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Archives de Tag: football

Lectures sportives

03 mardi Août 2021

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots français

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10/18, Actes Sud, football, Lola Lafon, Nadia Comaneci, Nick Hornby

Cela n’aura échappé à personne, cet été 2021 a été marqué par deux événements sportifs – entre autres – qui étaient tous deux prévus en 2020 et ont été reportés à cette année : l’Euro de football et les Jeux olympiques à Tokyo. Aussi ai-je sorti de ma PAL les deux livres que voici.

Carton jaune

Présentation de l’éditeur :

A onze ans, Nick Hornby pénètre pour la première fois dans Highbury, l’antre du club d’Arsenal, à Londres. Saisi par les clameurs du stade et l’émotion de partager une passion avec son père, divorcé et absent, le petit Nick devient pratiquant de ce culte étrange qu’on nomme football. En grandissant, il voit son obsession dévorer peu à peu le reste de sa vie…

Il ne s’agit pas d’un roman mais d’une autobiographie de l’auteur sous l’éclairage du foot : Nick Hornby est en effet supporter de l’équipe d’Arsenal au nord de Londres depuis l’âge de dix ans. C’est son père qui l’a emmené au foot et le gamin est « tombé dans la marmite », à une époque où Arsenal n’était pas une très grande équipe – elle était même plutôt brocardée pour son jeu ennuyeux, agressif, son palmarès n’était pas fameux – et cela n’a pas beaucoup changé. Dès que le jeune Nick a été touché par le virus du foot, il a supporté son équipe dans la victoire comme dans la défaite. Le foot est même devenu un mode de vie, une manière d’être en lien avec son père quand ses parents ont divorcé, une manière de passer le cap de l’adolescence ; les émotions du foot se sont calquées sur les émotions de la vie déceptions amoureuses, exaltation du premier emploi, amitiés plus ou moins fortes… on peut même carrément dire que le foot est plus qu’une passion mais bien une obsession. Cela m’a fait penser à un autre livre lu en avril, Le Martyre d’un supporter de Maurice Carême, où le héros est fan du club d’Anderlecht bien avant sa notoriété belge et européenne.

Ce livre prouve s’il en était besoin qu’on peut être intellectuel et amateur de foot 😉 Nick Hornby jette un regard sur l’évolution de la société anglaise, sur le hooliganisme, l’argent dans le foot, et ses réflexions ne manquent pas d’intérêt mais il me faut avouer que la structure répétitive (comme un journal intime rythmé par les dates de matches de 1968 à 1992) a fini par me lasser. Peut-être est-ce l’effet de la fatigue (j’ai lu le livre au tout début juillet) mais je ne parvenais plus à me concentrer et j’ai finalement abandonné le livre à la moitié. Mais je le laisse à portée de main et j’en lis quelques pages de temps en temps, peut-être en viendrai-je à bout d’ici la fin de l’été…

Nick HORNBY, Carton jaune, traduit de l’anglais par Gabrielle Rolin, 10/18, 2018 (Plon 1998, 10/18 2000)

Petit Bac 2021 – Couleur 4

Quatrième de couverture :

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?

J’ai sorti ce livre pendant la première semaine des Jeux Olympiques de Tokyo, alors que la Gymnastique artistique était au programme. Il a eu beaucoup de succès à sa sortie en 2014 et depuis le temps que Lola Lafon me l’a dédicacé à la Foire du livre de Bruxelles, c’est une fameuse sortie de PAL. Mais ma lecture ne m’a pas emportée, contrairement à ce que je pensais. Pourtant d’habitude, le mélange de fiction et de non fiction ne me dérange pas trop. Ici, Lola Lafon – qui a passé son enfance en Roumanie, raconte la vie de Nadia Comaneci, la jeune gymnaste prodige qui a fait sauter les compteurs des JO à Montréal en 1976 et a ébloui le monde entier, à une époque où la télévision prenait beaucoup moins de place que maintenant. Elle raconte cette vie en mettant en scène une admiratrice qui veut écrire la biographie de la championne et combler les trous de la réalité et qui se fait confirmer ou rabrouer par Nadia elle-même. Au passage, elle évoque évidemment la rudesse de l’entraînement, la faim obligée, les blessures réelles ou redoutées, la récupération par Ceaucescu de l’image glorieuse de la gymnaste, la réalité du régime roumain (avec sa fameuse police secrète la Securitate) qui, pourtant, jouissait d’une image favorable à l’Ouest avant la chute du mur de Berlin. Et bien sûr, l’évolution de Nadia Comaneci elle-même : le corps de cette athlète exceptionnelle, dressé, affûté par son entraîneur alors qu’elle est encore physiquement une enfant et qui, avec la puberté, perd de sa grâce originelle et est jeté en pâture aux commentaires aussi féroces qu’ils ont été dithyrambiques ; la tête, l’esprit de Nadia qui, avec la venue de l’âge adulte, semble accepter sa récupération par le régime mais subit la surveillance, les interdictions de quitter le territoire, la relation forcée avec le fils du dictateur. Une ambivalence des sentiments que fait bien ressentir Lola lafon, mais où est la vérité ? Ce mélange de fiction et de non fiction est vraiment très troublant. Peut-être aussi parce que la romancière veut aborder de très nombreux sujets à travers le personnage de la gymnaste ?

Je me suis dit que ce roman est un peu comme une oeuvre d’art contemporain : les émotions artistiques ne sont pas spontanées, il faut faire un effort intellectuel pour comprendre la démarche. Ici rien n’est fait pour rendre sympathique le personnage de Nadia Comaneci, qui peut émouvoir, tout comme le destin de ses petites camarades gymnastes et celui du peuple roumain. Je reconnais la patte de la romancière mais sa démarche – tout aussi ambivalente que son personnage principal et donc intelligente – n’a pas emporté mon adhésion. (Si quelqu’un a des éclaircissements à m’apporterpour ma gouverne, qu’il ou elle n’hésite pas !) Par contre, la médaille d’or olympique de la Belge Nina Derwael aux barres asymétriques m’a mis des étoiles plein les yeux ce dimanche 1er août (peut-être ai-je mieux compris sa valeur et tout le travail que cela représente grâce à la lecture de ce roman 😉 )

Lola LAFON, La petite communiste qui ne souriait jamais, Actes Sud, 2014

Petit Bac 2021 – Adjectif 4

Le Martyre d’un supporter

26 lundi Avr 2021

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Espace Nord, football, Maurice Carême

Quatrième de couverture :

Bruxelles, fin des années 1920. Prosper Goffineau, un clerc de notaire casanier et père de famille aimant, se découvre une nouvelle passion pour le football, et plus particulièrement pour le Sporting Club Anderlecht, qu’il ne manque pas d’aller voir dès qu’il le peut. Cette passion chronophage, qui le pousse à délaisser ses devoirs, n’est pas du goût de sa femme Octavie et de sa fille Angélique qui tentent de le ramener à sa routine.
Au rythme de la vie, des matchs, des victoires et des défaites, Prosper vivra joies et peines, soucis personnels et dilemmes de supporter, de mari et de père. Un roman d’addiction humoristique et tragique, sur fond de satire sociale.

En Belgique, la première phase du championnat de division 1A a pris fin le dimanche 18 avril, classant les équipes soit pour poursuivre la compétition et déterminer quel club sera champion de Belgique, quels clubs joueront l’année prochaine les différents championnats d’Europe et hélas, quel club doit descendre en division inférieure. Tout cela a fait vibrer les supporters belges, malgré l’interdiction d’assister physiquement aux matches, et je ne suis pas mécontente de savoir qu’au terme d’une saison tumultueuse, le RSC Anderlecht jouera les play-off 1.

Toute cette vibration, cette excitation, voilà ce que découvre Prosper Goffineau, un petit-bourgeois clerc de notaire, dans ce premier roman de Maurice Carême (eh oui, il n’a pas écrit que de la poésie), qui date de 1928. A cette époque, Anderlecht, fondé en 1908, n’est pas encore un grand club, il peine à se maintenir en division d’honneur et c’est cela que Carême (qui fut instituteur à Anderlecht à partir de 1918) donne à voir : les hauts et les bas de l’équipe font les joies et les peines d’un supporter qui, ayant découvert les joies du stade le dimanche après-midi, s’adonne à sa passion comme à une drogue. Initié par ses camarades supporters, Goffineau deviendra le meneur de son groupe. Il faut dire que les joies et même les douleurs du foot le changent de son univers domestique : sa femme Octavie, une vraie pisse-vinaigre, lui tient la dragée haute et sa fille Angélique, une coquette souffreteuse, ne rêve qu’à des romances éthérées. Octavie va très mal supporter (mauvais jeu de mots, désolée) la nouvelle passion de son mari et le quittera. Le roman a une portée morale puisque la débandade du couple ira de pair avec les difficultés du club d’Anderlecht jusqu’à la fin de la saison…

Comme conclut Denis Saint-Amand dans la postface, « L’oeuvre, aujourd’hui, ne peut avoir la portée moralisatrice que lui conférait le chroniqueur de L’Impartial au moment de sa sortie : instruire le lectorat sur les dangers du football ne participe pas des enjeux de sa réédition. Donner au lecteur un témoignage d’époque sur la représentation du football, sur les valeurs et les mœurs de la petite-bourgeoisie, à travers le regard encore jeune d’un auteur appelé à devenir « Prince en poésie », semble constituer un objectif plus probant.« 

Je n’ai pu m’empêcher de penser à la célèbre pièce Bossemans et Coppenolle, qui met en scène deux amis mais supporters chacun d’un club bruxellois différent, mais la pièce date de 1938. Maurice Carême a été inspiré par le foot dès 1928.

« Philivert, doctoral, lui rappela aussitôt l’un des dix commandements du supporter :
« Si vous trouvez que l’arbitre ne vaut rien, consolez-vous : dans l’autre camp, on en pense tout autant, et comme deux négations font une affirmation, il est possible que l’arbitre s’acquitte en réalité très bien de ses fonctions. » »

« Seul des trois scribes de son bureau, il avait résisté à la passion du football. Mais la chaleur avec laquelle ses collègues établissaient des pronostics pour les matches et les discussions passionnées bruissant chaque jour à ses oreilles minaient peu à peu son indifférence envers ce sport. Il s’était demandé si le football − qu’il considérait jadis comme une niaiserie − était à ce point méprisable, puisque des gens intelligents y prenaient intérêt. »

Maurice CAREME, Le Martyre d’un supporter, Espace Nord, 2019 (La Renaissance du livre, 1928)

Le Mois belge 2021 – catégorie Cactus inébranlable (classique) et éditions du Sablon pour Bruxelles

Et c’est un nouveau titre pour ma série sur le football 😉

Le Ladies Football Club

08 lundi Mar 2021

Posted by anne7500 in Des Mots italiens

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éditions du Globe, football, football féminin, Stefao Massini

Quatrième de couverture :

Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard.

Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l’usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d’une inspiration subite, donne un coup de pied dans l’espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.

Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elles étaient assises en rang d’oignons pour se mettre à courir elles aussi.

Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l’ennemi. Mais la bombe n’explose pas. C’est leur cœur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes.

Elles jouent pendant plus d’une demi-heure.

Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore. (…)

Je poursuis ma série Foot en cette journée internationale des Droits de la femme avec la naissance du premier club de foot féminin, à Sheffield en Angleterre, en avril 1917. Encore une liberté, une avancée – et une forme d’ironie – due à la guerre. Ce sont des ouvrières d’une fabrique de munitions qui se mettent à taper dans un ballon pendant une pause : il faut bien que les femmes travaillent à la place des hommes partis combattre, elles contribuent à l’effort de guerre et il s’avère que le ballon en question est en fait un prototype de bombe. Ouf il n’explose pas et jusqu’à la fin de la guerre, cette équipe improbable de Sheffield va continuer à jouer, de vais matches avec des adversaires surprenants et des maillots tout aussi improbables. Jusqu’à ce que les hommes reviennent du front.

Oh il n’y a rien de revendicatif dans le roman de Stefano Massini. Juste onze femmes qui, en quelque sorte, se réveillent – se révèlent – grâce au ballon rond. Nous suivons ainsi les onze joueuses, celle qui se demande pourquoi elle s’est retrouvée dans les filets du gardien de but, celle qui fuit un père et un mari pasteurs asphyxiants, celle qui joue comme une déléguée syndicale, celle qui inspire ses coéquipières à coups de citations « originales », celle qui « voit » ce qui va arriver, celle qui fonce comme une bête indomptée, celle qui ne supporte aucun symbole à caractère religieux, celle  qui s’enfuirait bien avec le ballon… jusqu’à celle que personne ne voyait jamais et qui éclate au grand jour et se retrouve… capitaine de l’équipe.

C’est à la fois léger et sérieux, tendre et doux-amer et la forme du roman écrit en vers libres accompagne vraiment bien le propos.

« Le 6 avril 1917
la radio du front annonçait de nouveaux morts.

Le 6 avril 1917
les États-Unis entraient en guerre.

Le 6 avril 1917
Lénine préparait la révolution russe.

Mais, surtout,
le 6 avril 1917
durant la pause-déjeuner
onze ouvrières de Doyle & Walker Munitions
se mirent à courir derrière un ballon. » (p. 11)

« Il ne faut pas confondre balle et ballon.

Le ballon, c’est pour le football, pour jouer.
La balle non : n’importe quelle sphère en est une. » (p. 15)

Stefano MASSINI, Le Ladies Football Club, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Globe, 2021

Petit Bac 2021 – objet (un club est un accessoire de golf)

Le Mercato d’hiver

02 mardi Mar 2021

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques

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football, Le Livre de poche, Philip Kerr

Quatrième de couverture :

Scott Manson est l’entraîneur du club de football de London City. Les joueurs l’adorent ; ses patrons lui font confiance. Le jour où un homme est retrouvé mort dans les tribunes, pendant un match à domicile, Manson doit agir. Le propriétaire du City, un milliardaire ukrainien, veut que l’affaire soit résolue au plus vite et le plus discrètement possible. Pas facile quand la victime est le célèbre manager de ce même club… Scott Manson est chargé de mener l’enquête avant que la presse people ne s’empare de l’affaire. Et que le tueur ne frappe à nouveau.
Premier tome de la nouvelle série de l’auteur de La Trilogie berlinoise, Le Mercato d’hiver nous plonge dans un monde où l’adrénaline peut pousser aux pires excès…

Après le merveilleux La couleur des sentiments, il fallait bien choisir la lecture suivante pour qu’elle ne souffre pas la comparaison : un polar s’imposait, à lire de préférence encore en hiver. Mon choix de lecture ne plaira pas à tout le monde : quoi ! un roman qui parle de foot, ce sport bouffé par le fric et les magouilles en tous genres ? Quoi ! découvrir Philip Kerr autrement qu’avec la Trilogie berlinoise (qui, soit dit en passant, traine dans ma PAL) ?? Eh oui mais que voulez-vous, j’assume complètement et je ne regrette rien, Monsieur le juge (de ligne) !

Je ne vous raconte pas à nouveau le résumé apéritif, sauf que Scott Manson, chargé par le propriétaire du club de London City, Viktor Sokolnikov, de découvrir qui a tué le manager Joao Zarco, déteste la police : il a été condamné à tort pour viol et a fait plusieurs années de prison avant d’être innocenté. Rien ne lui ferait plus plaisir que de coiffer au poteau l’inspectrice Byrne, d’autant qu’il est aussi interrogé par une autre inspectrice à propos du suicide d’un ancien joueur de foot et un de ses meilleurs amis. 

« Ce livre constitue une oeuvre de fiction, et les erreurs qu’il contient ne sauraient être imputées à mon manager secret (merci de ne pas poser de questions). A son intention, je me sens obligé d’ajouter : tu as toute ma confiance et je te promets de ne pas te virer si ce livre ne rapporte rien. » C’est avec cet avertissement que Philip Kerr inaugure sa nouvelle série consacrée à un entraîneur de foot, Scott Manson.

London City est un club imaginaire inventé par Philip Kerr, lui-même fan d’Arsenal, un des clubs de Londres (avec Tottenham et Chelsea) qui évolue en Premier League. Et à part tous les personnages qui gravitent autour de ce club et de l’enquête, tous les autres acteurs du onde du foot sont bien réels. On sent que l’auteur connaît très bien ce milieu, il est extrêmement bien documenté, mieux : il est passionné par ce sport (peut-être que son manager secret est Arsène Wenger, le célèbre coach d’Arsenal ??) et il est capable de vous citer les plus beaux buts de la Ligue des Champions comme le prix scandaleux de certains transferts. A son crédit, il parle des plus grands joueurs actuels, dont les Belges Romelu Lulalu et Eden Hazard (qui ont joué longtemps en Angleterre).

Cela dit, à l’image de son personnage principal, l’intelligent Scott Manson, qui éclate tous les clichés avec sa culture artistique insolite dans ce milieu, Philip Kerr ne se fait aucune illusion sur les dérives du foot moderne, surtout la collusion entre sport et argent avec des transferts exagérément onéreux, les magouilles des agents de joueurs, des propriétaires de club qui injectent des sommes d’argent dont on peut légitimement s’interroger sur leur origine, les droits télé pharamineux, l’organisation ubuesque de la prochaine Coupe du monde au Qatar… Et il ne dresse pas toujours un portrait flatteur des joueurs, « des connards surpayés ». C’est exactement ce que pensait Joao Zarco, qui n’avait pas sa langue en poche et qui a peut-être payé de sa vie cette franchise trop directe.

Dans l’enquête, l’image de la police est écornée, ils ne semblent pas très malins (à l’exception de la belle Louise Considine) et tout le bénéfice de l’affaire (à la résolution quand même inattendue pour moi) revient à Scott Manson que je retrouverai avec plaisir ans une autre enquête, en espérant jubiler autant à la description du monde du football sous la plume pleine d’humour de Philip Kerr (qui a eu le temps d’écrire et de publier d’autres enquêtes du manager sportif).

« Essayer d’expliquer comment et pourquoi le spectacle d’hommes jouant avec un ballon peut captiver des millions de personnes depuis leur enfance jusqu’à un âge avancé est une tâche allant au-delà des arguments rationnels. »

« Si cela a l’air un peu religieux, c’est parce qu’il s’agit bien de ça ; le football est une religion. La religion officielle de ce pays, ce n’est pas le christianisme, ni l’islam, c’est le football. Parce que plus personne ne va à l’église, surtout pas le dimanche. On va voir un match. »

« L’instant d’après comme s’il avait lu dans mes pensées, je reçu un message de Simon Page me demandant si, à mon avis, on devais faire jouer l’équipe-type ou la réserve contre les Hammers dans une compétition comme la Coupe de la Ligue. C’était une question à laquelle il était facile de répondre. Contrairement à ce que croyaient les fans avides de titres, vous laissiez toujours l’argent penser à votre place : se maintenir en Premier League rapportait à un club entre quarante et soixante millions de livres par an ; une place en Ligue des Champions, vingt cinq millions ; la Coupe de la ligue des queues de cerises ou quasiment. »

Philip KERR, Le mercato d’hiver, traduit de l’anglais par Katalin Balogh et Philippe Bonnet, Le Livre de poche, 2017 (Le Masque, 2016)

Et outre la participation à quelques défis, je me rends compte que je peux vous proposer une thématique Football avec deux lectures à venir (dont une que je vous présenterai en avril, avec le Mois belge)

Petit Bac 2021 – Météo

Défi Un hiver au chalet – Du sang sur la neige (un polar)

A year in England et British Mysteries – En mars, des polars !

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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