• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Rentrée 2012

L’averse

06 jeudi Sep 2012

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

≈ 30 Commentaires

Étiquettes

Fabienne Jacob, Rentrée 2012

Quatrième de couverture :

« L’attraction, les femmes l’attrapent au creux de leurs flancs dès qu’elles passent à ma hauteur. Chaque foulée me rapproche de mon instinct d’origine, chaque pas m’éloigne de mon être de surface. L’appel du corps, un appel d’intérieur à intérieur, des chiens qui se sentent. Elles aussi, les petites, elles bichent. Le côté voyou dont je ne réussis pas à me défaire les aimante. J’ai tout fait pour paraître français, le plus français possible.

J’ai failli réussir. »

Toute sa vie Tahar a aimé ce qui coule, les fleuves, les pluies, les femmes… Quand vient sa dernière heure, montent en lui les visions de l’Algérie qu’il a quittée. L’enfance dans l’incandescence du djebel et la lumière coupante comme un crime en plein midi. Et aussi la guerre qui ne dit pas son nom, mais contraint les hommes à des choix. Au chevet de Tahar demeurent quatre personnes dont les pensées le traversent, bruissantes. Un ex-soldat, une femme aimante, un beau-père qui lui fourgue des prières chrétiennes et un fils muré dans le silence.

Chaque voix sonde, à sa manière, la blessure muette de Tahar, mais une seule parvient à la dénouer et à la déborder. Celle qu’on attendait le moins. Et qui monte en même temps qu’une averse d’été, soudaine, éphémère et toute-puissante.

Une bien belle découverte qui m’a été proposée là par Libfly, le Furet du Nord et bien sûr les éditions Gallimard. Je n’avais même jamais entendu parler de Fabienne Jacob (mais je vais m’intéresser à ses deux précédents romans, promis) et voilà que je reçois ce roman assez court (136 pages), au titre simple et mystérieux.

Simple et mystérieux comme Tahar, cet Algérien arrivé en France à l’âge de 15 ans, avec le cortège des exilés qui gonflaient les bateaux accostant à Marseille vers 1960. Simple, Tahar l’a toujours été, lui qui a connu les foyers de la Sonacotra en banlieue parisienne, lui qui a réussi à faire des études mais n’a jamais voulu grimper dans l’échelle sociale. Il a épousé une femme qui a toujours respecté ses secrets et ne lui a jamais posé aucune question sur ses origines ou sur son histoire. Une histoire qui se termine sur un lit d’hôpital, au moment où il n’y a plus rien à faire pour ramener son corps à la vie, où il n’y a plus qu’à attendre. C’est alors que sous les apparences lisses, sous la blancheur des draps d’hôpital peuvent jaillir les parfums et les couleurs d’Algérie, les souvenirs d’enfance, la rondeur des bras d’une institutrice, l’ennui des soldats qui s’épuisent à surveiller le djebel. Ces éclats de vie et de soleil, cette chaleur intense qui ont façonné Tahar jusqu’au jour où il a définitivement quitté l’enfance.

Fabienne Jacob nous raconte cette histoire dans une langue qui roule et qui râpe, qui racle et qui coule, à l’image de ce pays aride et caillouteux, dont la nostalgie et les brûlures sont inscrites pour toujours au cœur de ceux qui y ont vécu, l’ont aimé ou trahi. Elle ne craint pas de nous malmener, de nous heurter en changeant les points de vue, en nous livrant les pensées intimes de Tahar ou les ratiocinations du beau-père, en dévoilant la violence que Tahar a cru contenir en se faisant passer pour un Français. Au moment où le secret de l’Algérien se révèle, les repères sont bouleversés, comme si l’on ne pouvait s’approcher de ce secret qu’en traversant un torrent de mots écrans, de visions en rouge et noir…

« Ne mets pas ton pas dans le vide » : ce vieux proverbe algérien hantera longtemps Tahar. C’est pourtant le silence qui l’emportera, seule la pluie osera rafraîchir et ponctuer une histoire qui n’aura pas pu faire couler les larmes. Mais qui fait entendre une voix féminine singulière, celle de l’écrivain Fabienne Jacob.

Tout me pèse me nuit et conspire à me nuire, la langue limpide, de l’eau de roche, tout me pèse me nuit et conspire à me nuire, pas un grain de sable dans cette langue, ça glisse ça coule. Alors que la mienne de langue est gutturale et dure, un torrent qui charrie de méchantes syllabes de méchants sons qui roulent rauque leur « r », une langue qui déboule du djebel, un éboulis de syllabes et de sons saccadés, des sons par escouades, un râle, la violence habite cette langue tellurique, virile. Terre ! Terre ! (p. 25)

Fabienne JACOB, L’averse, Gallimard, 2012

Un très grand merci aux éditions Gallimard, à Libfly et au Furet du Nord pour cette belle découverte de la Rentrée littéraire !

L’avis de Clara

On vous lit tout ! (presque tout)

Nous étions faits pour être heureux

23 jeudi Août 2012

Posted by anne7500 in Des Mots français

≈ 40 Commentaires

Étiquettes

Paris, Rentrée 2012, Véronique Olmi

Nous étions faits pour être heureux

 

Quatrième de couverture :

« C’est étrange comme il suffit d’un rien pour qu’une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. »

Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 62 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n’est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d’enfance dont il n’a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ?

Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l’absence, le désir et les peurs, l’auteure de Bord de mer, Premier amour et Cet été-là décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste.

Je n’avais jamais lu Véronique Olmi et j’ai donc été assez contente en ouvrant l’enveloppe de Libfly de découvrir ce roman en avant-première, d’autant plus quand j’ai compris qu’il était notamment question d’une femme accordeuse de piano.

Très vite, j’ai été embarquée dans l’écriture fluide et sensible, à fleur de peau de Véronique Olmi, et dans l’intimité de Serge, homme apparemment comblé par la vie, dont l’univers respire « le luxe, le calme et la volupté ». Mais c’est sans compter sur les migraines violentes qui le saisissent n’importe où, à n’importe quel moment, ni sur les regards inquiets que lui lance Théo, sur la relation pour le moins maladroite entre le père et son fils aîné. Les échos de blessures très anciennes traversent les heures de Serge, une mousseline jaune, le couvercle d’un piano qui se referme brutalement…

Pendant que Lucie, la jeune femme de Serge, poursuit une existence lumineuse et préservée, Suzanne initie son apprenti aux mystères de l’accord des pianos et son mari aux mystères du foot. On sent qu’elle s’ennuie, Suzanne, qu’elle se contient dans les plis étroits d’une existence un peu étriquée, qu’elle ne semble pas avoir choisie de plein gré. Et pourtant, elle respire la liberté, une liberté qui va un soir frapper Serge. Leur liaison semble d’abord purement charnelle, deux corps qui s’attirent et se trouvent, s’accordent et se parlent. Mais le désir parfait n’est rien sans l’accord des esprits, sans la note juste des mots échangés. Alors Serge parvient enfin à dire la blessure d’enfance qui a infecté toute sa vie, qui le rend incapable d’écouter son fils jouer du piano et le mure dans un silence inaccessible.

Cette histoire aurait pu être banale,celle de deux adultères croisés, d’un homme jaloux et d’un enfant blessé à jamais. Mais elle est baignée par La grande sonate de Liszt, une musique qui met à nu. L’auteure nous fait approcher au plus près des fêlures intimes de Serge et de Suzanne, sans jamais percer tout à fait leur mystère. Une proximité qui frôle parfois l’étouffement tant les personnages se débattent dans leurs contradictions, leurs désirs, leurs secrets.

D’un automne à l’autre, au long d’une année, nous accompagnons Serge, Lucie, Suzanne et les autres sur la Butte Montmartre, au Parc Monceau : la nature et les arbres endormis par l’hiver nous permettent de nous évader un instant des intérieurs et des coeurs étouffés mais ils cachent le feu sous la glace qui a saisi des enfances depuis longtemps enfuies.

Un roman intimiste, noir, qui cherche désespérément l’accord parfait, qui nous parle d’enfance et de paternité, d’amour fou et de trahison, de musique et de silences.

A écouter en lisant : La Grande Sonate pour piano, de Franz Liszt

Un très grand merci à Libfly, au Furet du Nord et aux éditions Albin Michel pour m’avoir permis de lire ce livre en avant-première de la Rentrée littéraire !

Les avis de Constance, de Jostein  et de Leiloona

Véronique OLMI, Nous étions faits pour être heureux, Albin Michel, 2012

Un roman de la Rentrée 2012 qui se passe essentiellement à Montmartre.

 

Ici ça va

16 jeudi Août 2012

Posted by anne7500 in Des Mots français

≈ 22 Commentaires

Étiquettes

Rentrée 2012, Vinau

Ici ça va

Quatrième de couverture(que j’ai un peu élaguée car je n’ai pas enie de tout révéler, le roman est déjà assez court comme ça…) :

Un jeune couple s’installe dans une maison apparemment abandonnée. L’idée ? Se reconstruire en la rénovant. Tandis qu’elle chantonne et jardine, lui – à pas prudents – essaie de retrouver ses souvenirs dans ce lieu qu’il habita enfant. (…). Dans ce paysage d’herbes folles et d’eau qui ruisselle, ce sont les gestes les plus simples, les événements les plus ordinaires qui vont réenchanter la vie : la canne à pêche, la petite voisine, les ragondins, la tarte aux fruits, l’harmonica. Petit à petit, il reprend des forces et se souvient.

D’abord je tiens à remercier tout particulièrement Libfly et Alma Editeur : il a suffi que je laisse un petit commentaire enthousiaste sur le forum de Libfly consacré aux lectures en avant-première de la Rentrée littéraire pour que je reçoive quelques jours après les épreuves non corrigées du deuxième roman de Thomas Vinau, dont le premier, Nos cheveux blanchiront avec nos yeux m’avait beaucoup touchée.

Et en même temps, j’étais un peu anxieuse en ouvrant ce livre : de quoi allait nous parler Thomas Vinau cette fois ? Allait-il réussir à m’émouvoir, à me faire vibrer à nouveau, tout en me surprenant un peu (quand même) ? Tant de deuxièmes romans sont un peu décevants parfois, j’en ai encore fait l’expérience il y a peu…

Eh bien, c’est gagné, pour ce qui me concerne en tout cas ! Derrière ce titre pour le moins laconique, se cache une jolie histoire pleine de silenceet de douceur, de douleur et de discrétion… L’histoire d’un jeune homme dont nous ne connaîtrons pas le nom, venu habiter la maison de son enfance avec sa compagne Ema, une fille que l’on devine proche, attentive, sereine, une fille qui cherche la vie envers et contre tout. Et notre jeune homme est prêt lui aussi à re-chercher la vie, à re-construire quelque chose en lui en même temps qu’il retape la maison et la cabane dans le jardin. La blessure est bien sûr venue de l’enfance, et nous n’en saurons pas grand chose, nous ne ferons presque que deviner le vide que le jeune homme a essayé de masquer. Il va petit à petit se dépouiller de toutes les couches qui le protègent, il va laisser venir à lui les souvenirs, sans forcer, en travaillant la terre, en jouant du melodica, en consolidant un mur, en essayant de sauver quelques ragondins perdus (il a presque réussi à me les rendre sympathiques, ces rats d’eau, Thomas Vinau, c’est dire !) Et comme Ema et son compagnon réussissent à percer une trouée dans le mur de broussailles qui les empêche d’atteindre la rivière qu’ils entendent murmurer de chez eux, le garçon se permet de toucher du doigt sa blessure et de se laisser guérir grâce à l’amitié d’un vieux paysan, grâce à l’amour discret d’Ema.

Je vous dis chapeau, Monsieur Vinau ! J’ai l’impression que vous avez gagné en maturité, avec un roman plus construit, plus élaboré, un fil conducteur simple mais solide, et vous avez gardé en même temps votre poésie, votre attention aux toutes petites choses du quotidien qui redonnent le goût de vivre. Vous n’avez rien perdu de votre simplicité, de votre art de l’épure, non seulement dans l’écriture mais aussi dans la finesse d’approche des blessures d’enfance de votre « héros ». Merci pour cette légèreté qui n’enlève rien à la valeur des souvenirs, merci pour le bon sens qui guide vos personnages du côté de la nature, de la terre, du rythme des saisons, merci pour cette empathie qui semble tellement innée chez vous et qui fait du bien, qui nous guérit nous aussi.

C’est en tout cas tout le bonheur que je souhaite à ceux qui découvriront votre nouveau livre.

« La force des petits matins frais. Ema m’a répété cette phrase ce matin. J’ai la force des petits matins frais. Elle revit ici. C’est ce qui compte. Je n’ai pas envie de fouiller dans ma mémoire. De fourrer mes mains dans la plaie, Juste débrouqqailler. Retrouver un mur. Un visage. Nous sommes partis d’ici quand j’avais quoi, six ou sept ans. C’était devenu invivable pour ma mère. Ils avaient choisi cet endroit ensemble, avaient crépi les murs, réparé le toit, la route, la fosse septique.  Je ne sais pas pourquoi je me souviens de la fosse septique. Probablement parce qu’ils vaient construit au dessus une petite cabane pour les chiottes en attendant mieux. L’hiver le fond de la cuvette était gelé. Un étron figé oublié le soir qui se dressait comme un menhir nous avait bien fait rire. Mon esprit est un jardin désordonné. Une friche remplie de coton, de glace, de ronces et de fraises sauvages. » (p. 33)

« C’est comme s’enfoncer dans une forêt ébouriffée. Ou marcher au bord de la rivière. On arpente sa vie. On choisit un chemin. On s’y habitue. On tente de retenir la route. L’itinéraire. C’est normal, il faut un biais pour découvrir. Un plan. Le chemin devient familier. Rassurant. On élabore nos propres repères. A partir de ce que l’on connaît. Mais on ne connaît rien. Les vrais ignorants ignorent leur ignorance. C’est un peu comme voir le paysage par une petite, petite, toute petite fenêtre.Et finir par croire que le paysage se limite à ce qu’on voit par cette petite, petite, tout petite fenêtre. Au lieu d’essayer d’élargir la fenêtre. De casser les murs. On préfère réduire ce paysage. Penser qu’il n’est que ce que l’on en voit. S’en contenter. C’est plus confortable. Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige. » (p. 47)

« (…) Nous dormons dans le salon. Il y fait plus chaud. Dehors l’eau nettoie tout. Elle prépare sa glace et le ciel fait sa vaisselle dans de grands éclats de lumière. » (p. 82)

Thomas VINAU, Ici ça va, Alma Editeur, 2012 (132 pages)

On vous lit tout ! (presque tout)

compo_100_pages

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2021 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez 243 autres abonnés

Articles récents

  • Lettres d’amour en héritage
  • Il fait bleu sous les tombes
  • Les mots de Nadège : James Ensor à Bruxelles
  • Venus poetica / Brûler Brûler Brûler
  • La mort à marée basse

Vos mots récents

anne7500 dans La mort à marée basse
anne7500 dans Il fait bleu sous les tom…
anne7500 dans Lettres d’amour en …
anne7500 dans Lettres d’amour en …
anne7500 dans Il fait bleu sous les tom…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job Babel BD BD du mercredi Belgique Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions exil Flammarion Folio Gallimard Guillaume Apollinaire Guy Goffette haïkus hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié Norvège nouvelles Noël Ouverture Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance Violon violoncelle Wilfred Owen Xavier Hanotte Zulma étoiles

Propulsé par WordPress.com.

Annuler

 
Chargement des commentaires…
Commentaire
    ×
    Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
    Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies