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Archives de Catégorie: Des Mots en Poésie

La meilleure compagnie

07 mercredi Juin 2023

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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Edward Hopper, Philip Larkin

Nous sommes le premier mercredi du mois et pour ce rendez-vous poétique avec Marilyne, qui vous invite à lire La Peinture en poèmes de Paul Eluard, je vous propose un poème anglais (car c’est aussi le Mois anglais), un texte de Philip Larkin (1922-1985).

Quand j’étais enfant, je pensais,
Comme ça, que la solitude
N’avait pas besoin d’être recherchée.
Quelque chose que chacun avait,
Comme la nudité, à portée de main,
Pas spécialement bonne ou spécialement mauvaise,
Une chose abondante et évidente
Pas du tout dure à comprendre.

Puis, après vingt ans, elle est devenue
À la fois plus difficile à obtenir
Et plus désirée – quoique
Plus indésirable ; car ce que
Vous êtes, seul, doit, pour atteindre
À la dignité d’un fait, être exprimé
En fonction des autres, ou alors c’est juste
Un faire-semblant compensatoire.

Mieux vaut rester en compagnie !
Pour aimer vous devez avoir quelqu’un d’autre,
Donner requiert un légataire,
Les bons voisins aspirent à à des paroisses entières
Sur qui pratiquer – en bref,
Nos vertus sont toutes sociales ; si,
Privé de solitude, vous rongez votre frein,
Il est clair que vous n’êtes pas de l’espèce vertueuse.

Rageusement, donc, je ferme ma porte à clef.
Le chauffage siffle doucement. Le vent au-dehors
Annonce un soir de pluie. Une fois de plus
La conciliante solitude
Me soutient sur sa paume géante ;
Et comme une anémone de mer
Ou un simple escargot, là, précautionneusement,
Se déploie, émerge, ce que je suis.

Philip LARKIN, La vie avec un trou dedans, traduit de l’anglais par Guy Le Gaufey et Denis Hirson, éditions Thierry Marchaisse, 2011

Pour accompagner ce texte, une toile parmi d’autres d’Edward Hopper (pas anglais, je sais, mais…) qui irradie de solitude, Nighthawks.

Tous mes cailloux

03 mercredi Mai 2023

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en Poésie

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Cotcotcot éditions, Françoise Lison-Leroy, Raphaël Decoster

Présentation de l’éditeur :

Première parution dans la collection Les carnets, qui se veut terrain de recherche graphique et poétique. 

Quand les cailloux baladins, casse-cou ou polissons, musiciens, costauds ou mariniers de Françoise Lison-Leroy entrent en collision poétique avec l’univers graphique de Raphaël Decoster…

​Conçu comme un grand carnet de dessins, Tous mes cailloux ravira petits et grands collectionneurs d’éclats de poésie et roches précieuses.
Le papier de couverture est un fedrigoni légèrement texturé ; le caillou sur la première de couverture est imprimé et gaufré  ; le papier du cahier interne est un Munken pure rough ; au centre : 4 pages de calques prêtes à s’envoler ; coins arrondis. 

​Illustration : dessins aux stylos bille bleu et rose ; gravure sur pierre

Pour ce rendez-vous poétique de mai avec Marilyne, je reste en terre belge, en terre de cailloux, ceux de Françoise Lison-Leroy.

Ce magnifique carnet, publié par les éditions Cotcotcot, qui font un travail vraiment original et soigné en littérature jeunesse, est donc une collaboration entre l’autrice Françoise Lison-Leroy et l’illustrateur Raphaël Decoster.

Les cailloux de la poétesse sont baladins, casse-cou ou polissons, musiciens, costauds ou mariniers.

J’ai des cailloux baladins

Dénichés dans la rivière

Ils jouent avec la lumière

Quand je les tiens dans la main

Ces quatrains se déploient sur deux doubles pages, l’une avec le premier vers, l’autre avec les trois vers suivants et sont entrecoupés de doubles pages purement illustratives, sans compter les pages de calques au centre du livre, qui donnent de la légèreté à ces cailloux poétiques. La typographie est sobre, des capitales d’ancienne machine à écrire. Les cailloux sont dessinés au bic bleu ou rose, jeux de lignes, de rayures, de courbes graphiques qui jouent avec le blanc de la page.

J’ai des cailloux polissons

De vrais zèbres d’aventure

Leurs ombres et leurs rayures

Inventent des partitions

Les mots épousent les dessins et vice-versa.

J’ai des cailloux mariniers

Que l’écume pousse en force

Vers la vague qui s’efforce

De les sculpter en secret

Un album à laisser ouvert sur une table, dans la bibliothèque, à lire et à relire pour y trouver une pétillance, un apaisement, une patience, une connexion à l’enfance.

Une vidéo pour découvrir le livre ici.

Françoise LISON-LEROY, Tous mes cailloux, Cotcotcot Editions, 2021

Marilyne vous propose de lire Jean-Pierre Siméon.

Etre bon

05 mercredi Avr 2023

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en Poésie

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Achille Chavée, René Magritte

Pour ce rendez-vous poétique avec Marilyne, nous avons évidemment choisi un poète ou une poétesse belge. J’ai choisi un de mes auteurs préférés, Achille Chavée, dans un poème surréaliste à souhait : Etre bon.

A Albert Ludé

Un éléphant se baladait dans ma cuisine 

je lui ai dit très gentiment 

tu n’es pas ici chez un marchand 

de porcelaine 

tu es chez le poète 

apprends à te conduire 

et il disparut avec  délicatesse sagement

Un éléphant blanc cette fois

chose rare 

se balade dans le corridor 

et je lui dis 

tu n’es pas chez un énergumène 

et voilà qu’il me répond 

pardon monsieur le poète pardon

J’aurais pu croire 

que j’en avais terminé avec les éléphants 

et je vais dans ma chambre à coucher 

Par principe 

je regarde en dessous de mon lit 

vous savez bien ce que parler veut dire 

j’y trouve encore un éléphant

Je ne me suis pas fâché 

je n’ai pas cru à une farce 

je lui ai dit 

viens dans mon lit mon vieux 

viens dormir avec moi 

à chaque jour suffit sa peine 

je t’accorde le bénéfice du droit d’asile 

et je me suis endormi

paisiblement

1953

Ce texte est paru dans L’Enseignement libre, 1958. Je l’ai trouvé dans l’anthologie consacrée à Achille CHAVEE, Ecrit sur un drapeau qui brûle, Espace Nord, 2019

Impossible de ne pas penser au maître surréaliste belge pour accompagner ce poème.

René Magritte, Le Thérapeute

Marilyne a choisi Les petites rues de Françoise Lison-Leroy.

Uiesh Quelque part

01 mercredi Mar 2023

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots du Québec, Des Mots en Poésie

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Joséphine Bacon, Mémoire d'encrier

Pour ce rendez-vous poétique de mas avec Marilyne, je vous propose de lire quelques poèmes extraits du recueil Uiesh Quelque part de Joséphine Bacon, cette amérindienne innue de Betsiamites. A travers ce livre bilingue (français – innu), elle parle du grand âge, de la vieillesse, des saisons qui passent avec leurs rituels, de la Terre des ancêtres, Nutshimit.

Voici d’abord le prologue de ce livre :

« Aujourd’hui, je suis quelque part dans ma vie.

J’appartiens à la race des aînés. Je veux être poète de tradition orale, parler comme les anciens, les vrais nomades. Je n’ai pas marché Nutshimit, la terre.

Ils me l’ont racontée. J’ai écouté mes origines. Ils m’ont baptisée d’eau, de lac pur.

Un à un, ils nous quittent. Avec eux, s’en vont les mots de toundra, les courants des rivières et le calme des lacs.

Je me sens héritière de leurs paroles, de leur récit, de leur nomadisme. Comme eux, j’ai marché la toundra, j’ai honoré le caribou.

Quelque part, une roche sur une grosse roche indique ma présence. »

Et voici quelques textes picorés dans le recueil, avec des peintures de Maurice Cullen (1866-1934), peintre canadien surtout connu pour ses paysages d’hiver.

La saison de la neige

« Je n’ai pas la démarche féline 

J’ai le dos des femmes ancêtres 

Les jambes arquées 

De celles qui ont portagé 

De celles qui accouchent

En marchant »

« J’ai cent mots à te raconter 

Mon vieil âge

Mes rides

Je n’ai plus l’alerte des pas 

Le souffle court 

J’avance dans mon songe 

Sans fatigue

Je sais entendre les feuilles

J’apprends le monde 

Mon âge vieillit avec moi 

Je n’ai pas cent mots 

Je n’ai pas cent ans »

Passion hivernale 1

« Aujourd’hui le printemps s’est mêlé à l’hiver 

Tout fond 

L’hiver n’a pas dit son dernier mot 

Un ancien imite le vent 

Il m’a envoûtée 

Avec des ailes de perdrix 

Puis a disparu 

Tu m’amènes dans un sentier 

Tu écris dans le vent 

J’avance derrière toi 

J’observe le crayon qui dessine 

Ta liberté »

« J’ai souvenir de Shuaushemiss

Grand-père chasseur 

Je le revois avec son tambour 

Il chante une femme aux cheveux blancs 

Son chant pousse à la danse 

Shuaushemiss dépose le tambour tendrement 

Il me regarde puis éclate de rire 

La femme aux cheveux blancs 

C’est sa terre de chasse 

Couverte de neige 

Avec le vent 

Elle tourbillonne »

Passion hivernale 2

« J’ai découpé mes souvenirs 

Et les ai collés sur mon corps 

Un lac calme 

Reflète mon image 

Je suis Innue dans mes veines 

Je suis Innue dans mon cœur rouge 

Mon ombre se confond à mon âme 

Ma vie vieillit au son du tambour 

Qui rejoint mes rêves »

Joséphine BACON, Uiesh Quelque part, Mémoire d’encrier, 2018

Marilyne vous présente aujourd’hui Albane Gellé.

Mars sera essentiellement placé sous le signe de la francophonie et du féminin. Ce billet entre aussi dans le projet de lectures sur les minorités ethniques chez Ingamnic.

Si tu as perdu ton nom…

01 mercredi Fév 2023

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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Poésie, Roberto Juarroz

Si tu as perdu ton nom,
nous irons au fil des rues les plus seules
pour t’appeler sans te nommer.

Si tu as perdu ta maison,
nous dérouterons les gardiens de la prison
jusqu’à les laisser avec leur ombre et sans leurs murs.

Si tu as perdu l’amour,
nous publierons un grand ban de colombes nues
pour retarder la vie et te donner du temps.

Si tu as perdu tes limites d’homme,
nous irons jusqu’au bout du labyrinthe sanglant
pour faire surgir du fond une autre forme.

Si tu as perdu tes échos ou ton origine,
nous les chercherons, mais vers l’avant,
dans le temple final des origines.

C’est seulement si tu as perdu ta perte
que nous couperons le fil
pour tout reprendre à neuf.

Roberto JUARROZ, Poésie verticale, traduit de l’espagnol (Argentine) par Roger Munier. Fayard, 1989

Pour ce rendez-vous poétique de février avec Marilyne, j’ai choisi ce poème de l’Argentin Roberto Juarroz, qui inaugure aussi le Mois latino chez Ingamnic.

Robeto Juarroz a dû s’exiler sous le régime de Péron. En publiant ce billet, je ne vous propose pas de contrepoint pictural mais je pense à Olivier Vandecasteele, un travailleur humanitaire belge de 43 ans, originaire de ma région, détenu depuis un an en Iran dans des conditions inhumaines et de façon tout à fait arbitraire. Il est accusé d’espionnage (à tort, bien évidemment) et a été condamné lors d’un simulacre de procès à 40 ans de prison et 74 coups de fouet. Cela fait froid dans le dos… J’espère que le gouvernement belge fait vraiment tout ce qui est possible pour faire libérer cet homme le plus vite possible.

Marilyne participe à une semaine sur les camps et l’Holocauste et vous présente aujourd’hui un recueil de Edith Bruck.

Haut les coeurs, malgré ces sujets difficiles !

Gabriel Peri

04 mercredi Jan 2023

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie, Des Mots français

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Max Ernst, Paul Eluard

Un homme est mort qui n’avait pour défense 
 Que ses bras ouverts à la vie
 Un homme est mort qui n’avait d’autre route
 Que celle où l’on hait les fusils
 Un homme est mort qui continue la lutte
 Contre la mort contre l’oubli

Car tout ce qu’il voulait
 Nous le voulions aussi
 Nous le voulons aujourd’hui
 Que le bonheur soit la lumière
 Au fond des yeux au fond du cœur
 Et la justice sur la terre

Il y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits 
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d’amis

Ajoutons-y Péri
 Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
 Tutoyons-le sa poitrine est trouée
 Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
 Tutoyons-nous son espoir est vivant.

Paul ELUARD, Au rendez-vous allemand, Éditions de Minuit, 1945

Pour ce premier rendez-vous poétique avec Marilyne, qui vous propose de lire Jacques Prévert, j’ai choisi ce poème de Paul Eluard. Poème de la Résistance (Gabriel Peri était un journaliste apprécié des résistants et fusillé par les Allemands en 1941), il est toujours d’actualité.

Et bien sûr, le bonheur et les mots des deuxième et troisième strophes, je les prends à mon compte pour vous souhaiter une belle année 2023.

En contrepoint, une lithographie de Max Ernst, Un chant d’amour, 1958.

Quand nous revîmes les îles

07 mercredi Déc 2022

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie, Des Mots suédois

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Anders Zorn, Tomas Tranströmer

Quand le bateau approche au loin 

l’averse survient et l’aveugle soudain. 

Les gouttes de mercure frémissent sur les vagues 

et le gris-bleu s’étend.

L’océan s’en va jusque dans les cabanes. 

Une lueur dans l’obscurité du vestibule. 

Des pas lourds à l’étage 

et ces coffres aux sourires fraîchement repeints

Un orchestre indien de récipients de cuivre. 

Un nouveau-né aux yeux de houle. 

(La pluie cesse peu à peu. 

La fumée fait quelques pas dans l’air

 et chancelle au-dessus du toit.)

Voici encore davantage de choses 

plus grandes que dans vos rêves. 

La plage et les huttes des anguilles. 

Une affiche portant l’inscription CABLE.

La vieille lande brille 

pour celui qui vient à tire-d’aile. 

De fertiles lopins derrière les rochers 

et l’épouvantail, notre sentinelle 

qui appelle les couleurs. 

Cet étonnement toujours aussi immense 

quand l’île me tend la main 

et me tire de ma tristesse.

Tomas TRANSTROMER in Il pleut des étoiles dans notre lit – Cinq poètes du Grand Nord, Poésie/Gallimard, 2012

Pour ce rendez-vous poétique de décembre, Marilyne et moi vous proposons chacune un extrait de ce petit recueil consacré à cinq poètes nordiques. Marilyne a choisi Inger Christensen.

En accompagnement pictural, je vous propose ce tableau d’Anders Zorn, peintre suédois, vu lors d’une magnifique exposition au Petit Palais à Paris en 2017.

Des haïkus plein les poches

09 mercredi Nov 2022

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie, Des Mots français

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éditions Cotcotcot, haïkus, Julie Van Wezemael, Thierry Cazals

Des haïkus plein les poches

Présentation de l’éditeur :

Bref poème venu du Japon, le haïku cherche à saisir, en quelques mots, la beauté mystérieuse de chaque instant.

​Ce livre propose d’en découvrir toutes les facettes, à la lumière des maîtres du genre et d’oeuvres d’enfants récoltées ces 20 dernières années.

À la fois récit d’initiation et livre-atelier, Des haïkus plein les poches invite petits et grands à se lancer à leur tour dans l’écriture, guidés par le vieux poète de l’histoire.

À chacun de faire le reste du voyage, livre en poche !

Ce livre m’a accompagnée pendant plusieurs mois : je l’ai utilisé pour travailler les haïkus avec mes élèves et j’y ai picoré des réflexions, des poèmes plusieurs mois après avoir réalisé ce travail. Thierry Cazals s’est mis dans la peau d’un vieil ermite, maître en poésie, qui initie un frère et une soeur jumeaux à l’art du haïku. Tout le monde connaît, je crois, ce court poème d’origine japonaise, qui saisit un instant éphémère, en lien avec la nature, les saisons, les perceptions sensorielles et qui juxtapose souvent deux images, deux idées en suggérant plutôt qu’en imposant un sens au lecteur. Tout l’intérêt de ce livre est que, comme dans les nombreux ateliers qu’il anime, l’auteur nous propose des « exercices » pour nous initier à l’écriture des haïkus. Il nous invite à l’émerveillement, à l’observation attentive du quotidien, à la simplicité, à l’épure. Tout peut être sujet à écrire un haïku, y compris les choses les plus quotidiennes, les plus triviales ou les plus tristes.

Thierry Cazals nous fait goûter les oeuvres classiques mais aussi les textes d’enfants et adolescents qu’il a côtoyés dans ses animations. Julie Van Wezemael illustre les pages de ce livre d’un trait àa fois naïf et délicat. A noter la qualité de l’édition de cette « petite » maison belge Cot Cot Cot Editions.

Voici quelques haïkus en vrac. Mon articles est trop court, je manque de temps pour rendre compte de la richesse de ce livre (Thierry Cazals parle des règles dont on peut s’affranchir, de la richesse des thématiques, des différentes traductions possibles, du journal de bord d’un poète…)

Les multiplications

sont difficiles

mais les arbres s’éveillent

Lauriane, Ecole primaire, Courbevoie

Parmi les arbres en bourgeons

le noir

de la locomotive à vapeur

Chiba Kôshi

Même mon ombre

a l’air en pleine forme –

matin de printemps

Issa

Ce vieux vélo

sur lequel je grimpe

m’ouvre son coeur

Belvia, Ecole primaire, Clamart

Thierry CAZALS et Julie WEZEMAEL, Des haïkus plein les poches, Cot Cot Cot Editions, 2019

Retour du rendez-vous poétique (u peu décalé) avec Marilyne qui vous propose du Shakespeare.

Petit Bac 2022 – Objet 4

Je me rappelle – instant de grâce

07 mercredi Sep 2022

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie, Des Mots russes

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Alexandre Pouchkine, Marc Chagall

Je me rappelle – instant de grâce :
Quand tu parus à mes côtés,
Je fus saisi, – vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Dans la langueur désespérante,
Dans le fracas des vanités,
Longtemps vibra ta voix pressante,
Longtemps, tes traits m’ont habité.

Les ans passèrent. Dans l’orage
Mes rêves furent emportés,
Et j’ai perdu ta douce image,
Ta voix pressante m’a quitté.

Claustrés au fond d’un lourd silence,
Paisiblement passaient mes jours,
Sans poésie, sans transcendance,
Sans vie, sans larmes, sans amour.

Mais l’âme a retrouvé la grâce,
Tu reparais à mes côtés,
Divinité, vision fugace
Du pur génie de la beauté.

Et, de nouveau, la renaissance,
Et la lumière est de retour –
La poésie, la transcendance,
La vie, les larmes et l’amour.

Alexandre POUCHKINE (1799-1837), Le Soleil d’Alexandre, traduit du russe par André Markowicz, Actes Sud, 2011

Ce poème, qui date de 1825, marque le retour des rendez-vous poétiques mensuels avec Marilyne, qui vous présente aujourd’hui un recueil de la Québécoise Hélène Dorion. 

Et pour accompagner ce poème, un tableau dont je ne me lasse pas : Les mariés de la Tour Eiffel de Marc Chagall (1887-1985), une oeuvre réalisée en 1938-193.

Poètes du Noroît

08 mercredi Juin 2022

Posted by anne7500 in Des Mots du Québec, Des Mots en Poésie

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Poètes du Noroît, Québec

Quatrième de couverture :

« On aurait tort de caractériser la poésie du Noroît par la désillusion ou par un pur intimisme, si l’on entend par ce dernier terme un repliement narcissique sur soi. Au contraire, il s’agit, à partir d’une position individuelle, d’assumer un rapport global au monde, à ses lieux, à ses corps désirants ou souffrants, à son étrangeté pleine de détails signifiants, à sa durée exigeante. » (Pierre Nepveu, préface)

La présente anthologie rassemble des textes de Geneviève Amyot, Michel Beaulieu, Paul Bélanger, Jacques Brault, Hélène Dorion, Louise Dupré, Paul Chanel Malenfant, Pierre Nepveu et Marie Uguay. Choisis par Álvaro Faleiros et accompagné d’une préface de Pierre Nepveu, ces poèmes illustrent à leur manière le riche éventail des œuvres diffusées par les Éditions du Noroît depuis la fondation de cette maison en 1970. Ce recueil a d’abord paru en 2002, en édition bilingue, portugais-français, sous le titre de Latitudes, diffusé au Brésil par Nankin Editorial.

Pour notre rendez-vous poétique avec Marilyne, j’ai choisi ce petit recueil publié par Bibliothèque québécoise, qui réédite des classiques du patrimoine de la littérature québécoise (un peu comme Espace Nord en Belgique). Je dois avouer que je n’ai pas tout apprécié de ma lecture mais je vais essayer de donner quelques notes sur les auteurs et quelques extraits.

Geneviève Amyot et Michel Beaulieu, l’une d’un surréalisme peu accesible et l’autre d’une poésie organique, m’ont laissée de côté.

De Paul Bélanger je retiens ces deux vers, si essentiels pour notre temps :

L’homme depuis l’origine des routes 

fait corps avec la terre (Retours)

Jacques Brault unit amour, solitude, nature et même déliquescence.

Hélène Dorion aime parler de la mémoire, le temps qui passe, les blessures intimes :

On finit par répondre

qu’on est là, faire signe

parmi nos absences

ne plus fuir la mémoire

de certaines faille qui blessent

plus que d’autres 

On finit par s’ouvrir

au silence qui revient

et ne plus répondre

au bruit des pas, ne plus croire

qu’on a aimé, soutenu un instant la beauté de notre vie

On finit par sentir le temps

qui replie nos regards

lentement les referme, comme une blessure

dont on ne sait plus parler (Les états du relief)

Louise Dupré évoque la relation au père (toxique, sans doute). Elle dit la séparation, les départs, les deuils.

Le départ 

Certains matins on croit

au bonheur

de juillet

quand les draps en fleurs

claquent sur les cordes

tu renies alors la douleur

des gares

 

et cette femme

qu’on voit de dos

monter dans le premier train (Noir déjà)

De Paul Chanal Malenfant j’ai retenu ce poème :

L’image invente des histoires, hiéroglyphes,

taureaux tracés sur les parois, cœurs griffonnés

à la hâte.

Il s’agit de voir plus loin que la ligne d’horizon,

de passer la frontière des paupières.

Plus juste que les mots la trace des visages dans l’espace du rêve. (Fleuves)

Enfin Marie Uguay met en parallèle les îles et la solitude, dont elle trouve les traces, les échos dans le quotidien.

Pour accompagner ces textes pas simples d’accès, je vous propose ce tableau :

Marcelle Ferron, Untitled (vers 1963-1964), huile sur toile

Marilyne nous propose aujourd’hui un poème de Garcia Lorca.

Petite anthologie de la poésie québécoise – Poètes du Noroît, Bibliothèque québécoise, 2003

Petit Bac 2022 – Art 2

Après ce billet, je me mets en pause jusqu’au 20 juin : mon agenda scolaire est trop chargé pour que je puisse rédiger des billets de lecture ou de musique !

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Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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