Quatrième de couverture :
Rachel Waring est folle de joie. De manière inattendue, une grand-tante lui lègue un hôtel particulier à Bristol. Sans plus réfléchir, elle décide de laisser derrière elle son ancienne vie. C’en est fini du travail d’employée de bureau, de sa pauvre garde-robe et de sa colocataire qui fume comme un pompier et jure comme un charretier. Elle va mener une vie entièrement consacrée aux plaisirs, à la beauté, l’art et l’amour. Installée dans ses nouveaux quartiers, Rachel se paie un jardinier, se met à l’écriture, et impressionne tout le monde par son optimisme. Mais alors que le temps s’écoule au rythme de vieilles chansons qu’elle fredonne et des amours qu’elle se choisit, son entourage commence à s’interroger sur l’étrangeté de son comportement.
Ce roman de Stephen Benatar a été publié pour la première fois en Grande-Bretagne en 1982, il a été en lice pour le Booker Prize mais a fait peur aux membres du jury (John Carey explique pourquoi en postface). Réédité en 2007, il a été traduit en français pour paraître à la Rentrée littéraire de 2014. Et c’est tant mieux pour les lecteurs francophones !
Les 340 pages se dévorent, animées par la voix de la narratrice, Rachel Waring, qui vient donc d’hériter d’une belle maison à Bristol, une maison qui va devenir un personnage à part entière car c’est là que Rachel aime à se sentir, à se réfugier face aux difficultés de la vie et des relations avec les autres. (D’ailleurs le titre anglais est très parlant : Wish her safe at home.) Très vite, on comprend que Rachel a été une enfant et une jeune femme timide, pour le moins inadaptée et qu’elle se réfugie dans son imagination, dans les vieilles chansons et comédies musicales qui lui mettent le sourire aux lèvres et du baume au coeur. A partir du moment où elle décide de garder la maison léguée par une grand-tante qui a fini sénile, Rachel elle-même bascule peu à peu dans la folie. D’abord une folie douce, charmante même, qui en réalité la sécurise face à ce monde extérieur si angoissant, si peu réceptif à son penchant naturel pour la bonté ! Mais les choses vont évoluer sous les yeux médusés du lecteur car les rêves et l’imaginaire de miss Waring ne reculent devant aucune limite.
Le coup de génie de ce roman, c’est que c’est Rachel elle-même qui raconte son histoire et que l’on devine plus ou moins ce qui se passe, comment elle réagit, ce qu’elle a vécu enfant et jeune adulte, comment elle se réfugie dans son monde. Et bien sûr, le lecteur ne peut que se poser des questions et interpréter les événements, les rencontres vécus par Rachel : sa mère était-elle réellement si sévère ? Tony a-t-il profité de sa naïveté ou était-il vraiment naturel ? Et qu’en est-il de l’honnêteté du jardinier et de son épouse ? Quelques interrogations parmi d’autres diaboliquement semées par l’auteur qui nous tend, à travers le personnage de son héroïne, un miroir dans lequel nous pouvons reconnaître nos propres petits arrangements avec la réalité et qui pourront mettre certains lecteurs mal à l’aise.
Pour ma part, j’ai dévoré le tout, tantôt faisant totalement confiance à Rachel, tantôt réfléchissant à la véracité d’un autre point de vue que le sien et me laissant absorber par son évolution pimentée de traits grinçants. J’ai donc passé un très bon moment de lecture et j’espère que d’autres romans de Stephen Benatar seront traduits en français !
Stephen BENATAR, La vie rêvée de Rachel Waring, traduit de l’anglais par Christel Paris, Le Tripode, 2014
C’est Cachou qui m’a donné envie.
C’était mon premier livre du Tripode, j’en ai apprécié la belle couverture et la belle qualité d’édition mais punaise, qu’est-ce que j’ai été gênée par les fautes de conjugaison dans la traduction ! C’est bourré de confusions entre le futur simple et le futur du passé ! Par contre, un chouette bonus : sur la page du livre chez l’éditeur, vous trouverez la play-list de Rachel et des vidéos des films les plus marquants qu’elle apprécie.
Anne de Louvain-la-Neuve a dit:
Je reviens de Bristol, ça pourrait m’inciter à le lire, par contre, les fôtes d’aurtograf pas du tout ! C’est triste que les livres ne soient plus des références en la matière depuis de nombreuses années à présent. Aucune maison d’édition n’échappe à la règle !
anne7500 a dit:
Ce ne sont pas des fautes d’orthographe, mais de conjugaison, de concordance de temps.
Sandrine a dit:
Et hop, réservé à la bibliothèque ! Merci pour ce conseil 😉
anne7500 a dit:
Ca devrait te plaire !
Mina a dit:
Que c’est tentant ! Je crains juste le malaise des petits arrangements avec la réalité, de m’y retrouver un peu trop comme dans une autre lecture récente. C’est ce qui a gêné le jury du Booker Prize ou il y avait autre chose ?
anne7500 a dit:
M’enfin, tu étais dans les indésirables !! C’est sans doute ce qui a le plus gêné le jury, ce sentiment d’instabilité face à cette femme qui se raconte.
Mina a dit:
J’avais cru remarquer, en ne voyant pas mon commentaire apparaître. Ton blog ne veut plus de moi ? (Ce n’était pourtant pas la première fois que je commentais chez toi depuis mon ordinateur au travail…) Merci pour ta réponse sinon, ça m’intéresserait encore plus en sachant que ça les a effrayés, j’ai bien envie de m’y confronter finalement.
eimelle a dit:
une tentation de plus!
anne7500 a dit:
Héhé !
Laeti a dit:
Oh oui, il a l’air sympa comme tout et bien délirant!
anne7500 a dit:
Est-ce le roman qui est délirant ? Mystère… 😉
keisha41 a dit:
Hé bien, si je le vois…
anne7500 a dit:
… tu l’attrapes !
alexmotamots a dit:
A lire en plus avec la musique !
Cachou a dit:
Contente qu’il t’ait plu! ^_^
Pour Le Tripode, ils font plus attention que d’autres en général, à l’objet-livre surtout, mais c’est vrai que j’ai déjà trouvé des « coquilles » dans certains de leurs livres (mais bon, maintenant c’est une chose qu’on peut malheureusement dire de tous les éditeurs)… Tu devrais essayer les livres de Goliarda Sapienza chez eux! Je vais d’ailleurs en lire un dans pas longtemps.
anne7500 a dit:
Ce sont des fautes de concordance de temps qui me hérissent généralement (le genre que tu soulignes dans les copies d’élèves) Goliarda Sapienza, je lis régulièrement le nom de cette auteure, tu crois que ça me plairait ? 😉
choupynettederestin a dit:
evidemment, avec un tel billet ma curiosité est piquée! 🙂
anne7500 a dit:
Ce roman le mérite ! 😉
clara a dit:
j’ai aimé ce livre également !
anne7500 a dit:
Et sa couverture aussi !
Mrs Figg a dit:
Tu me fais regretter de l’avoir abandonné après quelques pages (je ne me souviens d’ailleurs plus pourquoi …). Je pense que je lui laisserais une nouvelle chance !
anne7500 a dit:
Tu t’es peut-être sentie mal à l’aise, ce que je comprends.
Jerome a dit:
Un éditeur que j’apprécie et ce que tu dis du roman est plus que convaincant.
anne7500 a dit:
Tant mieux !
Bérénice a dit:
Je viens de l’inscrire dans mon carnet, grâce à ton avis. Aimant la littérature anglaise, je suis très tentée.
anne7500 a dit:
C’est un roman assez original !
titine75 a dit:
Je ne connaissais pas du tout, merci de ton conseil !
anne7500 a dit:
On n’en a pas beaucoup parlé, me semble-t-il. Bonne découverte !
kathel2 a dit:
Tu m’intrigues, je n’avais pas encore repéré ce roman ! 😉
anne7500 a dit:
Mais oui, on n’en a pas beaucoup parlé, dirait-on. Sa couverture est spéciale aussi, n’st-ce pas ! On comprend ce qu’elle représente à la lecture.
dominiqueivredelivres a dit:
je note ce titre même si je ne le lis pas immédiatement c’est tout à fait attirant
anne7500 a dit:
Oh oui, j’ai beaucoup aimé ce roman vraiment spécial.
mllejavotte a dit:
j’ai bien aimé cette lecture même si je me suis sentie mal à l’aise pendant toute ma lecture ne sachant où me situer 😉
anne7500 a dit:
Je crois que c’est le but recherché…