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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: BD du mercredi

Madame Livingstone – Congo, la Grande Guerre

19 mercredi Nov 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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14-18, Barly Baruti, BD du mercredi, Congo belge, Glénat, Madame Linvingstone

Présentation de l’éditeur :

En Afrique centrale durant la Première Guerre mondiale, l’aviateur Gaston Mercier, lieutenant de l’armée royale belge, est chargé de couler un cuirassé allemand sur le lac Tanganyika. Pour en découvrir la position exacte, on lui assigne un guide un peu particulier… Ce dernier, un métis énigmatique en kilt qui semble beaucoup plus instruit que les autres autochtones, prétend être le fils du célèbre explorateur David Livingstone. Petit à petit, alors que la guerre entre puissances coloniales belge et allemande fait rage au cœur du continent noir, le jeune pilote belge va essayer d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de cet homme qu’on appelle « Madame Livingstone ».

S’appuyant sur un récit d’Apollo, Christophe Cassiau-Haurie mêle ici aventure et amitié sur fond de Première Guerre mondiale en Afrique. L’exotisme des lieux y est magnifiquement restitué par le dessin de Barly Baruti, en couleurs directes. L’album sera en outre prolongé d’un cahier bonus de 16 pages éclairant sur le contexte historique.

Alors qu’une partie des personnages de cet album (les « coloniaux » et leurs « boys » congolais) ne dépareraient pas dans Tintin au Congo et ses relents colonialistes et racistes, nous assistons à une rencontre tout à fait inattendue entre un aviateur belge et un guide congolais, tous deux assez atypiques. Une rencontre qui va faire « bouger les lignes » à tous points de vue, enfin presque : grâce aux recherches et aux renseignements fournis par l’aviateur et son guide, les Belges vont porter le combat européen de 14-18 au coeur de la région des Grands Lacs (j’ai pensé aussi à la partie « guerrière » du film Out of Africa) tandis que l’homme Gaston Mercier va évoluer, changer au contact de celui qui lui révélera plus ou moins explicitement les exactions commises par les colons belges dans sa région d’origine. Le « cahier » qui complète la BD à la fin de l’ouvrage explique la réalité historique sous-jacente et achève de nous édifier si besoin était. Bref, une belle rencontre, non dénuée d’humour ni de magie, sur un fond historique original.

Mais Madame Livingstone n’est pas qu’une bonne aventure, c’est aussi un bonheur pour les yeux :  des planches aux cases assez larges pour les passages dialogués, un découpage plus serré pour les pages sans paroles, un dessin à la fois élégant, fin et puissant, une richesse de détails sur les visages, la végétation, la faune, les habitations coloniales et des couleurs somptueuses, sans doute réalisées au crayon aquarellé, à l’écoline et à la plume et qui laissent apparaître le grain épais du papier, elles sont parfois très vives, un feu d’artifice sur la page, et parfois elles créent un univers sombre, des nuits africaines peuplées de visages et d’ombres mystérieuses.

Une vraie réussite !

Barly BARUTI (dessins et couleurs) et Christophe CASSIAU-HAURIE (textes), sur un récit de APPOLLO, Madame Linvingstone – Congo, la Grande Guerre, Glénat, 2014

A visiter pour accompagner la BD l’expo Notre Votre Congo. La propagande coloniale belge dévoilée, au Musée BELvue à Bruxelles, jusqu’au 30 novembre.

Poppy Thiepval

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Olympe de Gouges

15 mercredi Oct 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images, Non Fiction

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BD du mercredi, Casterman, Olympe de Gouges

Présentation de l’éditeur :

De Montauban en 1748 à l’échafaud parisien en 1793, quarante-cinq ans d’une vie féminine hors normes, et l’invention d’une idée neuve en Europe : la lutte pour les droits des femmes. 
Née dans une famille bourgeoise de province, sans doute fille adultérine d’un dramaturge à particule, Marie Gouze dite Olympe de Gouges a traversé la seconde moitié du XVIIIe siècle comme peu de femmes l’ont fait. Femme de lettres et polémiste engagée, elle se distingue par son indépendance d’esprit et l’originalité parfois radicale de ses vues, s’engageant pour l’abolition de l’esclavage et surtout pour les droits civils et politiques des femmes. Opposée aux Robespierristes et aux ultras de la Révolution, elle est guillotinée pendant la Terreur.

C’est bien sûr la lecture du Canapé rouge de Michèle Lesbre qui m’a donné envie de mieux connaître Olympe de Gouges. J’ai donc emprunté ce pavé à la bibliothèque !

Cette biographie dessinée (et forcément légèrement romancée, précisons-le) est foisonnante : 400 pages, 300 planches environ d’une vie de femme, d’un destin qui traverse la seconde moitié du dix-huitième siècle français. Les causes, les intellectuels de son siècle, Marie Gouze, qui deviendra Olympe de Gouges, les a tous connus : elle s’est particulièrement battue pour l’abolition de l’esclavage et les droits des femmes, je ne vous apprends rien. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’elle a lu, dévoré les écrits des peseurs de son temps, Voltaire, Rousseau, Diderot pour ne citer que les plus célèbres, elle en a fréquenté plusieurs aussi, évidemment, et elle écrit elle-même, des pièces de théâtre qu’elle a bien du mal à faire jouer (ses démêlés avec la Comédie-Française…), des pamphlets, des affiches (dont la dernière lui vaudra d’être lâchée par ses protecteurs, emprisonnée, jugée et guillotinée…)

C’est assez amusant de voir comment elle défend Voltaire contre Rousseau. Ce que j’ai aimé, c’est son goût de la poésie (et des poètes) et comme elle est une grande amoureuse, une femme qui, pour son époque, assume vraiment qu’elle a une tête et un corps. Ce qui est très parlant, c’est de voir à quel point son destin est proche de celui des femmes, encore aujourd’hui : enfant de l’adultère, fillette attachée à un père biologique qui ne peut la reconnaître ni la soutenir correctement mais l’influence dans son goût des lettres, mariée par raison, veuve à vingt-et-un an, elle se bat pour rester indépendante, elle essaye de concilier son engagement littéraire et politique et les exigences de sa vie de mère : elle a un fils aîné, elle perd une fillette en très bas âge, et c’est finalement le « devoir » politique qui va l’amener une dernière fois à Paris, croit-elle, avant un repos souhaité par son fils, mais hélas on connaît sa fin tragique.

Alors, à propos de la Révolution française, il me faut avouer que je m’y perds, en Belgique on en parle dans les cours d’histoire, certes (mais je me souviens que le sujet est un peu passé à la trappe en fin d’année scolaire, parce que ma prof de l’époque préférait nettement Louis XIV et Versailles) et donc, la fin de la BD m’a paru très fastidieuse ! Il faut pourtant reconnaître que les auteurs ont tenu à offrir à la fin de l’ouvrage une bonne quarantaine de pages sur tous les personnages et leur réalité historique, appuyant ainsi leur travail de réels biographes.

Un petit mot sur le dessin : il sert le côté foisonnant du récit, avec sa richesse de détails et son côté un peu « peintre naïf » tout en apportant une grande sobriété avec un trait en noir et blanc tout simple, une « ligne claire » en quelque sorte.

J’ai conscience que ce billet ne rend pas compte de la richesse de ce destin de femme, qu’il est même carrément naïf… qu les connaisseurs veuillent bien m’en excuser !

CATEL et BOCQUET, Olympe de Gouges, Casterman (collection Ecritures), 2012

Projet non-fiction avec Marilyne

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Petit Bac 2014

Magasin général, tome 3 – Les hommes

08 mercredi Oct 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Loisel et Tripp, Magasin général 3, Québec

Présentation de l’éditeur :

C’est le mois de mars à Notre-Dame-des-lacs. Partout la nature s’ébroue, l’énergie stimule les êtres vivants – les êtres humains comme les animaux. C’est aussi l’époque où les hommes du village reviennent de leur “campagne d’hiver”. Comment vont-ils comprendre et accepter l’irruption dans leur univers de Serge Brouillet, qui s’est mis en tête d’ouvrir un restaurant dans leur village après avoir été recueilli au début de l’hiver par Marie, la veuve du Magasin Général ?

Je ne pouvais pas attendre l’année prochaine pour connaître la suite des aventures de Marie et de son Magasin général. Après le vent de nouveauté apporté par Serge dans le tome 2, la Paroisse Notre-Dame des Lacs voit revenir la fonte des neiges et les hommes du village, qui ont gagné leur vie à couper du bois durant tout l’hiver. Ils vont vite trouver à redire sur l’accueil de leurs femmes, pas assez enthousiaste à leur goût. Normal, il y a eu tant de changements à l’échelle du village… et l’ambiance va vite prendre une température explosive, tandis que Félix, le mari de Félix, ricane dans son p’tit coin de paradis (ou d’enfer ?)

J’ai vraiment beaucoup aimé l’atmosphère et les thèmes de ce tome 3, la rivalité, le rejet du nouveau et de l’étranger, l’effet de groupe, la résistance des femmes et de Marie en particulier, j’ai été touchée par son chagrin, j’ai vraiment aimé le rendu des jours de neige sale et de pluie froide et noire qui accentuent la tristesse de Serge et de Marie. Une fois de plus, le personnage du curé m’a amusée, et surtout touchée aussi, dans sa « crise de foi ». Et dans cet album, la touche québécoise, ce sont les cabanes à sucre, cette fois. Miam miam !

Le dénouement m’a comblée et surprise ! Je suis donc relancée dans ma curiosité : que se passera-t-il dans le tome 4 ? (Surtout ne me dites rien !!) (Heureusement ils sont tous à la bibli !)

LOISEL et TRIPP, Magasin général, tome 3 – Les hommes, Casterman, 2007

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Petit Bac 2014

 

Tout seul

17 mercredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Chabouté, Tout seul, Vents d'Ouest

Présentation de l’éditeur :

50 ans qu’il vit ici, sur ce caillou, dans son vaisseau de granit. Bateau immobile qui ne l’emmène nulle part et qui ne rejoindra jamais aucun port… Et pourquoi quitter ce lieu alors que le monde au-delà de cette satanée ligne d’horizon fait si peur ? Où s’évader lorsqu’on n’a nulle part où aller ? Comment combattre la solitude et empêcher que ce silence perpétuel ne devienne assourdissant ?… Des années passées sur son rocher, avec l’imagination comme seule compagne… Avec Tout seul, Christophe Chabouté signe un de ses albums les plus surprenants, où se côtoient onirique et quotidien et où s’enchevêtrent subtilement sensibilité, tendresse et humour…

J’ai lu il n’y a pas si longtemps Un peu de bois et d’acier et quelques billets parus récemment m’ont fait chercher ce Tout seul à la bibliothèque. La présentation de l’éditeur en dit suffisamment – et très joliment – sur le scénario de ce roman graphique peu bavard mais où les mots ont une importance rare et poétique. J’ai apprécié particulièrement le lien subtil, que l’on ne découvre que bien tard, entre l’habitant du phare et le marin intrigué par ce solitaire si atypique, lien qui renforce avec une grande humanité la finale très ouverte.

Humanité : dans les deux romans graphiques que je connais de Chabouté, c’est un maître mot, dans la qualité du regard, le sens du détail, l’art de camper un personnage uniquement par le dessin, dans la richesse de l’imaginaire sur un bout de rocher battu par les vents et isolé de tout. Dans ce « Boom » qui rythme les journées du « gardien du phare ».

Et puis, bien sûr, j’ai retrouvé la richesse d’évocation du dessin de l’auteur, la grâce unique de ce noir et blanc qui révèle tant de choses. A la fois fort et précis, il nous laisse cependant rêver. Car le fin mot de cet album est sans doute une histoire de re-naissance, de passage du rêve à la réalité. Un beau voyage.

CHABOUTE, Tout seul, Vents d’Ouest, 2008

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Magasin général, tome 2 – Serge

10 mercredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Loisel et Tripp, Magasin général 2, Québec

Présentation de l’éditeur :

Loisel et Tripp ont concocté ensemble, avec une gourmandise très communicative, une chronique énergétique et très humaine, peuplée de personnages intenses et savoureux. Leur attachement partagé pour le Québec –Loisel y réside, Tripp y a enseigné- a servi de moteur à cette histoire truculente, qui ne ressemble à rien de ce que l’un ou l’autre a publié auparavant. Fondée sur la complémentarité de leurs savoir-faire, leur collaboration porte autant sur le texte que sur le dessin, et se nourrit du meilleur de leurs talents respectifs.

Dans ce deuxième opus de la série, c’est toujours Félix, le mari décédé de Marie, qui introduit l’épisode et on se demande jusqu’au bout si la jalousie et la suspicion qui teintent ses commentaires se révéleront légitimes. Car voilà que sa veuve pourrait bien se laisser attendrir (embobiner ?) par Serge, qui a atterri dans la Paroisse de Notre-Dame des Lacs à cause d’une panne de moto. L’homme, qui a connu les tranchées de 14-18 et a voulu oublier la guerre en voyageant en Europe, est revenu au Québec pour voyager, encore et toujours, jusqu’au Magasin général où Marie l’héberge en plein hiver. Il va séduire les habitants de la paroisse par une « French touch » très alléchante… Va-t-il « prendre » la place de Félix ?…

J’ai retrouvé avec plaisir l’univers de Loisel et Tripp, le curé aux goûts éclectiques, les trois belles-soeurs Gladu grenouilles de bénitier, Gaëtan le simple, Noël le mécréant et tant d’autres, dans une histoire peut-être un peu trop rocambolesque mais aussi savoureuse que les fameuses ravioles que cuisine Serge sous les yeux ébahis des habitants du village.

Je suis en train de lire La grosse femme d’à côté est enceinte de Michel Tremblay, qui me donne l’occasion de faire un petit stage de parler québécois, et cette petite bulle de lecture BD renforce en images la leçon de vocabulaire ! Quant au dessin, aux couleurs, aux décors, je ne peux rien dire de plus que lors de ma lecture du tome 1 sauf que les ambiances et les tons de l’hiver sont particulièrement dépaysants et rafraîchissants ! Ce qui m’incite à emprunter les tomes suivants à la bibliothèque, bien sûr…

LOISEL et TRIPP, Magasin général, tome 2  Serge, Casterman, 2006

Tous au Magasin aujourd’hui : Lecturissime a découvert le premier tome, Sylire chronique les tomes 1 à 3.

Québec en septembre 2014

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Petit Bac 2014

Les vieux fourneaux I. Ceux qui restent

27 mercredi Août 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Cauuet, Dargaud, Les vieux fourneaux, Lupano

Présentation de l’éditeur :

Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un oeil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le coeur. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations, qui commence sur les chapeaux de roues par un road-movie vers la Toscane, au cours duquel Antoine va tenter de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour commettre un crime passionnel.

Je referme cette BD le sourire aux lèvres. Elle est réjouissante, cette histoire de trois papys partis sur les traces d’un quatrième complètement gâteux en Toscane. Accompagnés, conduits par Sophie, la petite-fille d’Antoine, le voyage se double d’une rencontre inter-générationnelle qui ne manque pas de sel. Les combats syndicaux, anti-système des uns se laissent électriser par la langue tout aussi verte de la jeune femme qui leur claque à la figure le monde que les vieux laissent aujourd’hui en partage aux jeunes. Ce fond social solide se laisse traverser par des bulles de tendresse, des surprises, des vacheries douces-amères qui permettent aux trois copains de tenir face au temps qui passe.

Si on ne s’ennuie pas une minute dans l’histoire, les dialogues, eux, sont croustillants. Qu’est-ce que j’ai ri parfois devant les réparties féroces de Pierrot !!

« – Ben ça y est, on a déjà une heure de retard. Tout ça pour te trouver des nippes d’après-guere.

– Oui, ben heureusement que M; Padoux m’a dépanné, hein…

– Une pelure en couille retournée et un pantalon trop court, j’appelle pas ça un dépannage. Si on croise la police du bon goût, on est bons. » (p. 6)

« La vache, c’est vrai qu’il a rendu l’antenne, le vieux. » (p. 48)

Le dessin de Cauuet est accordé au scénario, ça paraît bizarre mais c’est difficile pour moi de démêler histoire et dessin tant les deux se complètent bien (sûrement le signe d’une belle complicité entre auteur et dessinateur) : énergique, plein de personnalité, varié dans ses cadrages et ses ambiances de couleurs et plein d’humour rosse, comme dans les visages de ces personnages que j’aurai plaisir à retrouver dans le tome 2 de leurs aventures, qui paraîtra le 24 octobre.

Wilfrid LUPANO (Scénario) et Paul CAUUET (Dessin et couleurs), Les vieux fourneaux I. Ceux qui restent, Dargaud, avril 2014

Noukette en parle très bien et cite d’autres avis !

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Petit Bac 2014

Comme en Quatorze

16 samedi Août 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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14-18, BD du mercredi, Comme en Quatorze, forts de Liège, Résistance

Aujourd’hui, 16 août, on commémore la fin de la bataille de Liège en 1914 : « Au lendemain de l’explosion du fort de Loncin par les Grosse Bertha allemandes, le dernier fort liégeois à résister, celui de Hollogne s’est rendu le matin du 16 août.. La bataille de Liège, la première menée par l’empire allemand durant la Première Guerre Mondiale, s’est terminée ce jour-là. » (Source : L’Avenir, 16 août 2014)

Je pensais présenter cette BD plus tard mais je fais une exception à la pause pour être en adéquation avec la date anniversaire (de toute façon le billet était déjà rédigé).

Présentation de l’éditeur :

La Première guerre mondiale a débuté par l’attaque allemande sur la Belgique. Au fort d’Embourg (Liège), deux frères sont envoyés en mission périlleuse par leur commandant. Nécessité militaire ou cynisme d’un gradé issu d’une famille de patrons à l’encontre de subalternes agitateurs sociaux et militants du suffrage universel avant-guerre ? Le frère cadet de ces derniers se persuade qu’il doit « faire justice » en retrouvant le commandant replié avec ce qui reste de l’armée belge, près de Dunkerque. Sa mère et sa soeur, désormais seules, se lancent à sa poursuite… Un passé et des antagonismes plus lointains vont resurgir mais la guerre bouleverse les destinées. La vengeance a-t-elle encore un sens ?

Cette BD de fiction puise dans l’Histoire belge pour mettre en scène une famille d’ouvriers avant et pendant la Grande Guerre. Elle exploite la résistance des forts de Liège dans les premiers jours de la guerre, la Belgique seul pays occupé par les Allemands en 14-18, le cordon de barbelés que ceux-ci avaient établi sur la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas pour empêcher toute tentative d’évasion (y compris la Meuse barrée d’un câble électrique pour repousser les bateaux) mais surtout les luttes et tensions socio-politiques qui agitaient aussi la Belgique avant 1914 et que la guerre a exacerbées : les ouvriers réclamaient le droit de vote à l’égal des patrons, des riches qui disposaient alors de trois bulletins de vote contre un pour les petits. (Dès la fin de la guerre, le roi Albert Ier incitera d’ailleurs le Parlement belge à adopter le suffrage « égalitaire ».)

A travers la famille Dejardin, qui a perdu trois de ses hommes et dont les femmes cherchent courageusement à comprendre ce qui s’est passé, ce sont aussi quelques figures belges qui ont osé résister à l’ennemi que nous découvrons dans cet album. Philippe Brau, auteur des textes, explique tous les liens entre histoire réelle et anecdotes de fiction à la fin de l’ouvrage.

Si le scénario souffre à mon sens de petites longueurs, il n’en est pas moins bien construit et très intéressant. Malgré la dureté des faits et du contexte, le dessin en noir et blanc de Georges Van Linthout, tout en nuances grisées de crayon et aquarelle, lui apporte ce qu’il faut de sobriété et de sensibilité.

Encore une découverte inattendue et très instructive sur la Grande Guerre en Belgique et du côté de Liège.

Georges VAN LINTHOUT (dessin) et Philippe BRAU (textes), Comme en Quatorze, Des ronds dans l’O, 2014

Poppy Thiepval

Le Belge

09 mercredi Avr 2014

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en images

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BD du mercredi, Delcourt, Le Belge

Présentation de l’éditeur :

Le Belge est belge. Mais qui se cache derrière le Belge ? Difficile à dire… Le Belge croit encore à la Saint-Nicolas, le Belge aime le vélo et roule en Mercedes, le Belge est un autre pour le Belge. Mais n’est-il pas aussi un peu chacun de nous ? En chaque Belge réside une part du Belge. Et comme le Belge n’est pas toujours belge, on peut penser que le Belge est un être universel. Ou presque.

Cet album rassemble des planches, des « strips » parus dans l’hebdo Le Vif/L’Express et vous dit tout (ou presque) sur « Le Belge » ! Au travail, à la maison, dans ses loisirs, avec ses voisins, au supermarché… toute une série de réflexions, d’observations, d’aphorismes dans lesquels tout Belge se reconnaîtra, sourira… et ses voisins lecteurs aussi, je pense ! Les planches sont parfois entrecoupées de textes à la portée tout aussi philosophique. Ceci, par exemple, m’a bien fait rire : « Offrez un cornet de frites à un Belge, il mangera un jour. Achetez-lui une friteuse, il mangera toute sa vie. » (J’adore ce détournement de slogan humanitaire !)

Le trait est simple, fin, Un des personnages ressemble un peu à Guy Delisle et un autre (le barbu) me fait carrément penser à Michel Dufranne (chroniqueur culturel à la télé et à la radio belge, pour ceux qui ne le connaîtraient pas). C’est principalement du noir et blanc, avec des touches de couleur façon… drapeau belge ! Il y a même un marque-page comme dans les anciens missels aux couleurs du drapeau, aucun détail n’est laissé au hasard et ça participe bien sûr de l’humour général.

En fait, comme la couverture et la présentation de l’éditeur le suggèrent, nous sommes en plein surréalisme… ou pas. Car finalement, peut-on vraiment définir un Belge, ne doit-on se contenter que des clichés habituels : il aime le chocolat et les frites, il a un humour surréaliste, il ne se prend pas au sérieux, il y a des Wallons, des Flamands et des Bruxellois (hyper compliqué à comprendre pour les étrangers, ce fonctionnement fédéral pour un si petit pays !) ? Le Belge ne se définit-il que par ses contraires et finalement cela ne nuit-il pas à son identité ? Autant de questions qui, je pense, sont sous-entendues derrière les textes de Edgar Kosma et les dessins de Pierre Lecrenier.

Le Belge, la BD, c’est aussi un site où vous pourrez vous amuser à observer de nombreuses planches mais je ne résiste pas à vous en proposer quelques-unes !

Edgar KOSMA et Pierre LECRENIER, Le Belge, Delcourt, 2013

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Le must des vacances belges… ?

Celle-là est d’actualité…

Celle-ci m’a beaucoup fait rire (le sens des détails de mise en scène est excellent, je trouve)

Et encore un cliché solidement ancré…

De briques et de sang

05 mercredi Mar 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Familistère de Guise

Présentation de l’éditeur :

Octobre 1936. À l’occasion du décès de son père, dont elle vient d’accompagner la fin, une femme évoque de douloureux souvenirs, vieux de plus de vingt ans. Une affaire terrible et secrète, un fardeau dont elle peut enfin s’alléger, puisque tous ses protagonistes ont disparu.

Janvier 1914. À Guise, dans l’Aisne, la police retrouve le corps d’un ouvrier fondeur assassiné. Puis, quinze jours plus tard, celui d’une veuve, dont tout indique qu’elle a été victime du même assassin. L’enquête d’un journaliste de L’Humanité spécialisé dans les faits divers va être l’occasion de découvrir le contexte fascinant de ces morts violentes : le « familistère », communauté ouvrière fondée par un patron « social » et visionnaire – une expérience de socialisme réel qui aurait anticipé de plusieurs décennies l’émergence du collectivisme soviétique…

Je connaissais cette BD de nom pour l’avoir vue dans la boutique du Familistère de Guise, que j’ai visité il y a un peu plus de deux ans. Je n’ai pas hésité quand je l’ai trouvée à la bibliothèque.

C’est bien le Familistère qui est le véritable héros de cette BD à l’ambiance assez sombre, par sa narration en flash-back suite au décès du père d’Ada, par le climat politique en arrière-plan de l’intrigue principale (la guerre de 14-18 est toute proche) et bien sûr par le genre choisi, le polar.

La série de meurtres qui perturbe le calme et l’organisation bien huilée du lieu permet de parler de l’origine de ce « palais social » : l’utopie (inspirée par Proudhon et Fourier) de Jean-Baptiste Godin, ouvrier devenu patron d’usine, qui ne se contenta pas d’engranger les bénéfices mais voulut les partager avec ses ouvriers et leur offrir un cadre de vie qui leur donne en nature les richesses liées au travail : un logement sain, l’accès à l’éducation, aux loisirs, la gestion communautaire des lieux et de la vie. Godin lui-même vivait au Familistère, construit de 1859 à 1879, parmi les ouvriers. L’utopie a « vécu » une centaine d’années puisque les derniers habitants ont quitté les lieux dans les années 1960. Une des ailes d’habitation ainsi que les magasins, le lavoir, le théâtre ont déjà été restaurés et se visitent tandis que l’autre aile est en cours de travaux pour redevenir un habitat social.

La BD rend bien compte de ce lieu de vie unique en son genre, qui certes procure aux ouvriers qui y habitent et y coopèrent un statut bien plus enviable que celui de leurs semblables à l’époque mais risque aussi d’entraîner une série de dérives communautaires bien réelles. On se promène avec Ada, habitante des lieux et Victor Leblanc, journaliste à L’Humanité, des caves aux greniers du Familistère, des jardins au théâtre en passant par les appartements spacieux, chauffés, aérés, qui ouvrent sur un espace commun couvert par une magnifique verrière (j’avais choisi cette vue pour le logo de Voisins Voisines en 2012 et 2013).

J’ai vraiment beaucoup aimé l’ambiance de cet album, le rendu précis et réaliste, si bien documenté, les gammes de couleurs qui traduisent bien le froid de l’hiver, l’esprit des lieux, j’ai moins apprécié le traitement un peu trop caricatural à mon goût des visages, mais qui correspond aussi au style Belle Epoque, me semble-t-il. Quant à l’intrigue policière, même si elle passe un peu au second plan (mais c’est une opinion toute personnelle, j’étais tellement contente de retrouver le Familistère que c’était lui qui éclatait à chaque planche), elle est bien menée et recèle quelques surprises macabres… Elle se termine sur une note dramatique avec le début de la guerre de 14, où les soldats français croient encore pouvoir stopper l’avancée des Allemands.

Régis HAUTIERE (scénario)et David FRANCOIS (dessin et couleurs), De briques et de sang, Casterman, 2010

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Petit Bac 2014

(catégorie Matière)

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui lui reprisait ses chaussettes ?

26 mercredi Fév 2014

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD du mercredi, Dargaud, Roger, Zidrou

Présentation de l’éditeur :

Un duo inédit pour un album plein d’humanité et de tendresse : Zidrou et Roger, le dessinateur de Jazz Maynard, signent le one-shot Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? Eh bien, c’est sa maman ! Madame Hubeau, elle, s’occupe seule de son grand enfant de 40 ans, Michel, handicapé. Un quotidien certes difficile, mais joyeux et qu’elle assume avec courage et générosité. Un magnifique hommage à toutes ces personnes admirables qui se battent dans l’ombre.

J’ai du mal à exprimer mon avis sur cet album. Parce que pas mal de gens de mon entourage travaillent avec, pour des personnes comme Michel, éternel petit garçon dans un corps de géant. Alors je soupire un peu en pensant au courage (découragement), à la patience de leurs parents, aux petites joies qu’ils peuvent cependant cueillir ça et là au quotidien, qui construisent un bonheur fondé sur le don de soi. Il y a aussi la fatigue, détresse, si bien symbolisée par madame Breitman, l’angoisse de se demander comment l’enfant handicapé survivra à es parents, où, qui s’en ocupera.

L’album évoque toutes ces questions sans tabou, le lien à la fois si fort et si terrible qui unit Michel et sa maman, la dépendance sans réciproque dans laquelle il vit, le rapport avec les autres membres de la famille, son besoin de stabilité, d’habitudes bien réglées mais aussi  la sexualité de la personne handicapée. Le tout baigné dans un regard plein de tendresse et parfois d’humour. Qui me fait quand même pousser un gros soupir, à la taille de Michel engoncé dans son blouson bien fermé pour résister à tous les vents.

Je dois avouer que je m’attendais à une histoire suivie, or il s’agit de petites histoires juxtaposées, de différentes circonstances de la vie des deux personnages, grâce auxquels le lecteur est invité à construire le portrait de Michel. J’ai été surprise par l’introduction qui montre la maman toute désemparée alors qu’elle pourrait profiter d’une journée de liberté sans Michel (je croyais avoir en main un album mal fait, sans pages intérieures reprenant le titre, le nom des auteurs, etc., mais non, elles arrivent après cette intro).

Le dessin est à la fois réaliste et humoristique dans le traitement des silhouettes, des visages, de certains détails. Roger, le dessinateur, a réalisé un travail intéressant sur la couleur, privilégiant des gammes uniques de couleurs par épisode (peut-être trop monochromes…), marquant les moments de déprime d’un bleu grisé, les instants du quotidien si répétitif d’un ton sépia qui s’alourdit encore dans les moments de doute, de tristesse de la maman de Michel.

Bon, il me faut l’avouer, je n’ai pas été transportée par cet album comme Noukette, par exemple, qui parle très bien du scénariste Zidrou.

Roger & Zidrou, Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui lui reprisait ses chaussettes ?, Dargaud, 2013

C’est une lecture commune que je partage bien volontiers avec Jérôme.

Logo BD Mango bleu (1)   Petit Bac 2014

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