• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Paul Verlaine

Verlaine d’ardoise et de pluie

25 dimanche Avr 2021

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en Poésie

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Folio, Guy Goffette, Paul Verlaine

Verlaine d'ardoise et de pluie par Goffette

Quatrième de couverture :

Parce que, tout de même, un homme, c’est bien autre chose que le petit tas de secrets qu’on a cent fois dit.
Bien autre chose, en deçà et au-delà de l’histoire qui le concerne, comme un pays sans frontière, et l’horizon ne tient la longe qu’aux yeux. C’est un pays rêvé quand on ne rêvait pas encore, et c’est le rêve d’un pays qui vous mène quand tout dort, quand on est soi-même endormi. Au réveil, ça vous colle à la peau. Ça vous remplit et ça vous vide tour à tour. La plénitude et le manque, systole, diastole, flux, reflux, qui font aller l’homme comme la mer, d’un bord à l’autre de lui-même. Parce qu’un poète, c’est toujours un pays qui marche, dressé comme une forêt, et traînant dans sa langue une terre d’exil, un paradis d’échos.

Comme j’ai publié chaque dimanche d’avril un livre en rapport avec la poésie, je continue avec cette biographie originale de Verlaine par le poète et romancier belge Guy Goffette.

Ce n’est pas un livre récent mais il n’est absolument pas périmé : dans cette biographie pas classique du tout, un poète évoque un poète, un Ardennais présente Verlaine sous l’angle de la route (pas rectiligne du tout) et sous son rapport à l’Ardenne, à laquelle il est revenu le plus possible pendant une bonne partie de sa vie pour retrouver un peu de calme, de droiture dans sa vie.

Les chapitres sont très courts, ils sont écrits comme un poème en prose pour raconter la naissance de Verlaine après trois fausses couches, l’enfance gâtée, la révolte contre le père (pas aussi forte que celle de Rimbaud), l’alcoolisme ravageur, le mariage rêvé et complètement raté avec Mathilde, l’attrait pour les garçons, la folle équipée avec Rimbaud, la prison, la fin de vie misérable. Mais Guy Goffette nous attache à cet homme, à ce poète et compose lui aussi quelques poèmes pour accompagner le parcours verlainien. Un petit livre qui « explique » tout par l’enfance ardennaise de l’auteur des Fêtes galantes.

« Quoi qu’il fasse, Verlaine a l’Ardenne infuse. Elle coule dans ses veines comme du petit-lait, pas blanchâtre, pas bleu de Marie, comme voulait sa mère, mais verte et sombre comme le schiste sous la pluie.

À cause d’elle, il préférera toujours le Nord au Sud et ses errances ne le porteront pas au-delà de la Loire. (…)

L’Ardenne, c’est encore et toujours là que, fuyant le bagne parisien, il viendra se refaire une santé, se consoler d’un chagrin, reprendre goût à l’amour et à l’amitié.

L’Ardenne infuse, c’est du bon sens paysan à revendre, et de la verdeur verte; c’est le front rembruni du taiseux, l’ œil du maquignon, la sourde violence du taureau. Et aussi la placide indifférence de la vache, l’ondulation des coteaux sous le vent, la longue laisse des plateaux que module la pluie, le balancement des sapins noirs et l’interminable ennui de la plaine.

Et c’est de là, bien sûr, des mouvements contrastés et vagues à la fois de cette terre qui l’habite comme l’exil, de cette rencontre en lui du féminin et du viril, de la fragilité et de la brute, du schiste et de la pluie, que Verlaine tirera la native et sensuelle musicalité de son vers, sans égale dans la poésie française. (…)

O verre verdoyant  des étangs

où, calme, les loups gris s’en allaient

boire la nuit, et leurs grands yeux blancs

signaient l’ombre comme en un ballet.

Verlaine, et qu’importe le décor,

c’est toujours l’enfant frêle et rêveur

qui ne peut faire barre de son corps

à ce qui monte en lui, et qui pleure.

C’est le vent du nord qui le déchire

ou le schiste ouvert comme un canif,

ou c’est la plainte encore, le délire

du grand cerf blessé, qui met à vif

son âme gamine et qui s’ignore

comme tous ceux qu’un pays traverse

et qui ont beau marcher, leur effort

reste vain, et la nature verse

en eux le sang vert d’un lent poison,

plus lourd que toute mémoire et puis

plus long à mourir que la chanson

nue des blés sous les doigts de la pluie.

O fée verte d’ici, que n’es-tu

la belle qui ramène, naïve,

l’alme douceur à ce vieux têtu,

couché sur la table, qui dérive ? » (pp. 75-78)

Guy GOFFETTE, Verlaine d’ardoise et de pluie, Folio, 2009 (Gallimard, 1996)

Le Mois belge 2021 – catégorie L’Ane qui butine

Petit Bac 2021 – Météo

La lune blanche…

31 dimanche Mar 2019

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Anne-Sofie von Otter, Gabriel Fauré, La lune blanche, Paul Verlaine

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

Rêvons, c’est l’heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…

C’est l’heure exquise.

Paul Verlaine, La Bonne Chanson

Avant de plonger dans le Mois belge, petit écho à ma thématique musicale de mars : la lune. Et une mise en musique de ce poème par Gabriel Fauré, dans une interprétation de la belle Anne-Sofie von Otter.

En septembre

30 dimanche Sep 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Paul Verlaine, Poésie, Septembre

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…

La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poëte et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
» Vive la brise !  » il faut crier :

» Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! «

Paul VERLAINE, Poèmes divers

En septembre

11 dimanche Sep 2016

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Paul Verlaine, Poésie, Septembre

Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,

Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,

Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…

La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !

Et qui gourmande la paresse
Du poëte et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
« Vive la brise ! » il faut crier :

« Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! »

Paul Verlaine, Poèmes divers

Automne dans le parc du Luxembourg (site du Routard)

Sonnet boiteux

12 dimanche Juin 2016

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Le mois anglais, Londres, Paul Verlaine, Poésie, Sonnet boiteux

Ah ! vraiment c’est triste, ah ! vraiment ça finit trop mal,
Il n’est pas permis d’être à ce point infortuné.
Ah ! vraiment c’est trop la mort du naïf animal
Qui voit tout son sang couler sous son regard fané.

Londres fume et crie. O quelle ville de la Bible !
Le gaz flambe et nage et les enseignes sont vermeilles.
Et les maisons dans leur ratatinement terrible
Epouvantent comme un sénat de petites vieilles.

Tout l’affreux passé saute, piaule, miaule et glapit
Dans le brouillard rose et jaune et sale des Sohos
Avec des « indeeds » et des « all rights » et des « haôs ».

Non vraiment c’est trop un martyre sans espérance,
Non vraiment cela finit trop mal, vraiment c’est triste
O le feu du ciel sur cette ville de la Bible !

Paul Verlaine

Georges Rouault, Paysage avec barque, 1905

Mois anglais 1

Toujours à Londres…

Les notes du jeudi : Anniversaires (6) Gabriel Fauré

05 jeudi Nov 2015

Posted by anne7500 in Des Notes de Musique

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Cinq Mélodies de Venise, Gabriel Fauré, Marie-Nicole Lemieux, Mélodies, Paul Verlaine

Gabriel Fauré (1845-1924) est né il y a 170 ans. Il faut l’élève de Camille Saint-Saëns que je vous ai proposé la semaine dernière. Et je n’ai pas résisté à vous proposer ces Cinq mélodies de Venise, op.58 sur des textes de Paul Verlaine, puisque Fauré a été sensible à ce genre intimiste sa vie durant. Elles sont interprétées par… Marie-Nicole Lemieux, ma contralto québécoise adorée ! Elles ont été enregistrées à l’Auditorium du Musée d’Orsay en mai 2013. Si vous allez directement sur Youtube, les textes sont offerts mais je n’ai pas trouvé qui l’accompagne au piano.

Québec en novembre

Le ciel est par-dessus le toit…

25 dimanche Oct 2015

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 11 Commentaires

Étiquettes

Editions Bruno Doucey, Liberté, Paul Verlaine, Poésie

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul VERLAINE, Sagesse, 1881

Poème trouvé dans l’anthologie Vive la liberté ! publiée aux éditions Bruno Doucey en 2014

Verlaine écrit ce texte en prison, suite à son altercation avec Rimbaud sur qui il a tiré deux balles. C’était à Mons, en Belgique. La dernière grande expo de Mons 2015 au Musée des Beaux-Arts est consacrée à cet épisode montois de la vie de Verlaine.

A Chloris, par Marie-Nicole Lemieux

14 dimanche Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie, Des Notes de Musique

≈ 14 Commentaires

Étiquettes

L'heure exquise, Marie-Nicole Lemieux, Paul Verlaine, Reynaldo Hahn

Ce dimanche,  je vous propose un fragment de poème amoureux : A Chloris, de Theophile de Viau (1590-1626) et j’y ajoute une touche québécoise, puisque la magnifique contralto Marie-Nicole Lemieux (du Québec !) chante ce texte, du moins la première stance mise en mélodie par Reynaldo Hahn (compositeur français de nombreuses mélodies entre autres, 1874-1947). Elle est accompagnée par un pianiste américain lui aussi lauréat du Concours Reine Elisabeth, qui vit désormais en Belgique, Daniel Blumenthal, un accompagnateur tout simplement parfait…

En septembre 2013, je vous invitais déjà à écouter Marie-Nicole Lemieux dans L’heure exquise, de Paul Verlaine. Je vous invite à savourer à nouveau ce texte aussi (si ça peut encourager discrètement une demoiselle dans son projet Verlaine…) J’adore cette cantatrice…

S’il est vrai, Chloris, que tu m’aimes,
Mais j’entends, que tu m’aimes bien,
Je ne crois point que les rois mêmes
Aient un bonheur pareil au mien.
Que la mort serait importune
De venir changer ma fortune
A la félicité des cieux!
Tout ce qu’on dit de l’ambroisie
Ne touche point ma fantaisie
Au prix des grâces de tes yeux.

 

Québec en septembre 2014

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

C'est dur de mourir au printemps

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez les 252 autres abonnés

Articles récents

  • La troisième fille
  • Les notes du jeudi : Alors on danse… (3) Alexandre Glazounov
  • 20 ans avec mon chat
  • Les indiscrétions d’Hercule Poirot
  • Garçon ou fille

Vos mots récents

ToursEtCulture dans La troisième fille
aifelle dans Les notes du jeudi : Alors on…
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans Les blablas du lundi (39) : Re…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job automne Babel BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus Hercule Poirot hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Xavier Hanotte Zulma étoiles

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 252 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…