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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Actes Sud

Lectures sportives

03 mardi Août 2021

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots français

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10/18, Actes Sud, football, Lola Lafon, Nadia Comaneci, Nick Hornby

Cela n’aura échappé à personne, cet été 2021 a été marqué par deux événements sportifs – entre autres – qui étaient tous deux prévus en 2020 et ont été reportés à cette année : l’Euro de football et les Jeux olympiques à Tokyo. Aussi ai-je sorti de ma PAL les deux livres que voici.

Carton jaune

Présentation de l’éditeur :

A onze ans, Nick Hornby pénètre pour la première fois dans Highbury, l’antre du club d’Arsenal, à Londres. Saisi par les clameurs du stade et l’émotion de partager une passion avec son père, divorcé et absent, le petit Nick devient pratiquant de ce culte étrange qu’on nomme football. En grandissant, il voit son obsession dévorer peu à peu le reste de sa vie…

Il ne s’agit pas d’un roman mais d’une autobiographie de l’auteur sous l’éclairage du foot : Nick Hornby est en effet supporter de l’équipe d’Arsenal au nord de Londres depuis l’âge de dix ans. C’est son père qui l’a emmené au foot et le gamin est « tombé dans la marmite », à une époque où Arsenal n’était pas une très grande équipe – elle était même plutôt brocardée pour son jeu ennuyeux, agressif, son palmarès n’était pas fameux – et cela n’a pas beaucoup changé. Dès que le jeune Nick a été touché par le virus du foot, il a supporté son équipe dans la victoire comme dans la défaite. Le foot est même devenu un mode de vie, une manière d’être en lien avec son père quand ses parents ont divorcé, une manière de passer le cap de l’adolescence ; les émotions du foot se sont calquées sur les émotions de la vie déceptions amoureuses, exaltation du premier emploi, amitiés plus ou moins fortes… on peut même carrément dire que le foot est plus qu’une passion mais bien une obsession. Cela m’a fait penser à un autre livre lu en avril, Le Martyre d’un supporter de Maurice Carême, où le héros est fan du club d’Anderlecht bien avant sa notoriété belge et européenne.

Ce livre prouve s’il en était besoin qu’on peut être intellectuel et amateur de foot 😉 Nick Hornby jette un regard sur l’évolution de la société anglaise, sur le hooliganisme, l’argent dans le foot, et ses réflexions ne manquent pas d’intérêt mais il me faut avouer que la structure répétitive (comme un journal intime rythmé par les dates de matches de 1968 à 1992) a fini par me lasser. Peut-être est-ce l’effet de la fatigue (j’ai lu le livre au tout début juillet) mais je ne parvenais plus à me concentrer et j’ai finalement abandonné le livre à la moitié. Mais je le laisse à portée de main et j’en lis quelques pages de temps en temps, peut-être en viendrai-je à bout d’ici la fin de l’été…

Nick HORNBY, Carton jaune, traduit de l’anglais par Gabrielle Rolin, 10/18, 2018 (Plon 1998, 10/18 2000)

Petit Bac 2021 – Couleur 4

Quatrième de couverture :

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?

J’ai sorti ce livre pendant la première semaine des Jeux Olympiques de Tokyo, alors que la Gymnastique artistique était au programme. Il a eu beaucoup de succès à sa sortie en 2014 et depuis le temps que Lola Lafon me l’a dédicacé à la Foire du livre de Bruxelles, c’est une fameuse sortie de PAL. Mais ma lecture ne m’a pas emportée, contrairement à ce que je pensais. Pourtant d’habitude, le mélange de fiction et de non fiction ne me dérange pas trop. Ici, Lola Lafon – qui a passé son enfance en Roumanie, raconte la vie de Nadia Comaneci, la jeune gymnaste prodige qui a fait sauter les compteurs des JO à Montréal en 1976 et a ébloui le monde entier, à une époque où la télévision prenait beaucoup moins de place que maintenant. Elle raconte cette vie en mettant en scène une admiratrice qui veut écrire la biographie de la championne et combler les trous de la réalité et qui se fait confirmer ou rabrouer par Nadia elle-même. Au passage, elle évoque évidemment la rudesse de l’entraînement, la faim obligée, les blessures réelles ou redoutées, la récupération par Ceaucescu de l’image glorieuse de la gymnaste, la réalité du régime roumain (avec sa fameuse police secrète la Securitate) qui, pourtant, jouissait d’une image favorable à l’Ouest avant la chute du mur de Berlin. Et bien sûr, l’évolution de Nadia Comaneci elle-même : le corps de cette athlète exceptionnelle, dressé, affûté par son entraîneur alors qu’elle est encore physiquement une enfant et qui, avec la puberté, perd de sa grâce originelle et est jeté en pâture aux commentaires aussi féroces qu’ils ont été dithyrambiques ; la tête, l’esprit de Nadia qui, avec la venue de l’âge adulte, semble accepter sa récupération par le régime mais subit la surveillance, les interdictions de quitter le territoire, la relation forcée avec le fils du dictateur. Une ambivalence des sentiments que fait bien ressentir Lola lafon, mais où est la vérité ? Ce mélange de fiction et de non fiction est vraiment très troublant. Peut-être aussi parce que la romancière veut aborder de très nombreux sujets à travers le personnage de la gymnaste ?

Je me suis dit que ce roman est un peu comme une oeuvre d’art contemporain : les émotions artistiques ne sont pas spontanées, il faut faire un effort intellectuel pour comprendre la démarche. Ici rien n’est fait pour rendre sympathique le personnage de Nadia Comaneci, qui peut émouvoir, tout comme le destin de ses petites camarades gymnastes et celui du peuple roumain. Je reconnais la patte de la romancière mais sa démarche – tout aussi ambivalente que son personnage principal et donc intelligente – n’a pas emporté mon adhésion. (Si quelqu’un a des éclaircissements à m’apporterpour ma gouverne, qu’il ou elle n’hésite pas !) Par contre, la médaille d’or olympique de la Belge Nina Derwael aux barres asymétriques m’a mis des étoiles plein les yeux ce dimanche 1er août (peut-être ai-je mieux compris sa valeur et tout le travail que cela représente grâce à la lecture de ce roman 😉 )

Lola LAFON, La petite communiste qui ne souriait jamais, Actes Sud, 2014

Petit Bac 2021 – Adjectif 4

Meursault, contre-enquête

28 dimanche Mar 2021

Posted by anne7500 in Des Mots africains

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Actes Sud, francophonie, Kamel Daoud, Premier Roman

Quatrième de couverture :

Il est le frère de “l’Arabe” tué par un certain Meursault dont le crime est relaté dans un célèbre roman du XXe siècle. Soixante-dix ans après les faits, Haroun, qui depuis l’enfance a vécu dans l’ombre et le souvenir de l’absent, ne se résigne pas à laisser celui-ci dans l’anonymat : il redonne un nom et une histoire à Moussa, mort par hasard sur une plage trop ensoleillée.

Haroun est un vieil homme tourmenté par la frustration. Soir après soir, dans un bar d’Oran, il rumine sa solitude, sa colère contre les hommes qui ont tant besoin d’un dieu, son désarroi face à un pays qui l’a déçu. Étranger parmi les siens, il voudrait mourir enfin…

Hommage en forme de contrepoint rendu à L’Étranger d’Albert Camus, Meursault, contre-enquête joue vertigineusement des doubles et des faux-semblants pour évoquer la question de l’identité. En appliquant cette réflexion à l’Algérie contemporaine, Kamel Daoud, connu pour ses articles polémiques, choisit cette fois la littérature pour traduire la complexité des héritages qui conditionnent le présent.

Ce livre est dans ma PAL depuis sept ans et je dois avouer qu’il me faisait un peu peur. Peut-être est-ce pour cela, pour le sortir de la PAL, que j’ai proposé une semaine Francophonie à Marilyne, tout en sachant qu’elle avait beaucoup aimé ce roman et que j’aborderais le clavier les doigts tremblants pour en parler. Et en effet, j’ai un peu traîné sur ma lecture alors que j’étais saisie par la force du texte et j’ai les doigts tremblants à l’instant où j’écris ce billet.

J’ai lu et relu L’étranger d’Albert Camus, j’adore ce roman et je trouve l’idée de Kamel Daoud à la fois bluffante et vertigineuse : imaginer d’écrire l’histoire du point de vue de « l’Arabe » tué par Meursault, ou plutôt de son frère Haroun, qui a dû porter sa vie durant l’histoire de ce frère assassiné sur une plage d’Alger, que Camus ne cite que comme « l’Arabe », en lui niant ? lui refusant ? une identité qu’Haroun va s’évertuer à lui reconstituer.

Haroun va raconter cette histoire dans un bar rempli de fantômes, où il assume son athéisme face à un personnage sans doute en train d’écrire une thèse. Comme Meursault, Moussa (et Haroun) ont une mère, Haroun a lui aussi été amoureux d’une femme nommée Meriem (l’équivalent en arabe de la Marie de Meursault), il porte lui aussi un crime sur la conscience, qu’il a commis sous l’influence de la lune tandis que Meursault était écrasé de la chaleur du soleil. Ce savant jeu de doubles m’a éblouie : puissance de la littérature qui fait d’une fiction une réalité qui devient elle-même fiction, mise en abyme construite en spirale, se nourrissant du récit pour avancer et aller jusqu’aux limites de l’absurde.

Mais ce premier roman brillant n’est pas qu’un hommage à Camus. On y sent à vif les blessures de la colonisation et de la décolonisation, on y devine l’évolution de la société algérienne jusqu’à une époque où la religion domine le mode de vie et où les femmes ne sont plus aussi libres que la Meriem d’Haroun. Haroun qui, comme Meursault face au prêtre dans sa prison, – autre jeu de doubles – est confronté, à la fin du récit, à l’iman de son quartier oranais.

Enfin, pour tenter de rendre justice à ce texte magnifique, j’ai particulièrement apprécié le style de Kamel Daoud. Je me suis souvent lu des passages à haute voix : le texte m’y appelait, par le choix du narrateur de s’adresser à un « tu » imaginaire, par le genre du plaidoyer et par le choix par Haroun du français comme langue pour comprendre l’histoire de ce frère disparu.

La première page : « Aujourd’hui, M’ma est encore vivante.
Elle ne dit plus rien, mais elle pourrait raconter bien des choses. Contrairement à moi, qui, à force de ressasser cette histoire, ne s’en souviens presque plus.
Je veux dire que c’est une histoire qui remonte à plus d’un demi-siècle. Elle a eu lieu et on en a beaucoup parlé. Les gens en parlent encore, mais n’évoquent qu’un seul mort – sans honte vois-tu, alors qu’il y en avait deux, de morts. Oui, deux. La raison de cette omission? Le premier savait raconter, au point qu’il a réussi à faire oublier son crime, alors que le second était un pauvre illettré que Dieu a créé uniquement, semble-t-il, pour qu’il reçoive une balle et retourne à la poussière, un anonyme qui n’a même pas eu le temps d’avoir un prénom.
Je te le dis d’emblée : le second mort, celui qui a été assassiné, est mon frère. Il n’en reste rien. Il ne reste que moi pour parler à sa place, assis dans ce bar, à attendre des condoléances que jamais personne ne me présentera.
« 

« J’ai tué et, depuis, la vie n’est plus sacrée à mes yeux. Dès lors, le corps de chaque femme que j’ai rencontrée perdait très vite sa sensualité, sa possibilité de m’offrir l’illusion de l’absolu. A chaque élan du désir, je savais que le vivant ne reposait sur rien de dur. Je pouvais le supprimer avec une telle facilité que je ne pouvais l’adorer – ç’aurait été me leurrer. J’avais refroidi tous les corps de l’humanité en en tuant un seul. D’ailleurs, mon cher ami, le seul verset du Coran qui résonne en moi est bien celui-ci : « Si vous tuez une seule âme, c’est comme si vous aviez tué l’humanité entière. »

« J’ai toujours eu cette impression quand j’écoute le Coran . J’ai le sentiment qu’il ne s’agit pas d’un livre, mais d’une dispute entre un ciel et une créature. La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas. J’aime aller vers ce Dieu à pied s’il le faut, mais pas en voyage organisé. »

Kamel DAOUD, Meursault, contre-enquête, Actes Sud, 2014

Le très beau billet de Marilyne sur ce roman qui a obtenu le prix des Cinq continents de la Francophonie en 2014

Ainsi s’achève ma semaine Francophonie avec Marilyne qui vous propose de découvrir le roman Em de Kim Thuy. Merci de m’avoir accompagnée durant ce voyage immobile en littérature francophone !

Ludwig van Beethoven

23 mercredi Déc 2020

Posted by anne7500 in Non Fiction

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Actes Sud, Ludwig von Beethoven

Quatrième de couverture :

“Peut-être y a-t-il des musiciens plus grands, ou meilleurs. Mais le seul Beethoven à tout instant de sa meilleure musique nous communique l’urgence qui est en lui, de convaincre, d’entraîner. Du pouvoir des formes, du prestige du chant il n’attend rien, mais tout de sa conviction, qu’il a le génie de transmuer en force tout court. Il ne séduit pas, n’enjôle pas. Il prend. Beethoven est une prise. L’emprise ne se desserrera pas.”

ANDRÉ TUBEUF

André Tubeuf est né à Smyrne en 1930. Admis à l’ENS Ulm en 1950, il est agrégé de philosophie en 1954. Jacques Duhamel et Michel Guy font appel à lui, dans les années 1970, en tant que conseiller pour la musique, sans qu’il quitte pour autant son enseignement. Il est également présent dans la presse musicale, Opéra international, L’Avant-Scène Opéra, Harmonie, Diapason puis Classica-Répertoire, et Le Point depuis 1976. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la musique. Parmi les derniers : Divas (Assouline), L’Offrande musicale : Compositeurs et interprètes (Robert Laffont, “Bouquins”) ainsi que deux volumes de cette collection “Classica” : Mozart et Richard Strauss.

J’ai acheté ce livre au début de l’année, pour participer en lecture à l’année Beethoven qui célèbre les 250 ans de sa naissance. Je m’attendais à une biographie « classique » alimentée par un éclairage sur les oeuvres mais ce n’est pas cela que j’ai trouvé dans cet ouvrage d’environ 200 pages. J’ai déjà entendu une ou deux fois André Tubeuf en interview à la radio et j’en ai retenu sa grande connaissance musicale et aussi son parler parfait, presque précieux. C’est un peu cela que j’ai ressenti à la lecture de ce Ludwig van Beethoven : une analyse à la fois serrée, technique, musicologique des oeuvres et un style très lyrique qui demande un peu de concentration. A la fin, l’auteur « justifie » (à peine) le fait de ne pas avoir choisi la biographie traditionnelle, arguant que Beethoven était tout entier voué à sa musique et que seule l’oeuvre compte pour tenter de l’appréhender.

André Tubeuf commence par nous surprendre volontairement en mettant en avant Fidelio, le seul opéra écrit par Beethoven, plusieurs fois remanié, considéré comme vocalement ardu pour les rôles titres. Fidelio, c’est Léonore qui se travestit en homme pour libérer de sa prison son Florestan. Cet opéra est marqué par les idéaux de la Révolution française, tout comme Beethoven (qui admirait Napoléon, mais pas jusque dans ses dérives dictatoriales) et il est – selon André Tubeuf – le portrait du compositeur, épris de liberté.

L’auteur passe ensuite en revue les 32 sonates pour piano, l’instrument par excellence auquel Beethoven a consacré toute sa vie, l’étendue des possibilités pianistiques (Beethoven était attaché à son piano, ou plutôt à ses pianos successifs  car il suivait avec attention l’évolution technique de l’instrument), la nouveauté à laquelle il soumet les oreilles de ses auditeurs, la manière dont il repousse sans cesse les limites de la forme sonate.

Les quatuors à cordes sont également l’expression de l’essence même de la recherche artistique du compositeur.

Les cinq concertos pour piano, le concerto pour violon traduisent la modernité de celui que le comte Waldstein envoya à Vienne pour « y recueillir des mains de Haydn l’héritage de Mozart » (le triple concerto pour piano, violon et violoncelle est, toujours selon Tubeuf, plus convenu). Tout comme les concertos, les neuf symphonies ont moins heurté les oreilles du public parce que l’orchestre cherche par nature l’harmonie, même si certains concertos (pas de Beethoven) rivalisent avec l’orchestre, par définition. 

Le dernier chapitre, très court, propose une discographie, non pas la discographie idéale, mais celle qui a permis à André Tubeuf de connaître et d’aimer celui dont la musique vous prend d’emblée et ne vous lâche plus. A chaque auditeur ensuite de se constituer sa propre bibliothèque sonore.

Je n’ai pas tout compris d’une part parce que je n’ai fait qu’un an de solfège et que les explications musicales étaient ardues pour moi et d’autre part parce que je me suis rendu compte que je connais très mal les sonates pour piano (la Clair de lune, évidemment, la Pathétique…) et les quatuors à cordes. Mais je ne regrette pas ma lecture, qui m’a donné envie d’écouter et de découvrir encore le grand Beethoven (qui, paraît-il, ne mesurait guère plus qu’un mètre soixante-deux) et qui a été « complétée » par la visite à Bozar de l’expo Hôtel Beethoven : pas biographique non plus sauf dans les repères du début d’expo (ça n’aurait d’ailleurs que peu d’intérêt, en effet) mais une invitation à entrer dans des chambres qui présentent l’image de Beethoven « utilisée », travaillée par des artistes comme Bourdelle, Andy Warhol, Josef Beuys, une réflexion sur la surdité et la réception du son, l’évolution du piano, une reprise de Fidelio par des groupes musicaux de différents pénitenciers américains… bref l’impact que « l’icône » Beethoven a eue et a encore depuis 1827.

André TUBEUF, Ludwig van Beethoven, Actes Sud / Classica, 2009

Ca compte aussi pour le défi Un hiver au chalet catégorie Sculpture à l’hôtel de glace (art / musique) 

Tonbo

27 mardi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots du Québec

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Actes Sud, Aki Shimazaki, Tonbo

Quatrième de couverture :

Nobu a fondé en 1981 un juku, établissement de cours privés spécialisé dans la préparation des examens. Six ans plus tard, avec la visite inattendue d’un homme qui réveille le souvenir du suicide de son père, il apprend une tout autre histoire que celle qui a assombri sa jeunesse. Professeur respecté, injustement accusé d’avoir provoqué la mort d’un élève rebelle, le père de Nobu avait vu son destin littéralement pris dans les mailles inextricables d’une rivalité d’étudiants. Mais le drame d’alors prend aujourd’hui une tournure imprévue.

Tonbo est le troisième titre de la deuxième pentalogie d’Aki Shimazaki. Quand je suis allée relire mes billets sur les deux premiers, Mitsuba et Zakuro, je me suis rendu compte que cela datait de 2012 !!! (Ma PAL soupire… et moi aussi.)

Nobu, le personnage principal de Tonbo est apparu dans Mitsuba, où il était employé de la compagnie Goshima. Contraint à la démission, il a fondé un juku, une école privée de cours du soir pour lycéens. Ce cours porte le nom de Tonbo, c’est-à-dire libellule. Cet insecte, c’est aussi le nom d’une ancienne élève de son père qui était lui aussi professeur dans un juku et qui s’est suicidé après un incident avec un étudiant monté en épingle par la presse. Cette étudiante au nom de libellule avait défendu bec et ongles le père de Nobu. Elle s’investissait aussi pour faire vivre les légendes du pays imaginaire du Yamato, une légende fondatrice de l’identité japonaise (un thème récurrent dans cette pentalogie).

J’ai aimé retrouver la délicatesse, la finesse de l’histoire et de la plume d’Aki Shimazaki, c’est une alchimie toujours réussie. J’ai bien aimé aussi le couple solide que forment Nobu et son épouse Haruko : à travers eux on découvre la vie quotidienne d’une famille, d’un prof, d’un juku au Japon, on est donc dans la tradition mais aussi la modernité car Haruko est bien plus libre d’action et de parole que d’autres femmes japonaises, tout comme l’était déjà la mère de Nobu en son temps. Le sensible Nobu, qui va découvrir la véritable histoire du scandale qui a tué son père, perçoit aussi les risques liés à l’explosion (trop) rapide de l’économie japonaise dans les années 80 : un peu comme si la fragilité de la vie familiale se retrouvait aussi métaphoriquement à l’échelle nationale.

« La rivière me fait penser à ma ville natale, Kobe. Près de chez mes parents coulait une grande rivière menant jusqu’a la baie Osaka. L’eau était pure. Je m’y baignais avec mon frère. Au printemps, mon père y allait pour pêcher et cueillir des tsukushi.
Soudain, je sens la douleur m’envahir: devant mon esprit passe l’image de mon père, seul au bord de l’eau. Sa silhouette de dos reste immobile, longtemps, comme s’il était déjà mort. »

« Je désire que mes enfants soient éduqués et instruits au Japon, au moins jusqu’à la fin du lycée. Je ne voudrais pas qu’ils habitent à l’étranger avant de connaître leur propre culture, nos traditions, notre histoire. Ils ne seraient pas Japonais s’ils ne savaient pas nos chansons merveilleuses, ne connaissaient pas notre littérature unique, n’avait pas expérimenté l’opulence de notre nature avec ses quatre saisons bien démarquées. Pour moi, c’est une question d’identité et de racines. »

« Qu’est-ce qui me manquerait alors en pensant au Japon ? A part ma famille et mes amis, ce serait sans aucun doute la nourriture. Les poissons frais, les fruits sucrés et les légumes savoureux. Je m’ennuierais aussi des fleurs de cerisiers, de la lumière du soleil brûlant en été, des feuilles carmin d’érable, du ciel limpide de l’hiver… » (p. 123)

Aki SHIMAZAKI, Tonbo, Actes Sud, 2010

Actes Sud a quarante ans cette année.

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La Bataille d’Occident

10 samedi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots français, Non Fiction

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Actes Sud, Eric Vuillard, La Bataille d'Occident, Première guerre mondiale

Quatrième de couverture :

De l’ambition d’un stratège allemand à l’assassinat d’un archiduc, du Chemin des Dames à la bataille de la Somme, du gaz moutarde aux camps de prisonniers, La Bataille d’Occident alterne portraits intimes et scènes épiques ou émouvantes pour offrir un récit très personnel de la Grande Guerre irrigué d’une érudition et d’une ironie constantes.

Revisitant de manière polémique le premier conflit mondial, cet « Art de la guerre » met en parallèle les stratégies militaires et leurs conséquences désastreuses à travers quelques journées décisives. Le gâchis est sans précédent, la chair à canon n’aura servi que les intérêts financiers et politiques de décideurs sans scrupules : l’Occident est bel et bien entré dans la modernité.

Pour évoquer la mémoire de la fin de la guerre de 14-18, j’ai sorti ce récit de ma PAL. Eric Vuillard l’appelle « la Bataille d’occident » non seulement parce qu’il parle surtout de la guerre sur le front occidental mais aussi parce que ce conflit a cristallisé des éléments constitutifs des divers pays engagés et qu’il a aussi créé l’Occident moderne.

Eric Vuillard prend son temps pour raconter les événements qui ont amené aux divers ultimatums posés entre la fin juillet et le tout début d’août 14. Et pourtant personne ne veut la guerre, ni les soldats « de base » ni leurs chefs. Mais des experts en art militaire qui ont passé leur vie à élaborer des plans, des stratégies, finissent par imposer leur vision et entraînent des peuples dans un conflit sans fin : c’est le cas du fameux plan Schliffen (et là, chapeau, monsieur Vuillard, j’ai tout compris à la stratégie et ça n’est pas barbant du tout !)

Mais l’auteur ne s’arrête pas là : il fait comprendre aussi – si besoin en était – que la barbarie n’est pas d’un seul côté et que les cruautés les plus raffinées (ou plutôt les plus grossières) de la première guerre mondiale se reproduiraient bien sûr à plus grande échelle en 39-45 mais elles avaient déjà été testées parfois dans des guerres précédentes. Exemple sinistre : les squelettes ambulants qui sont sortis des camps de concentration nazis se voyaient déjà dans les camps de prisonniers, femmes et enfants y compris, faits par les Anglais lors de la guerre des Boers.

Le livre est court, 180 pages seulement, suffisantes pour nous faire percevoir à la fois la dérision et le poids de cette guerre en termes de bilan humain et moral. L’ironie d’Eric Vuillard est mordante, bien servie par son style vif (j’ai trouvé celui-ci plus sobre que dans 14 juillet, livre plus récent, et ma foi, plus lisible). J’ai beaucoup aimé retrouver ainsi ce conteur hors pair.

« Ce fut un carnage. La conscription est le nom de ce déchaînement, de cette terrible générosité de corps, où la jeunesse est envoyée mourir au milieu des champs de betteraves sucrières. »

« Il faut que les sociétés humaines s’affrontent dans le grand paradoxe de leur souffle et de leur déclin. Il faut qu’elles se fracturent et s’ouvrent à la vérité de leur nature contradictoire. Car elles sont vivantes et pour cette raison cherchent à vaincre en elles leur propre ennemi et à atteindre hors d’elles leur propre centre qui sont les points décisifs de leur haine ou de leur amour. Sans cesse, l’Occident aura découvert en lui un abîme nouveau. Toute la science du monde et tous les plaisirs ne le consoleront pas. »

Eric VUILLARD, La Bataille d’Occident, Babel, 2014 (Actes Sud, 2012)

L’herbe maudite

12 vendredi Oct 2018

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots irlandais

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Actes Sud, Anne Enright, Irlande, L'herbe maudite

Quatrième e couverture :

Cette année, les quatre enfants de Rosaleen Madigan retournent fêter Noël en Irlande, dans la maison de leur enfance. Ce sera la dernière fois. Leur mère, veuve depuis quelques années, a décidé de la vendre.
Constance, l’aînée, arrive avec les courses et toute sa famille. Dan rentre de Toronto, sans son copain Ludo, dont il vient pourtant d’accepter la demande en mariage. Leur cadet, Emmet, qui coordonne des opérations humanitaires, traîne un chagrin d’amour. Et la benjamine, Hanna, actrice à la capitale, apporte ses doutes et ses joies face à sa maternité toute récente.
Anne Enright examine cette réunion familiale et le passé de la fratrie avec une formidable acuité psychologique et son franc-parler réjouissant. Elle insuffle dans son roman une profonde empathie pour ces êtres qui négocient chacun un tournant délicat de la vie.

Amateurs d’action et de suspense, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez les romans d’atmosphère, si vous aimez la verte Irlande, les études psychologiques, les histoires de famille, ce roman est fait pour vous.

Je découvre l’univers d’Anne Enright avec ce roman dont le titre original est The Green Road, Le chemin vert, qui était peut-être moins attirant en français mais qui représente un peu plus le livre et une de ses héroïnes, Rosaleen, la mère de famille. Au fil des chapitres qui s’intéressent chacun à leur tour à un de ses quatre enfants, à des périodes différents de leur vie, on apprend à connaître cette femme, cette mère devenue veuve et qui est restée attachée à sa maison, ne voyageant jamais, n’entretenant que des contacts épisodiques avec ses enfants, sauf avec Constance, celle qui habite près de chez elle et qui gère sa famille et l’attention à sa mère âgée. On se rend compte que chacun des enfants a du mal à trouver ou à prendre sa place dans sa vie adulte. Est-ce dû à Rosaleen, peut-on qualifier cette mère de toxique ? Ce n’est pas évident, elle semble si tranquille dans sa maison qui vieillit avec elle, elle paraît tellement comprendre de l’intérieur chacun de ses enfants..

En tout cas, Anne Enright dresse de chacun, à travers son destin individuel, un portrait psychologique plein de finesse. Et c’est infiniment touchant. Dan, qui voulait devenir prêtre, a vécu à New York au début des années 1990 alors que le sida faisait encore rage, et il a du mal à nouer une relation solide. Emmett tente de lutter contre la faim dans le monde dans un poste humanitaire et ne parvient pas à exprimer ses sentiments intimes. Constance semble la plus heureuse, mariée, trois enfants, un mari qui lui offre une belle aisance matérielle, mais on la sent submergée par cette famille à qui elle ne sait pas dire non. Hanna, la plus jeune, peine à vivre de son métier d’actrice. Elle est alcoolique et fragilisée par sa maternité toute récente. On sent que les quatre ont une certaine familiarité avec la mort, ou tout au moins qu’ils ont une conscience aiguë que l’on meurt un jour, dans leur vie quotidienne mais aussi dans le souvenir de leur père, mort d’un cancer. Ce qui les relie aussi, c’est la maison familiale dans la lande irlandaise et c’est au moment où leur mère veut la vendre qu’il se passe quelque chose de marquant dans leur vie. Le dernier repas de Noël qu’ils vont y vivre cristallise leurs peines, leurs souvenirs, leur mal être secret et révèle à nos yeux de lecteurs les liens qui unissent inconsciemment la fratrie Madigan. En filigrane, au cours d’un épisode nocturne sur la lande, on comprend aussi que Rosaleen a sans doute été davantage épouse que mère et que cela explique bien des choses.

« Et Dan avait oublié un instant qu’il était un prêtre raté avec une licence en littérature anglaise se préparant à rentrer au pays, après son année à l’étranger, pour y passer un diplôme de bibliothécaire. Il avait oublié qu’il était un vendeur de chaussures, ou un barman, ou même un immigrant. Pendant un instant, Dan avait été un espace ouvert qu’entourait un avenir différent de celui avec lequel il avait franchi la porte. » (p. 63)

« Ils n’étaient pas insensibles à l’humour de la situation, au fait que chacun de ses enfants appelait une femme différente. Ils ne savaient pas qui elle était – leur mère, Rosaleen Madigan – et ils n’avaient pas besoin de le savoir. C’était une femme âgée qui avait désespérément besoin de leur aide et qui, alors même que son absence grandissait au point d’occuper tout le versant glacé de la montagne, rapetissait, n’avait plus que la taille d’un être humain – de n’importe quel être humain – frêle, mortel, vieux. »

Anne ENRIGHT, L’herbe maudite, traduit de l’anglais (Irlande) par Isabelle Reinharez, Acts Sud, 2017

Actes Sud a quarante ans cette année !

Le beau billet de Nadège sur ce roman

Balade irlandaise – 1 – Marilyne m’accompagne dans le voyage, elle vous propose aujourd’hui Rien d’autre sur terre de Conor O’Callaghan.

A la recherche de Marie

03 mardi Avr 2018

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots au féminin

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A a recherche de Marie, Actes Sud, Le Mois belge, Madeleine Bourdouxhe

Quatrième de couverture :

Mariée depuis six ans à Jean, Marie considère son existence comme heureuse. Et pourtant… le bonheur n’est-il qu’une douce routine baignée d’ennui et de vide ? Marie prend soin de Jean comme si elle était sa mère, Jean lui parle comme à une enfant. Est-elle encore femme ? Oui, elle l’est tout à coup, pour un autre qui enflamme son désir, un tout jeune homme qui lui a demandé “Vous aimez l’aventure ?” et qui lui laisse son numéro de téléphone. Marie, cette eau qui dort, rêve de tempêtes. Marie la patiente, la silencieuse, ouvre les yeux et se rend disponible au monde. Histoire d’un voyage introspectif et d’un retour à la lumière, A la recherche de Marie évoque les tourments de l’âme et du coeur avec une sensualité fraîche pleine de pudeur. Dans une langue épurée, légère et précise, Madeleine Bourdouxhe célèbre l’écoute intime et l’émancipation des prisons bâties par la tradition, la famille, l’habitude – et par soi-même.

Pour ce rendez-vous classique belge, je retrouve la plume de ma chère Madeleine Bourdouxhe dans un roman intime, délicat et épuré.

Le lecteur accompagne cette jeune femme de ses vacances à la plage à ses longues promenades dans Paris en passant par des parenthèses en train. La remise en question de Marie, son retour à elle-même telle qu’elle était à 17-18 ans, à une certaine forme de virginité,  passe par le déplacement, le mouvement, métaphore du voyage intime. A travers la quête de Marie, se dessine l’histoire d’une femme façonnée par son éducation, par son milieu, par l’image qu’elle renvoie aux autres, son mari, ses parents, sa soeur, ses relations, image dont tout le monde croit qu’elle est la vraie Marie mais qui, finalement, ne correspond en rien aux désirs de Marie : désirs du corps, de l’esprit, désir de vie, de souffle.  

Ce roman, c’est l’histoire très simple (en apparence)  d’une conquête, celle de la liberté intérieure d’une jeune femme qui parvient à accueillir avec calme toutes les relations qui s’offrent à elle, qui leur donne leur juste place et s’ajuste donc à elles, que ce soit amour, amitié, amitié amoureuse, amour des parents, de la soeur… Elle réussit ainsi à préserver son jardin secret, ses désirs profonds, tout en gardant un coeur vibrant, ouvert.

C’est, me semble-t-il, une forme d’ascèse de la relation que nous conte Madeleine Bourdouxhe et elle le fait d’une plume délicate, précise et raffinée. La finesse de ce portrait de femme tout en retenue, où les paysages accompagnent les émotions humaines, m’a une fois de plus séduite. Il me faudra désormais m’intéresser aux nouvelles de l’auteure, puisque j’ai maintenant lu tous ses romans…

« Octobre fut beau, d’une température égale, chacun e ses jours éclairé d’un soleil pâle. Il y avait dans l’air une mort paisible, sans heurt : les arbres de Paris se défeuillaient doucement.

Il n’y avait en Marie ni enthousiasme, ni haine, ni détresse. Pas d’indifférence non plus. Mais plutôt comme une paix farouche. Si elle éprouvait un désir, c’était celui d’être un homme qui marche sur une route, couche et mange au hasard, s’assied sur un ta de pierres et coupe son pain avec un canif. Si elle éprouvait une joie, c’était l’étrange et  dure jouissance de la disponibilité. Elle marchait d’un pas sûr, les yeux lucides, la tête haute – beaucoup trop haute. Et la saisons de l’année mourait trop tendrement pour la saison du coeur, qui, au souvenir d’une nuit, se marquait d’une fulguration, clarté trop crue, presque froide. » (p. 75)

Madeleine BOURDOUXHE, A la recherche de Marie, Actes Sud, 2009

Le roman a été publié pour la première fois en 1943, ce qui en fait donc bien un classique pour le rendez-vous de ce jour.

A propos de Madeleine Bourdouxhe (sur le site d’Actes Sud qui fête ses 40 ans cette année) :

Née à Liège en 1906, Madeleine Bourdouxhe a fait des études de philosophie à Bruxelles. Résistante lors de la Seconde Guerre mondiale, elle refusa de publier ses nou velles chez les éditeurs parisiens contrôlés par les Allemands. Secrétaire perpétuelle de la Libre Académie de Belgique à partir de 1964, elle est décédée en 1996. Actes Sud a publié deux autres de ses livres : le roman La Femme de Gilles (2004), traduit dans le monde entier et adapté au cinéma par Frédéric Fonteyne, et le recueil de nouvelles Les Jours de la femme Louise (Babel n° 950).

  

Neverhome

30 mercredi Sep 2015

Posted by anne7500 in Des Mots nord-américains

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Actes Sud, Guerre de Sécession, Laird Hunt, Neverhome, Ohio

Quatrième de couverture :

Dans la ferme de l’Indiana qui l’a vue grandir, Constance jouit enfin, auprès de son compagnon, d’un bonheur tranquille. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate et que Bartholomew est appelé à rejoindre les rangs de l’armée de l’Union, c’est elle qui, travestie en homme, prend sans hésitation, sous le nom d’Ash Thompson, la place de cet époux que sa santé fragile rend inapte à une guerre qu’elle considère comme impensable de ne pas mener.
Ayant perdu la trace de son régiment après une bataille féroce où elle a été blessée, Constance, la rebelle, dépouillée de son uniforme, reprend, au sein de paysages dévastés, le chemin de la ferme, guidée par l’amour infini qu’elle porte à son bien-aimé mais profondément hantée par la violence et l’étrangeté des aventures qui ont marqué sa périlleuse initiation à l’univers impitoyable des champs de bataille et à leurs sordides coulisses.
Abondant en rencontres aux frontières du réel avec les monstres que la guerre fait des hommes et des lieux, ce roman magistral, largement salué par la presse américaine, propose, à travers le parcours de son androgyne et farouche protagoniste immergée dans les ténèbres du chaos, une impressionnante méditation en forme d’épopée sur la fragilité des certitudes et l’inconstance de toute réalité.

Voilà un roman étrange et fascinant, dans lequel on peut avoir l’impression de se perdre, de tourner en rond, d’être ballotté(e) au gré du bon (et souvent du mauvais) vouloir des hommes…

J’ai d’abord été fascinée par cette femme, Constance Thompson, qui prend le chemin de la guerre pour (croit-on) prendre la place de son mari, son Bartholomew, de santé trop fragile. Et elle n’a pas froid aux yeux, celle qui se fait appeler Ash Thompson et que son habileté au tir fait devenir bientôt un soldat presque mythique, Gallant Ash. Combats, ennui pendant les temps morts, longues marches, blessures, promiscuité, Gallant Ash n’ignorera rien des réalités de la guerre. Jusqu’au jour où elle tombe aux mains de l’ennemi. Commence alors une errance qui la ramènera dans ses lignes, la conduira aux portes de la folie en lui faisant à nouveau endosser une robe. Le chemin du retour est long, émaillé de rencontres improbables, bousculé entre rêves et fantasmes, hanté des visages de Bartholomew et de la mère de Constance. C’est dans ce retour interminable, labyrinthique, que nous devinons à petites touches les véritables raisons qui ont poussé la jeune femme à quitter sa ferme et son mari pourtant très aimé.

Ce roman de Laird Hunt (je croyais que c’était une femme mais il n’en est rien) est traversé de violence, tantôt franche, tantôt feutrée, violence et désorientation de la guerre civile, violence envers les faibles et surtout les femmes, qui, dans ce contexte de guerre, dans ces années incertaines de la Sécession, prennent des chemins étonnants pour exister, pour résister. A quel prix… A ce titre, la fin du roman a été tout à fait inattendue pour moi : Laird Hunt n’a pas craint de pousser son héroïne jusque là…

Oserais-je faire référence à un de mes romans cultes, lui aussi publié chez Actes Sud ? Les errances, les fantasmes, la souffrance de Constance m’ont fait penser à celle d’Aaron et Sidner (des hommes de ce côté) de L’Oratorio de Noël de Göran Tunström. Des héros broyés par le destin, qui naviguent entre rêve et réalité, entre folie et désespoir, mais qui trouvent des ressources pour se relever et avancer, certainement pas en ligne droite, et qui offrent au lecteur des personnages inoubliables, des récits habités. Ce roman ne plaira sans doute pas à tout le monde mais si vous vous sentez prêt(e) à suivre Constance sur la route, laissez-vous prendre par la main (sans craindre d’être rudoyé…)

« Dans l’ancien temps il y avait des Indiens ici. Des Miami, des Illini, va savoir, ou peut-être de la tribu des Shawnee. Ils avaient leur camp qui se trouve sur la butte qui se trouve en plein milieu du champ de devant. De temps en temps je déterre encore une pointe de flèche. Dans notre terre, il y a des coquilles d’huîtres venues d’eaux très lointaines. Des os d’ours ciselés, et de loup. Quand j’étais petite et que ma mère me laissait filer, je courais jusqu’à la butte avec un bandeau à plume sur la tête. Je crois bien avoir entraîné un ou deux ais à jouer avec moi au fil des ans. On ne peut rien trouver dans la terre qui vous rapproche du passé véritable, mais l’enfant, au crépuscule, tout à sa danse parmi les tiges de blé coupées, sait le faire apparaître. L’enfant que j’ai été a depuis longtemps disparu mais je me rappelle certaines de ses astuces et, de temps à autre, je ramasse une plume perdue dans la cour et je sens une étincelle. Alors les champs semblent bouger. L’air se fait pesant et s’emplit de feux et de visages douloureux. » (p. 72)

Laird HUNT, Neverhome, traduit de l’américain par Anne-Laure Tissut, Actes Sud, 2015

Tiens, c’est le premier roman de la Rentrée 2015 que je lis et le dernier que je chronique pour le Mois américain de Titine ! Remarquable aussi : livre acheté il y a seulement deux semaines et déjà chroniqué, héhé.

Le billet de ptitlapin et de Kathel (publié le 26 octobre)

Mois américain

Le chaste monde

26 mercredi Août 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Actes Sud, Alexander von Humboldt, Le chaste monde, Régine Detambel

Quatrième de couverture :

En 1789, quand la Révolution française éclate, Axel von Kemp a vingt ans et se morfond dans son château de Regel, près de Berlin. Botaniste mais aussi éminent prospecteur minier des gisements de Saxe, cet ami de Goethe qui rêve de liberté sexuelle et de grands voyages exotiques finit par s’embarquer avec son amie de coeur, Lottie, une jeune femme juive aussi excentrique que profondément désespérée.
  Bardé d’instruments de mesure de toutes sortes, d’herbiers et d’un véritable laboratoire de chimie, leur tandem va arpenter, à pied ou à cheval, la majeure partie de l’Amérique du Sud, depuis le Venezuela, où tous deux débarqueront au terme d’une traversée épique sur un navire négrier, jusqu’au plus haut volcan des Andes, en passant par la remontée de l’Orénoque en pirogue. Dans les mystères de la jungle obscure, qu’ils vivront comme une épreuve initiatique bouleversant leur sexualité, ils trouveront enfin une forme d’épanouissement existentiel et intellectuel sous le signe du romantisme, quand l’écologie naissait à peine et que les poètes allemands pensaient ardemment l’union de l’homme et de la nature.
 Dans ce roman aussi puissant qu’enlevé, dont le protagoniste est très librement inspiré d’Alexander von Humboldt, le plus grand explorateur et scientifique allemand du début du xixe siècle, Régine Detambel s’empare de l’esprit d’une époque dont elle revisite le génie et toutes les passions avec une impeccable érudition que vient voluptueusement bousculer une langue irrévérencieuse.

Juste avant de commencer ce billet, je viens de lire la présentation d’Alexander von Humboldt sur Wiki et je me rends compte à quel point Régine Detambel s’est en effet inspirée très librement de sa vie pour créer le personnage d’Axel von Kemp. Ceci n’est pas du tout une critique négative, au contraire, c’est assez amusant comme elle mélange de vrais noms (comme Willdenow, l’ami botaniste) et des paronymes (comme Regel, le château familial qui, en réalité, s’appelait Tegel). Si l’on compare la fin du roman (qui s’arrête aux frontières de la Patagonie) et la suite de la vie du vrai Humboldt, cela n’a vraiment rien à voir : j’avoue que j’aurais aimé, à la fin du roman ou sur le site de l’éditeur, avoir une explication sur l’inspiration de la romancière. Je crois qu’elle a voulu parler d’une époque, du génie de la science et de la découverte, du lien entre la nature et l’homme au travers d’un personnage complètement atypique, notamment dans ses relations amoureuses (cet aspect du roman étant complètement supposé, si j’en crois la biographie de Humboldt).

La quatrième de couverture en dit beaucoup d’un certain point de vue mais ce n’est pas gênant : très vite, Régine Detambel nous plonge dans les tourments d’un garçon marqué par le suicide de son père, mené à la baguette par une mère autoritaire, troublé par ses pulsions homosexuelles et bridé dans sa soif dévorante de connaître la nature. La mort de sa mère, tout en le déstabilisant d’abord profondément, le libérera définitivement et lui permettra de s’envoler pour les voyages tant espérés.

« Il est facile d’aimer la vie à l’étranger. Jamais on n’est à ce point son propre maître que là où personne ne vous connaît, où votre nom ne dit rien, ne suscite aucun souvenir, et où votre existence est donc exclusivement entre vos mains. Facile de venir à bout du malheur quand il ne peut plus prendre les dimensions de la honte, qu’il n’est plus réfléchi par les innombrables miroirs de l’entourage familier, et que leurs rayons d’infamie ne reviennent pas sur vous, concentrés, pour vous brûler. » (p. 117)

C’est époustouflant de lire les expéditions, les connaissances d’alors, les mesures, les croquis, les carnets de notes, d’abord aux Canaries, puis en Amérique du Sud, sur l’Orénoque, dans les Andes, expéditions au cours desquelles Axel et Lottie vivent des expériences extrêmes, sans craindre de torturer leur corps face au froid, au manque d’oxygène en altitude ou la canicule, les morsures d’insectes et bestioles en tous genres dans la jungle. Une soif de découverte comme une quête sans cesse recommencée d’accomplissement de soi.

On est au début du dix-neuvième siècle et les questions touchant les droits de l’homme, la place de la femme, la colonisation de l’Amérique latine, l’esclavage ne sont pas absentes des observations et des choix de vie de nos deux protagonistes. La réflexion prend parfois un tour féroce sous la plume de Régine Detambel :

« L’esclavagiste Colomb était si pieux qu’il n’enchaînait jamais le dimanche. Ce mécréant d’Axel débarque à Cumana pendant la grand-messe, et les cloches sonnent à toutes volées. Pour son premier pas sur le Nouveau Monde, il a revêtu son uniforme d’inspecteur des mines de Prusse : jaquette bleu foncé à revers blanc, gilet blanc, bottes blanches dans lesquelles il crève de chaud mais qui produisent une forte impression. Une délégation de la Capitainerie générale,menée par Vincente Emparan, gouverneur de la province, avachi dans une calèche aux armes de l’Espagne, attend sur une butte avec les clés de la ville ce légendaire prospecteur annoncé par Charles V. Une sonnerie de clairon fend l’air, un drapeau se gonfle dans le vent. Les Prussiens sont emmenés au son des fanfares dans un carrosse tiré par huit chevaux noirs et huit juments blanches. Un détachement de fantassins surveille la voiture. Derrière, dans la calèche, avancent le gouverneur et l’évêque. Plus une foule de prêtres. Comme cette époque était digne ! » (p. 117)

Il y a même une forme d’Europe avant l’heure :

« Quel malheur que ce soit Colomb qui ait découvert l’Amérique, dit soudain le Français. Maintenant on est obligés de se farcir des tas d’Espagnols arrogants.

C’est toujours mieux que des Anglais ! remarque Axel. » (p. 195-196)

Le corps est omniprésent dans ce roman, la sexualité, l’accord avec la nature, la fatigue, la maternité, une manière de rejoindre la sensualité et la beauté du monde. Je ne sais si le personnage de Lottie a vraiment existé, rien ne permet de l’affirmer, en tout cas Lottie et Axel détonnent complètement d’abord dans cette société prussienne qui semble bien manquer d’imagination (et pourtant il y a Novalis, Goethe, abondamment évoqués), ensuite au coeur de leurs expéditions, dans leur relation d’amitié intime, dans leur quête de liberté.

Au final, sous la langue alerte, leste, pétillante de Régine Detambel, un roman foisonnant, des personnages attachants, des questions toujours actuelles : de quoi passer un excellent moment de lecture !

Régine DETAMBEL, Le chaste monde, Actes Sud, 2015

Et encore un pied en Amérique du Sud, je me rapproche de l’Argentine.

Régénération

18 mardi Nov 2014

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Non classé

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14-18, Actes Sud, Pat Barker, Régénération, Siegfried Sassoon, Wilfred Owen

Présentation de l’éditeur :

Derrière les façades massives de l’hôpital militaire de Craiglockhart, le docteur Rivers a pour mission de soigner, pour les renvoyer au combat, les officiers britanniques revenus, corps blessé et raison ébranlée, des champs de bataille de la Grande Guerre. Parmi les patients se trouve le poète Siegfried Sassoon, auquel ses déclarations pacifistes ont valu d’être « banni » en ce lieu par les autorités militaires malgré sa conduite héroïque au front.
Nuit et jour, de cauchemars en hallucinations, les rescapés de la boucherie, devenus étrangers à eux-mêmes, poursuivent dans leurs chambres d’hôpital leur voyage au bout de la souffrance et de l’horreur. Ces hommes détruits que Rivers et Siegfried Sassoon accueillent chacun à sa manière, avant de prononcer, en leur nom, la condamnation de toute guerre, forment le chœur de l’éternelle et universelle tragédie dont ce roman de Pat Barker offre une illustration romanesque sensible et exigeante.

J’ai lu ce roman, partagée entre intérêt, passion et émotion.

Passion parce que, bien sûr, le cadre, c’est la guerre 14-18 et plus particulièrement l’année 1917, celle où les armées commencent à se révolter contre des généraux et des hommes au pouvoir qui pourraient faire cesser la guerre mais n’ont ni le courage ni la volonté d’entamer des négociations de paix. Le livre commence sur l’appel pacifiste du poète Siegfried Sassoon, qu’un ami officier a fait hospitaliser à Craiglockart, où il pourrait être déclaré inapte au service par le docteur Rivers, en raison d’une santé mentale chancelante, et éviter ainsi la cour martiale. Car on le sait, dans l’armée à l’époque, être contre la guerre, c’était passer en cour martiale. Et être vraisemblablement condamné à mort pour l’exemple.

Intérêt aussi parce que le roman met largement en scène ces soldats aux blessures mentales, psychiques, qui les handicapent lourdement et les couvrent de honte : paralysies, tics, tremblements, cauchemars, bégaiement, aphasie… autant de signes de ces névroses de guerre que les psychiatres tentent de traiter, le but premier étant de renvoyer ces soldats et ces officiers au front. Eh oui, la chair à canon ne peut faire défaut.

Et c’est vraiment intéressant de suivre la relation thérapeutique qui se noue entre le docteur Rivers et ses patients, l’approche humaniste qu’il a envers ses malades. Des hommes qui ne comprennent pas toujours le traumatisme qui les a rendus si fragiles, qui tentent désespérément de le refouler et dont le corps parle de façon criante. Quand, à la fin du livre, on assiste à une séance de « soins » du docteur Yealland, on est révulsé devant sa conception du travail psychiatrique.

Face à Siegried Sassoon (que sa mère a prénommé ainsi par amour pour Wagner !), Rivers, lui-même au bord du burn out, se trouve un peu démuni : le poète refuse de jouer le jeu de la folie mais se rebelle un peu face au médecin. Les deux hommes vont évoluer l’un grâce à l’autre, la relation ne sera pas exempte d’ambiguïté, d’ambivalence et ce face à face donne vraiment de l’épaisseur à ce roman.

L’émotion est venue de ce qu’un des personnages du roman, lui aussi envoyé pour trois mois de repos et de soins à Craiglockart n’est autre que Wilfred Owen, grand admirateur de Sassoon qui va l’aider, lors de ce séjour, à trouver sa voix de poète. Les deux écrivains vont voir leur écriture évoluer, s’améliorer durant ces quelques semaines, et tous deux retourneront en France. (On sait que Siegried Sassoon survivra à la guerre, tandis que Wilfred Owen sera tué une semaine avant l’armistice.)

Vous l’aurez compris, le grand intérêt de ce roman est son côté très bien documenté : les médecins Rivers et Yealland ont vraiment existé et ont publié sur leurs observations et leurs soins des névroses post-traumatiques, et les deux poètes sont bien sûr tout à fait authentiques, de même que l’évolution de leur plume. Quant aux personnages secondaires, comme les soldats Burns et Prior ou la jeune Sarah qui a choisi de travailler à la fabrication des munitions de guerre, ils sont traités avec beaucoup de soin et de respect par Pat Barker, qui brosse ainsi un tableau instructif de ce qui se passait « à l’arrière », en Grande-Bretagne (Craiglockart est en Ecosse). Elle n’oublie pas une petite pointe bienvenue d’humour anglais parfois et j’espère vraiment que ses deux autres romans (car il s’agit, paraît-il, d’une trilogie) seront un jour traduits en français.

J’ai encore trouvé une perle sur (ou plutôt contre) les Belges :

« Une voix de mégère s’éleva du fond de la maison.

– Ma logeuse, dit Sarah en réapparaissant. Une Belge, elle a épousé un Ecossais, le pauvre crétin. J’pense pas qu’il savait quel lot il avait décroché. Enfin, elle me fait payer un shilling pour la lessive et, quand on sait que les draps sortent du lit jaune vif, faut pas se plaindre. » (p. 171)

« Cependant un rétablissement n’était pas impossible. Rivers savait trop bien que les premiers stades de la guérison avaient souvent l’allure d’une détérioration. Ouvrez une chrysalide et vous apercevrez une chenille en train de pourrir. Mais jamais vous ne trouverez cette créature mythique, mi-chenille, mi-papillon, digne emblème de l’âme humaine, pour ceux dont la tournure d’esprit les pousse à chercher de tels emblèmes. Non, le processus de transformation est par essence presque exclusivement un processus de décomposition. Après tout, Burns était jeune. Si aujourd’hui marquait un véritable changement, une volonté de se confronter à ce qu’il avait vécu en France, alors son état s’améliorerait peut-être. On pouvait même imaginer qu’il reprenne ses études dans quelques années, pourquoi pas en cultivant cet intérêt inattendu pour la théologie. Cependant, on le voyait mal à l’université, au milieu d’étudiants de première année. Il avait raté l’occasion d’être ordinaire. » (p. 244)

Pat BARKER, Régénération, traduit de l’anglais par Jocelyne Gourand, Actes Sud, 1995

L’avis de Sandrine, que je remercie infiniment pour le prêt de ce roman, qui est désormais complètement épuisé, hélas ! Sandrine cite d’autres passages plus sérieux dans son billet.

Je publie ce billet aujourd’hui, alors que je vais visiter avec une de mes classes la très belle expo « J’avais 20 ans en 1914 » à Liège-Guillemins.

Poppy Thiepval

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