
Elle sait le feu, l’ombre qui bouge dans l’image, la neige par des doigts d’enfant dépliée. Elle dit qu’il faut garder un lys pour l’orage. Elle dit qu’en son pays les arbres regardent loin.
Elle veille au bord du fleuve ceux qui sont sans voix, écarte l’eau blanche montant jusqu’aux yeux sauvagement agrandis. Elle n’entrera pas dans l’énigme de la nuit.
Elle ne veut plus que le sommeil la couvre de violettes. Elle nous supplie de ne plus jeter une poignée de terre sur ses rêves. Elle sait qu’à la saison des miroirs, toute face est un masque peint.
Au bord des lampes, son sourire et la rose affamée.
Elle voudrait que jamais les mots ne vieillissent ainsi que ruches de bleuets…
Elle aime se perdre dans le feu blanc de l’amandier et comme l’aveugle inventer la route qui s’échappe du monde, passés les ciels de couleur.
Ma maison, c’est la nuit, d’André Rochedy. Voici les premières pages de cette petite pépite de la collection Poèmes pour grandir chez Cheyne éditeur, dénichée hier chez mes libraires jeunesse préférées. Le texte d’André Rochedy se déploie sur fond de gouaches en bleu et blanc, signées Martine Mellinette. Une petite merveille.
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