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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Métailié

La couleur de la peau

18 vendredi Fév 2022

Posted by anne7500 in Des Mots sud-américains

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Métailié, Ramon Diaz-Eterovic

Quatrième de couverture :

Comme beaucoup de jeunes Péruviens, Alberto Coiro est venu chercher du travail à Santiago du Chili, et lorsqu’il disparaît brutalement Heredia, le détective privé mélancolique et désabusé, se laisse persuader de partir à sa recherche. Il explore, sous la conduite d’un vieil homme, l’univers des vagabonds et des chiffonniers qui, la nuit, envahissent la ville. Il découvre les réseaux de jeux clandestins, les salles de billard, le trafic de cocaïne et tout un monde de personnages glauques. Mais il croise aussi le sourire de la jolie Violeta et se laisse émouvoir.
Dans son enquête il est aidé par les conseils philosophiques de Simenon, son chat. Flanqué de ses complices habituels, Serón le flic à la retraite, Anselmo le kiosquier turfiste et le journaliste Campbell, il nous montre le Santiago de l’émigration et du racisme.

Quel plaisir de retrouver le détective privé Heredia que j’avais découvert en 2014 dans Les sept fils de Simenon. Depuis j’ai pu trouver deux autres de ses enquêtes ou aventures en librairie, tout n’est plus disponible malheureusement (et je refuse de commander chez le gros truc en jaune qui est tout sauf un libraire).

Comme dans le premier roman lu, l’enquête en elle-même n’est pas l’intérêt principal du livre, quoique les recherches d’Heredia touchent toujours à un problème politique ou social du Chili de l’après Pinochet. Ici il s’agit de l’immigration péruvienne, des centaines de travailleurs pauvres qui s’exilent au Chili, sans papiers la plupart du temps et qui trouvent notamment des emplois dans les bars, les restaurants de Santiago. La nuit ils s’entassent dans des « boîtes à sommeil » et rêvent de rentrer chez eux un peu plus riches qu’avant. Heredia doit donc enquêter sur la disparition de l’un d’entre eux, Alberto Coiro. Son enquête, qui va longtemps errer sans piste véritable, finira par mettre au jour des trafics bien sombres ourdis autour d’une salle de billard.

L’intérêt de ces romans noirs, c’est de rouler ou de marcher dans Santiago du Chili avec Heredia, de suivre cet homme nostalgique et désabusé dans les bars, les restaurants, les rues de la ville tentaculaire et de fréquenter une faune hétéroclite et plus ou moins honnête qui ne parviendra jamais à faire renoncer Heredia à trouver le ou les coupables et à faire justice (dans la mesure du possible). Quand il rentre à la maison, il retrouve son chat blanc Simenon et ils se parlent ; Simenon porte ce nom car, quand il est entré par hasard chez Heredia, tout maigre, affamé, perdu, il s’est couché sur quatre romans de Simenon. Car oui, autre plaisir de cette série, c’est que le privé est cultivé, il aime lire, les citations des grands auteurs lui coulent aisément des lèvres. Et bien sûr, pas de roman noir sans personnage féminin, ici la belle et intelligente Violeta qui offrira quelques moments de douceur et de douleur mêlées à notre détective.

Hasta luego, Heredia, je serai heureuse de te retrouver dans d’autres investigations.

« En revenant vers mon bureau je me suis arrêté devant un mur sur lequel quelqu’un avait écrit : “Dehors, les Péruviens.”
J’avais déjà lu ce genre de graffiti, ils accusaient les Péruviens de faire entrer la tuberculose au Chili, d’augmenter la délinquance ou de priver les Chiliens de leur travail.
Certains étaient anonymes, d’autres signés par des groupes néonazis qui exprimaient tous les jours leur nationalisme odieux sur les murs du quartier dans l’indifférence générale.
Rien de nouveau sinon la stupidité vieille comme le monde de croire qu’un nom, la grosseur d’un porte feuille ou la race fait de vous un être supérieur. »

« Le chat attendait que mon corps fatigué par une nuit blanche revienne à la vie par ses propres moyens. Il a gentiment passé sa patte sur mes cheveux. Le soleil maussade de l’après-midi entrait par la fenêtre et j’ai senti dans mon estomac un furieux besoin de café et de tartines.
– Tu as vu l’heure ? La Péruvienne t’a ramolli le cerveau. Qu’est-ce que tu espères ?
– Rien. Je n’espère rien. J’étais seul et elle est arrivée en rêvant d’être ailleurs. C’était juste un petit moment de tendresse, une autre manière de passer le cap de la nuit.
– Ta naïveté est touchante. Hier, deux hommes sont venus pendant ton absence, je les ai entendus marmonner devant l’entrée. Ils ont glissé des lettres sous la porte. Tu as dû perdre deux clients.
– Les notes que j’ai trouvées ce matin le confirment. Il y avait aussi quelques grossièretés mais je ne les répèterai pas pour ne pas blesser tes oreilles, fouille merde de chat.
– Que penses-tu faire ?
– J’ai gagné assez d’argent aux courses pour payer mes vices et les tiens.
– Je faisais allusion au Péruvien et non pas à tes maigres revenus. »

Ramon DIAZ-ETEROVIC, La couleur de la peau, traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Métailié, collection Suites, 2013 (Métailié, 2008)

Le Mois latino-américain chez Ingamnic – Chili

Petit Bac 2021 – Couleur 2

Histoire d’un chien mapuche

15 vendredi Fév 2019

Posted by anne7500 in Des Mots sud-américains

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Chili, Luis Sepulveda, mapuche, Métailié

Quatrième de couverture :

Le chien, prisonnier, affamé, guide la bande d’hommes lancée à la poursuite d’un Indien blessé dans la forêt d’Araucanie. Il sait sentir la peur et la colère dans l’odeur de ces hommes décidés à tuer. Mais il a aussi retrouvé dans la piste du fugitif l’odeur d’Aukamañ, son frère-homme, le compagnon auprès duquel il a grandi dans le village mapuche où l’a déposé le jaguar qui lui a sauvé la vie.
Dans la forêt, il retrouve les odeurs de tout ce qu’il a perdu, le bois sec, le miel, le lait qu’il a partagé avec le petit garçon, la laine que cardait le vieux chef qui racontait si bien les histoires et lui a donné son nom : Afmau, Loyal.
Le chien a vieilli mais il n’a pas oublié ce que lui ont appris les Indiens Mapuches : le respect de la nature et de toutes ses créatures. Il va tenter de sauver son frère-homme, de lui prouver sa fidélité, sa loyauté aux liens d’amitié que le temps ne peut défaire.
Avec son incomparable talent de conteur, Luis Sepúlveda célèbre la fidélité à l’amitié,  le monde des Mapuches et leurs liens avec la nature.

Dans ce conte, Luis Sepulveda veut rendre hommage aux Mapuches, ce qui signifie les Gens de la Terre. Il se souvient des histoires que racontait son grand-oncle lui-même mapuche. A son tour, l’auteur souhaite raconter des histoires à ses petits-enfants, leur transmettre, et à nous aussi ses lecteurs, ce patrimoine humain, culturel. Afmau cite ainsi de nombreux mots mapuches, immédiatement traduits, dans son aventure.

On ne peut qu’être ému par l’histoire de ce chien dont la vie n’a pas été de tout repos. Les chapitres alternent le récit de la traque qu’il est forcé de suivre avec les Blancs et ses souvenirs « d’enfance ». Vieillissant, le chien va mériter plus que jamais le nom mapuche qu’on lui a donné il y a bien longtemps.

Au-delà de l’émotion, c’est le message humain que je retiens. La voix du chien nous rappelle l’importance du lien à la terre, à ce qu’elle nous donne, la reconnaissance que nous sommes invités à lui témoigner et la frugalité avec laquelle nous pouvons consommer ce qu’elle nous offre.

Un lexique très complet nous est proposé à la fin du livre, illustré des dessins d’un noir et blanc énergique de Joëlle Jolivet.

Luis SEPULVEDA, Histoire d’un chien mapuche, traduit de l’espagnol (Chili) par Anne-Marie Métailié, Métailié, 2016

Challenge Latino chez Ellettres

Petit Bac – Littérature générale : Animal

Les éditions Métailié fêtent leurs quarante ans cette année.

Après l’orage

20 mardi Fév 2018

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots sud-américains

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Après l'orage, Argentine, Métailié, Selva Almada

Quatrième de couverture :

Un garage au milieu de nulle part, province du Chaco, nord de l’Argentine. La chaleur est étouffante, les carcasses de voiture rôtissent au soleil, les chiens tournent en rond. Le Révérend Pearson et sa fille Leni, seize ans, sont tombés en panne ; ils sont bloqués là, le temps que la voiture soit réparée. El Gringo Brauer s’échine sur le moteur tandis que son jeune protégé Tapioca le ravitaille en bières fraîches et maté, et regarde avec curiosité ces gens si différents qui lui parlent de Dieu. Dans ce huis clos en plein air, le temps est suspendu, entre-deux, l’instant est crucial : les personnages se rencontrent, se toisent, s’affrontent. C’est peut-être toute leur vie qui se joue là, sur cette route poussiéreuse, dans ce paysage hostile et désolé, alors que l’orage approche. Selva Almada signe ici un premier roman époustouflant de maîtrise, avec une prose sobre, cinématographique, éminemment poétique.

C’est un roman court, et c’est sans doute cette brièveté qui le rend percutant, mais pas seulement.

Il fait chaud, très chaud dans ce coin perdu d’Argentine (on doit être pas très loin de la ville de Rosario, à l’Est), la sécheresse est à son maximum, on observe la terre qui se craquelle, on sent les mains poisseuses, la sueur qui dégouline dans le dos, et voilà que les tuyaux brûlants d’une automobile en panne viennent ajouter au malaise ambiant. La voiture, c’est celle du Révérend Pearson, un pasteur itinérant qui se déplace seul (se faisant passer pour un veuf) avec sa fille Leni. Le pasteur attend que Mr Brauer, dit El Gringo, la répare. Le garagiste vit lui aussi seul avec un adolescent, José dit Tapioca, que sa mère a abandonné un jour au garage avant de s’enfuir pour toujours. On dirait que le temps s’est arrêté sur ce bord de route, mais Selva Almada installe une confrontation et un suspense taillé au cordeau. On sent le désir du pasteur de happer Tapioca qu’il ressent comme une âme pure. Le révérend face au garagiste, le self-made man charismatique face au mécanicien taiseux, la connaissance livresque face à l’intuition, la fille face à son père, la jeune fille qui n’a pas encore tout à fait conscience de son pouvoir face au jeune homme naïf, sans compter la chaleur et l’orage qui menace.. Je me suis régulièrement demandé si le pasteur était un homme réellement bon et charismatique ou un homme machiavélique, marqué par un passé suggéré. Car c’est cela aussi, la force de Selva Almada : suggérer les choses, révéler certains éléments par petites touches, sans tout dire, même quand la voiture sera réparée et que l’orage salvateur (?) sera passé. 

Un premier roman très visuel, sensuel et intelligent.

« Elle fit quelques pas sur la route jonchée de fissures et de nids-de-poule, ses talons résonnaient sur l’asphalte.
Ce lieu semblait avoir été oublié des hommes. Elle regarda le paysage alentour, avec ses petits arbres secs et tordus, l’herbe haute qui recouvrait les champs… »

« De temps en temps, ils pénétraient dans la forêt pour observer ce qui s’y passait. La forêt était comme une grande entité où la vie bouillonnait. Un homme pouvait apprendre tout ce qu’il lui fallait rien qu’en observant la nature. Là-bas, dans la forêt, tout était sans cesse en train de s’écrire comme dans un livre à la sagesse inépuisable. Le mystère et sa révélation. Tout y était, si l’on apprenait à écouter et à voir ce que la nature avait à dire et à montrer. »

Selva ALMADA, Après l’orage, traduit de l’espagnol (Argentine) par Laura Alcoba, Métailié, 2014

Je suis en Argentine et Marilyne est en Colombie aujourd’hui avec Retourner dans la vallée obscure de Santiago Gamboa.

La folie de Pinochet

13 mardi Fév 2018

Posted by anne7500 in Des Mots sud-américains

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Chili, La folie de Pinochet, Luis Sepulveda, Métailié

Quatrième de couverture :

« J’écris parce que j’ai une mémoire et je la cultive en écrivant… » C’est cette mémoire qui nous rappelle l’existence d’un autre 11 septembre en 1973, il y a tout juste 30 ans. Ce jour-là, le général Pinochet prit le pouvoir au Chili, avec l’aide de la CIA, en assassinant la démocratie et des milliers de citoyens de ce pays. Le président de la République, Salvador Allende, mourut dans le palais de la Moneda bombardé et une répression sanglante s’abattit sur le pays. Luis Sepulveda en fut victime, comme tant d’autres Chiliens. Le 16 octobre 1998, Pinochet fut arrêté en Angleterre à la demande du juge espagnol Baltazar Garzon, puis remis au Chili parce que souffrant de folie. Luis Sepulveda a écrit entre l’automne 1998 et 2000 dans différents journaux comme La Reppublica en Italie, El Pais en Espagne, TAZ en Allemagne, Le Monde en France, des textes entre articles politiques, chroniques et littérature, pour évoquer ces événements et leurs conséquences. Tous ces textes explorent la mémoire des vaincus qui ne veulent ni oublier ni pardonner.

Pour ce mois en Amérique du Sud, j’avais envie de lire à nouveau Sepulveda et c’est ce petit volume d’articles de journaux qui m’est tombé sous la main. Il a été publié en France, en Grèce, en Italie et au Portugal en 2003, triste anniversaire du coup d’Etat d’Augusto Pinochet et du renversement de Salvador Allende en 1973 (c’était aussi un 11 septembre…). Luis Sepulveda était étudiant, il avait accompagné l’espoir de renaissance apporté par Allende au Chili et il a subi lui-même la torture et l’exil après l’accession au pouvoir du dictateur. Il vit toujours en Espagne.

Quand il apprend l’arrestation de Pinochet en 1998, grâce à la ténacité du juge espagnol Garzon, Luis Sepulveda éprouve une grande joie et se met donc à observer les événements et à écrire cette série d’articles publiés un peu partout en Europe. Dès l’annonce de l’arrestation de Pinochet, le gouvernement chilien en place comme l’opposition sont très prudents et ne semblent absolument pas souhaiter l’extradition : il faut savoir qu’avant de se faire arrêter, Pinochet est resté commandant en chef des armées jusqu’en 1998, il avait réussi à se faire élire sénateur de droit à vie et à faire voter une série de lois qui protégeaient les anciens collaborateurs de la dictature. Avant qu’il ne soit remis au Chili parce que déclaré fou (vous vous souvenez de cette image de Pinochet se levant de sa chaise roulante dès sa sortie d’avion ?), Luis Sepulveda critique la mollesse des dirigeants chiliens, gauche et droite confondues, qui aimeraient tant voir amnistier tous les crimes commis pendant la dictature alors que les victimes et leurs descendants crient pour obtenir une justice équitable.Au nom de cette équité, l’écrivain réclame un procès respectueux du droit pour Pinochet. Il critique violemment les exigences imposées par le FMI au Chiliet à l’Argentine.  Surtout – ce sont les articles les plus touchants à mon avis – il évoque les amis, les parents, les militants socialistes qui ont subi la torture, la mort, la disparition des corps, le cruel silence des autorités, il raconte comment il est retourné au Chili avec son propre fils, il dit la nécessité de la parole et de l’écriture. 

C’est une lecture un peu difficile parfois (j’avoue que je n’ai pas toujours saisi les subtilités des partis chiliens actuels), âpre souvent (« ni pardon ni oubli » scande l’écrivain au long des pages), touchante évidemment. Ce n’est qu’en écrivant ce billet que je me rends compte que cette année 1998 n’est pas si éloignée de nous… vingt ans seulement nous séparent de la chute du dictateur. Il est mort en 2006, sans jamais avoir été jugé pour ses crimes.

« Voilà pourquoi j’écris , par besoin de résister à l’empire de l’unidimensionnel , à la négation des valeurs qui ont humanisé la vie et qui s’appellent fraternité , solidarité , sens de la justice . J’écris pour résister à l’imposture , à l’escroquerie d’un système social auquel je ne crois pas , car il n’est pas vrai que ce qu’on appelle globalisation nous rapproche et permette à tous les habitants de la planète de se connaître , s’entendre et se comprendre . » (p. 114)

Luis SEPULVEDA, La folie de Pinochet, traduit de l’espagnol (Chili) par François Gaudry, Métailié, 2003 (et dans la collection Suites, 2017)

Etape au Chili et lecture commune autour de Luis Sepulveda dans le périple sud-américain que j’ai entamé avec Marilyne, qui vous présente Le neveu d’Amérique.

 

L’autobus

31 lundi Août 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots sud-américains

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Argentine, Eugenia Almeida, L'autobus, Métailié, Premier Roman

Quatrième de couverture :

Dans une petite ville du fond de l’Argentine, un homme et une très jeune femme attendent un autobus dans un café, il passe mais sans s’arrêter. Il y a quatre jours maintenant que l’avocat Ponce amène sa sœur pour prendre cet autobus et qu’il ne s’arrête pas. Les jeunes gens décident de partir à pied le long de la voie ferrée. Le village s’interroge. Il s’est passé quelque chose dans le pays que tout le monde ignore ici. Sous l’orage qui gronde sans jamais éclater, de chaque côté de la voie ferrée qui sépare parias et notables, la réalité se dégrade subtilement. Des livres disparaissent de la bibliothèque. Les militaires rôdent autour de la ville, des coups de feu éclatent. Les masques tombent à mesure qu’une effrayante vérité se dévoile. Sobre et dense, sans concession, ce court roman nous conduit, dans un style alerte et cinématographique, au cœur des pages les plus sombres de l’histoire de l’Argentine et parle du pouvoir sous ses formes les plus perverses.

Un court roman, tendu comme un arc entre le premier soir où l’autobus ne s’arrête pas dans le village et le soir où Victoria, la soeur de l’avocat Ponce, peut enfin reprendre le bus pour rentrer chez elle en ville. 127 pages en compagnie de villageois qui vivent simplement et qui vont observer, subir, essayer de comprendre pourquoi ce bus ne s’arrête pas quatre jours de suite, pourquoi la barrière du passage à niveau doit obstinément rester baissée alors qu’il ne passe un train que deux fois la semaine.

Le fin mot de l’affaire ne nous sera jamais livré mais avec Gomez, le coursier et Ruben, l’hôtelier, le lecteur aura eu le temps de découvrir, bouche bée, comment les différents niveaux du pouvoir envoient les ordres, cadenassent les décisions, morcellent les relations, détruisent les rapports, désinforment la population. L’atmosphère est lourde, l’orage menace mais ne craque pas, le mystère est opaque, épais et le rythme de l’écriture est vif, le tout produisant un premier roman inoubliable.

Eugenia Almeida entrelace le compte-rendu de ces quatre jours étouffants avec le portrait de l’avocat Ponce, sa femme et sa soeur. Elle introduit subtilement un parallèle entre les personnages de cette famille si différents les uns des autres et l’opposition entre les deux côtés du village de chaque côté de la voie ferrée et celle, plus implicite, entre la ville et la campagne. On devine que les gens de la ville, les militaires au pouvoir, croient sans doute qu’ils peuvent mater de « simples » villageois comme Ponce a soumis sa femme.

Mais on ne soumet pas la sensibilité des gens. La fin du roman m’a laissée à la fois plein d’espoir et d’appréhension pour les personnages qu’Eugenia Almeida a réussi à faire vivre en quelques pages vraiment marquantes.

La première page contient tout en germe :

« Cela fait trois soirs que l’autobus passe sans ouvrir ses portes. Le village est sous une chape métallique. Grise et légèrement ondulée. Le seuil des maisons est maculé de terre et l’absence de pluie rend les chiens nerveux. Par la fenêtre de l’hôtel, Rubén se penche machinalement pour regarder les gens qui traversent la voie. Ce sont les Ponce, qui habitent de l’autre côté. Ils accompagnent cette fois encore la belle-sœur pour voir si elle peut retourner en ville. Avant qu’ils ne parviennent à l’emplacement où l’autobus s’arrête, Rubén sort sur le pas de la porte. De loin on aper­çoit sa main qui s’agite comme un pendule dans l’air, un battant de cloche accroché à rien, qui se secoue pour dire non.
Maître Ponce fait un autre geste, de la tête, pour l’aviser qu’il l’a bien vu.

Maître Ponce fait un autre geste, de la tête, pour l’aviser qu’il l’a bien vu.
– Il ne s’arrête pas, il faut rentrer.
Cela fait rire Marta. Victoria regarde vers l’hôtel et plisse à peine les yeux lorsque le vent soulève la terre sèche. Elle ne sait pas si elle doit secouer sa robe, ôter son chapeau ou faire demi-tour pour rentrer à la maison.
– Ne ris pas.
Marta baisse la tête pour cacher la bouche qu’elle a superbe, ouverte, immense.
Cela fait quatre jours que les Ponce rejoignent à la même heure l’arrêt situé près de l’hôtel. Lui met un costume, une cravate et des chaussures de ville. Il porte la valise de sa sœur en faisant mine de la trouver légère. Les femmes marchent à quelques pas derrière, en parlant et en agitant les mains. » (p. 11)

Eugenia ALMEIDA, L’autobus, traduit del’espagnol (Argentine) par René Solis, Métailié, 2007 et Suites Métailié, 2012

Une semaine en Argentine avec Marilyne qui vous présente aujourd’hui Salvatierra, de Pedro Mairal.

Sur L’autobus, les avis de Marilyne et Martine

Et encore une escale argentine pour Eimelle

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Le Vieux qui lisait des romans d’amour

22 vendredi Mai 2015

Posted by anne7500 in Des Mots sud-américains

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Amazonie, Le Vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepulveda, Métailié

Présentation de l’éditeur :

Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d’hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l’antidote au redoutable venin de la vieillesse: il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent d’amour, le vrai, celui qui fait souffrir.

Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus.

Ce premier roman de Luis Sepulveda traduit en français a été publié en 1988 par son auteur et en 1992 en France. Il a été traduit en 35 langues et lu par des milliers de lecteurs dans le monde. Et voilà, je le découvre seulement maintenant. Difficile sans doute d’en dire quelque chose qui n’a pas été dit, je me contenterai de quelques lignes.

« Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante, au dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les bananiers rachitiques qui ornaient la façade de la mairie. »

Ah ce tout début ! Bonheur de découvrir une histoire, d’entendre littéralement la voix de l’auteur conter cette histoire à la fois resserrée (elle ne fait que 130 pages en français) et riche, par la plénitude de l’expérience d’une vie d’homme, par la fantaisie et l’humour déployés par Luis Sepulveda et par la luxuriance de la forêt amazonienne. On sent la pluie noyer le paysage, on entend la végétation qui pousse à toute vitesse, on observe, médusé, les insectes nettoyer un cadavre en quelques heures, on a les oreilles aux aguets, à l’affût d’un animal dangereux, on hume les parfums lourds… on est débordé de toutes parts par une nature puissante, où l’homme est un être tellement petit, démuni…

Dans cette forêt immense, Antonio José Bolivar a acquis une sagesse enviable, enseignée par les Indiens Shuars. Mais il garde au coeur la blessure de n’avoir pas su laisser son ami Nushino partir en paix au royaume des morts. Heureusement, il peut vivre en bonne intelligence avec la nature, c’est-à-dire en la respectant, et les romans d’amour qu’il déchiffre patiemment l’aident à vivre, à vieillir, tout simplement. Face à lui, d’autres hommes, quelques-uns aussi modestes que lui, peut-être moins adaptés, et surtout beaucoup d’autres moins respectueux de la forêt et des richesses végétales et animales qui la peuplent, tout juste motivés par l’appât du gain et le goût du pouvoir.

Finalement, cette chasse de la femelle jaguar dont on a massacré les petits devient une parabole de la monstruosité des hommes en Amazonie mais aussi une parabole de l’humanité que représente le Vieux : sa sagesse et son expérience, son intelligence, son humilité, sa sensibilité à « l’autre amour, celui qui fait souffrir » le rendent dignes d’affronter l’animal et de retourner vivre en paix auprès « de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes ».

Luis SEPULVEDA, Le Vieux qui lisait des romans d’amour, traduit de l’espagnol (Chili) par François Maspero, Editions Métailié, 1992 (et Suites, 2004)

J’ajoute cette lecture au challenge d’Argali sur les livres qui parlent de livres et à celui d’Eimelle pour la littérature d’Amérique du Sud.

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Le cycliste de Tchernobyl

19 mercredi Mar 2014

Posted by anne7500 in Des Mots espagnols

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Javier Sebastian, Le cycliste de Tchernobyl, Métailié

Présentation de l’éditeur :

Un vieil homme hagard, entouré de sacs remplis de vêtements, est abandonné dans un self-service sur les Champs-Élysées. « Ne les laissez pas me tuer », c’est tout ce qu’il sait dire.
Pripiat, ville fantôme, à trois kilomètres de la centrale de Tchernobyl : dans les rues désertes, entre la grande roue neuve et les autos tamponneuses abandonnées, pas âme qui vive. Sauf les samosiol, ceux qui sont revenus dans la zone interdite. Laurenti Bakhtiarov chante Demis Roussos devant la salle vide du ciné-théâtre Prometheus, deux Américains givrés testent les effets de la radioactivité sur leur corps… Au cœur d’une apocalypse permanente, Vassia, l’homme à vélo, croit encore à la possibilité d’une communauté humaine.

Ce roman magistral est librement inspiré de la vie de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire, devenu l’homme à abattre pour le KGB pour avoir tenté de contrer la désinformation systématique autour de Tchernobyl.
Des paysages hallucinés aux aberrations du système soviétique, Sebastián signe un texte d’une force rare, à la fois glaçant et étrangement beau, hymne à la résistance dans un monde dévasté.

Je n’entrerai pas ici dans la petite polémique que j’ai cru deviner autour de ce livre « librement inspiré de la vie de Vassili Nesterenko » comme le précise l’éditeur : comme toujours dans ces cas-là (de roman inspiré de la vraie vie de vraies ersonnes dans un vai épisode de l’histoire), je lis le livre comme un roman, mais j’y apprends aussi plein de choses et si je prends ce que le roman raconte pour argent comptant, eh bien… c’est que je suis une grande naïve qui se laisse mener par le bout du nez pourvu qu’on lui raconte une bonne histoire… et/ou bien que le romancier est bigrement doué et intelligent pour nous livrer une vérité romanesque qui a toute sa cohérence et toute sa raison d’être. Et c’est cette version que je retiendrai, une fois de plus.

De Vassili Nesterenko, je ne connaissais même pas le nom… Tchernobyl, oui, bien sûr, qui ne connaît ce lieu… Je me souviens des reportages d’Envoyé spécial, qui relataient le déroulement des faits, l’évacuation tardive des habitants de la région de Pripiat, à proximité de la centrale, qui montraient ces visages d’enfants et d’adultes fatigués, affaiblis, rongés par la radioactivité.

Ces images, ces démonstrations de l’irresponsabilité, de la folie soviétique pour sauver les apparences, ces gens, ces « héros soviétiques » qui ont payé de leur vie l’arrêt de la centrale de Tchernobyl, on les retrouve dans e roman de Javier Sebastian. J’avais la boule au ventre en lisant les souffrances de ces enfants examinés par Nesterenko qui n’a qu’un peu de Pectine et quelques paroles, quelques recommandations sommaires pour les soutenir.

Mais le romancier soutient un projet plus vaste : non seulement évoquer la catastrophe et l’action d’un célèbre physicien nucléaire mais aussi parler de ceux qui ont osé, pour diverses raisons (pas seulement l’inconscience collective organisée par le gouvernement), revenir à Pripiat et y vivre plus ou moins clandestinement. Javier Sebastian le fait dans un roman à la narration éclatée, entre Paris et l’Espagne, où vit le narrateur qui a recueilli Nesterenko, et l‘Ukraine (tiens, tiens, toujours d’actualité), les villages qu’il sillonne pour mesurer les effets de la radioactivité et Pripiat, ville fantôme peuplée d’habitants qui symbolisent l’audace, la folie assumée, l’attachement à la terre et aux traditions, l’astuce, l’esprit de résistance.

Je n’ai pu m’empêcher de penser un peu au roman de James Canon, Dans la ville des veuves intrépides, où des femmes recréent à partir de rien ou presque une vie, une organisation, un ordre social dans un village sans homme, dévasté par la guerre civile. Ici, à Pripiat, il s’agit d’une autre guerre, et l’avenir de ces pittoresques personnages qui ont osé s’y refaire une vie est absurde, plus qu’improbable. Mais ils vivent, oui, ils vivent là-bas. 

Dans une langue qui claque ses quatre vérités et sait aussi tourner au lyrisme,  Javier Sebastian relate leur vie, leur étrange ténacité, et celle de Vassia Nesterenko, la douce folie qui s’empare du vieil homme. L’Espagnol a su rendre hommage à ces oubliés, à ces damnés russes, avec une maîtrise impressionnante.

Javier SEBASTIAN, Le cycliste de Tchernobyl, traduit de l’espagnol par François Gaudry, Métailié, 2013

Un tout grand merci à Marilyne pour le prêt de ce roman et pour sa patience indéfectible !

Martine et Jérôme l’ont aussi lu et apprécié.

Petit Bac 2014    Logo Rentrée littéraire 2013

Les Sept fils de Simenon

04 mardi Mar 2014

Posted by anne7500 in Des Mots sud-américains

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Métailié, Ramon Diaz-Eterovic

Présentation de l’éditeur :

Heredia le privé, fauché, grand buveur, toujours dans de mauvais draps, a perdu son grand amour, Griseta Il vit en compagnie de son chat Simenon, un philosophe qui ne manque jamais de le ramener à la réalité, si dure soit-elle. Et elle n’est pas de tout repos à Santiago du Chili, alors que les milieux du pouvoir empêchent toute enquête sur les attributions de marchés publics susceptibles de rapporter gros, aux dépens de l’écologie et de la population.

Heredia, suspecté, doit malgré lui faire la lumière sur l’assassinat d’un fonctionnaire exemplaire. Il ne peut compter que sur l’aide de sa voisine, la voyante sur le retour, de son ami, le kiosquier-turfiste au grand cœur, et du gringo écolo grand buveur de bière.

Ce n’est déjà pas si mal.

Ben vous savez quoi ? Je pense bien ne jamais avoir lu encore de roman noir mettant en scène un privé un peu à la marge de la société et de lui-même, je connais certes des extraits genre Raymond Chandler, mas je ne rappelle pas avoir lu un livre entier. Et je suis bien contente de l’avoir fait avec cet auteur et ce pays du Chili ! Pour l’anecdote, c’est Manu (Chaplum) qui m’a signalé ce roman lors d’une virée à la Bourse aux livres, elle l’avait elle-même repéré chez Sandrine Tête de lecture qui vous propose un autre titre de Ramon Diaz-Eterovic. Et le club de lecture de mercredi dernier consacré aux chats dans la littérature m’a donné l’occasion de le sortir de ma PAL !

Bon, parlons de ce bouquin quand même. Pour l’intrigue, il me faut vous avouer que je n’ai pas retenu les nombreux rebondissements qui parsèment l’enquête d’Heredia, mais ce n’est pas utile ni sympa de tout vous raconter en détail, vous serez d’accord. Cela commence par le retour d’Heredia à Santiago après des semaines de « mise au vert » et une grosse déception amoureuse qui lui collera à la peau jusqu’à la fin de l’histoire. Croyant n’avoir plus d’attache dans la ville, il échoue dans un hôtel miteux dont il est délogé quelques heures plus tard par la police qui l’accuse du meurtre d’un homme dans l’hôtel même. Il ressortira vite de cellule et sera amené à collaborer plus ou moins ouvertement avec le flic Bernales qui compte bien sur lui pour glaner des informations sur la victime, Gordon, un haut fonctionnaire intègre (si, si, c’est possible) de la Cour des Comptes qui était occupé à évaluer un dossier « sensible » : un projet de chantier de gazoduc à construire entre l’Argentine et le Chili, sur des terrains qui doivent normalement être protégés. Mais voilà, dans ce pays de l’après Pinochet, la corruption, les pots-de-vin, les trafics d’influence n’ont fait que changer de couleur politique, pas tout à fait de visages… Et si, dans cette affaire, Heredia ne fait que vérifier ses désillusions, il n’en est pas moins guidé par un sentiment de la justice que rien ni personne, et surtout pas les intimidations, ne pourra enterrer.

L’intérêt de ce roman, c’et bien sûr ce personnage d’Heredia, privé désabusé, qui aime noyer son chagrin dans l’alcool et les soirées où on refait le monde avec ses potes, rien d’original, me direz-vous, oui mais… cela se passe à Santiago du Chili, une ville qui se transforme, où les vieux quartiers sont petit à petit remplacés par un paysage urbain soi-disant moderne mais sans âme, une ville hyper-polluée où l’auteur nous balade avec maestria d’un quartier à l’autre, du plus miteux au plus bourgeois. Si je me suis sentie un peu larguée avec les multiples références à la ville, au Chili et à son histoire, sa culture, si j’ai été frustrée de prendre l’histoire du privé en route, si les personnages secondaires sont brossés un peu rapidement à mon goût (mais ils sont bien tapés quand même), j’ai apprécié la figure d’Heredia, il m’a fait sourire, m’a charmée avec son humour… noir, son désenchantement poétique, son amour de la littérature et ses citations un peu tirées par les cheveux !

Et bien évidemment, je ne peux pas finir ce billet sans une caresse à Simenon, gros chat blanc aux yeux verts, sage et indépendant, tendre et fidèle à son Heredia ! Impossible de vous proposer un extrait sans lui.

« J’étais seul dans ‘obscurité d’une ruelle solitaire et dans mon esprit commençait à naître l’inutile et éternelle promesse : jamais plus. J’ai ouvert les yeux et je me suis vu, le visage appuyé sur le bureau, pendant que le téléphone rageait comme un automobiliste un vendredi après-midi. Je l’ai laissé sonner quinze ou vingt fois et quand il s’est tu, j’ai senti Simenon lécher mon oreille jaune avec enthousiasme.

– On ne le dirait pas mais je suis vivant, dis-je en observant le vert profond de ses yeux.

Simenon a semblé remarquer :

– Ca fait longtemps que je ne t’ai pas vu dans un état pareil.

– Un verre en entraîne un autre et l’autre le suivant. (…)  Des types pareils, rien ne les arrête, semble-t-il. On sait que la vie est partout pareille, que rien ne dure et pourtant, tu le vois bien, certains restent attachés à leur quartier, à la petite nostalgie des pas connus.

– Une sacrée cuite, a commenté Simenon en s’éloignant de quelques pas. Il vaut mieux aller traîner dans le quartier car aujourd’hui, dans cette maison, le petit déjeuner n’est pas près d’arriver.

– Tu vois la vie depuis ton ventre stupide et c’est tout.

Indifférent, Simenon a poursuivi son chemin en trois bonds, je l’ai vu disparaître vers un horizon de toits rouillés. » (p. 123-124)

Ramon DIAZ-ETEROVIC, Les Sept fils de Simenon, traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Collection Suites, Métailié, 2004

Keisha l’a lu aussi et apprécié.

Une petite bio de Ramon Diaz-Eterovic sur le site de l’éditeur

Petit Bac 2014   Objectif PAL   6aa63-chili

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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