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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Pocket

Concerto pour quatre mains

01 vendredi Avr 2022

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Paul Colize, Pocket

Quatrième de couverture :

D’un côté Jean Villemont, avocat pénaliste amoureux des sommets et sa consoeur Leila Naciri. De l’autre, Franck Jammet, braqueur virtuose et sa compagne Julie Narmon, aussi discrète qu’efficace. Entre eux, un homme et une affaire. Où se trouvait Franck Jammet la nuit du 18 au 19 février 2013 ? Pourquoi Jean Villemont ne se contente-t-il pas de la version officielle ? Qui a réalisé le casse du siècle ?

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé la plume de Paul Colize et surtout son art de mener une intrigue en mêlant plusieurs points de vue et plusieurs voix.

Le roman commence par une page mystérieuse, quelqu’un sort de prison après une peine visiblement éprouvante et il promet à une journaliste « d’entrer dans la légende ». Ensuite on plonge dans « le casse du siècle », aussi efficace que rapide à l’aéroport de Zaventem. Le roman va alors dérouler les chapitres, en alternant l’enquête sur le casse de l’aéroport, la vie et les exploits de Franck Jammet, un braqueur chef de bande, réputé pour son efficacité, la précision de ses attaques et surtout son élégance (jamais de coups de feu, jamais aucun blessé lors de ses braquages) et enfin le travail et la vie de Jean Villemont, un avocat pénaliste réputé à qui on demande d’assurer la défense d’Akim Bachir, un obscur petit braqueur sans envergure. Malgré le peu d’intérêt de cette affaire, Jean Villemont est intrigué par son client qui se fait passer à tabac en prison au point d’atterrir aux soins intensifs et, en acceptant de le défendre, met le doigt dans un engrenage fatidique. Evidemment les fils qui relient le brillant cambrioleur et le petit délinquant seront habilement, que dis-je brillamment tissés par Paul Colize dans des chapitres courts, nerveux, non dénués d’humour (à commencer par le malin plaisir que prend l’auteur à donner pour titres à ses chapitres les derniers mots de chacun).

Le romancier explique à la fin qu’il s’est inspiré de deux personnages réels dans l’histoire judiciaire belge : l’avocat pénaliste Pierre Monville (devenu Jean Villemont dans le roman) et le braqueur François Troukens, sorti de prison avec deux diplômes universitaires et devenu auteur et cinéaste. Si l’issue du roman dépasse de loin la réalité, de nombreux points communs unissent celle-ci et la fiction et honnêtement, c’est passionnant de suivre les deux hommes, l’un dans son parcours de braqueur, l’autre dans son travail d’avocat (et sa vie privée qui lui donne de l’humanité). Tous deux nous font un peu comprendre les arcanes de la justice et de la prison belges. Tous deux sont des virtuoses dans leur genre. Les femmes de leur vie ne sont pas là pour décorer non plus. Tous deux auraient pu être amis…

« Le pénal est la branche la moins rémunératrice, mais la plus passionnante du droit. L’avocat pénaliste est en constante représentation. Il doit avoir le sens du théâtre, être un orateur habile, tenace et combatif. Il lui faut sans cesse user de sa force de persuasion pour défendre les intérêts de son client. « 

« Ce que je m’abstiens de dire à nos futures divas du barreau, c’est qu’en plus du travail, la différence entre un avocat qui réussit et celui qui végète est en bonne partie due à la maîtrise d’une science inexacte qui n’est pas enseignée à l’université.
Elle s’appelle le feeling, le flair ou l’intuition. »

« Lors de ma première visite, je pensais qu’il n’y avait qu’à la pousser [la porte]. Le gardien m’avait stoppé d’un geste, comme il venait de surprendre un gamin en train de faire une bêtise.
-Non, Maître, ça ne marche pas comme ça. Ici, vous n’avez jamais qu’une seule porte ouverte à la fois.
La phrase m’était restée en mémoire. La privation de liberté se résume à ces quelques mots. En rentrant chez moi, ce soir là, j’ai calculé le nombre de portes que comptait la maison. Dix-sept. J’étais cerné de portes, mais à quelques exceptions près, elles étaient ouvertes.
En prison, la liberté se mesure à l’intervalle qui sépare deux portes closes. »

« – Francis Lambotte m’a dit le plus grand mal de vous. J’en ai déduit que vous ne pouviez être que quelqu’un d’intéressant.
Je lui rends son compliment.
– J’étais certain que vous n’étiez pas homme à écouter les ragots. Le plaisir est pour moi. »

Paul COLIZE, Concerto pour quatre mains, Pocket, 2017 (Fleuve éditions, 2015)

Le Mois belge commence bien avec ce roman que je classe en Noir corbeau. Ingamnic a lu le même roman, allons découvrir son avis.

Petit Bac 2022 – Ligne belge Chiffre

Pocket fête ses 60 ans cette année.

Alabama 1963

04 vendredi Fév 2022

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Christian Niemiec, Ludovic Manchette, Pocket

Alabama 1963

Quatrième de couverture :

Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime.
Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »
Deux êtres que tout oppose. A priori.

Une fois que vous vous emparez de ce livre, les pages se mettent à tourner toutes seules, soyez prévenu.e. Le contexte, les personnages, le rythme de l’intrigue, l’humour toujours présent malgré la détresse, voilà quelques-uns des ingrédients de ce premier roman écrit à quatre mains.

Le contexte : nous sommes en Alabama en 1963, et si la déségrégation commence péniblement à se faire concrète, dans cette petite ville du Sud, la peur et le racisme n’ont pas pris une ride. Si le président Kennedy a exprimé ses velléités de changer les choses, il ne parviendra à rien de concret durant son mandat qui se termine brutalement à Dallas le 22 novembre de cette même année 1963. Comme vous le savez, c’est son successeur, Lyndon Johnson, qui en fera plus pour les droits civiques (voir la citation ci-dessous, qui n’est qu’un petit exemple). Ces événements, ainsi que la grande marche sur Washington avec le pasteur Martin Luther King, sont en toile de fond du roman.

Les personnages : une alliance improbable entre un détective blanc, Bud Larkin, viré de la police pour une faute grave, qui a sombré dans l’alcoolisme (là aussi, vous comprendrez pourquoi en lisant le livre) et une femme de ménage noire, Adela Cobb, veuve et mère de trois enfants qui, suite à une « blague », se met à faire le ménage chez Bud et dont le bon sens va aider ce dernier à enquêter sur ces disparitions et meurtres violents de petites filles noires. On peut penser, en moins complexe (mais pas moins intelligent), à La couleur des sentiments de Kathryn Stockett.

Le rythme : les chapitres courts, datés de début août 1963 à début janvier 1964, l’action qui avance grâce aux nombreux dialogues, l’alternance des points de vue font tourner rapidement les pages jusqu’à la révélation finale qui m’a semblé un peu tirée par les cheveux mais tout autant vraisemblable (je sais, ça peut paraître confus mais je ne peux rien vous révéler…)

L’humour : toujours présent malgré la noirceur de la situation, il permet à Adela, avec l’amitié de ses copines femmes de ménage, de passer les épreuves de sa vie de mère et de veuve. Les auteurs Ludovic Manchette et Christian Niemiec ne manquent pas de souligner la dérision du contexte ségrégationniste de l’époque.

Au final, un bon premier roman qui fait ressortir ce qu’il y a de pire et de meilleur dans l’âme humaine.

« Elle [Adela] monta dans le bus pour régler le trajet au chauffeur, avant de redescendre, pour remonter par la porte du fond, réservée aux Noirs. Comme Sid, elle aurait aimé s’assoir, surtout par cette chaleur, mais malheureusement toutes les places étaient prises. Enfin, pas toutes. Ce n’était pas les sièges libres qui manquaient à l’avant, Mais ceux là étaient réservés aux Blancs, et les Noirs ne pouvaient s’y assoir que lorsqu’il n’y avait aucun Blanc. Or il y en avait un ce soir, qui avait dû se perdre… Même si officiellement la loi avait changé sept ans plus tôt, les mœurs avaient la vie dure à Birmingham. La seule chose qui avait changé depuis la déségrégation des bus, c’est que la population blanche les avait désertés au profit des voitures particulières. »

« -Vous préférez qu’on dise de vous que vous êtes une femme noire ou que vous êtes une femme de couleur ?
-Je préfère qu’on dise que je suis une femme bien. »

« Une dame ignora complètement Bud. Alors même qu’il lui parlait, elle resta obstinément tournée vers Adela. Lorsque celle-ci finit par désigner son employeur du doigt, l’autre feignit la surprise, le regardant pour la première fois :
— Oh, un Blanc ! Je vous avais pas vu, en plein jour ! »

« Le nouveau président, Lyndon Johnson passait la soirée au Forty Acres Club, un club privé strictement réservé aux Blancs. Son épouse, fatiguée, ayant préféré décliner l’invitation, Johnson avait débarqué avec à son bras Geraldine « Gerri » Whittington, la jeune secrétaire particulière noire qu’il venait d’engager.
« Monsieur le Président, lui avait-elle demandé quelque peu inquiète en arrivant, est-ce que vous savez ce que vous faites ?
– Bien sûr, avait-il répondu. La moitié de ces gens vont penser que vous êtes mon épouse… et ça me va. »
Plus tard dans la soirée, à la surprise générale, il était allé jusqu’à danser avec elle.
L’événement allait faire grand bruit. Dès le lendemain, le club acceptait les membres de couleur. »

« Si un détective blanc pouvait aider des Noirs, si on pouvait assassiner le président des Etats-Unis, si elle avait pu se débarrasser de Lazarus, si une femme pouvait vivre avec une femme, alors peut-être qu’un jour Elijah pourrait être chirurgien. Ou président. Non, trop dangereux. Chirurgien. »

Ludovic MANCHETTE et Christian NIEMIEC, Alabama 1963, Pocket, 2021 (Le Cherche-Midi, 2020)

Le Mois de l’Histoire afro-américaine chez Enna – C’est une lecture commune avec Enna, Blandine et Natiora.

Petit Bac 2022 – Lieu 2

Les éditions Pocket fêtent leurs 60 ans.

Lectures d’été 1

20 vendredi Août 2021

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots italiens

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10/18, Commissaire Ricciardi, Helen Simonson, Paula Hawkins, Pocket, Rivages noir

Cet été, j’ai voulu sortir de la PAL quelques titres contenant le mot « été » (ou pas…). Une thématique… de saison !

Quatrième de couverture :

En ce mois d’août 1931 à Naples, les fêtes populaires où se côtoient danses endiablées et dévotions à la Vierge battent leur plein. Mais il n’y a pas de trêve estivale pour le crime. Pour le commissaire Ricciardi et son adjoint le brigadier Maione non plus. Ils travaillent même le dimanche, et on ne tarde pas à les prévenir que la duchesse de Camparino a été découverte sans vie dans sa somptueuse demeure. Une balle tirée à travers un coussin a suffi à la tuer. Si, pour le médecin légiste et la police, l’acte criminel ne fait aucun doute, il est en revanche plus difficile d’isoler un suspect. Le commissaire Ricciardi possède le don peu commun de voir, comme en un flash, les derniers instants des morts. Et ce qu’il perçoit le laisse perplexe : la duchesse parle d’un anneau qu’on lui aurait volé…

J’ai beaucoup aimé cette troisième enquête du commissaire napolitain, une enquête délicate où les femmes et la jalousie jouent un grand rôle, tant au niveau professionnel que dans la vie privée de Ricciardi. Si vous n’avez jamais lu cette série, attention, je risque de vous dévoiler certains éléments (il vaut mieux les lire dans l’ordre).

La duchesse de Camparino, seconde épouse du vieux duc, a été assassinée : elle trompait depuis longtemps son vieux mari agonisant avec un journaliste et les suspects sont nombreux. Le commissaire Ricciardi devra faire appel à toute son intelligence et à son fameux sixième sens pour dénouer tous les liens à la fois retors et finalement si prévisibles de ce crime.

Autour du commissaire, son adjoint Maione, qui se laisse mourir de faim par jalousie envers sa femme (qui est elle aussi jalouse de lui…) et un jeu (délicieusement mené par Maurizio De Giovanni) entre les deux femmes qui prennent de plus en plus de place dans la vie du policier taciturne, Enrica sa voisine d’en face dont il est secrètement amoureux et Livia, la veuve du ténor assassiné dans la première enquête, venue en vacances à Naples et qui ne le laisse pas non plus indifférent. Ricciardi commence à prendre conscience que peut-être, il n’est pas condamné éternellement au malheur et à la souffrance pesante que lui font subir tous les morts de mort violente croisés en chemin. Cette part de vie privée n’enlève rien à l’intérêt de l’enquête policière mais elle est bien palpitante dance ce roman et participe au charme de la série et de son héros.

Ce troisième roman de la série est marqué par le fascisme qui s’immisce davantage dans l’enquête : on découvre la police secrète du régime, un des suspects écrit des discours officiels pour le parti et comme on le devinait déjà dans la saison Hiver, le docteur Modo, le légiste, a intérêt à tenir sa langue s’il veut éviter les ennuis (mais après tout, heureusement que ce personnage résistant existe). Malgré les multiples tensions, l’humour subtil est toujours bien présent et l’évocation de Naples sous la chaleur estivale, un tableau aux couleurs et aux parfums étourdissants. Vivement l’automne pour la suite des aventures de ce commissaire si attachant !

« La faim, l’amour ; le désir de possession, l’attrait du pouvoir, le mensonge, l’infidélité. Le délits dont Ricciardi était quotidiennement le témoin naissaient de tout cela. »

« Alors qu’il marchait dans le soleil couchant, il pensait que l’amour est une racine empoisonnée qui cherche son chemin pour survivre : une maladie mortelle évoluant lentement à laquelle on peut s’adapter, et qui fait préférer la souffrance au bien-être, la douleur à la tranquillité, l’illusion à la certitude. »

« Le vendredi après-midi, la ville se moque de la chaleur, comme elle se moque du froid, de la pluie ou du vent.
La ville, le vendredi après-midi, a une ambiance qui n’appartient qu’à ce jour-là. C’est l’ambiance de l’attente délicieuse de deux journées dans lesquelles l’emprise du travail se relâche, dans lesquelles chacun peut enfin penser un peu à soi. Des jours pour les rencontres, la messe et le bal… La ville, le vendredi après-midi, comble ses rues par l’attente : c’est tellement mieux d’attendre le samedi tous ensemble, au lieu de rester enfermés à la maison. La via Toledo se remplit de voix et de bruits : le vendeur de pastèques qui promet la fraîcheur de sa marchandise, le marchand de café qui roule son pot géant sur un chariot, le marchand de citrons avec ses fruits qui pendent du décor de feuillage de son éventaire. Et les fouaces aux anchois frais, les fruits de mer, les jolies paysannes tenant d’une main une chèvre en laisse et de l’autre un broc en fer pour y recueillir le lait.
La ville, le vendredi après-midi ne veut pas entendre parler de pauvreté ou de faim. »

Maurizio DE GIOVANNI, L’été du commissaire Ricciardi, traduit de l’italien par Odile Rousseau, Rivages/Noir, 2019

Petit Bac 2021 – Météo 4

La Fille du train

Quatrième de couverture :

Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : à 8 h 04 le matin, à 17 h 56 le soir. Et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l’être par le passé, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.
Jusqu’à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. La jeune femme aurait-elle une liaison ? Bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, Rachel décide d’en savoir plus. Quelques jours plus tard, elle découvre avec stupeur la photo d’un visage désormais familier à la Une des journaux : Jess a mystérieusement disparu…

Non, le mot « été » ne figure pas dans ce titre mais l’histoire se passe notamment en juillet et le train est un bon moyen pour partir en vacances, non ? Mais de vacances, il n’en est pas question dans ce thriller, c’est plutôt la routine, le train-train quotidien (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots) de Rachel, un quotidien chaotique marqué par la séparation conjugale, la perte de sa maison, de son travail, et même de sa mémoire parfois, car depuis longtemps, déjà avant sa séparation avec Tom, Rachel a sombré dans l’alcoolisme (on comprendra pourquoi dans le roman mais je ne veux vraiment pas en dire trop). Elle est tellement atteinte par le divorce et l’alcool qu’elle harcèle parfois son ex-mari et sa nouvelle compagne, Anna. Sa seule distraction, dans les trajets qu’elle fait tous les jours en train, c’est d’observer les maisons dans le quartier où elle habitait « avant » et d’imaginer une vie au couple idéal qu’elle observe dans son ancienne rue. Ceux qu’elle a baptisés Jess et Jason sont en réalité Megan et Scott, un couple pas si parfait que cela (évidemment). Quand Megan disparaît, Rachel intervient, se mêle de cette disparition : ça parait totalement invraisemblable au lecteur, cette « audace », cette intrusion dans les affaires de parfaits inconnus, mais c’est le début d’un enchaînement inéluctable dont la fin vous scotche et vous sonne durablement. L’histoire progresse à travers les voix des trois personnages féminins (être dans la tête de Rachel et vivre son alcoolisme est édifiant) et les aller-retours entre passé et présent de ce premier roman époustouflant !

Paula HAWKINS, La Fille du train, traduit de l’anglais par Corinne Daniellot, Pocket, 2016 (Sonatine, 2015)

Petit Bac 2021 – Voyage 4

L'été avant la guerre

Quatrième de couverture :

Été 1914. Beatrice Nash, jeune professeure, découvre le village de Rye et sa gentry locale. Elle a fait vœu de célibat et se rêve écrivain – des choix audacieux dans la société conservatrice de ce début de siècle, que l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne vient bouleverser. Les hommes s’engagent, et Beatrice voit partir Hugh, le neveu de sa chaperonne, avec un étrange sentiment… Helen Simonson signe un roman pétillant et mordant, entre comédie de mœurs, tableau romantique et portrait féministe, Downton Abbey et Jane Austen. Lumineux et… so british !

Voici le roman d’été qui m’a fait passer par toute une gamme d’émotions et a fini par me chavirer le coeur ! Je savais que ça ne pouvait que me plaire mais je ne m’attendis pas à sourire et à sangloter à ce point. Ce roman c’est…

C’est d’abord le portrait d’une jeune femme, Beatrice Nash, qui vient de perdre son père bien-aimé et se veut indépendante, malgré la curatelle imposée sur son héritage (dont elle ne pourra disposer pleinement qu’à son mariage) et qui obtient non sans difficulté le poste d’institutrice de latin dans la petite ville de Rye, dans le Sussex. Nous sommes au tout début d’août 1914 et très vite l’entrée en guerre et l’invasion de la Belgique agitent rapidement toute la ville. Le patriotisme anglais se réveille et se révèle dans des nuances parfois bien étroites d’esprit.

C’est donc aussi le portrait de la société anglaise, la « bonne société », et parmi eux ceux et celles qui s’efforcent avec honnêteté de faire avancer leur époque, comme Agatha et John Kent et leurs neveux Hugh et Daniel, et ceux qui sont corsetés dans leur code moral fermé… et font écrire à l’auteure des scènes et des dialogues pleins de piquant… ou à pleurer de bêtise. Dans cette ville de Rye, il y a aussi des réfugiés belges et des romanichels toujours en butte aux préjugés des bien-pensants, mais qui feront évoluer les mentalités de Beatrice et de Hugh. C’est aussi un état des lieux de la condition féminine anglaise en 1914, avec une diversité bien croquée de personnages féminins.

Au delà des descriptions bucoliques de cet été resplendissant, au delà de la peinture de la société anglaise, ce roman parle aussi de façon très concrète de la guerre en France, en emmenant ses personnages, leurs qualités, leurs fragilités, leurs contradictions sur les champs de bataille. Je me demandais comment Helen Simonson allait terminer son roman mais je dois avouer que la dernière partie et l’épilogue sont très habilement amenés et m’ont arraché de grosses larmes inoubliables.

« Ma chère enfant, je crains que nous ne soyons tous les esclaves de la société. Il n’y a pas moyen d’y échapper. S’agissant de vous, c’est parce que Lady Emily a approuvé votre embauche que les administrateurs de l’école se sont laissés convaincre alors que moi, qui suis également membre titulaire de ce conseil, j’avais été incapable de l’emporter. J’ai bien peur que votre indépendance aussi bien que mes tentatives pour faire évoluer les choses ne dépendent de notre amie titrée et des petits cartons d’invitation ornés de son chiffre qu’elle nous fait l’honneur de nous adresser. »

« Agatha n’empruntait ce passage que de très bonne heure et jamais elle ne se sentait plus chez elle dans sa propre demeure que lorsqu’elle glissait la tête par la porte de la cuisine pour demander à la cuisinière une tasse de thé de la grosse théière brune tenue au chaud toute la journée pour le personnel. Pendant un bref instant, dans la cuisine carrelée de noir et blanc, avec ses hautes fenêtres ensoleillées et son fourneau à gaz flambant neuf, rien ne les obligeait à être patronne et domestique, régnant sur des domaines distincts de part et d’autre d’une porte matelassée. Elles pouvaient se retrouver comme deux femmes, levées avant le reste de la maisonnée et ayant grand besoin de leur première tasse de thé de la journée. »

« Il s’était pris à espérer que la salle de classe, dont les contraintes étaient pourtant aussi pesantes que des chaînes, lui apporterait la clé de l’évasion.
Il comprenait désormais que jamais il ne pourrait échapper à la prison de sa condition. Ces gens-là auraient beau lui sourire, leurs yeux diraient toujours « sale romanichel ».
Il était condamné à vivre et à mourir à quelques kilomètres seulement de la forge fuligineuse de son père, et toute son instruction ne ferait sans doute que donner à penser aux autres qu’il était plus rusé et plus fourbe que son père qui n’avait jamais appris à lire. »

« Une fine veine de chagrin courait néanmoins sous son bonheur , dont des millions de femmes souffriraient comme elle durant de longues années . Ce chagrin n’empêchait pas leurs pieds de marcher, il ne leur interdisait pas d’accomplir les tâches quotidiennes de la vie; mais il parcourait la population comme les câbles de cuivre du réseau téléphonique, reliant toutes ces femmes les unes aux autres, les rattachant à la tragédie qui avaient dévasté leurs cœurs comme elle avait dévasté les champs qui s’étendaient devant sa fenêtre. »

Helen SIMONSON, L’été avant la guerre, traduit de l’anglais par Odile Demange, 10/18, 2017 (Nil éditions, 2016)

Le Pavé de l’été chez Brize fête ses 10 ans ! (671 pages dans l’édition 10/18, y compris les très beaux et intéressants remerciements de l’auteure à la fin)

Et aussi une première participation au challenge organisé par Blandine De 14-18 à nous

Les femmes de ses fils

22 mardi Juin 2021

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

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Joanna Trollope, Pocket, roman familial

Les femmes de ses fils - Poche - Joanna Trollope - Achat Livre | fnac

Quatrième de couverture :

Et une belle-fille de plus, se lamente Rachel. Telle une louve, protectrice et possessive, elle refuse de laisser ses trois garçons, adultes et mariés, s’éloigner d’elle. Au gré des crises et des désirs d’émancipation, les liens familiaux se font et se défont. Rachel acceptera-t-elle de ne plus être la reine de son petit monde ?

Voilà une nouvelle histoire de famille imaginée par Joanna Trollope, qui est vraiment très experte dans le genre. Une famille de trois fils adultes élevés par des parents aimants aux personnalités bien marquées, Rachel et Anthony, trois fils qui construisent à leur tour leur couple, leur propre famille. Jusque là, Rachel a dirigé son monde avec autorité et personne n’a jamais remis en cause ses interventions. Du moins ceux qui ne voulaient pas qu’elle intervienne dans leur vie (Sigrid, la belle-fille suédoise, épouse d’Edward, le fils aîné) se sont débrouillés pour l’en écarter le temps qu’il fallait, sans remettre en cause son statut. Rachel est particulièrement heureuse que Ralph, son deuxième fils au caractère si imprévisible, ait trouvé l’âme soeur en la personne de Petra, discrète et solitaire étudiante en art d’Anthony, qu’ils ont accueillie à bras ouverts et qui a semblé rentrer dans le moule familial « rachelien ».

C’est le mariage du troisième fils, Luke, avec la belle Charlotte, et la perte d’emploi de Ralph qui vont faire basculer le modèle familial. Charlotte bouscule les préséances implicitement accordées à Rachel par ses fils et les décisions unilatérales de Ralph concernant son nouvel emploi pétrifient, si j’ose ce mauvais jeu de mots, Petra. La mater familias tente bien de garder sa place ais c’est peu à peu au niveau des fils et de leurs épouses que les lignes vont bouger, plus au niveau des parents et grands-parents.

Derrière cette couverture un brin racoleuse, c’est une histoire sur la famille, sur le couple, sur les liens belle-mère belle-fille et mère fille, bien sûr, sur la transmission familiale, une histoire qui, une fois encore, m’a embarquée dans ses ressorts psychologiques finement explorés par Joanna Trollope. La romancière crée des caractères forts, intéressants, qui évoluent subtilement grâce au dialogue ou à l’intuition selon les moments. Elle n’oublie pas les enfants, la pétillante Mariella ou les petits Kit et Barney, témoins malgré eux des histoires de « grands ». On peut se retrouver dans ces personnages, dans ces sentiments ambivalents et on peut y puiser la certitude que, oui, les choses peuvent évoluer, même quand l’horizon semble bouché. Et finalement, c’est l’amour et l’éducation reçus au sein de la famille qui permettent ces évolutions.

Joanna TROLLOPE, Les femmes de ses fils, traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj, Pocket, 2014 (Editions des Deux Terres, 2013)

Dans le cadre du Mois anglais, c’est une lecture commune avec Enna et cela compte aussi pour le Petit Bac 2021 (Etre humain).

Lectures de juillet 2020

03 lundi Août 2020

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots français

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10/18, Adrien Goetz, Kate Atkinson, Le Livre de poche, Minette Walters, Pocket, Rhidian Brook

Voici quelques avis très courts pour garder une trace de mes lectures de juillet 2020.

Hambourg, 1946. La ville est en ruines et la nation brisée. Si la guerre est terminée, la vie, elle peine à reprendre ses droits. Des ombres fantomatiques errent parmi les décombres à la recherche de nourriture, d’un proche, d’un espoir. Lewis Morgan, colonel de l’armée britannique, est chargé de superviser les opérations de reconstruction du territoire et de dénazification de la population. Il s’installe dans une somptueuse villa réquisitionnée à son intention avec son épouse et leur dernier fils encore en vie.   Touché par leur situation, le colonel propose aux propriétaires des lieux, un architecte allemand éploré par la mort de sa femme et sa fille adolescente, de rester. Les deux familles partagent alors le même toit, se croisent, se frôlent, mais comment supporter pareille situation quand une haine viscérale continue d’opposer les deux peuples ? Dans cette ambiance oppressante, inimitiés et hostilités vont laisser place à des sentiments plus dangereux encore… 

Magnifique roman inspiré de la vraie histoire du grand-père de Rhidian Brook, engagé dans la dénazification et la reconstruction de l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. A Hambourg, le colonel Lewis Morgan décidé de partager la maison réquisitionnée pour sa famille avec ses occupants allemands, un architecte et sa fille. Morgan a perdu un fils pendant la guerre, victime d’une dernière bombe larguée par un bombardier allemand dans son vol de retour, la femme de l’architecte est portée disparue. Les retrouvailles entre le héros de guerre, sa femme et son cadet sont délicates… Dans la maison de l’autre, les sentiments sont forts, ambivalents. Les personnages sont dessinés avec finesse, le contexte historique est troublant et pathétique à la fois : comme les certificats de « blanchissement » qu’attendent les Allemands pour reprendre une vie normale, personne n’est ni tout noir ni tout blanc. Lewis Morgan est attachant et inoubliable, même s’il paraît « absent ». Symboliquement saisie sur une saison, l’hiver 1946 et le début du printemps, c’est une belle histoire de courage, de deuil et de résilience. J’ai beaucoup aimé !

Rhidian BROOK, Dans la maison de l’autre, traduit de l’anglais par Gabrielle Merchez et Frédérique Daber, 1à/18, 2015

« D’où provenait la fascination qu’exercait Olive Martin ? Du spectacle grotesque de son mètre cinquante-cinq pour quelque cent vingt kilos ? De la répulsion qu’elle inspirait ? Elle avait débité sa mère et sa sœur en morceaux qu’elle avait rassemblés sur le sol de la cuisine en une composition abstraite sanguinolente. Le crime mis à part, ce qui rendait son cas exceptionnel, c’est qu’elle avait plaidé coupable et même refusé de se défendre. »

Dès sa première rencontre avec Olive Martin, Rosalind Leigh, qui a accepté d’écrire un livre sur elle, a le sentiment que la meurtrière obèse n’est pas coupable. Mais alors pourquoi ces aveux ?

Rosalind Leigh accepte à contrecœur d’écrire un livre sur une affaire retentissante : celle du meurtre de sa mère et de sa sœur par Olive Martin, une fille énorme qui fait peur à tout le monde dans sa prison et qui a tout avoué de comment elle a égorgé et découpé les corps. Dès sa première rencontre avec Olive, Roz comprend que ces aveux ne correspondent pas à la réalité. Elle-même profondément déprimée (on comprend pourquoi bien plus tard) démêle petit à petit tous les fils de l’affaire, aidée par un ancien flic reconverti en patron de restaurant bizarrement vide.
Roz reprend vie grâce à cette enquête qui révèle des négligences et des lâchetés coupables envers une jeune femme qui ne demandait sans doute qu’à aimer et à être aimée. Retrouvailles avec la romancière Minette Walters : on ne s’ennuie pas une seconde, les dialogues sont acérés (surtout entre Roz et l’ex-sergent Hawksley) et l’autrice laisse planer le doute jusqu’à la dernière page…

Minette WALTERS, Cuisine sanglante, traduit de l’anglais par Philippe Bonnet, Pocket, 2007

Parce qu’il a été témoin d’un violent accrochage entre deux automobilistes, Jackson Brodie, dont nous avons fait connaissance dans La Souris Bleue, va se trouver propulsé dans une série d’aventures incroyables. Les choses s’arrangent… est un thriller, une comédie noire et une satire de la vie contemporaine britannique.
Kate Atkinson y brocarde, entre autres, le théâtre d’avant-garde, une certaine littérature populaire, les promoteurs immobiliers, les nouveaux riches, etc., avec l’humour corrosif qu’on lui connaît.

Dans ce roman de 450 pages, on suit les histoires de quelques témoins d’une violente altercation entre automobilistes suite à un accrochage en plein Edimbourg. Parmi eux, un gentil écrivain de polars doux rêveur, la femme d’un entrepreneur véreux et… Jackson Brodie, qui accompagne sa Julia au festival de théâtre. Ajoutez-y une policière qui habite une des maisons construites par le promoteur véreux, une jeune femme russe déterminée, un sbire armé d’une batte de base-ball et vous obtenez un roman à la construction éblouissante où tout ce beau monde se retrouve pour un final déchaîné et une pirouette de fin encore plus inattendue. J’ai beaucoup ri… J’ai adoré (comme tous les romans de Kate Atkinson d’ailleurs).

Kate ATKINSON, Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux, traduit de l’anglais par Isabele Caron, 2007

Trois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s’ennuie au musée de Bayeux, jusqu’au jour où la directrice du musée, dont elle est l’adjointe, est victime d’une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l’histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l’Alma…

J’ai choisi ce livre pour ma semaine de vacances en Normandie, puisqu’il est question de la Tapisserie de Bayeux (que je ne suis pas allée revoir pour autant) C’était sympa, instructif, l’idée que la fin de la Tapisserie manque était intéressante, et mêler les deux fins possibles au destin de la monarchie anglaise contemporaine était carrément rocambolesque (avec l’abdication d’Edouard VIII pour épouser Wallis Simpson et les frasques de Diana avec Dodi Al-Fayed avant sa fin tragique à Paris)mais je me suis un peu perdue dans toutes les théories possibles et ça ne me laissera sans doute pas un grand souvenir… J’ai trouvé le couple Pénélope (conservatrice fraîche émoulue de l’école) et Wandrille (journaliste et dandy dilettante) un peu léger. J’ai quelque part Intrigue à Giverny, issu d’une opération Deux poches achetés un gratuit, mais je vais attendre avant de l’extirper de la PAL…

Adrien GOETZ, Intrigue à l’anglaise, Le Livre de poche, 2008

Oiseau de nuit

30 mardi Juin 2020

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots noirs

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DCI Erika Foster, Pocket, Robert Bryndza

Quatrième de couverture :

Chaque nuit depuis sa branche, il épie. L’oiseau de nuit. S’il s’envole, il est déjà trop tard.
Londres étouffe sous la canicule. Les soirées sont irrespirables. Mais en ce qui concerne le Dr Munro, retrouvé nu et ligoté à son lit, les causes de l’asphyxie sont à chercher ailleurs. Le sac plastique qui lui enserre la tête, par exemple. Déjà le troisième qu’on retrouve ainsi. Tous des hommes en vue, et dont l’homosexualité n’est plus un secret. Alors ? Accident auto-érotique ? Crime homophobe ? La DCI Erika Foster a son idée sur la question. Et, contre tous les profils, la certitude du genre d’oiseau qu’ils recherchent…

J’avais sorti d’autres livres pour le Mois anglais mais celui-ci (acheté plus récemment) s’est imposé quand je me suis rendu compte qu’il commençait en juin, en pleine canicule londonienne, et c’est exactement dans ces circonstances que j’ai lu le roman la semaine dernière ! (On me souffle dans l’oreillette que je n’habite pas Londres. Oui, c’est un détail, l suffit d’y croire…)

J’ai vraiment eu plaisir à retrouver la DCI Erika Foster, qui va commémorer bientôt les deux ans du décès de son mari Mark, et ses deux collègues préférés Moss et Peterson. Tous trois vont être confrontés à une série de meurtres commis sur des hommes connus, asphyxiés à l’aide d’un sac plastique particulier, ce qu’on appelle un « kit de suicidé » alors que le tueur ne laisse aucun indice derrière lui. Des meurtres soigneusement préparés, planifiés, froids et choquants.  (Petite erreur dans la quatrième de couverture : le docteur Munro est la première victime de la série.) Le troisième meurtre touche une relation d’Erika mais l’enquête lui est retirée parce que cela ne s’est pas passé sur son « territoire » et que ses supérieurs s’engouffrent dans une piste, certes évidente, mais pas du tout compatible avec l’instinct de l’enquêtrice. Erika sera même écartée de l’enquête mais elle réussira bien sûr à la résoudre.

Chez Robert Bryndza, on sent le désir de faire place à tous les « profils » dans la police métropolitaine : Erika est redoutable mais un peu tête brûlée, Moss est homosexuelle, Peterson est noir (et a bien du mal à résister aux provocations racistes d’un suspect). Il y a du féminisme aussi, non seulement pour Erika mais aussi dans les meurtres (je ne veux pas vous en dire plus, ce serait « divulgâcher »). Comme dans le premier roman de la série, l’enquête est enlevée, Erika a l’esprit acéré, le rythme est soutenu même quand l’enquête semble piétiner, et le suspense est bien ficelé. Bryndza a une écriture très visuelle, très évocatrice donc et cela fait partie du plaisir de lecture. Une troisième enquête est déjà traduite en français, tant mieux !

Robert BRYNDZA, Oiseau de nuit, traduit de l’anglais par Chloé Royer, Pocket, 2019 (Belfond, 2019)

C’est mon dernier billet pour le mois anglais (un autre roman anglais est en cours mais mon rythme de lecture s’est considérablement ralenti depuis une semaine) et c’est le moment de mettre le blog en pause au moins pour le mois de juillet.

Bonnes vacances et bonnes lectures !

Mal d’enfant

20 vendredi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

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Elizabeth George, Mal d'enfant, Pocket, polar

Quatrième de couverture :

Déprimée par des fausses couches à répétition, Deborah Saint-James déambule dans les salles de la National Gallery. Submergée par le chagrin face à une Vierge à l’Enfant radieuse, elle trouve du réconfort auprès de Robin Sage, un pasteur qui l’invite à lui rendre visite dans le Lancashire.
Quand Deborah et son mari arrivent chez Robin, leur hôte est mort, victime d’un empoisonnement accidentel. Une hypothèse inenvisageable pour Simon Saint-James, expert en sciences légales. Avec son vieil ami l’inspecteur Lynley., il décide de reprendre l’enquête sabotée par la police locale. Ensemble, ils vont découvrir les enfers insoupçonnés que recèle parfois le quotidien d’un village trop paisible…

Il y a très longtemps que je n’ai lu de roman d’Elizabeth George et pourtant j’apprécie particulièrement le duo formé par Thomas Lynley et Barbara Havers. Comme mon été a été en bonne partie anglo-saxon, j’ai eu envie de les retrouver (et d’ajouter un titre #alassautdespavés). J’ai donc lu ce livre début août.

Quel plaisir de retrouver cette romancière ! Bon, la lecture n’était pas tout à fait de saison parce que ça commence en novembre sous une pluie battante à Londres, ça continue en plein hiver dans la campagne anglaise (Lancashire) par un froid mordant et la scène finale en pleine tempête de neige était bien glaçante. Cette histoire d’empoisonnement apparemment accidentel amène Simon Saint James à faire reprendre l’enquête par son ami Thomas Lynley et Elizabeth George à évoquer les questions de maternité, de filiation, de paternité aussi. On entre aussi dans les secrets d’un village anglais, où le pub est le lieu de rencontres et de racontars sur tout et tout le monde, dans une région où les sorcières et les pasteurs se disputent se ont disputé le territoire spirituel. On y croise aussi une bande d’ados dont les hormones en croissance ne sont absolument pas perturbées par le froid ambiant. Comme à chaque fois chez Elizabeth George, la toile de fond sociale, les relations interpersonnelles, la psychologie des personnages sont aussi importantes que l’enquête et les recherches minutieuses pour trouver la clé de l’énigme. Elle est assez maligne pour nous laisser deviner cette clé mais elle a réussi à semer le doute dans notre esprit en nous emmenant sur une fausse piste fabriquée par un personnage peu sympathique et en créant des scènes percutantes de réalisme, voire crues.

Dans cette enquête, Barbara Havers n’est pas très présente : elle est en vacances, en train deretaper le pavillon familial pour le mettre en vente, afin de payer les frais de pension de sa mère qu’elle a dû placer. Mais quitter sa banlieue pourrie lui fait un peu peur et elle est heureuse d’être distraite de ses soucis pour aider Lynley en faisant des recherches en Cornouailles. Et bien sûr, les couples formés par Simon et Deborah Saint James, Thomas Lynley et Helen Clyde évoluent tout en subtilité et cela fait, outre l’humour de certains dialogues et situations, du plaisir de lecture intact après tant d’années !

Un petit passage (qui m’a fait hurler de rire) avec les ados :

« Josie plissa le front, s’efforçant désespérément d’assimiler. Elle qui se vantait d’être un puits de science en matière de sexualité féminine – grâce à un exemplaire orné de Femelles déchaînées au foyer, qu’elle avait piqué dans la poubelle où sa mère l’avait enfoui après avoir, sur les instances bougonnes de son époux, passé deux longs mois à tenter de devenir « une grande vicieuse » ou quelque chose d’approchant – était visiblement dépassée.

(…)

Pam ricana languissamment.

-Mais non. C’est digne d’une femelle déchaînée, ni plus ni moins. On parle pas de ça dans ton bouquin, Jo ? Peut-être qu’on se contente de conseiller aux femmes de se tremper le bout des tétons dans de la crème fraîche puis de les serir avec des fraises à leur mec à l’heure du thé ? « Comment étonner son mari 365 jours par an. » » (p. 84)

« Le plus difficile dans le métier de policier, c’était de ne pas manifester ses sentiments. L’investigation policière obligeait l’enquêteur à se concentrer sur la victime et le crime perpétré sur sa personne. Si le sergent Barbara Havers avait parfaitement maîtrisé l’art de porter des oeillères et de rester neutre pendant une enquête, Lynley, lui, souffrait mille morts tout en recueillant les indices et se familiarisant avec les faits et les différents protagonistes, lesquels n’étaient jamais ni tout noirs ni tout blancs. Car on n’évoluait pas dans un monde en noir et blanc mais dans un univers en demi-teintes. » (p. 268)

Elizabeth GEORGE, Mal d’enfant, traduit de l’anglais par Dominique Wattwiller, Pocket, 1996 (Presses de la cité, 1994)

Si elle situe ses intrigues en Angleterre, Elizabeth George est américaine.

L’avocat, le nain et la princesse masquée

09 vendredi Août 2019

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Paul Colize, Pocket

Quatrième de couverture :

Quand on est avocat, spécialiste des affaires de divorce, coucher avec ses clientes est rarement une bonne idée. En fait, c’est même interdit. Mais lorsqu’il s’agit de Nolwenn Blackwell, un des mannequins les plus en vue du moment, difficile de résister.
Hugues Tonnon s’est laissé tenter et mal lui en a pris. Au petit matin, deux flics viennent enfoncer le clou dans sa gueule de bois carabinée : Nolwenn a été assassinée. Et puisqu’il est le dernier à l’avoir vue vivante – et de près – il est le principal suspect. Pour l’inspecteur Witmeur, il ne fait même aucun doute qu’il est coupable. Le flic a une revanche à prendre sur le baveux depuis que sa séparation lui a coûté une paire de faux seins….

C’est mon deuxième roman de Paul Colize, et j’ai trouvé qu’il ressemblait un peu à Un parfum d’amertume, découvert l’an dernier. Mais je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Un homme, l’avocat Hugues Tonnon, a toutes les apparences contre lui quand on trouve le corps sans vie de Nolwenn Blackwell, une mannequin qui venait de de faire appel à lui pour un divorce. Sur le point d’être arrêté, Tonnon préfère mener son enquête seul et quitte Bruxelles, avec un téléphone prépayé, des réserves d’argent liquide et des ressources « amicales » (un détective privé, un fabricant de faux papiers…) suffisantes, croit-il, pour échapper à la surveillance policière et investiguer en toute discrétion. Las ! Les cadavres se multiplient sur son chemin et l’étau se resserre autour de l’avocat. Entretemps il a rencontré la journaliste Christelle Beauchemin, biographe de Nolwenn, qui veut à tout prix savoir pourquoi celle-ci a été tuée. La dame a du caractère et même notre avocat reste parfois sans voix devant elle. L’improbable duo voyagera de Paris à l’Afrique du Sud, du Maroc à l’Algérie pour dénouer les fils de l’intrigue, entre milieux de la mode et du football.

Je me suis demandé à qui correspond le nain du titre, mais ce n’est qu’un détail. Paul Colize a l’art de mener sa narration sur un rythme enlevé, tout en apportant une grande attention aux détails : un journal abandonné, des personnages croqués de façon truculente, des faux papiers au nom de Willy Staquet… l’humour de l’auteur est toujours bien présent et c’est une source de plaisir toujours renouvelé. Au bout du compte, ce roman léger en apparence touche à un phénomène « sportif » qui revient régulièrement à la une de l’actualité. Le dénouement nous roule, comme le héros, dans la farine, mais on en redemande !

La première page : « Le mariage est la principale cause de divorce.
Sans le premier, le second n’aurait jamais vu le jour. L’affaire se limiterait à une séparation assortie de quelques larmes ou de vagues reproches. La vie reprendrait ensuite son cours et chacun poursuivrait son chemin la tête haute.
Un coup de gueule fielleux ou un suicide avorté viendrait de temps à autre troubler l’ordre des choses, mais ce ne seraient que des cas isolés.
Il n’y aurait pas ces discussions orageuses, ces règlements de comptes miteux, ces débats houleux, ces polémiques sordides, ces déballages impitoyables et ces vaines tentatives de réconciliation. Il n’y aurait ni palabres interminables, ni négociations nauséeuses pour la garde du chien ou la répartition de la vaisselle. »

« Il était de taille moyenne et se tenait légèrement voûté. En plus de ses santiags et de ses cravates en cuir, il portait une banane à l’ancienne qui vibrait au gré de ses discours. 
Dans le milieu qu’il avait fréquenté antérieurement, son teint cuivré et sa peau grenue lui avaient valu des surnoms tels que le Reptile, le Caïman ou Crocodile. 
Plus terre à terre, Maxime l’appelait Sac à main. »

« – Pouvons nous résumer vos dires en actant que votre femme a entretenu plusieurs relations extraconjugales à votre insu ? (…)
– Oui, maître, actez que je suis cocu à l’insu de mon plein gré . »

Paul COLIZE, L’avocat, le nain et la princesse masquée, Pocket, 2015 (La Manufacture de livres, 2014)

Challenge Petit Bac – Littérature belge – Métier

Challenge Voisins voisines 2019 – Belgique

Gravé dans le sable

06 mardi Août 2019

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Michel Bussi, Pocket

Quatrième de couverture :

Quel est le prix d’une vie ?
Quand on s’appelle Lucky, qu’on a la chance du diable, alors peut-être la mort n’est-elle qu’un défi. Un jeu.
Ils étaient cent quatre-vingt-huit soldats sur la péniche en ce jour de juin 1944. Et Lucky a misé sa vie contre une hypothétique fortune.
Alice, sa fiancée, n’a rien à perdre lorsque, vingt ans plus tard, elle apprend l’incroyable pacte conclu par Lucky.
De la Normandie aux États-Unis, elle se lance en quête de la vérité et des témoins de l’époque… au risque de réveiller les démons du passé.

Ce roman, au départ baptisé Omaha crimes, est le premier écrit (pas le premier publié) par Michel Bussi. Celui-ci a remanié le livre initialement publié par les éditions Les Falaises pour une réédition par les Presses de la cité. J’ai acheté ce bouquin en juin, sur la foi du lien avec le débarquement allié en Normandie et la journée sanglante vécue sur Omaha Beach par les soldats américains ; j’ai d’autres livres en lien avec la Libération et la fin de la guerre, ce sera donc une série thématique (mais je ne lis pas tous les livres en suivant).

Bon, en fait de journée du Débarquement, il en est très peu question, l’important est plutôt le « pari » tenu entre Lucky Marry et Oscar Arlington quelques jours avant le 6 juin 1944 : le premier est un jeune homme solaire,chaleureux, chanceux, heureux fiancé d’Alice Queen, le second est un garçon falot, peureux, poussé dans la guerre par sa mère pour l’honneur de la célèbre famille Arlington. Oscar échange une place mortelle dans l’assaut avec celle de Lucky, moins dangereuse, le tout pour 1,44 million de dollars. Si Lucky meurt, la fortune reviendra à sa fiancée ou à ses parents. Vingt ans plus tard, portant toujours le deuil de son amour mort en Normandie, Alice Queen apprend que le « contrat » n’a jamais été honoré. De son côté, Lison Munier, une jeune Normande a recueilli et soigné un ranger américain laissé pour mort sur la plage, Alan Woe est resté vivre auprès de Lison jusqu’au jour où de mystérieuses lettres le poussent à retourner en Amérique.

Je n’en dis pas plus : c’est le début d’une enquête aux multiples rebondissements et coups de théâtre au cours de laquelle nous suivons (et nous attachons à) Alice Queen et à son délicieux détective privé Nick, nous croisons l’arrogante Emilia Arlington et son coiffeur pour dames (exécuteur pittoresque des ses basses oeuvres), nous cherchons les traces d’un ancien ranger sobrement surnommé La Branlette, autant de personnages sympathiques et attachants ou pathétiques, lâches ou courageux. Des plages de Normandie au fin fond de l’Amérique rurale, les pages se tournent toutes seules jusqu’au « bouquet » final.

Bon, je suis un peu dubitative sur le remaniement opéré par l’auteur après avoir lu deux fois au moins l’expression « sortir dehors » (le b.a.ba du pléonasme, non ?) et certaines coïncidences sont peut-être un peu trop téléphonées mais j’ai passé un bon moment de lecture avec ce récit enlevé aux personnages bien marqués.

Michel BUSSI, Gravé dans le sable, Pocket, 2015 (Presses de la cité, 2014)

#alassautespaves

Libération 44-45 Lecture 1

Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

08 vendredi Juin 2018

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques

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Fiat rouge, L.C. Tyler, Le mois anglais, Pocket

Quatrième de couverture :

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Lorsque son ex-femme, Géraldine, disparaît, Ethelred décide de mettre à profit ses talents de détective pour la retrouver.
Petit problème : les connaissances en criminalité d’Ethelred, écrivain professionnel, proviennent de romans policiers tout droit sortis de son imagination qui, depuis un moment, s’est, elle aussi, volatilisée.
Quoi de mieux, pour retrouver l’inspiration, qu’une enquête grandeur nature ? De fausses pistes en révélations renversantes, la réalité dépasse de loin la fiction…

Voilà, j’ai enfin découvert ce qui se cache derrière ce titre à rallonge un peu mystérieux. Bon je ne suis pas sûre que ça me laissera des souvenirs marquants mais c’était une lecture détente pleine d’humour british et de coups retors qui viennent des personnages et de l’auteur lui-même. Celui-ci s’amuse avec les codes du polar et de l’écriture en général, en amenant un second narrateur au beau milieu du récit, en s’amusant avec les différentes casquettes romancières de son personnage principal, au prénom improbable, Ethelred Tressider. Avec Elsie Thirkettle (comment ne pas apprécier une telle accro au chocolat), il forme un couple d’enquêteurs tout aussi improbables mais bien malin celui qui devinera qui tire les ficelles et quand. Même si ça ne me laissera pas de souvenirs impérissables, j’ai passé un bon moment et j’ai évidemment envie de savoir ce qui est réellement arrivé à Ethelred et à Elsie (ça tombe bien, le tome 2 est déjà dans ma PAL) (ahum).

« J’étais indéniablement face à un problème à trois barres de chocolat, je me mis donc en quête d’en trouver dans la cuisine. Il me fallut une éternité pour en dénicher une tablette au fin fond d’un placard, mais il était clair d’après sa position (sous un paquet de riz) qu’Ethelred avait oublié son existence: on ne laisse pas du chocolat dans un placard sous un paquet de riz si l’on se souvient qu’on l’a. En tout cas, pas les gens normalement constitués. Et le chocolat oublié dans un placard devient propriété publique. »

« D’après moi, franchement, n’importe qui en ciré et en bottes en caoutchouc a l’air d’un con. N’importe qui en ciré et en bottes en caoutchouc qui surgit dans son propre salon en brandissant une canne à la main est un abruti fini.
« À quoi tu joues, espèce d’idiot ? » lançai-je.
Il faisait une mine furax, et je me demandais bien pourquoi. Je regardai d’abord la barre de chocolat, puis le bazar environnant, et de nouveau le chocolat. 
« Oh, ça va, merde ! m’exclamai-je. Il était dans le placard. »

« Elsie avait choisi de porter pour l’occasion une jupe moulante très courte et une veste assortie qui auraient pu être très seyantes sur un tas de gens. Il y avait incontestablement au fond d’elle une femme menue et raffinée qui luttait pour se faire entendre et dont on ne pouvait qu’admirer la ténacité. »

L.C. TYLER, Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, traduit de l’anglais par Julie Sibony, 2013 (Sonatine, 2012)

   

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