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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Pocket

Lectures de juillet 2020

03 lundi Août 2020

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots français

≈ 26 Commentaires

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10/18, Adrien Goetz, Kate Atkinson, Le Livre de poche, Minette Walters, Pocket, Rhidian Brook

Voici quelques avis très courts pour garder une trace de mes lectures de juillet 2020.

Hambourg, 1946. La ville est en ruines et la nation brisée. Si la guerre est terminée, la vie, elle peine à reprendre ses droits. Des ombres fantomatiques errent parmi les décombres à la recherche de nourriture, d’un proche, d’un espoir. Lewis Morgan, colonel de l’armée britannique, est chargé de superviser les opérations de reconstruction du territoire et de dénazification de la population. Il s’installe dans une somptueuse villa réquisitionnée à son intention avec son épouse et leur dernier fils encore en vie.   Touché par leur situation, le colonel propose aux propriétaires des lieux, un architecte allemand éploré par la mort de sa femme et sa fille adolescente, de rester. Les deux familles partagent alors le même toit, se croisent, se frôlent, mais comment supporter pareille situation quand une haine viscérale continue d’opposer les deux peuples ? Dans cette ambiance oppressante, inimitiés et hostilités vont laisser place à des sentiments plus dangereux encore… 

Magnifique roman inspiré de la vraie histoire du grand-père de Rhidian Brook, engagé dans la dénazification et la reconstruction de l’Allemagne après la seconde guerre mondiale. A Hambourg, le colonel Lewis Morgan décidé de partager la maison réquisitionnée pour sa famille avec ses occupants allemands, un architecte et sa fille. Morgan a perdu un fils pendant la guerre, victime d’une dernière bombe larguée par un bombardier allemand dans son vol de retour, la femme de l’architecte est portée disparue. Les retrouvailles entre le héros de guerre, sa femme et son cadet sont délicates… Dans la maison de l’autre, les sentiments sont forts, ambivalents. Les personnages sont dessinés avec finesse, le contexte historique est troublant et pathétique à la fois : comme les certificats de « blanchissement » qu’attendent les Allemands pour reprendre une vie normale, personne n’est ni tout noir ni tout blanc. Lewis Morgan est attachant et inoubliable, même s’il paraît « absent ». Symboliquement saisie sur une saison, l’hiver 1946 et le début du printemps, c’est une belle histoire de courage, de deuil et de résilience. J’ai beaucoup aimé !

Rhidian BROOK, Dans la maison de l’autre, traduit de l’anglais par Gabrielle Merchez et Frédérique Daber, 1à/18, 2015

« D’où provenait la fascination qu’exercait Olive Martin ? Du spectacle grotesque de son mètre cinquante-cinq pour quelque cent vingt kilos ? De la répulsion qu’elle inspirait ? Elle avait débité sa mère et sa sœur en morceaux qu’elle avait rassemblés sur le sol de la cuisine en une composition abstraite sanguinolente. Le crime mis à part, ce qui rendait son cas exceptionnel, c’est qu’elle avait plaidé coupable et même refusé de se défendre. »

Dès sa première rencontre avec Olive Martin, Rosalind Leigh, qui a accepté d’écrire un livre sur elle, a le sentiment que la meurtrière obèse n’est pas coupable. Mais alors pourquoi ces aveux ?

Rosalind Leigh accepte à contrecœur d’écrire un livre sur une affaire retentissante : celle du meurtre de sa mère et de sa sœur par Olive Martin, une fille énorme qui fait peur à tout le monde dans sa prison et qui a tout avoué de comment elle a égorgé et découpé les corps. Dès sa première rencontre avec Olive, Roz comprend que ces aveux ne correspondent pas à la réalité. Elle-même profondément déprimée (on comprend pourquoi bien plus tard) démêle petit à petit tous les fils de l’affaire, aidée par un ancien flic reconverti en patron de restaurant bizarrement vide.
Roz reprend vie grâce à cette enquête qui révèle des négligences et des lâchetés coupables envers une jeune femme qui ne demandait sans doute qu’à aimer et à être aimée. Retrouvailles avec la romancière Minette Walters : on ne s’ennuie pas une seconde, les dialogues sont acérés (surtout entre Roz et l’ex-sergent Hawksley) et l’autrice laisse planer le doute jusqu’à la dernière page…

Minette WALTERS, Cuisine sanglante, traduit de l’anglais par Philippe Bonnet, Pocket, 2007

Parce qu’il a été témoin d’un violent accrochage entre deux automobilistes, Jackson Brodie, dont nous avons fait connaissance dans La Souris Bleue, va se trouver propulsé dans une série d’aventures incroyables. Les choses s’arrangent… est un thriller, une comédie noire et une satire de la vie contemporaine britannique.
Kate Atkinson y brocarde, entre autres, le théâtre d’avant-garde, une certaine littérature populaire, les promoteurs immobiliers, les nouveaux riches, etc., avec l’humour corrosif qu’on lui connaît.

Dans ce roman de 450 pages, on suit les histoires de quelques témoins d’une violente altercation entre automobilistes suite à un accrochage en plein Edimbourg. Parmi eux, un gentil écrivain de polars doux rêveur, la femme d’un entrepreneur véreux et… Jackson Brodie, qui accompagne sa Julia au festival de théâtre. Ajoutez-y une policière qui habite une des maisons construites par le promoteur véreux, une jeune femme russe déterminée, un sbire armé d’une batte de base-ball et vous obtenez un roman à la construction éblouissante où tout ce beau monde se retrouve pour un final déchaîné et une pirouette de fin encore plus inattendue. J’ai beaucoup ri… J’ai adoré (comme tous les romans de Kate Atkinson d’ailleurs).

Kate ATKINSON, Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux, traduit de l’anglais par Isabele Caron, 2007

Trois mètres de toile manquent à la fameuse tapisserie de Bayeux, qui décrit la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant. Que représentaient-ils ? Les historiens se perdent en conjectures. Une jeune conservatrice du patrimoine, Pénélope Breuil, s’ennuie au musée de Bayeux, jusqu’au jour où la directrice du musée, dont elle est l’adjointe, est victime d’une tentative de meurtre ! Entre-temps, des fragments de tapisserie ont été mis aux enchères à Drouot. Pénélope, chargée par le directeur du Louvre de mener discrètement une enquête, va jouer les détectives et reconstituer l’histoire millénaire de la tapisserie, de 1066 à la mort tragique de Lady Diana sous le pont de l’Alma…

J’ai choisi ce livre pour ma semaine de vacances en Normandie, puisqu’il est question de la Tapisserie de Bayeux (que je ne suis pas allée revoir pour autant) C’était sympa, instructif, l’idée que la fin de la Tapisserie manque était intéressante, et mêler les deux fins possibles au destin de la monarchie anglaise contemporaine était carrément rocambolesque (avec l’abdication d’Edouard VIII pour épouser Wallis Simpson et les frasques de Diana avec Dodi Al-Fayed avant sa fin tragique à Paris)mais je me suis un peu perdue dans toutes les théories possibles et ça ne me laissera sans doute pas un grand souvenir… J’ai trouvé le couple Pénélope (conservatrice fraîche émoulue de l’école) et Wandrille (journaliste et dandy dilettante) un peu léger. J’ai quelque part Intrigue à Giverny, issu d’une opération Deux poches achetés un gratuit, mais je vais attendre avant de l’extirper de la PAL…

Adrien GOETZ, Intrigue à l’anglaise, Le Livre de poche, 2008

Oiseau de nuit

30 mardi Juin 2020

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots noirs

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DCI Erika Foster, Pocket, Robert Bryndza

Quatrième de couverture :

Chaque nuit depuis sa branche, il épie. L’oiseau de nuit. S’il s’envole, il est déjà trop tard.
Londres étouffe sous la canicule. Les soirées sont irrespirables. Mais en ce qui concerne le Dr Munro, retrouvé nu et ligoté à son lit, les causes de l’asphyxie sont à chercher ailleurs. Le sac plastique qui lui enserre la tête, par exemple. Déjà le troisième qu’on retrouve ainsi. Tous des hommes en vue, et dont l’homosexualité n’est plus un secret. Alors ? Accident auto-érotique ? Crime homophobe ? La DCI Erika Foster a son idée sur la question. Et, contre tous les profils, la certitude du genre d’oiseau qu’ils recherchent…

J’avais sorti d’autres livres pour le Mois anglais mais celui-ci (acheté plus récemment) s’est imposé quand je me suis rendu compte qu’il commençait en juin, en pleine canicule londonienne, et c’est exactement dans ces circonstances que j’ai lu le roman la semaine dernière ! (On me souffle dans l’oreillette que je n’habite pas Londres. Oui, c’est un détail, l suffit d’y croire…)

J’ai vraiment eu plaisir à retrouver la DCI Erika Foster, qui va commémorer bientôt les deux ans du décès de son mari Mark, et ses deux collègues préférés Moss et Peterson. Tous trois vont être confrontés à une série de meurtres commis sur des hommes connus, asphyxiés à l’aide d’un sac plastique particulier, ce qu’on appelle un « kit de suicidé » alors que le tueur ne laisse aucun indice derrière lui. Des meurtres soigneusement préparés, planifiés, froids et choquants.  (Petite erreur dans la quatrième de couverture : le docteur Munro est la première victime de la série.) Le troisième meurtre touche une relation d’Erika mais l’enquête lui est retirée parce que cela ne s’est pas passé sur son « territoire » et que ses supérieurs s’engouffrent dans une piste, certes évidente, mais pas du tout compatible avec l’instinct de l’enquêtrice. Erika sera même écartée de l’enquête mais elle réussira bien sûr à la résoudre.

Chez Robert Bryndza, on sent le désir de faire place à tous les « profils » dans la police métropolitaine : Erika est redoutable mais un peu tête brûlée, Moss est homosexuelle, Peterson est noir (et a bien du mal à résister aux provocations racistes d’un suspect). Il y a du féminisme aussi, non seulement pour Erika mais aussi dans les meurtres (je ne veux pas vous en dire plus, ce serait « divulgâcher »). Comme dans le premier roman de la série, l’enquête est enlevée, Erika a l’esprit acéré, le rythme est soutenu même quand l’enquête semble piétiner, et le suspense est bien ficelé. Bryndza a une écriture très visuelle, très évocatrice donc et cela fait partie du plaisir de lecture. Une troisième enquête est déjà traduite en français, tant mieux !

Robert BRYNDZA, Oiseau de nuit, traduit de l’anglais par Chloé Royer, Pocket, 2019 (Belfond, 2019)

C’est mon dernier billet pour le mois anglais (un autre roman anglais est en cours mais mon rythme de lecture s’est considérablement ralenti depuis une semaine) et c’est le moment de mettre le blog en pause au moins pour le mois de juillet.

Bonnes vacances et bonnes lectures !

Mal d’enfant

20 vendredi Sep 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots nord-américains

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Elizabeth George, Mal d'enfant, Pocket, polar

Quatrième de couverture :

Déprimée par des fausses couches à répétition, Deborah Saint-James déambule dans les salles de la National Gallery. Submergée par le chagrin face à une Vierge à l’Enfant radieuse, elle trouve du réconfort auprès de Robin Sage, un pasteur qui l’invite à lui rendre visite dans le Lancashire.
Quand Deborah et son mari arrivent chez Robin, leur hôte est mort, victime d’un empoisonnement accidentel. Une hypothèse inenvisageable pour Simon Saint-James, expert en sciences légales. Avec son vieil ami l’inspecteur Lynley., il décide de reprendre l’enquête sabotée par la police locale. Ensemble, ils vont découvrir les enfers insoupçonnés que recèle parfois le quotidien d’un village trop paisible…

Il y a très longtemps que je n’ai lu de roman d’Elizabeth George et pourtant j’apprécie particulièrement le duo formé par Thomas Lynley et Barbara Havers. Comme mon été a été en bonne partie anglo-saxon, j’ai eu envie de les retrouver (et d’ajouter un titre #alassautdespavés). J’ai donc lu ce livre début août.

Quel plaisir de retrouver cette romancière ! Bon, la lecture n’était pas tout à fait de saison parce que ça commence en novembre sous une pluie battante à Londres, ça continue en plein hiver dans la campagne anglaise (Lancashire) par un froid mordant et la scène finale en pleine tempête de neige était bien glaçante. Cette histoire d’empoisonnement apparemment accidentel amène Simon Saint James à faire reprendre l’enquête par son ami Thomas Lynley et Elizabeth George à évoquer les questions de maternité, de filiation, de paternité aussi. On entre aussi dans les secrets d’un village anglais, où le pub est le lieu de rencontres et de racontars sur tout et tout le monde, dans une région où les sorcières et les pasteurs se disputent se ont disputé le territoire spirituel. On y croise aussi une bande d’ados dont les hormones en croissance ne sont absolument pas perturbées par le froid ambiant. Comme à chaque fois chez Elizabeth George, la toile de fond sociale, les relations interpersonnelles, la psychologie des personnages sont aussi importantes que l’enquête et les recherches minutieuses pour trouver la clé de l’énigme. Elle est assez maligne pour nous laisser deviner cette clé mais elle a réussi à semer le doute dans notre esprit en nous emmenant sur une fausse piste fabriquée par un personnage peu sympathique et en créant des scènes percutantes de réalisme, voire crues.

Dans cette enquête, Barbara Havers n’est pas très présente : elle est en vacances, en train deretaper le pavillon familial pour le mettre en vente, afin de payer les frais de pension de sa mère qu’elle a dû placer. Mais quitter sa banlieue pourrie lui fait un peu peur et elle est heureuse d’être distraite de ses soucis pour aider Lynley en faisant des recherches en Cornouailles. Et bien sûr, les couples formés par Simon et Deborah Saint James, Thomas Lynley et Helen Clyde évoluent tout en subtilité et cela fait, outre l’humour de certains dialogues et situations, du plaisir de lecture intact après tant d’années !

Un petit passage (qui m’a fait hurler de rire) avec les ados :

« Josie plissa le front, s’efforçant désespérément d’assimiler. Elle qui se vantait d’être un puits de science en matière de sexualité féminine – grâce à un exemplaire orné de Femelles déchaînées au foyer, qu’elle avait piqué dans la poubelle où sa mère l’avait enfoui après avoir, sur les instances bougonnes de son époux, passé deux longs mois à tenter de devenir « une grande vicieuse » ou quelque chose d’approchant – était visiblement dépassée.

(…)

Pam ricana languissamment.

-Mais non. C’est digne d’une femelle déchaînée, ni plus ni moins. On parle pas de ça dans ton bouquin, Jo ? Peut-être qu’on se contente de conseiller aux femmes de se tremper le bout des tétons dans de la crème fraîche puis de les serir avec des fraises à leur mec à l’heure du thé ? « Comment étonner son mari 365 jours par an. » » (p. 84)

« Le plus difficile dans le métier de policier, c’était de ne pas manifester ses sentiments. L’investigation policière obligeait l’enquêteur à se concentrer sur la victime et le crime perpétré sur sa personne. Si le sergent Barbara Havers avait parfaitement maîtrisé l’art de porter des oeillères et de rester neutre pendant une enquête, Lynley, lui, souffrait mille morts tout en recueillant les indices et se familiarisant avec les faits et les différents protagonistes, lesquels n’étaient jamais ni tout noirs ni tout blancs. Car on n’évoluait pas dans un monde en noir et blanc mais dans un univers en demi-teintes. » (p. 268)

Elizabeth GEORGE, Mal d’enfant, traduit de l’anglais par Dominique Wattwiller, Pocket, 1996 (Presses de la cité, 1994)

Si elle situe ses intrigues en Angleterre, Elizabeth George est américaine.

L’avocat, le nain et la princesse masquée

09 vendredi Août 2019

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Paul Colize, Pocket

Quatrième de couverture :

Quand on est avocat, spécialiste des affaires de divorce, coucher avec ses clientes est rarement une bonne idée. En fait, c’est même interdit. Mais lorsqu’il s’agit de Nolwenn Blackwell, un des mannequins les plus en vue du moment, difficile de résister.
Hugues Tonnon s’est laissé tenter et mal lui en a pris. Au petit matin, deux flics viennent enfoncer le clou dans sa gueule de bois carabinée : Nolwenn a été assassinée. Et puisqu’il est le dernier à l’avoir vue vivante – et de près – il est le principal suspect. Pour l’inspecteur Witmeur, il ne fait même aucun doute qu’il est coupable. Le flic a une revanche à prendre sur le baveux depuis que sa séparation lui a coûté une paire de faux seins….

C’est mon deuxième roman de Paul Colize, et j’ai trouvé qu’il ressemblait un peu à Un parfum d’amertume, découvert l’an dernier. Mais je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Un homme, l’avocat Hugues Tonnon, a toutes les apparences contre lui quand on trouve le corps sans vie de Nolwenn Blackwell, une mannequin qui venait de de faire appel à lui pour un divorce. Sur le point d’être arrêté, Tonnon préfère mener son enquête seul et quitte Bruxelles, avec un téléphone prépayé, des réserves d’argent liquide et des ressources « amicales » (un détective privé, un fabricant de faux papiers…) suffisantes, croit-il, pour échapper à la surveillance policière et investiguer en toute discrétion. Las ! Les cadavres se multiplient sur son chemin et l’étau se resserre autour de l’avocat. Entretemps il a rencontré la journaliste Christelle Beauchemin, biographe de Nolwenn, qui veut à tout prix savoir pourquoi celle-ci a été tuée. La dame a du caractère et même notre avocat reste parfois sans voix devant elle. L’improbable duo voyagera de Paris à l’Afrique du Sud, du Maroc à l’Algérie pour dénouer les fils de l’intrigue, entre milieux de la mode et du football.

Je me suis demandé à qui correspond le nain du titre, mais ce n’est qu’un détail. Paul Colize a l’art de mener sa narration sur un rythme enlevé, tout en apportant une grande attention aux détails : un journal abandonné, des personnages croqués de façon truculente, des faux papiers au nom de Willy Staquet… l’humour de l’auteur est toujours bien présent et c’est une source de plaisir toujours renouvelé. Au bout du compte, ce roman léger en apparence touche à un phénomène « sportif » qui revient régulièrement à la une de l’actualité. Le dénouement nous roule, comme le héros, dans la farine, mais on en redemande !

La première page : « Le mariage est la principale cause de divorce.
Sans le premier, le second n’aurait jamais vu le jour. L’affaire se limiterait à une séparation assortie de quelques larmes ou de vagues reproches. La vie reprendrait ensuite son cours et chacun poursuivrait son chemin la tête haute.
Un coup de gueule fielleux ou un suicide avorté viendrait de temps à autre troubler l’ordre des choses, mais ce ne seraient que des cas isolés.
Il n’y aurait pas ces discussions orageuses, ces règlements de comptes miteux, ces débats houleux, ces polémiques sordides, ces déballages impitoyables et ces vaines tentatives de réconciliation. Il n’y aurait ni palabres interminables, ni négociations nauséeuses pour la garde du chien ou la répartition de la vaisselle. »

« Il était de taille moyenne et se tenait légèrement voûté. En plus de ses santiags et de ses cravates en cuir, il portait une banane à l’ancienne qui vibrait au gré de ses discours. 
Dans le milieu qu’il avait fréquenté antérieurement, son teint cuivré et sa peau grenue lui avaient valu des surnoms tels que le Reptile, le Caïman ou Crocodile. 
Plus terre à terre, Maxime l’appelait Sac à main. »

« – Pouvons nous résumer vos dires en actant que votre femme a entretenu plusieurs relations extraconjugales à votre insu ? (…)
– Oui, maître, actez que je suis cocu à l’insu de mon plein gré . »

Paul COLIZE, L’avocat, le nain et la princesse masquée, Pocket, 2015 (La Manufacture de livres, 2014)

Challenge Petit Bac – Littérature belge – Métier

Challenge Voisins voisines 2019 – Belgique

Gravé dans le sable

06 mardi Août 2019

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Michel Bussi, Pocket

Quatrième de couverture :

Quel est le prix d’une vie ?
Quand on s’appelle Lucky, qu’on a la chance du diable, alors peut-être la mort n’est-elle qu’un défi. Un jeu.
Ils étaient cent quatre-vingt-huit soldats sur la péniche en ce jour de juin 1944. Et Lucky a misé sa vie contre une hypothétique fortune.
Alice, sa fiancée, n’a rien à perdre lorsque, vingt ans plus tard, elle apprend l’incroyable pacte conclu par Lucky.
De la Normandie aux États-Unis, elle se lance en quête de la vérité et des témoins de l’époque… au risque de réveiller les démons du passé.

Ce roman, au départ baptisé Omaha crimes, est le premier écrit (pas le premier publié) par Michel Bussi. Celui-ci a remanié le livre initialement publié par les éditions Les Falaises pour une réédition par les Presses de la cité. J’ai acheté ce bouquin en juin, sur la foi du lien avec le débarquement allié en Normandie et la journée sanglante vécue sur Omaha Beach par les soldats américains ; j’ai d’autres livres en lien avec la Libération et la fin de la guerre, ce sera donc une série thématique (mais je ne lis pas tous les livres en suivant).

Bon, en fait de journée du Débarquement, il en est très peu question, l’important est plutôt le « pari » tenu entre Lucky Marry et Oscar Arlington quelques jours avant le 6 juin 1944 : le premier est un jeune homme solaire,chaleureux, chanceux, heureux fiancé d’Alice Queen, le second est un garçon falot, peureux, poussé dans la guerre par sa mère pour l’honneur de la célèbre famille Arlington. Oscar échange une place mortelle dans l’assaut avec celle de Lucky, moins dangereuse, le tout pour 1,44 million de dollars. Si Lucky meurt, la fortune reviendra à sa fiancée ou à ses parents. Vingt ans plus tard, portant toujours le deuil de son amour mort en Normandie, Alice Queen apprend que le « contrat » n’a jamais été honoré. De son côté, Lison Munier, une jeune Normande a recueilli et soigné un ranger américain laissé pour mort sur la plage, Alan Woe est resté vivre auprès de Lison jusqu’au jour où de mystérieuses lettres le poussent à retourner en Amérique.

Je n’en dis pas plus : c’est le début d’une enquête aux multiples rebondissements et coups de théâtre au cours de laquelle nous suivons (et nous attachons à) Alice Queen et à son délicieux détective privé Nick, nous croisons l’arrogante Emilia Arlington et son coiffeur pour dames (exécuteur pittoresque des ses basses oeuvres), nous cherchons les traces d’un ancien ranger sobrement surnommé La Branlette, autant de personnages sympathiques et attachants ou pathétiques, lâches ou courageux. Des plages de Normandie au fin fond de l’Amérique rurale, les pages se tournent toutes seules jusqu’au « bouquet » final.

Bon, je suis un peu dubitative sur le remaniement opéré par l’auteur après avoir lu deux fois au moins l’expression « sortir dehors » (le b.a.ba du pléonasme, non ?) et certaines coïncidences sont peut-être un peu trop téléphonées mais j’ai passé un bon moment de lecture avec ce récit enlevé aux personnages bien marqués.

Michel BUSSI, Gravé dans le sable, Pocket, 2015 (Presses de la cité, 2014)

#alassautespaves

Libération 44-45 Lecture 1

Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage

08 vendredi Juin 2018

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques

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Fiat rouge, L.C. Tyler, Le mois anglais, Pocket

Quatrième de couverture :

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Lorsque son ex-femme, Géraldine, disparaît, Ethelred décide de mettre à profit ses talents de détective pour la retrouver.
Petit problème : les connaissances en criminalité d’Ethelred, écrivain professionnel, proviennent de romans policiers tout droit sortis de son imagination qui, depuis un moment, s’est, elle aussi, volatilisée.
Quoi de mieux, pour retrouver l’inspiration, qu’une enquête grandeur nature ? De fausses pistes en révélations renversantes, la réalité dépasse de loin la fiction…

Voilà, j’ai enfin découvert ce qui se cache derrière ce titre à rallonge un peu mystérieux. Bon je ne suis pas sûre que ça me laissera des souvenirs marquants mais c’était une lecture détente pleine d’humour british et de coups retors qui viennent des personnages et de l’auteur lui-même. Celui-ci s’amuse avec les codes du polar et de l’écriture en général, en amenant un second narrateur au beau milieu du récit, en s’amusant avec les différentes casquettes romancières de son personnage principal, au prénom improbable, Ethelred Tressider. Avec Elsie Thirkettle (comment ne pas apprécier une telle accro au chocolat), il forme un couple d’enquêteurs tout aussi improbables mais bien malin celui qui devinera qui tire les ficelles et quand. Même si ça ne me laissera pas de souvenirs impérissables, j’ai passé un bon moment et j’ai évidemment envie de savoir ce qui est réellement arrivé à Ethelred et à Elsie (ça tombe bien, le tome 2 est déjà dans ma PAL) (ahum).

« J’étais indéniablement face à un problème à trois barres de chocolat, je me mis donc en quête d’en trouver dans la cuisine. Il me fallut une éternité pour en dénicher une tablette au fin fond d’un placard, mais il était clair d’après sa position (sous un paquet de riz) qu’Ethelred avait oublié son existence: on ne laisse pas du chocolat dans un placard sous un paquet de riz si l’on se souvient qu’on l’a. En tout cas, pas les gens normalement constitués. Et le chocolat oublié dans un placard devient propriété publique. »

« D’après moi, franchement, n’importe qui en ciré et en bottes en caoutchouc a l’air d’un con. N’importe qui en ciré et en bottes en caoutchouc qui surgit dans son propre salon en brandissant une canne à la main est un abruti fini.
« À quoi tu joues, espèce d’idiot ? » lançai-je.
Il faisait une mine furax, et je me demandais bien pourquoi. Je regardai d’abord la barre de chocolat, puis le bazar environnant, et de nouveau le chocolat. 
« Oh, ça va, merde ! m’exclamai-je. Il était dans le placard. »

« Elsie avait choisi de porter pour l’occasion une jupe moulante très courte et une veste assortie qui auraient pu être très seyantes sur un tas de gens. Il y avait incontestablement au fond d’elle une femme menue et raffinée qui luttait pour se faire entendre et dont on ne pouvait qu’admirer la ténacité. »

L.C. TYLER, Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, traduit de l’anglais par Julie Sibony, 2013 (Sonatine, 2012)

   

 Moyen de transport

Un parfum d’amertume

06 vendredi Avr 2018

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots noirs

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Le Mois belge, Paul Colize, Pocket, Un parfum d'amertume

Quatrième de couverture :

« Le cadavre gisait dans une mare de sang. »
Antoine Lagarde déteste ce genre de cliché, mais il lui faut l’admettre : celui de son père gît à ses pieds, dans une mare de sang. Un père veuf, cafardeux, hypocondriaque, mais sans histoire. Du moins le croyait-il avant de découvrir sur les lieux du crime un indice négligé par la police : une simple carte à jouer, un valet de pique, ou plutôt le premier jalon qui mènera ce bussinessman bien sous tous rapports, fin nez et homme à femmes, dans un jeu de pistes sanglant dont il ignore les règles.

Ce roman est le tout premier écrit par Paul Colize, autoédité d’abord en 2003 sous forme dactylographiée et sous le titre Quatre valets et une dame puis publié en 2010 aux éditions Krakoen sous le titre Le valet de coeur. Son éditrice actuelle ne souhaitant pas laisser croupir ce roman, Paul Colize a remanié le texte pour le voir publié en poche chez Pocket avec un titre qui rend justice au nez particulièrement développé de son personnage principal : Un parfum d’amertume. Chacun des titres a un lien évident avec le roman et c’est assez intéressant, cette succession d’éditions et de titres.

C’est drôle, j’ai facilement imaginé Paul Colize  dans la peau d’Antoine Lagarde : l’auteur est grand, mince, les yeux bleus, une grande classe à mon humble avis et un humour narquois quand on le rencontre en dédicace. Bon, la comparaison s’arrête là évidemment : Antoine est directeur d’une agence de consultants, divorcé, la garde de son fils Jérôme est l’objet de batailles feutrées mais acérées avec son ex-femme. Et le voilà confronté au meurtre sanglant de son père. Un seul indice oublié par la police, qui n’a aucune piste : une carte à jouer, le valet de pique, marqué de quelques lettres mystérieuses. D’autres cartes suivront et d’autres crimes, qui se révéleront faire partie d’une machination dont Antoine est le centre. Son goût pour les femmes va le mettre en contact avec une journaliste sulfureuse qui le mettra sur des pistes très intéressantes… de plus en plus périlleuses… (et quelques scènes torrides). Je n’irai pas plus loin, je ne vous mettrai évidemment pas complètement au parfum 😉

J’ai apprécié le rythme du récit, les chapitres courts s’enchaînent rapidement, révélant leur lot d’indices, de questions, de doutes, de peurs, de fausses pistes aussi. Tout cela est dépaysant puisque nous voyageons de Paris à Bruxelles, en passant par Strasbourg, la Slovénie et Caracas. A priori je ne trouverais pas Antoine Lagarde très sympa si je le rencontrais dans la vraie vie mais comme il est le narrateur de ce roman et qu’il ne cache aucun de ses états d’âme, qu’il les raconte même avec une pointe de cynisme tout à fait délectable tout en gardant sa sensibilité, je l’ai forcément apprécié. Pour un premier roman, il faut avouer que c’est bluffant de maîtrise…

Et voilà, j’ai enfin  lu Paul Colize !

« En général, dans les romans policiers, le héros mène l’enquête, page après page. Il fait les recoupements, à force de logique, de déductions, de méthode.
Dans mon cas, c’est l’inverse. Je reçois les indices sur un plateau. Il ne me reste plus qu’à suivre les pistes, comme le Petit Poucet. »

« Un grouillement de piétons gesticule sous la pluie. L’air respire le kérosène et la végétation humide. Caracas est une station-service construite dans une serre. »

Paul COLIZE, Un parfum d’amertume, Pocket, 2016

 RDV Paul Colize    

Le Jardin des secrets

08 mardi Août 2017

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots australiens

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Australie, Cornouaille, Kate Morton, Le jardin des secrets, Pocket, secret de famille

Quatrième de couverture :

1913. Sur un bateau en partance pour l’Australie se trouve une petite fille de quatre ans, seule et terrorisée. Le navire lève l’ancre et elle se retrouve à Brisbane. Si le secret de son débarquement est religieusement gardé par ses parents adoptifs, ceux-ci décident, le jour de ses 21 ans, de révéler à Nell les circonstances étranges de son arrivée dans la famille. Les questions se bousculent alors. Bouleversée, elle va devoir entreprendre un long voyage vers ses origines. Une quête difficile pour lever le voile sur près d’un siècle d’histoire familiale…

Il y a longtemps que ce roman traînait dans ma PAL (je crois avoir découvert Kate Morton grâce aux blogs, au tout début que je bloguais, ça va faire sept ans demain !) et il s’est révélé une agréable lecture d’été, dépaysante à souhait.

Nous voyageons dans le temps, en 1913, année où une petite fille perdue se retrouve sur le port de Maryborough et est adoptée par un couple alors sans enfant, en 1975-76, où la petite Nell devenue adulte part à la recherche de ses origines, en 2005, quand Cassandra, la petite-fille de Nell, continue l’enquête inachevée de cette dernière. Nous voyageons aussi de l’Australie à la Cornouaille anglaise, du pays adoptif au pays originel.

Ce roman met principalement en scène des femmes (les hommes sont un peu falots dans cette histoire), Nell et Cassandra, Rose et Eliza, Georgiana et Adeline, femmes d’hier et d’aujourd’hui qui jouent un rôle dans la transmission de l’héritage, dans la construction des secrets et dans leur révélation – et d’autres qui jouent de petits rôles révélateurs comme Mary ou Robyn ou encore l’infâme Swindell. Des femmes naturelles, libres, audacieuses ou des femmes blessées, corsetées, enfermées dans les ambitions et les conventions. Des femmes dont les destins s’appellent, se répondent, se fient, se rejoignent par delà le temps et l’histoire de la famille Mountrachet.

Comme le titre français (et anglais « The forgotten garden) l’indique, le jardin ou plutôt les jardins ont un rôle important, fondateur : le labyrinthe et le jardin clos, voisins, symbolisent la liberté et la quête des origines, les mystères et les embûches. Des jardins qui, malgré l’oubli et la végétation envahissante, gardent l’empreinte des origines et révèlent peu à peu leurs secrets enfouis.

Ainsi, comme la Conteuse, en passant sans cesse d’une année et d’un personnage à l’autre, Kate Morton construit une histoire-puzzle dont les pièces se mettent en place sans répit (vous me direz, elle ne pouvait pas adopter une autre forme de narration, sans quoi le suspense serait mort). Les pages se tournent toutes seules jusqu’à la révélation finale (qu’on peut un peu deviner, certes, mais cela ne gâche pas le plaisir).

« On se construit sur ce qu’on a, pas sur ce qui nous manque » dit un des personnages. Parfois le sentiment de manque, de perte est tellement lourd qu’il domine tout, il peut détruire plutôt que construire ; parfois les aléas de la vie permettent de reconstruire, de repartir sur de nouvelles bases. C’est la leçon de cette belle lecture de vacances, riche en émotions.

Kate MORTON, Le Jardin des secrets, traduit de l’anglais (Australie) par Hélène Collon, Presses de la cité, 2008 (et Pocket, 2009)

691 pages de texte dans mon édition Pocket, ce qui fait que je peux valider au moins un pavé dans le Challenge Pavé de l’été organisé par Brize.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

02 mardi Août 2016

Posted by anne7500 in Des Mots suédois

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Jonas Jonasson, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Pocket, Suède

Quatrième de couverture :

Franchement, qui a envie de fêter son centième anniversaire dans une maison de retraite en compagnie de vieux séniles, de l’adjoint au maire et de la presse locale ? 

Allan Karlsson, chaussé de ses plus belles charentaises, a donc décidé de prendre la tangente. Et, une chose en entraînant une autre, notre fringant centenaire se retrouve à trimballer une valise contenant 50 millions de couronnes dérobée – presque par inadvertance – à un membre de gang. S’engage une cavale arthritique qui le conduira à un vieux kleptomane, un vendeur de saucisses surdiplômé et une éléphante prénommée Sonja…

Si j’en crois la page Babelio du livre, des milliers de gens l’ont déjà lu et apprécié. Et si c’est grâce aux blogs (je crois) que j’ai découvert ce roman, j’arrive bien longtemps après la « bataille », fidèle à ma tendance à ne lire un livre porté aux nues que bien après son succès… Ceci dit, je ne vais pas bouder mon plaisir, j’ai aimé cette lecture dépaysante et sans prise de tête, parfaite pour le début des grandes vacances.

Alan Karlsson est un personnage atypique, mélange de naïveté, d’épicurisme et d’opportunisme, une sorte d’intelligence instinctive qui lui a fait vivre les aventures les plus exaltantes et les rencontres les plus… explosives (à moins que ce ne soit le contraire). Son amour et son expertise en explosifs va lui faire rencontrer rien moins que Harry Truman, Mao Tsé-Toung, Joseph Staline, Kim Il-Sung, sans oublier un pasteur anglican toqué, le frère d’Albert Einstein et sa charmante épouse, pour ne citer que quelques personnages pittoresques. Ce sens de l’amitié perdurera jusqu’à un âge avancé, puisque dans sa cavale de centenaire, Alan nouera de nouveaux liens dans des aventures toujours aussi rocambolesques.

En fait, si on lit bien entre les lignes, Alan est responsable de la (presque) paix dans le monde depuis des dizaines d’années. Avec l’aide de l’alcool, de préférence de l’aquavit ou de la vodka, grand facilitateur de bonnes conversations entre hommes relations humaines harmonieuses… punaise, ça coule à flots dans ce livre !

La grande histoire du 20è siècle vue par le petit bout de la lorgnette, une cavale en forme de road-movie, une enquête policière pour le moins délicate, un roman d’aventures et de rebondissements pétillants et surtout un humour rafraîchissant, barré mais pas trop (sinon ça m’aurait fait fuir – sans compter cette couverture complètement kitsch), c’est tout cela, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Et ça fait du bien !

Jonas JONASSON, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, traduit du suédois par Caroline Berg, Les Presses de la cité, 2011 et Pocket, 2012

Challenge nordique 2016

Derrière la haine

26 mardi Avr 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots au féminin

≈ 23 Commentaires

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Barbara Abel, Derrière la haine, Fleuve noir, Le Mois belge, Pocket, Thriller

Quatrième de couverture :

D’un côté, il y a Tiphaine et Sylvain, de l’autre il y a Laetitia et David.

Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d’avoir chacun un petit garçon du même âge.

Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux.

Jusqu’au drame.

Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine…

Mazette ! je ne connaissais pas Barbara Abel, c’est chose faite avec cette lecture totalement addictive, je me voyais tourner les pages, ahurie de ma vitesse et j’ai même réussi à retarder un peu les soixante dernières pages pour ne pas lâcher trop vite !

Et pourtant ce n’était pas gagné : avant de commencer je savais qu’il y avait mort d’enfant (les histoires qui font mal aux enfants, je les évite) et au début, je trouvais qu’il y avait certains clichés un peu faciles dans les réflexions psychologiques de l’auteur sur les aventures de ses personnages et dans la description et la rencontre idéalisée de ces couples. On ne peut pas dire non plus que le style soit extraordinaire mais rien à faire : on se laisse attacher par ce quatuor sympathique puis par leurs deux gamins, on découvre leurs failles, leurs secrets (on ne les en aime pas moins), on suit avec intérêt l’évolution des enfants, on se réjouit de cette amitié plus solide qu’un roc… et à partir du drame, on pénètre plus avant dans l’intimité de sentiments violents entraînés par la mort d’un des deux enfants : jalousie ? vengeance ? culpabilité ? paranoïa ? haine ?

Le scénario de Barbara Abel aurait pu s’appeler « Engrenages » tant elle place chaque morceau du puzzle avec précision, à un rythme d’enfer, tout en malmenant nos propres sentiments de lecteur : on assiste impuissant à ce délitement d’amitié, de personnalités, mais on croit parfois que tout pourrait s’arranger, repartir, non pas de zéro mais quand même… Mais non, Barbara ne nous épargne rien, elle charge peut-être fort la mule ses héros à la fin, mais la phrase finale vaut son pesant d’or… et on se dit que ces gamins n’ont vraiment pas eu de chance dans la vie !

Incroyablement prenant et extrêmement brillant.

Je suivrai cette auteure et tiens, je viens de découvrir qu’il y a une suite, Après la fin. Héhé. (Et j’adore cette couverture !)

Barbara ABEL, Derrière la haine, Fleuve Noir, 2012 et Pocket, 2013

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