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Archives de Tag: Flammarion

Temps glaciaires

04 lundi Fév 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Adamsberg, Danglard, Flammarion, Fred Vargas, Retanccourt, Temps glaciaires

Quatrième de couverture :

« Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’œil cette nuit, une de ses sœurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment. — La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes, il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ? Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur grand fumeur grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c’était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à cent ans.— Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait, les tiques ? »

C’est parce qu’une simple témoin lambda d’une chute a bien tourné la question sept fois dans sa tête que le commissaire Adamsberg et sa brigade s’intéressent à une série de suicides qui vont vite s’avérer crimes maquillés en suicides. Tous liés à la désagréable aventure vécue par un groupe de touristes sur un îlot islandais dix ans plus tôt. Mais les personnes assassinées faisaient aussi partie d’une Association qui non seulement étudie les écrits de Robespierre, mais rejoue les scènes et discours de la Révolution liés au célèbre Incorruptible. Vous vous doutez bien que l’enquête d’Adamsberg, « une pelote d’algues » compacte et indétricotable, mettra en lumière les liens entre le groupe islandais et le groupe robespierriste, mais ce ne sera pas sans détours, atermoiements, échec apparent et même un sérieux risque de fracture au sein de la brigade. Sans compter une improbable convocation par l’afturganga islandais.

Ca faisait longtemps que je n’avais retrouvé le commissaire Adamsberg (je peux même avouer que je lui ai été infidèle, depuis le temps que j’ai acheté le bouquin et que je l’ai laissé traîner sur un bout d’étagère) et ça m’a fait bien plaisir de le retrouver, lui et sa bande de collègues, Danglard Retancourt, Veyrenc en tête, sans oublier les Froissy, Estalère, Noël, Voisenet et autre Mordent. En fait ils sont tous complètement givrés, ces flics, et Fred Vargas nous promène dans une intrigue légèrement capillotractée mais après tout c’est sa marque de fabrique et sans cela, son « pelleteux d’nuages » d’Adamsberg n’existerait pas, ni ceux qui croient en lui ni ceux qui doutent, ni ceux qui détestent son inaction apparente ni ceux qui le suivraient partout pour le protéger.

Evidemment on retrouve le goût de l’auteur pour l’Histoire avec cette fois le décor de la Terreur révolutionnaire et ses ramifications dans le présent, édifiantes. Côté géographie, les ramifications islandaises font… froid dans le dos. Et toujours l’humour, la dérision, la fantaisie avec rien de moins qu’un sanglier apprivoisé, qui s’appelle Marc comme… marcassin.

Adamsberg, j’ai failli être infidèle comme Danglard mais… je t’aime (et Danglard aussi, de plus en plus !!!)

« –  Qu’est-ce que tu foutais, nom de Dieu ?
– On a dû s’arrêter deux fois, dit Danglard. Le commissaire pour un arc-en-ciel presque parfait et moi pour une étonnante grange templière. »

« Elle (Retancourt) portait sur son bras le gros chat blanc de la brigade qui, amorphe, reposait sur elle comme un linge propre plié en deux, détendu et confiant, ses pattes ballotant d’un côté et de l’autre. Retancourt était l’être préféré du chat, autrement nommé La Boule, boule qui pouvait atteindre quatre-vingts centimètres en extension. Elle s’apprêtait à aller le nourrir, c’est-à-dire le porter à l’étage où l’on déposait sa gamelle, car le chat – en parfaite santé – refusait de monter l’escalier lui-même et de se nourrir s’il n’avait pas de compagnie. Il fallait donc attendre près de lui qu’il ait avalé sa portion, puis le redescendre pour le poser sur son lieu de prédilection, la photocopieuse tiède qui lui servait de couche. »

« – Je vous en prie, Danglard, dit Adamsberg en décollant une boule de gratteron, ne prenez pas l’habitude de dire des choses déraisonnables. Ou bien à nous deux, nous n’irons pas loin.

-Je comprends, dit Danglard après un silence.

Adamsberg avait raison, songea-t-il en poussant la porte. Son influence était sournoise comme une inondation, et il devait, c’est exact, y prendre garde. Se tenir loin des berges glissantes de son fleuve. »

« – A propos d’habits, dit Adamsberg, est-ce vous, Danglard, qui nous avez hier soir photographiés en tenue de députés du XVIIIe siècle ? Et qui avez diffusé ces images sur les portables de tous les agents de la brigade ?
– Parfaitement. Je nous trouvais très honorables.
– Mais tous ont ri.
– Le rire est une défense contre ce qui impressionne.
Vous avez, je vous le signale, beaucoup plu. Froissy est tombée amoureuse de vous dès 9 h 20 du matin. Cela perturbe la vision habituelle qu’ils ont de vous. Hommes ou femmes.
– Très bien, Danglard. Et qu’est-ce que j’en tire ?
– De l’ambiguïté.
Adamsberg avait l’habitude de rester sans réponse aux répliques se son adjoint. »

Fred VARGAS, Temps glaciaires, Flammarion, 2015

P.S. Je suis fan et je n’ai aucune objectivité, j’assume !

L’Art de perdre

16 mardi Jan 2018

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Algérie, Alice Zeniter, Flammarion, L'Art de perdre, Rentrée littéraire 2017

Quatrième de couverture :

L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoirefamiliale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.

L’Art de perdre est un roman ambitieux, audacieux et généreux.

Ambitieux parce qu’il raconte sur trois générations l’histoire d’une famille algérienne d’abord sous domination française, ensuite en pleine tourmente de guerre civile et d’exil forcé, puis du point de vue des deuxième et troisième générations écartelées entre pays d’origine et pays de vie, enfin par un retour apaisé en Algérie. Ali, Hamid, Naïma : trois figures de cette famille, trois manières de se construire (et parfois de tout perdre) sur fond de cette guerre d’indépendance dans laquelle Ali, riche propriétaire terrien sur une crête de Kabylie, s’est retrouvé sans vraiment avoir choisi ni compris du côté français, de ceux que l’on a appelés du terme trop général « les harkis ». Arrivé en métropole, ballotté de camp en camp puis dans une barre de HLM normande et une usine qui accueillent les déracinés, les non-qualifiés, le patriarche a enfoui ses émotions, ses incompréhensions, sa honte dans le silence. Son fils aîné Hamid, né en Algérie, arrivé en France vers l’âge de dix ans, a lui aussi choisi le silence, il a refoulé dans l’oubli volontaire le pays d’origine et s’est émancipé par les études et le mariage avec une Française (quoique lui aussi est Français puisque les ex-colonisés qui ont « choisi » le camp de la France n’ont jamais été que des Français… même si pas grand-monde ne les a considérés ainsi). Naïma, la troisième fille de Hamid, ploie sous le poids des non-dits et prend de plein fouet la vague islamiste et les attentats qui frappent l’Algérie dans les années 90 et le sol européen depuis les années 2000. A l’occasion d’une mission professionnelle, elle « retourne » en Algérie, elle qui n’y avait jamais mis les pieds, et découvre le village sur la crête.

Audacieux parce qu’encore aujourd’hui, le sujet des harkis semble hyper-sensible des deux côtés de la Méditerranée. Alice Zeniter raconte cette histoire familiale avec vivacité, dans des chapitres courts où elle glisse sans lourdeur de multiples informations historiques et sociologiques (c’est autrement plus vivant et passionnant que le roman de Brigitte Giraud, Un loup pour ‘homme, paru lui aussi à la Rentrée 2017 chez le même éditeur). J’ai retrouvé l’ambiance lourde des tortures, des exécutions sommaires, de la stratégie de la terreur de Où j’ai laissé mon âme de Jérôme Ferrari et j’ai découvert bouche bée les conditions dans lesquelles les harkis ont été « accueillis » en France à l’été 1962 : parqués dans les camps qui avaient servi au regroupement des Juifs en 40-45 et aux prisonniers allemands à la Libération, pris pour des débiles et employés dans des postes peu ou pas qualifiés, parqués à nouveau dans des cités HLM construites exprès pour eux (et on s’offusquera encore de la violence qui gangrène ces banlieues ?). L’auteur sait montrer que rien n’est simple, rien n’est manichéen finalement dans cette histoire douloureuse. J’ai aimé cette vision de l’Histoire par le petit bout de la lorgnette, par le biais de vrais gens (ou du moins de personnages très réalistes).

Généreux parce qu’Alice Zeniter rend ses personnages tellement attachants dans leurs silences, leurs doutes, leurs hontes, leurs désirs de liberté, d’indépendance (par rapport à l’Histoire, à la famille, aux racines). Elle raconte avec une grande finesse psychologique le désastre de la guerre civile, le désarroi de l’exil, la survie et le désir de vie, d’intégration, l’écartèlement entre le pays d’où l’on vient et celui où l’on vit, pour déboucher sur une fin dynamique : la romancière ne boucle pas une boucle, mais elle laisse à son troisième personnage principal la liberté d’avancer dans la vie en connaissant mieux, en intégrant son histoire, l’Histoire et sa famille. Inutile de préciser que l’art de la construction n’est pas la moindre des qualités d’Alice Zeniter, de même que son style vif, précis, élégant. J’ai été touchée aussi par la justesse des voix masculines et féminines dans ce roman, à travers les rôles traditionnels dévolus à la femme dans la génération d’Ali et de sa femme Yema ou les revendications féministes des femmes dans l’Algérie actuelle.

Oui, le roman d’Alice Zeniter est ambitieux, audacieux et généreux. Un beau coup de coeur en ce début d’année.

« Le camp Joffre – appelé aussi camp de Rivesaltes – où, après les longs jours d’un voyage sans sommeil, arrivent Ali, Yema et leurs trois enfants est un enclos plein de fantômes : ceux des républicains espagnols qui ont fui Franco pour se retrouver parqués ici, ceux des Juifs et des Tziganes que Vichy a raflés dans la zone libre, ceux de quelques prisonniers de guerre d’origine diverse que la dysenterie ou le typhus ont fauchés loin de la ligne de front. C’est, depuis sa création trente ans plus tôt, un lieu où l’on enferme ceux dont on ne sait que faire en attendant, officiellement, de trouver une solution, en espérant, officieusement, pouvoir les oublier jusqu’à ce qu’ils disparaissent d’eux-mêmes. C’est un lieu pour les hommes qui n’ont pas d’Histoire car aucune des nations qui pourraient leur en offrir une ne veut les y intégrer. « 

« – Dis-moi quelque chose, toi. Moi je m’ennuie… 
Ali hésite et puis, il lâche, tout à trac : 
— Je suis devenu jayah. 
C’est la première fois qu’il avoue ce sentiment. Il sait que, même si Mohand n’est pas un ami, il peut le comprendre. C’est comme cela qu’on désigne l’animal qui s’est éloigné du troupeau et l’émigré qui a coupé les liens avec la communauté. Jayah, c’est la brebis galeuse. Celui qui n’a plus rien à apporter au groupe, qu’il s’agisse de la famille, du clan ou du village. Jayah, c’est un statut honteux, une déchéance, une catastrophe. C’est ce que ressent Ali. La France est un monde-piège dans lequel il s’est perdu. »

« Mais peut-être qu’Ali n’est pas fou, se dit Naïma…Peut-être que la douleur lui donne le droit de crier, ce droit qu’il n’a jamais pris auparavant. Peut-être que, parce qu’il a mal à son corps pourrissant, il trouve enfin la liberté de hurler qu’il ne supporte rien, ni ce qui lui est arrivé ni cet endroit où il est arrivé. Peut-être qu’Ali n’a jamais été aussi lucide que lorsqu’il insulte ceux qui ouvrent sa porte. Peut-être que ces cris ont été étouffés quarante ans parce qu’il se sentait obligé de justifier le voyage, l’installation en France, obligé de masquer sa honte, obligé d’être fort et fier face à sa famille, obligé d’être le patriarche de ceux qui pourtant comprenaient mieux que lui le français. Maintenant qu’il n’a plus rien à perdre, il peut gueuler. »

Alice ZENITER, L’Art de perdre, Flammarion, 2017

Le titre du roman vient d’un poème d’Elizabeth Bishop que je vous proposerai dimanche prochain.

Catégorie Art pour le Petit Bac 2018 (même si cela n’a rien à voir ou si peu avec le monde artistique)

Un loup pour l’homme

08 vendredi Déc 2017

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Brigitte Giraud, Flammarion, Rentrée littéraire 2017

Quatrième de couverture :

Printemps 1960.
Antoine est appelé pour l’Algérie au moment où Lila, sa toute jeune femme, est enceinte. Il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l’hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. Ce conflit, c’est à travers les récits que lui confient jour après jour les « soldats en pyjama » qu’il en mesure la férocité. Et puis il y a Oscar, amputé d’une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, qui l’aimante étrangement. Avec lui, Antoine découvre la véritable raison d’être de sa présence ici : « prendre soin ». Rien ne saura le détourner de ce jeune caporal, qu’il va aider à tout réapprendre et dont il faudra entendre l’aveu. Pas même Lila, venue le rejoindre.
Dans ce roman tout à la fois épique et sensible, Brigitte Giraud raconte la guerre à hauteur d’un « appelé », Antoine, miroir intime d’une génération embarquée dans une histoire qui n’était pas la sienne. Ce faisant, c’est aussi la foi en la fraternité et le désir de sauver les hommes qu’elle met en scène.

Sur la guerre d’Algérie, je crois que je n’ai lu que Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx et j’étais donc intéressée de lire ce dernier roman de Brigitte Giraud dont j’ai déjà lu Pas d’inquiétude, L’amour est très surestimé et Une année étrangère. Je ne sais s’il s’est écoulé un trop grand laps de temps entre ces lectures et celle-ci mais je n’ai pas vraiment accroché à Un loup pour l’homme… Certes la guerre est vue à hauteur d’homme, on est plongé dans la chaleur et l’ébullition du pays en 1960, on comprend bien l’évolution des mentalités, la montée de la violence tant de la part du FLN que de l’armée française, le déni, la désinformation dans lesquels sont tenus les Français de métropole comme les soldats eux-mêmes. Mais… je me suis doucement ennuyée pendant une bonne moitié du roman, tant c’était difficile de m’attacher aux personnages.

Sans doute Brigitte Giraud a-t-elle voulu faire percevoir l’indécision, l’inconfort moral dans lequel sont plongés des jeunes gens censés s’accomplir comme adultes alors qu’on les jette dans une sale guerre qui ne dit pas son nom. Il n’est pas inintéressant non plus, en ce début des années 1960, d’inverser les rôles : Antoine se dévoue dans le « prendre soin », rôle généralement dévolu aux hommes, tandis que Lila, sa jeune épouse, est davantage dans un dynamisme décisionnel sans doute inhabituel pour l’époque. Mais… il m’a manqué quelque chose pour ‘accrocher vraiment (même si je suis allée au bout du roman).

Je viens de trouver à la bibliothèque l’autre roman de la rentrée sur la guerre d’Algérie, celui d’Alice Zeniter, publié lui aussi par Flammarion, j’espère qu’il me plaira autant qu’aux lycéens.

Brigitte GIRAUD, Un loup pour l’homme, Flammarion, 2017

Je devais normalement publier ce billet lundi dernier pour une LC avec Enna ais je n’étais pas tout à fait prête (j’étais même prête à abandonner le roman) mais le voilà enfin. L’avis d’Enna est ici.

 

Agatha Christie, le chapitre perdu (et l’orthographe aussi)

16 vendredi Juin 2017

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Agatha Christie, Brigitte Kernel, Flammarion

Quatrième de couverture :

«Voilà, le livre est fini. J’ai posé le point final. Le titre : Une autobiographie. Je ne me sens pas très à l’aise. Mon éditeur va s’en rendre compte… Des pages manquent :
ma disparition à l’hiver 1926. Pourtant, j’ai bien écrit ce chapitre. Des pages et des pages, presque un livre entier. Mon secret. Ma vie privée. Une semaine et demie qui n’appartient qu’à moi.»
C’est une histoire vraie. Un mystère jamais totalement élucidé. Une zone d’ombre qui demeure dans la vie d’Agatha Christie. Pourquoi et comment la reine du crime s’est-elle volatilisée dans la nature durant l’hiver 1926? Qu’a-t-elle fait pendant ces onze journées? Pourquoi toute la presse a-t-elle cru qu’elle avait été kidnappée ou assassinée?

J’avais acheté ce roman l’année passée et la LC de ce jour m’a donné l’occasion de le lire. Bon, il aura au moins le mérite de m’inciter à exhumer de ma PAL l’Autobiographie d’Agatha Christie ; certes Brigitte Kernel propose une explication plausible sur cette fuite, cette disparition de « la reine du crime » du 3 au 14 décembre 1926 mais cela valait-il la peine d’en faire un roman, ou de traiter l’épisode de cette façon, je me le demande. Je trouve que les changements d’humeur d’Agatha, partie suicidaire de Sunningdale puis remontée à rire aux éclats par son aie Nan, puis de nouveau en plein marasme à Harrogate (station thermale qui cultive depuis le souvenir de « la » fugue) ne sont pas très crédibles, même si on peut les mettre sur le compte du chagrin qui dévaste Agatha à ce moment de sa vie (elle a perdu sa mère adorée quelques mois auparavant et son premier mari, Archibald Christie, réclame le divorce pour vivre avec sa maîtresse). Les chapitres rendant compte des onze jours de disparition d’Agatha alternent avec des intermèdes dialogués comme au théâtre, qui rendent compte de l’enquête menée pour la retrouver et des soupçons qui pèsent sur Archie. Agatha semble avoir profité de tout ce qu’elle a observé pour commencer à rédiger un roman sentimental, que ses fans n’apprécieraient sûrement pas et qu’elle publiera donc plus tard sous le pseudo de Mary Westmacott (ce sera Loin de vous ce printemps – j’attends de lire l’autobiographie pour vérifier la version de la romancière).

Le tout n’est pas désagréable mais un peu creux, un peu poussif. Cela ne laissera pas de grandes traces dans ma mémoire de lectrice, à part ma colère qui montait au furet à mesure des pages devant le nombre de fautes d’orthographe, de ponctuation et de concordance des temps qui truffent ce livre, surtout au début. Pour la première fois de ma vie, je me suis emparée de mon crayon et ai annoté mon roman pour souligner toutes ces erreurs du genre « Vous allez arrêter Agatha » alors qu’il fallait écrire « Vous allez arrêter, Agatha » (une virgule qui change tout) ou « Je domptai ma respiration, me concentrai sur la route. Silent Pool ne devait plus être très loin, dans une heure, une heure et demie, je serai arrivée à destination. » alors que la concordance des temps demande un futur du passé « je serais arrivée ». Grrr ces fautes à répétition ont vraiment gâché mon plaisir !

Brigitte KERNEL, Agatha Christie, le chapitre perdu, Flammarion, 2016

Vends maison de famille

06 vendredi Mai 2016

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Flammarion, François-Guillamue Lorrain, Vends maison de famille

Présentation de l’éditeur :

Guillaume refuse de s’occuper seul de la maison de campagne de ses parents quand sa mère devient trop âgée pour l’entretenir. Sa soeur a pris ses distances avec le reste de la famille, et la maison vieillissante lui rappelle par trop son père tyrannique. Un jour, sa mère lui fait parvenir un album de photographies de la famille dans cette maison.

Quand j’ai postulé pour obtenir ce livre, c’est parce qu’il était question d’une histoire de famille et de maison, thèmes qui m’intéressent beaucoup habituellement. Alors je ne sais si ce roman a souffert d’être le premier après une longue série belge très prenante ou s’il a vraiment des défauts, mais je ne crois pas qu’il me laissera de souvenir impérissable comme les souvenirs de son narrateur.

Impérissables, les images, les anecdotes liées à cette maison le sont même si elles sont douloureuses pour Guillaume, car liées à la vision paternelle stakhanoviste de l’aménagement et de l’embellissement du jardin de la maison de campagne. Du plus loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été forcé de travailler dans ce jardin de Maulna, les weekends, les vacances, toujours obligé d’obéir aux ordres d’un père qui semblait aimer davantage ses salades que ses enfants. Un père dont l’emprise sur sa femme et ses deux enfants était si forte que ces derniers se sont empressés de quitter le nid familial (si tant est qu’il y ait jamais eu de la chaleur humaine en ce foyer), de couper les ponts et que la mère a continué à reproduire fidèlement les gestes du jardinage longtemps après la mort de son mari. Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus l’entretenir et que le fils en profite pour mettre le domaine en vente. Alors la mère envoie à Guillaume un album de photos de famille. Finalement Guillaume et sa compagne, et même sa soeur et sa propre tribu reviendront à Maulna, qu’il n’est plus question de quitter.

Que m’a-t-il manqué pour que j’apprécie cette lecture ? De la profondeur, sûrement, un peu plus de crédibilité aussi : certes obliger ses enfants à jardiner n’est pas de la maltraitance à proprement parler mais était-ce si insupportable que cela puisque Guillaume revient et reprend le flambeau paternel sans qu’on sache vraiment ce qui a déclenché ce retour ? Tout est suggéré, le lecteur doit combler de nombreux blancs comme l’histoire personnelle du père, le pourquoi de cet acharnement à créer ce jardin ou la réalité de la relation entre Guillaume et sa mère : ce n’est pas que je veuille qu’on me raconte tout en détail mais j’aurais aimé comprendre où l’auteur voulait en venir exactement. Y a-t-il une part autobiographique comme le suggèrent son second prénom et certains éléments du roman ? Si la lecture n’était pas désagréable, grâce au style fluide de François-Guillaume Lorrain, elle me laissera plutôt un sentiment de vide. Tout ça pour ça ! Dommage…

Merci néanmoins à Babelio et aux éditions Flammarion pour l’envoi de ce roman.

François-Guillaume LORRAIN, Vends maison de famille, Flammarion, 2016

Les derniers jours de Stefan Zweig (roman)

09 vendredi Oct 2015

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Flammarion, Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig

Quatrième de couverture :

« Ce temps-là ne reviendra pas. Jamais plus les flâneries sur le pont Elisabeth, les marches sur la Grande Allée du Prater, l’éclat des dorures du palais Schönbrunn, ni le long déploiement du soleil rougeoyant sur les rives du Danube. La nuit était tombée pour toujours. »

Le 22 février 1942, en exil au Brésil, Stefan Zweig et sa femme Lotte mettent fin à leurs jours, dans un geste désespéré, mûri au coeur de la tourmente. Des fastes de Vienne à l’appel des ténèbres, ce roman restitue les six derniers mois du grand humaniste devenu paria et de son épouse. Deux êtres emportés par l’épouvante de la guerre : Lotte, éprise jusqu’au sacrifice ultime, et Stefan Zweig, inconsolable témoin du « monde d’hier ».

Il y a deux ans et demi environ, je découvrais la magnifique BD adaptée de ce roman par l’auteur lui-même et dessinée par Sorel. La lecture du Tabac Tresniek m’a incitée à ouvrir enfin le roman de Laurent Seksik. Et je ne l’ai bien entendu pas regretté !

J’ai été happée par le désespoir qui suinte de ces lignes presque à chaque page, ce sentiment bien plus dévastateur que la « simple » nostalgie, qui hante Stefan Zweig et gagne peu à peu sa jeune femme Lotte. Ce sentiment évolue tout au long du roman : déboussolés, rejetés de l’Europe (et même de l’Angleterre où pourtant ils sont arrivés assez vite après l’arrivée d’Hitler au pouvoir et où ils sont déclarés ennemis potentiels de la Grande-Bretagne par leurs origines germaniques), obligés de quitter ensuite New York pour protéger la santé de Lotte, les Zweig semblent ne plus savoir où aller, et la certitude de pouvoir se poser six mois à Petropolis, au Brésil, ne les apaise guère. Surtout Stefan, dont la mémoire ne cesse de convoquer les temps enfuis de Vienne et Salzbourg, ainsi que ses amis disparus, naufragés dans le cataclysme qui détruit les Juifs d’Europe.

L’auteur du Joueur d’échecs a préféré fuir l’Europe, il n’a jamais joint sa voix à celle de son ami Joseph Roth (pour ne citer que lui) pour condamner les horreurs du national-socialisme. Laurent Seksik analyse finement ce silence, ce non-engagement, faisant percevoir ce désespoir brûlant qui prend le dessus sur tout, la paranoïa qui envahit Zweig qui ne perçoit plus aucune lueur d’espoir, jusqu’au choix irréversible de mourir avec Lotte en février 1942. Avec habileté, Laurent Seksik fait percevoir l’ampleur de cette dépression en ne donnant jamais la parole à Stefan Zweig dans les dialogues mais en accompagnant sa descente aux enfers avec infiniment de respect. On sent qu’il s’est solidement documenté sur le sujet (une solide bibliographie est proposée en fin de roman) et qu’il s’est glissé intimement dans la peau de son « personnage » sans pathos, avec lucidité. C’est à cette condition que l’émotion du lecteur peut se manifester (c’est ainsi que cela s’est passé pour moi et c’est ce que j’aime).

A ce récit tragique s’ajoutent le bonheur de la réflexion sur l’art de l’écrivain, sur la place de l’artiste face à la barbarie et quantité de référence à des romans et des oeuvres (comme La marche de Radetzky, de Joseph Roth) qu’il me tarde de découvrir.

« Il s’était voulu le témoin, le biographe des riches heures de l’humanité ; il ne parvenait pas à se faire le scribe d’une époque barbare. Sa mémoire occupait trop d’espace, la peur prenait trop l’ascendant. »

Laurent SEKSIK, Les derniers jours de Stefan Zweig, Flammarion, 2010 (et J’ai lu, 2011)

L’avis de Lili

Deuxième lecture sur le thème « Nazisme, entre ravages et résistance »

En face

24 mercredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots français

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En face, Flammarion, Pierre Demarty, Rentrée littéraire 2014

Quatrième de couverture :

Un homme, un jour, sort de chez lui, traverse la rue, et entre dans l’immeuble d’en face. Il n’en sortira plus – ou presque. C’est le début d’un étrange voyage immobile, qui l’entraînera dans des rêveries de grand large et des épopées insensées. À quoi ressemble le monde quand on a décidé de lui tourner le dos ? Et que viennent faire là-dedans Paimpol, l’Islande, les goélettes et la philatélie ? Ça, il n’en sait rien encore, nous non plus, on va bien voir.

Évoquant Bartleby et Blondin, Échenoz et Jarmusch par son humour autant que son univers mystérieux, En face nous embarque dans un drôle de périple, bercé de ritournelles et ponctué d’images fabuleusement déjantées. On s’y plonge comme dans une énigme; on en sort comme d’un songe.

Voilà un premier roman de cette rentrée que j’ai trouvé vraiment original. Pourquoi l’ai-je lu ? Parce qu’il a été mis en avant par Le Bateau-livre (Lille) et que l’auteur venait en parler à la librairie hier soir.

Il ne faut pas chercher midi à quatorze ans comme l’écrit l’auteur, inutile de chercher une histoire avec un fil qui se déroule correctement du début à la fin, en droite ligne avec situation initiale, péripéties et situation finale rigoureuses. Oui, il y en a bien mais comme le disait la libraire qui a animé la rencontre hier, le roman peut commencer à la page 136 si on veut. Ou commencer par la fin. Car d’histoire à proprement parler, il n’y en a pas vraiment, pas plus que de personnage principal bien dessiné. Cet homme, que le narrateur a décidé d’appeler Jean Nochez, n’a rien à dire, sa vie n’a aucun relief, il est de ces personnes inodores, incolores, insipides qui existent sans doute dans la vraie vie. L’événement déclencheur, c’est l’achat compulsif, dans une brocante, de la maquette d’une goélette, mochissime au demeurant, et le panneau « A vendre » d’un appartement en face de chez lui, qui va l’obséder au point qu’un jour il l’quitte son appartement (et accessoirement sa femme Solange et ses enfants) et va habiter en face, dans ce logement qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancien et qui, orné de sa goélette, va être nommé par Nochez… le Drakkar.

En fit… il ne se passe rien dans ce livre, ce ne sont pas les fidèles des Indociles heureux qui me contrediront. L’auteur nous mène positivement en bateau, si je puis me permettre ! Mais il le fait avec un art de la circonvolution, de l’à propos, de l’à peu près, l’amour de la période (dont on réussit toujours à sortir en ayant tout compris), un art de l’improvisation, comme il l’a expliqué lui-même, le goût de jouer avec les mots, fût-ce pour les calembours les plus improbables, l’art de saisir au vol citations et références, qu’elles soient littéraires, cinématographiques ou musicales et de s’amuser à les intégrer dans son texte au moment où elles lui passent dans la tête ou à la radio par exemple (si j’en ai saisi quelques-unes, je suis sûre d’en avoir loupé beaucoup, mais cela dépend de la culture et des références de chacun – cela me fait penser que je devrais combler une lacune classique en lisant Bartleby – et si j’ai tant aimé ce jeu, c’est que je m’amuse moi-même à saisir un mot, une expression pour la compléter et faire un titre de chanson ou de livre, une réplique de film ou un nom de film).

En bref, 1) j’ai bien ri (et rire avec un livre dans le métro, ça vous construit une image) (Pierre Demarty dit adorer l’humour noir pour affronter la vie) et 2) j’ai vraiment apprécié un art littéraire consommé qui demande simplement au lecteur de lâcher prise ; si vous voulez lire ce livre, laissez-vous faire, laissez-vous mener par le bout du nez et vous verrez finalement que, si l’auteur se laisse lui-même mener par un personnage si opaque, c’est qu’il ne veut rien nous imposer comme explication finale, à chacun de trouver la ou les clés qui feront sens pour lui. Vous comprendrez que le monsieur est redoutablement intelligent et très subtil (ah ce miroir qu’il place adroitement à la fin…)

Un plaisir littéraire, stylistique, un roman atypique de la rentrée que chacun appréciera s’il le veut et comme il le veut (mais je dis ça, je ne dis rien, vous auriez tort de bouder votre plaisir…)

« Combien étions-nous ? Qui était là ? Qui, parmi nous, pourrait dans quelques quarts de siècle, chenu, chantourné par la voussure des ans mais la voix ferme encore et chargée d’émotion, raconter à ses petits-neveux rassemblés au coin du feu ce qu’il vit ce jour-là chez Ripoche, leur dire : je suis venu, j’ai bu, j’ai vu ? Qui et combien furent les témoins du, précisons-le cependant, très peu dramatique surgissement de Jean Nochez sur la scène de nos libations liquoreuses ? Et moi-même, n’en ai-je conservé le si net souvenir qu’à force de l’imbiber du suc fallacieux de la légende ? Car avouons-le, nous qui demeurons amarrés à jamais au comptoir, interdits de toute autre forme de périple, sommes hommes à confabuler souvent ; le mensonge et l’alcool sont nos seuls voyages, l’invention notre seule évasion. (Eh quoi ? J’entends qu’on s’indigne ? qu’on crie à la déception ? au roman ? à la marchandise ? Pourtant frères humains qui après tout lisez, n’ayez les coeurs contre nous endurcis : de nos tromperies, vous êtes au fond, sinon la cause et l’immobile moteur, du moins les complices.) » (p. 52-53)

« Sa vie désormais est un songe : une ombre qui passe, un pauvre acteur qui s’agite à peine et qui pour parader dans ces pages n’a pas même assez de consistance ; déjà on ne l’y entend plus. C’est un récit plein de silence et de rumeur, et moi l’idiot qui le raconte, et vous qui en cherchez le sens. » (p. 87)

Pierre DEMARTY, En face, Flammarion, 2014

Challenge Rentrée littéraire 2014

 

Un hasard nécessaire

21 samedi Sep 2013

Posted by anne7500 in Abandons, Des Mots allemands

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Flammarion, Martin Mosebach, Rentrée littéraire 2013

Quatrième de couverture :

Il faut toujours se méfier des confidences amoureuses. Telle pourrait être la morale de ce roman dont le narrateur, mari dévoué et employé de banque modèle, commet l’imprudence de raconter à sa jeune épouse le coup de foudre qu’il a éprouvé… pour une autre femme !
Cette femme, c’est la fille de l’illustre famille Hopsten, l’un des ultimes fleurons de la haute bourgeoisie de Francfort. Et voici le lecteur entraîné, le temps d’une saison de mondanités, dans les coulisses d’un monde en pleine déliquescence, qui s’accroche désespérément aux derniers lambeaux de sa splendeur passée, aveugle face à l’assaut de la modernité sous toutes ses déclinaisons : sociale, économique, sexuelle. Sous l’œil impavide d’un cacatoès blanc – auquel le romancier réserve un sort aussi cruel qu’à ses personnages –, ce petit cercle va peu à peu dévoiler ses fissures, ses faux-semblants, jusqu’à la catastrophe finale, déclenchée par l’irruption d’un homme d’affaires aussi louche qu’irrésistible.
Portrait sans fard d’une société, ronde sentimentale pétrie d’ironie douce-amère,Un hasard nécessaire révèle un styliste d’une immense finesse, entre Arthur Schnitzler, Thomas Mann et Eric Rohmer. 

Martin Mosebach est né à Francfort en 1951. Auteur de nombreux essais, romans, nouvelles et recueils de poésie, il a également travaillé dans le monde du cinéma et de la radio. Reconnu en Allemagne comme l’un des plus grand écrivains de sa génération, il a reçu le prix Heinrich von Kleist en 2002 ainsi que le prestigieux prix Georg Büchner en 2007.

Bon, disons-le d’emblée, ce livre m’est tombé des mains, peut-être parce que cette période de début juillet où je l’ai lu n’était sans doute pas propice du tout à ce genre de lecture, je le reconnais, mais franchement j’ai ressenti un ennui profond devant la description de cette société allemande, de cette haute bourgeoisie très fermée, dont le narrateur, à la fois étranger à cette classe sociale et observateur très proche, décrit dans le moindre détail les réceptions, les fêtes, les codes qui régissent les relations sociales et familiales, les détails du décor, le cacatoès impromptu qui trône dans la maison des Hopsten. Mais il ne se passe pas grand chose et c’est d’un ennui mortel et prétentieux.

La quatrième de couverture compare l’auteur à Thomas Mann, Arthur Schnitzler et Eric Rohmer, rien de moins… Je l’avoue, je n’ai jamais lu les deux premiers et l’univers du troisième me cause plutôt de l’ennui… tout comme ce roman d’une froideur glaçante. En lisant ces références, je m’attendais à un univers également proche de von Keyserling ou Stefan Zweig, auteurs que j’ai lus et appréciés il y a un certain nombre d’années. Même si son style est très élégant (la traduction semble très belle), j’ai été profondément rebutée par l’univers de ce roman (univers de son auteur ?), profondément dénué de sensibilité.

Je n’ai donc pas poursuivi ma lecture, que j’ai lâchée au bout de 80 pages seulement.

Martin MOSEBACH, Un hasard nécessaire, traduit de l’allemand par Frédérique Laurent, Grasset, 2013

J’ai lu ce livre dans le cadre de l’opération de la Rentrée littéraire, On vous lit tout, organisée par Libfly et le Furet du Nord. Merci à eux, malgré tout, ainsi qu’aux éditions Grasset, pour l’envoi de ce livre.

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