d’un homme, apparemment un travesti, en robes et talons aiguilles rouges, le visage massacré. L’identification prend du temps et apparemment, l’homme n’est pas du tout un travesti et encore moins un prostitué, mais bien un banquier tout à fait respectable. Ou pas ? Les recherches minutieuses de Brunetti et de ses collaborateurs mettront au jour une magouille financière cachée sous une soi-disant Lega della Moralità.

L’équipe de Brunetti évolue au cours de ce troisième épisode : elle ne sortira hélas pas indemne de cette enquête mais un nouveau personnage apparaît, la Signorina Ellettra, secrétaire du vice-questeur Patta, j’ai cru comprendre qu’on va la retrouver dans les numéros suivants suivants, cette jeune femme élégante, intelligente et un poil insoumise. A propos de Patta, celui-ci se retrouve dans une position conjugale délicate (je ne vous en dis pas plus, c’est assez croquignolet). Croyez-vous que Brunetti va en profiter pour écraser son supérieur ? Non, évidemment, et c’est cette classe, cette élégance, physique et morale, que j’apprécie tant chez Guido Brunetti. Je n’ai lu que trois enquêtes jusqu’à présent mais j’aime déjà très fort ce personnage, tout autant que saliver devant les plats concoctés par Paola, son épouse, ou par l’un ou l’autre personnage secondaire et bien sûr continuer à découvrir Venise au fil des saisons : ici, en plein « Ferragosto », ce n’est pas la plus agréable à vivre dans la Sérénissime mais l’évasion du voyage est bien présente et les évocations très sensorielles de Donna Leon – ainsi que son humour – se savourent avec grand plaisir.

« – Houla, le superflic ! ironisa Paola en tendant la main vers une autre tomate, il voit des rondelles de tomates avec juste de quoi mettre une tranche de mozzarelle entre elles, il voit un bouquet de basilic tout frais dans un verre d’eau, à la gauche de sa délicieuse épouse, et fait le rapprochement entre tous ces éléments et, raisonnant à la vitesse de la lumière, en déduit qu’il y a de l’insalata caprese pour le dîner. Pas étonnant qu’un tel homme frappe de terreur la population criminelle de cette ville. » (p. 46)

« Dans la péninsule, où l’on est abreuvé de la théorie du complot alors que l’on tète encore le lait maternel, un Italien ne peut faire autrement que de voir des conspirations partout. Si bien que le moindre groupe donnant l’impression de fuir la publicité y est immédiatement soupçonné des pires choses, comme l’ont été en leur temps les Jésuites et comme le sont aujourd’hui les témoins de Jéhovah. Comme le sont encore aujourd’hui les Jésuites, se corrigea mentalement Brunetti. La conspiration engendre certes le secret, mais Brunetti n’était pas prêt à retourner la proposition, et à affirmer que le secret était synonyme de conspiration. » (p. 151)

Donna LEON, Un Vénitien anonyme, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Points, 1999 (Calmann-Lévy, 1998)

Le Mois italien chez Martine

Challenge Venise chez Florence Le Livre d’après

Voisins Voisines 2019 – Italie

Mort en terre étrangère

25 vendredi Mai 2018

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Points, polar, Venise

Quatrième de couverture :

Un homme est retrouvé mort dans un canal vénitien. Des indices laissent présumer qu’il s’agit d’un militaire posté dans une base américaine de la région. Mais pourquoi ses supérieurs s’inquiètent-ils si peu de lui ? Et quel lien y a-t-il entre cet homme retrouvé mort et le cambriolage d’un palais ? Avec son obstination habituelle, le commissaire Brunetti fera tomber le mur du silence américain… Non sans dommages.

J’ai retrouvé le commissaire Brunetti avec plaisir et même avec une certaine surprise, car Foster, le premier mort que l’on retrouve un matin au bord d’un obscur canal vénitien, apparemment victime d’une agression de rue, est un Américain qui travaillait au service de santé publique de la base américaine de Vicence. L’occasion pour le commissaire de se souvenir de l’histoire et de(s) (l’)intérêt(s) de la présence US en Italie et de rencontrer la charmante supérieure hiérarchique de la victime, le docteur Peters. Brunetti va collaborer avec un capitaine de carabiniers présent sur la base le major Ambrogiano. Les autorités américaines font clairement de la rétention d’informations, voire de la manipulation, faisant croire à des histoires de drogue, mais impossible de rien prouver… Les intuitions de Brunetti se confirment quand, quelques jours plus tard, on retrouve la médecin morte d’une overdose. Suicide, déclare l’autopsie… Pendant ce temps, un riche industriel milanais se fait cambrioler dans son palais vénitien.

« Et si ces deux innocents avaient accidentellement mis les pieds là où il ne fallait pas, tout ça à cause d’une éruption suspecte sur le bras d’un garçonnet ? »

Dans cette enquête qui prend son temps faute de clarté dans les relations italo-américaines (et aussi pare que le commissaire doit contourner avec précautions les ordres du vice-questeur Patta, toujours aussi imbu de lui-même et attentif avant tout à flatter les autorités), Brunetti va naviguer en eaux troubles et découvrir – notamment grâce à son riche beau-père, qu’il ne porte pourtant pas dans son coeur – à quel point les autorités politiques, militaires et économiques peuvent user et abuser de leurs pouvoirs réunis. Sans vouloir révéler le fin mot de l’affaire, l’enquête se termine sur une note amère car Brunetti est muselé en beauté à la fin de l’affaire. Je me demande même si son sens de la justice et de l’honnêteté ne le mettra pas carrément en danger dans une future affaire… Ce sont ces qualités qui font que j’aime Brunetti, avec son sens de l’humour inébranlable. J’apprécie aussi le compagnonnage indéfectible de sa femme Paola.

« Je viens d’avoir une discussion littéraire avec notre fille, dit-il. Elle m’a expliqué l’intrigue d’un grand classique de la littérature anglaise.Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux, pour son instruction,la forcer à regarder les feuilletons brésiliens à la télé. Elle a très envie que le feu vienne à bout de Mrs Rochester.
– Voyons, Guido, tout le monde en a envie quand on lit « Jane Eyre » Elle remua les oignons dans la poêle puis ajouta: « Au moins la première fois. Ce n’est que plus tard que l’on comprend à quel point Jane Eyre est une petite salope d’arriviste, sous ses airs de sainte nitouche. « 

« Alors que Brunetti se tournait pour repartir, Vianello lui lança une dernière question. « Et si je conclus un accord avec lui ? Devrons-nous pour autant le respecter ? »
Le commissaire fit volte-face et regarda longuement Vianello. « Evidemment. Si les criminels ne peuvent plus compter sur notre parole de flic lorsque nous concluons un compromis illégal avec eux, en quoi pourront-ils croire ? » »

Petit clin d’oeil : ce n’est que le deuxième Brunetti que je lis mais il y a à chaque fois une petite allusion aux Belges, purement anecdotique, mais ça me fait sourire.

Donna LEON, Mort en terre étrangère, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Points, 1998 (Calmann-Lévy, 1997)

Enfin une participation au Mois italien (et la découverte d’un challenge vénitien chez Florence (Le livre d’après)

  Couleur 

Mort à la Fenice

05 vendredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

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Commissaire Brunetti, Donna Leon, Mort à la Fenice, Points

Quatrième de couverture :

Les amateurs d’opéra sont réunis à la Fenice de Venise où ce soir-là, Wellauer, le célébrissime chef d’orchestre allemand, dirige La Traviata.
La sonnerie annonçant la fin de l’entracte retentit, les spectateurs regagnent leur place, les musiciens s’installent, les brouhahas cessent, tout le monde attend le retour du maestro. Les minutes passent, le silence devient pesant, Wellauer n’est toujours pas là… il gît dans sa loge, mort. Le commissaire Guido Brunetti, aussitôt dépêché sur les lieux, conclut rapidement à un empoisonnement au cyanure.
Le très respecté musicien avait-il des ennemis ? Dans les coulisses de l’opéra, Guido Brunetti découvre l’envers du décor.

Décidément les billets de cette fin août (quand j’ai rédigé mon billet) voyagent en tous sens : après la Patagonie, les Etats-Unis, Berlin, voici Venise et son célèbre opéra, la Fenice. Et voilà surtout pour moi l’occasion de faire connaissance avec le commissaire Guido Brunetti dans ce premier opus de ses aventures !

Je ressors de cette lecture charmée, voilà c’est dit ! Le premier plaisir a été de me promener à nouveau à Venise, ville dans laquelle j’ai passé un petit séjour il y a plusieurs années, et avec ce chef d’orchestre trouvé mort dans sa loge entre deux actes de la Traviata, la promenade a résonné de beaux accents musicaux, entachés cependant par une enquête qui révèle les côtés sombres du maestro Wellauer. Le second plaisir est bien évidemment la personnalité du commissaire Brunetti, et les deux plaisirs sont intimement liés, Venise et Brunetti sont inséparables.

Car oui, l’enquête va au rythme de la ville : pas de voiture ici, on est obligés de prendre les bateaux, vaporetti et autres  ou de traverser les places et les ponts à pied. Les adresses ne sont pas très précises à Venise, on se perd un peu dans le dédale des ruelles. Et l’indolence de certains services de police accentue l’impression de lenteur dans la résolution de l’enquête. Mais c’était loin de me déplaire : Brunetti a bien senti que la clé de l’énigme se trouve dans la personnalité su chef d’orchestre et il prend le temps de recueillir des témoignages véridiques, profonds. Et c’est ainsi que son caractère à lui se révèle : « un  policier, époux d’une voleuse (NDLR : au Monopoly), père d’une fondue d’ordinateur et d’un anarchiste » (p. 212), indépendant faussement soumis à son supérieur hiérarchique, un peu ours mal léché parfois mais chercheur de l’humain, observateur amusé et fin connaisseur de sa ville.

A travers son personnage, Donna Leon traduit évidemment son amour pour Venise (où elle vit incognito) et ses contradictions : rongée par la pollution mais toujours fière, riche d’un passé immémorial mais devenant une ville-musée, rongée aussi par la corruption qui permet des restaurations pour le moins surprenantes. Face à ce monument historique à ciel ouvert (ici on est en hiver, la ville est agréable à vivre), Donna Leon a doté son héros (et son roman) d’un humour qui n’est pas le moindre de ses charmes : les paris intérieurs de Guido, les répliques assassines de Paola, son épouse, les portraits des collaborateurs du commissaire, autant de facettes piquantes qui révèlent aussi une grande humanité.

Vous l’avez compris, j’ai été séduite par ce roman, un polar tranquille, dont le héros n’est pas tourmenté et où l’enquête sert d’écrin à la Sérénissime, que nous découvrons à travers le regard d’un vrai Vénitien. Autant dire que je retrouverai Brunetti avec plaisir si l’occasion se présente !

La phrase qui tue qui m’a fait sourire : « Elle (la gouvernante) n’était pas chaleureuse ni rien de tout ça – après tout elle est belge – mais elle était mieux avec nous, plus amicale, qu’avec l’autre. » (Fine observation d’un policier vénitien p.112)

Et aussi : « Après tout, l’un des grands charmes du commérage est son insondable inutilité. » (p. 239)

Donna LEON, Mort à la Fenice, traduit de l’anglai (Etats-Unis) par William Olivier Desmond, Calmann-Lévy, 1997 et Points, 1998

Le site de l’auteur

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