• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: L’autobus

L’autobus

31 lundi Août 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots sud-américains

≈ 22 Commentaires

Étiquettes

Argentine, Eugenia Almeida, L'autobus, Métailié, Premier Roman

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville du fond de l’Argentine, un homme et une très jeune femme attendent un autobus dans un café, il passe mais sans s’arrêter. Il y a quatre jours maintenant que l’avocat Ponce amène sa sœur pour prendre cet autobus et qu’il ne s’arrête pas. Les jeunes gens décident de partir à pied le long de la voie ferrée. Le village s’interroge. Il s’est passé quelque chose dans le pays que tout le monde ignore ici. Sous l’orage qui gronde sans jamais éclater, de chaque côté de la voie ferrée qui sépare parias et notables, la réalité se dégrade subtilement. Des livres disparaissent de la bibliothèque. Les militaires rôdent autour de la ville, des coups de feu éclatent. Les masques tombent à mesure qu’une effrayante vérité se dévoile. Sobre et dense, sans concession, ce court roman nous conduit, dans un style alerte et cinématographique, au cœur des pages les plus sombres de l’histoire de l’Argentine et parle du pouvoir sous ses formes les plus perverses.

Un court roman, tendu comme un arc entre le premier soir où l’autobus ne s’arrête pas dans le village et le soir où Victoria, la soeur de l’avocat Ponce, peut enfin reprendre le bus pour rentrer chez elle en ville. 127 pages en compagnie de villageois qui vivent simplement et qui vont observer, subir, essayer de comprendre pourquoi ce bus ne s’arrête pas quatre jours de suite, pourquoi la barrière du passage à niveau doit obstinément rester baissée alors qu’il ne passe un train que deux fois la semaine.

Le fin mot de l’affaire ne nous sera jamais livré mais avec Gomez, le coursier et Ruben, l’hôtelier, le lecteur aura eu le temps de découvrir, bouche bée, comment les différents niveaux du pouvoir envoient les ordres, cadenassent les décisions, morcellent les relations, détruisent les rapports, désinforment la population. L’atmosphère est lourde, l’orage menace mais ne craque pas, le mystère est opaque, épais et le rythme de l’écriture est vif, le tout produisant un premier roman inoubliable.

Eugenia Almeida entrelace le compte-rendu de ces quatre jours étouffants avec le portrait de l’avocat Ponce, sa femme et sa soeur. Elle introduit subtilement un parallèle entre les personnages de cette famille si différents les uns des autres et l’opposition entre les deux côtés du village de chaque côté de la voie ferrée et celle, plus implicite, entre la ville et la campagne. On devine que les gens de la ville, les militaires au pouvoir, croient sans doute qu’ils peuvent mater de « simples » villageois comme Ponce a soumis sa femme.

Mais on ne soumet pas la sensibilité des gens. La fin du roman m’a laissée à la fois plein d’espoir et d’appréhension pour les personnages qu’Eugenia Almeida a réussi à faire vivre en quelques pages vraiment marquantes.

La première page contient tout en germe :

« Cela fait trois soirs que l’autobus passe sans ouvrir ses portes. Le village est sous une chape métallique. Grise et légèrement ondulée. Le seuil des maisons est maculé de terre et l’absence de pluie rend les chiens nerveux. Par la fenêtre de l’hôtel, Rubén se penche machinalement pour regarder les gens qui traversent la voie. Ce sont les Ponce, qui habitent de l’autre côté. Ils accompagnent cette fois encore la belle-sœur pour voir si elle peut retourner en ville. Avant qu’ils ne parviennent à l’emplacement où l’autobus s’arrête, Rubén sort sur le pas de la porte. De loin on aper­çoit sa main qui s’agite comme un pendule dans l’air, un battant de cloche accroché à rien, qui se secoue pour dire non.
Maître Ponce fait un autre geste, de la tête, pour l’aviser qu’il l’a bien vu.

Maître Ponce fait un autre geste, de la tête, pour l’aviser qu’il l’a bien vu.
– Il ne s’arrête pas, il faut rentrer.
Cela fait rire Marta. Victoria regarde vers l’hôtel et plisse à peine les yeux lorsque le vent soulève la terre sèche. Elle ne sait pas si elle doit secouer sa robe, ôter son chapeau ou faire demi-tour pour rentrer à la maison.
– Ne ris pas.
Marta baisse la tête pour cacher la bouche qu’elle a superbe, ouverte, immense.
Cela fait quatre jours que les Ponce rejoignent à la même heure l’arrêt situé près de l’hôtel. Lui met un costume, une cravate et des chaussures de ville. Il porte la valise de sa sœur en faisant mine de la trouver légère. Les femmes marchent à quelques pas derrière, en parlant et en agitant les mains. » (p. 11)

Eugenia ALMEIDA, L’autobus, traduit del’espagnol (Argentine) par René Solis, Métailié, 2007 et Suites Métailié, 2012

Une semaine en Argentine avec Marilyne qui vous présente aujourd’hui Salvatierra, de Pedro Mairal.

Sur L’autobus, les avis de Marilyne et Martine

Et encore une escale argentine pour Eimelle

6aa63-chili

 

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

Les quatre - Agatha Christie - Payot

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez 248 autres abonnés

Articles récents

  • Les notes du jeudi : Hommages (4) Radu Lupu
  • Animaux solitaires
  • Péchés mortels
  • Les notes du jeudi : Hommages (3) Philippe Boesmans
  • Quand je reviendrai

Vos mots récents

A_girl_from_earth dans Animaux solitaires
keisha41 dans Les notes du jeudi : Hommages…
Athalie dans Animaux solitaires
anne7500 dans Animaux solitaires
anne7500 dans Péchés mortels

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job Babel bande dessinée BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Wilfred Owen Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 248 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…