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Archives de Tag: théâtre

Graine de sorcière

06 vendredi Nov 2020

Posted by anne7500 in Des Mots canadiens

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Margaret Atwood, prison, théâtre

Quatrième de couverture :

Il y a douze ans, Félix dirigeait un célèbre festival canadien. Mais alors qu’il s’apprêtait à monter La Tempête de Shakespeare, la pièce qui allait à la fois éblouir le monde et lui permettre de guérir de ses plus intimes blessures, Il fut honteusement trahi et brutalement licencié. Aujourd’hui, après es années d’errance et de flirt avec la folie, Félix a enfin retrouvé un peu de sens et de dignité en dirigeant, sous un faux nom, une troupe de détenus avec laquelle il fait des miracles. Et quand les hommes à l’origine de sa chute programment une visite de la prison, Félix décide de préparer une vengeance flamboyante qui implique de monter enfin sa fameuse Tempête…

Je dois l’avouer, je ne suis pas vraiment fan de Shakespeare (désolée…) mais j’ai beaucoup aimé ce roman de Margaret Atwood qui rend un fameux hommage à La Tempête du célèbre Barde anglais ! 

Au fil du récit, à travers l’histoire de Félix Philips, un metteur en scène pour le moins audacieux qui a été traîtreusement évincé du festival de théâtre qu’il dirigeait et qui, pendant douze ans, a ruminé son triste sort et les autres pertes terribles qu’il a vécues, celle de sa femme puis de sa petite fille de trois ans baptisée Miranda comme dans la pièce – le théâtre lui avait permis de survivre malgré tout – à travers son histoire donc, on peut comprendre de quoi parle La Tempête même si on ne la connaît pas (si besoin, un synopsis est disponible à la fin du roman) : Félix s’est fait engager dans un programme de littérature au pénitencier de Flectcher où il a pris le pseudo de Monsieur Duc et où, pendant quelques mois par an, il monte une pièce de Shakespeare avec des détenus voleurs, hackeurs et autres escrocs pas très dangereux. Cette année, plutôt qu’une tragédie, il a donc choisi La Tempête, et pas du tout par hasard : il sait que ceux qui l’ont trahi douze ans plus tôt vont visiter la prison et visionner la pièce (qui est toujours présentée sous forme de vidéo pour éviter tout problème à l’intérieur de la prison). Voilà venu le moment de sa vengeance, exactement le sujet de la pièce, qui met en scène la vengeance de Prospéro, échoué sur une île depuis douze ans avec sa fille Miranda et qui se fait aider par Ariel et Caliban, ses serviteurs, mais aussi par ses talents de magicien pour punir son frère Antonio.

Comme par hasard, celui qui a trahi Félix s’appelle Tony et le prénom Félix signifie heureux, prospère… mais Margaret Atwood est bien plus subtile que les apparences, vous vous en doutez : dans ce roman où la mise en scène de Félix va être mise au service de sa vengeance – ce qui en fait un véritable page-turner plein de suspense -, la romancière rend un vibrant hommage au théâtre, à la mise en scène et au travail des acteurs, à Shakespeare, elle fait aussi un formidable acte de confiance en la puissance de la littérature qui peut aller cueillir des délinquants adultes qui donneront le meilleur d’eux-mêmes dans le spectacle théâtral. A commencer par la maîtrise avec laquelle, pendant la durée des préparatifs, des répétitions et de la réalisation, ils s’appliqueront à n’employer pour seules injures que celles qu’ils ont relevées dans le texte de Shakespeare, c’est la première règle imposée par Félix – et qui m’a bien fait sourire tout au long de la lecture. Graine de sorcière, le titre du roman, est une de ces injures mais il y a bien d’autres significations à lui trouver. En parallèle avec son travail au pénitencier, Félix mène tout un travail pour se libérer de ses propres prisons intérieures, de la folie qui le guette et la fin de l’histoire est très émouvante de ce point de vue. C’est du moins ce que j’ai ressenti… 

Si vous aimez le théâtre, ce roman est fait pour vous. Si vous aimez Shakespeare en prime, vous ne pourrez que l’aimer !

Plusieurs citations sur Babelio

Margaret ATWOOD, Graine de sorcière, traduit de l’anglais (Canada) par Michèle Albaret-Maatsch, 10/18, 2020 (Robert Laffont, 2019)

Québec en novembre catégorie Balade à Toronto (auteurs du Canada hors-Québec)

Pumpkin Autumn Challenge –Automne des enchanteresses – Sarah Bernhardt, monstre sacré (théâtre, arts)

Quelques vers de Cyrano

13 dimanche Oct 2019

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, Poésie, théâtre

Dimanche dernier, je suis allée admirer Cyrano de Bergerac, mis en scène par Thierry Debroux au Théâtre royal du Parc à Bruxelles, avec Bernard Yerlès dans le rôle-titre. C’est la même production qui a enchanté les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville cet été. Voici donc quelques vers d’Edmond Rostand, la célèbre tiradu du nez.

Cyrano
Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

Gaz Plaidoyer d’une mère damnée

22 vendredi Avr 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Editions de la Différence, Gaz Plaidoyer d'une mère damnée, Le Mois belge, terrorisme, théâtre, Tom Lanoye

Quatrième de couverture :

Un jeune homme a commis un attentat au gaz : 184 morts, 30 blessés, parmi lesquels 70 écoliers, 20 enfants en bas âge dont le plus jeune n’avait pas trois mois. La mère de ce jeune homme est seule en scène. Elle raconte sa grossesse, la petite enfance de son fils, l’adolescence. Qu’a-t-elle fait de mal ? Pourquoi son fils s’est-il laissé embrigader dans cette spirale djihadiste ? Il n’était pas pire qu’un autre. Elle était une mère aimante. Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? L’attentat monstrueux qu’il a commis rend même sa douleur irrecevable.

Écrivain engagé, Tom Lanoye prend la plume dans les journaux de son pays, milite pour les droits des homosexuels, s’insurge contre les Flamands qui veulent diviser la Belgique et reste abasourdi devant le fait que plus de 3.000 jeunes gens de nationalité belge aient basculé dans l’intégrisme militant et soient partis en Syrie. (Le pourcentage le plus élevé en Europe) Commandée pour commémorer la toute première attaque au gaz de combat menée par les Allemands en 1915 à Tielt, ville de Flandre occidentale, cette pièce a été jouée au Théâtre Malpertuis de Tielt en avril 2015, un siècle plus tard.

Ce vendredi 22 avril, c’est le rendez-vous flamand du Mois belge. Et cela fait un mois qu’ont eu lieu les attentats de Bruxelles. Pour cette lecture flamande, je voulais retrouver Tom Lanoye dont j’avais tellement aimé La langue de ma mère. Je ne savais pas que son dernier titre paru allait me replacer dans le contexte de ces attentats meurtriers.

C’est difficile de parler de ce monologue théâtral, il faut juste le lire et se laisser toucher par le changement de point de vue et les émotions qu’il nous apporte. Il faut juste admirer la profonde humanité de Tom Lanoye qui, face à un travail « de commande » pour commémorer les premières attaques au gaz de la première guerre mondiale, se place du point de vue de la mère d’un jeune terroriste moderne qui a commis un attentat au gaz. Une mère célibataire qui a élevé un enfant certes un peu difficile mais rien que de banal jusqu’à la radicalisation du jeune homme et son acte meurtrier. L’homme de théâtre nous oblige à prendre distance parce que les faits sont révélés progressivement, il part du quotidien le plus normal et il nous fait percevoir la honte d’une femme éclaboussée par la faute du fils.

« Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des fils ont été gâtées » dit un verset de la Bible. Cet transmission générationnelle est brisée, inversée par ces jeunes gens qui se font exploser dans le métro ou envoient des avions contre des tours. Les témoignages de leurs profs, de leurs anciens copains, de leurs parents qui les décrivent comme des jeunes gens normaux « avant » prennent une résonance singulière quand on lit les mots (si bien traduits) de Tom Lanoye. Lui qui a si bien raconté la perte du langage et la personnalité flamboyante de sa mère Josée s’est placé avec sensibilité, sans pathos, du côté de la mère du terroriste.

On est effaré aussi devant le côté visionnaire de ce texte : près d’un an après sa première représentation, les médias ont retenti de ses images, de ses cris, de ses plaintes. Mais il nous oblige à dépasser l’émotion instinctive et à réfléchir, à raison garder.

Oui, il faut juste le lire.

Tom LANOYE, Gaz Plaidoyer d’une mère damnée, traduit du néerlandais (Belgique) par Alain van Crugten, Editions de la Différence, 2016

Un mois après les attentats à l’aéroport de Zaventem et dans le métro Maalbeek, 44 personnes sont toujours hospitalisées, dont 24 en soins intensifs.

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