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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: BD

La Légèreté

07 lundi Jan 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en images

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BD, Catherine Meurisse, Charlie-Hebdo, Dargaud, La Légèreté

Présentation de l’éditeur :

Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.

Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s’extirper du chaos et de l’aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté.

Afin de trouver l’apaisement, elle consigne les moments d’émotion vécus après l’attentat sur le chemin de l’océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.

Alors que s’ouvre aujourd’hui à Bruxelles le procès de Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de l’attentat du Musée juif à Bruxelles en mai 2014, le premier attentat commandité par Daech sur le sol européen, qui a fait quatre morts, c’est aussi le quatrième anniversaire de l’attentat contre Charlie-Hebdo. J’ai sorti de ma pile BD cet album de Catherine Meurisse, dessinatrice à Charlie ; le matin de l’attaque, elle était en retard à cause d’une rupture amoureuse, elle n’a même pas pu entrer dans l’immeuble où on croyait alors à une prise d’otages, elle n’a rien vu, elle a juste entendu les insupportables coups des « frères Kalachnikov ». Elle raconte dans cette BD les jours, les mois qui ont suivi l’attentat, le choc traumatique, la dissociation de survie opérée par son cerveau, la perte de mémoire, le deuil. Comme le lui a expliqué un psy, « quand vous serez à nouveau « associée », vous raconterez votre histoire dans une BD ». J’ai aimé la façon dont le dessin se pose sur la page, tantôt en cases non cernées d’un trait, tantôt en doubles pages où des couleurs délicates s’invitent pour accompagner les émotions. Il y a un peu de Quentin Blake et de Claire Brétécher dans les inspirations de Catherine Meurisse, me semble-t-il. J’aime son écriture, dans les deux sens du terme : la calligraphie et la simplicité du récit. Et comment ne pas sourire et être touché devant son incroyable résilience son humour, son sens de l’auto-dérision et son hommage aux disparus de Charlie…

Catherine MEURISSE, La Légèreté, Dargaud, 2016

Les chemins de Compostelle, tome 2 – L’ankou, le diable et la novice

11 mercredi Avr 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD, Dupuis, Jean-Claude Servais, Les chemins de Compostelle

Présentation de l’éditeur :

A la pointe Saint-Mathieu, dans le Finistère, un crime odieux a été commis. Dominique, un jeune vagabond qui rôdait dans le coin cette nuit-là, rejoint un groupe de marcheurs à leur point de départ des chemins de Compostelle bretons. L’Ankou, personnage légendaire de la mort, les regarde partir.
Au même moment, Blanche, dans les Ardennes, passe par la ligne Maginot.
Le personnage de la mort hante les lieux…
Le mystérieux Dominique disparaît ensuite du groupe de marcheurs. À l’occasion d’un fest-noz, grand bal breton, son chemin croise alors celui de Céline, partie seule du Mont-Saint-Michel. Ensemble, ils quitteront le chemin traditionnel vers Compostelle pour se rendre dans la forêt de Brocéliande, toute proche, lieu magique et légendaire, mais pas sans danger ?!

Nous continuons sur les chemins de Compostelle en suivant particulièrement les deux femmes du voyage : la Belge Blanche, dite Petite licorne et la novice du Mont-Saint-Michel, Céline. On est encore bien loin de Compostelle : Blanche traverse les Ardennes en passant par la ligne Maginot et Charleville-Mézières, ville de Rimbaud évidemment, mais connue aussi  pour son festival de marionnettes. Céline traverse la Bretagne et particulièrement la forêt de Brocéliande, guidée par « Angelo ». Les deux régions sont reliées par leur profil géographique et surtout leurs origines celtes. C’est ce que Jean-Claude Servais s’amuse à montrer à travers ses planches toujours aussi raffinées (ses dessins d’arbres, de forêts, de maisons, d’églises… certaines images ont une précision photographique, un régal !) Il aime toujours s’attacher aux légendes, au terroir des régions traversées. Il sait distiller le doute et l’angoisse : autant la marche de Blanche, sur les pas de son grand-père brasseur et alchimiste, est assez sereine, autant la route de Céline ne paraît pas du tout sûre : un tueur dangereux opère dans la région et on se demande qui est réellement ce Dominique (ou Angelo ou Paul) parti de Bretagne et qui croise la route de la jeune novice, dont on apprend dans ce tome le pourquoi de son entrée au couvent.

A bientôt donc pour le tome 3 !

Jean-Claude SERVAIS, Les chemins de Compostelle, tome 2 – L’ankou, le diable et la novice, Dupuis, 2015

La révolte des terres

27 samedi Jan 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en images

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BD, Casterman, Koza, La révolte des terres, Mousse

Quatrième de couverture :

Le premier acte collectif de résistance contre l’occupant nazi.
Ferdinand, jeune mineur du Pas-de-Calais, se sent peu concerné par les consignes de grève générale. Mais en 1941, en pleine guerre mondiale, l’heure n’est plus aux hésitations !

C’est chez Marilyne que j’ai découvert cette BD, dont le graphisme m’a séduite.

Le scénario raconte la révolte de mineurs à Montigny-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais, en 1941, une grève qui sera durement réprimée par la police française aux ordres des Allemands. Perdu dans cette grève, Ferdinand, accusé de trahison par ses collègues mineurs, subira leur colère au camp de Sachsenhausen o ils seront internés. Koza et Marion Mousse donnent du rythme à cette histoire en mêlant les épisodes de la grève et les longs mois au camp, ainsi que la recherche des survivants (que j’ai trouvée très émouvante) par la soeur de Ferdinand, à l’hôtel Lutétia (Paris).

Ce qui est remarquable dans cette BD au découpage tantôt large, tantôt serré sur la planche, c’est la technique utilisée par Marion Mousse, un noir, gris et blanc somptueux, sans doute exécuté au lavis (ou aux marqueurs rough ?) qui rend magnifiquement compte de la réalité de la mine, du poids de la trahison et de la rumeur sur Ferdinand, de la grisaille et de la noirceur des jours interminables au camp d’internement. Les visages paraissent un peu frustes avec ce procédé, et donc un peu difficiles à différencier parfois, c’est le seul bémol que je peux apporter, mais cette BD permet de découvrir de belle façon un épisode inconnu de la seconde guerre mondiale.

KOZA (scénario) et Marion MOUSSE (dessin), La révolte des terres, Casterman, 2017

 

Marcinelle 1956

08 lundi Août 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en images

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BD, Casterman, Le Bois du Cazier, Marcinelle 1956, Sergio Salma

Présentation de l’éditeur :

Le quotidien d’une mine en Belgique, à quelques mois de l’accident tragique qui la frappe au cours de l’été 1956.
Marcinelle, Belgique, 8 août 1956. Parce qu’un wagonnet de charbon a été mal encagé dans un ascenseur, un incendie se déclare accidentellement au charbonnage Le Bois du Cazier. Il déclenche une catastrophe : 262 hommes de la mine y laissent la vie. À travers l’itinéraire de l’un de ces mineurs, Pietro, immigré italien, Sergio Salma retrace avec justesse et sensibilité les quelques mois qui ont précédé ces événements tragiques et le quotidien de cette communauté de travail. Pietro, pourtant marié et père de famille, croise la route d’une femme qui va dévier le cours de son existence… Il manquera même une journée de travail. Marcinelle 1956 raconte aussi comment et pourquoi Pietro n’est pas allé au charbonnage ce jour d’août… Bien connu des lecteurs pour sa série jeunesse Nathalie et lui-même originaire de cette région, Sergio Salma signe ici une histoire forte, inspirée par des personnages authentiques. Son œuvre la plus personnelle.

Je crois que j’ai entendu parler de la catastrophe du Bois du Cazier quand j’étais gamine. Il faut dire que ma grand-mère était originaire du village d’à côté et que mon grand-père avait à coeur de présenter la mine et cet accident à ses élèves. On peut dire que ça fait un peu partie de la « mythologie » familiale. Aussi quand j’ai découvert l’existence de ce roman graphique, je n’ai pas hésité une seconde.

Je ne vais pas répéter la quatrième de couverture. Juste ajouter que la construction du roman graphique commence et se termine le 8 août 1956, par l’accident et par les tentatives de sauvetage, début et fin qui enserrent les sept premiers mois de 1956, pour montrer le quotidien de Pietro Bellofiore et de sa famille. Ce personnage de Pietro est vraiment intéressant : Italien d’origine, et bien entouré par toute sa « smala » (femme et fiston, frère, copains du même village en Italie), il se démarque des autres parce qu’il n’a aucune envie de retourner dans son pays natal. « Mon pays c’est celui qui me donne à manger » proclame-t-il. Aussi, plutôt que d’économiser pour rentrer et s’acheter quelque chose au pays, il s’offre une Vespa, pour ne plus pédaler douloureusement avant et après des journées à la mine épuisantes. C’est la Vespa qui lui donne l’occasion de rencontrer Françoise, fille d’un colon belge au Congo. Une rencontre qui répond sans doute au désir inconscient d’intégration de Pietro. Comme l’explique Sergio Salma à la fin du livre, les difficultés de compréhension entre la Belge et l’immigré italien sont une sorte de métaphore du malentendu entre l’ouvrier italien du fond et le belge en surface, qui a provoqué la catastrophe le 8 août au matin.

Au delà de ce personnage de fiction et de l’aspect romancé (pas lourd du tout), c’est le travail des mineurs de fond qui est montré, leurs conditions de travail, le racisme envers les « Macaronis » dont l’Italie a été contente de se débarrasser contre des tonnes de charbon et que la Belgique a attirés avec des promesses dignes de l’Eldorado pour mener la « bataille du charbon », déclarée priorité nationale après la seconde guerre mondiale. Mais les premiers temps en Belgique n’ont pas été aussi roses que les affiches de propagande qui les recrutaient en Italie, loin s’en faut. Par exemple, les ouvriers italiens ont d’abord été logés dans des baraquements qui avaient servi pour les prisonniers de guerre allemands…  (Ceci dit, j’ai vu un reportage à Manoppello, un petit village italien qui a perdu vingt-huit ressortissants dans la catastrophe, et dont les descendants des victimes disent que l’Italie n’a rien fait pour eux à ce moment-là, ce sont les Belges qui se sont bougés pour eux – vous me direz, on leur devait bien ça…). A travers le personnage de Françoise, c’est aussi la Belgique des années 1950 qui est évoquée, le contraste avec les ouvriers, le colonialisme.

J’ai beaucoup aimé le traitement graphique de cette histoire par Sergio Salma : un dessin en noir et blanc très clair, réaliste évidemment mais aussi très sensible, un découpage judicieux, et surtout de nombreuses pages sans paroles qui montrent la routine, la pénibilité du travail, les heures passées au fond, à 975 ou 1035 mètres sous terre, sans remonter en surface, des jours et des jours où la solidarité entre mineurs n’est pas un vain mot. Un dossier en fin d’ouvrage rappelle les enjeux de la bataille du charbon, l’immigration italienne, les jours et les jours d’attente qui ont suivi la catastrophe avant que les sauveteurs puissent enfin remonter les corps des 262 victimes, dont 139 Italiens. On peut essayer de s’imaginer les galeries où le feu a pu se propager rapidement grâce à la ventilation permanente et se nourrir du bois qui étançonnait les tailles, la fumée toxique, le noir complet dans lequel ont été plongés les mineurs, les tentatives de sauvetage avec des moyens dérisoires face à l’ampleur du drame. Seules 13 personnes ont pu sortir vivantes du brasier, le jour même ou le lendemain. Le dernier corps a été remonté au jour en décembre… 1957.

Un sujet social et un ouvrage de mémoire poignant, indispensable.

Sergio SALMA, Marcinelle 1956, Collection Ecritures, Casterman, 2012

Sur la catastrophe du Bois du Cazier / Le site du Cazier inscrit au Patrimoine culturel de l’Unesco et devenu un site de mémoire et un pôle muséal (Musée de l’Industrie wallonne et Musée du Verre)

Ce billet est publié à 8h10, heure à laquelle s’est produit l’accident qui a provoqué l’incendie.

Comment devenir Belge ou le rester si vous l’êtes déjà

30 samedi Avr 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en images

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BD, Comment devenir Belge, Fred Jannin, Gilles Dal, Le Mois belge, Michel Lafon

Quatrième de couverture :

S’il y a encore quelques années le Belge était l’objet de bien des sarcasmes, aujourd’hui il incarne la classe ultime. L’humour belge, le cinéma belge, la littérature belge, la mode belge, la gastronomie belge, désormais, suscite le plus vif intérêt ! Dès lors, en ces temps de sinistrose et de déprime collective, une seule solution pour retrouver la pêche : devenir Belge !

Gilles Dall et Fred Jannin étaient déjà Belges bien avant que ce ne soit à la mode, si bien qu’il ne se sont pas encore tout à fait remis de leur nouvelle branchitude…

Un peu d’humour pour terminer ce mois belge ! Gilles Dal et Fred Jannin (ah ce que j’aimais Germain et nous quand j’étais plus jeune !) se demandent pourquoi tout le monde (en particulier nos voisins français) trouve le Belge si sympathique. Difficile de déceler la véritable raison de cette Belgomania… Aussi, à l’aide de photos de leurs dessins mais aussi de leurs archives personnelles, de photos de presse et autres oeuvres d’art, tentent-ils de trouver des réponses – et même de vérifier si le Belge est vraiment sympathique – en explorant plusieurs pistes : l’absence de flonflons, la complexité linguistique, la complexité institutionnelle, comme le Belge réagit en présence de Français, comment le Belge se comporte, comment le Belge s’exprime, voilà six « domaines » qui, bien sûr, n’ont peut-être pas tous de rapport direct avec la sympathie à la belge mais sont l’occasion d’expliquer, d’illustrer la complexité belge (ce que l’on qualifie de « surréalisme à la belge ») et d’en sourire. Le Belge de Dal et Jannin serait plutôt un Bruxellois (là où on touche du doigt la complexité abyssale de l’Etat belge) mais tout le monde se retrouvera dans ce planches pleines d’humour bon enfant, leçons de belgicisme comprises.

Non, non, ne cherchez rien d’intello dans cette BD, laissez-vous simplement guider dans les arcanes belges et souriez (mais je ne peux m’empêcher de penser que cette vision légère et farfelue de la Belgique a du mal à résister face aux dysfonctionnements et défaillances à répétition dont nous sommes les otages témoins depuis quelques semaines…)

Gilles DAL et Fred JANNIN, Comment devenir Belge ou le rester si vous l’êtes déjà, Jungle et Michel Lafon, 2015

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Quatre soeurs – 1. Enid

11 vendredi Mar 2016

Posted by anne7500 in Des Mots en images, Des Mots en Jeunesse, Des Mots français

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BD, Cati Baur, Enid, Malika Ferdjoukh, Quatre soeurs, Rue de Sèvres

Quatrième de couverture :

Enid est la plus jeune des cinq sœurs Verdelaine. Celle que personne ne croit quand elle dit avoir entendu un fantôme hurler dans le parc, celle qui aime manger du cake aux noix et dormir avec les chats Ingrid et Roberto, celle qui recherche Swift, sa chauve-souris disparue dans la tempête.

Au milieu de cette fratrie, Enid sait très bien où se trouve la place la plus confortable : dedans quand il faut, dehors quand ça l’arrange !

Je publie mes billets sur les Quatre soeurs dans le désordre : j’avais acheté ce tome 1 après la bonne surprise du tome 2, consacré à Hortense, reçu en SP et… je ne l’avais pas encore lu !

Dans ce premier opus de la série, c’est l’automne et c’est Enid, la plus jeune, qui ouvre le bal, Enid qui adore les animaux, non seulement les chats de la maison, Ingrid et Roberto mais aussi les locataires du sycomore dans le jardin, un écureuil et une chauve-souris, rien de moins. Elle tente de vivre vaillamment en surmontant ses peurs enfantines, Enid, en ne réclamant pas trop l’attention de ses grandes soeurs (autrement dit, elle n’en fait souvent qu’à sa tête…)

Dans ce premier tome, on sent les cinq soeurs un peu fragiles. La mort de leurs parents est encore fraîche et aucune n’ose parler aux autres des apparitions rocambolesques de papa et maman au moment où on ne s’y attend pas et dans les tenues les plus improbables.

Comme dans Hortense (avec Muguette), un personnage extérieur vient obliger les soeurs à ne pas tourner en rond. Ici c’est la douce Colombe, un peu trop parfaite pour plaire à Bettina, la plus peste des soeurs, mais c’est quand même elle (toujours elle) qui fera les frais de ses blagues pas sympas.

On découvre aussi les secrets de la Vill’Hervé, la maison familiale au bord de la falaise, une maison dont le décor et l’atmosphère sont génialement transmis par le dessin de Cati Baur. C’est un personnage à part entière de la série ! Cati Baur transcrit à merveille aussi l’ambiance d’automne, le vent, les feuilles mortes, la trouille des fantômes et des bestioles qui vont avec. J’adore !

Cati BAUR d’après Malika FERDJOUKH, Quatre soeurs – 1. Enid, Editions Rue de Sèvres, 2014

Quatre soeurs – 3. Bettina

08 mardi Mar 2016

Posted by anne7500 in Des Mots en images, Des Mots en Jeunesse, Des Mots français

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BD, Bettina, Cati Baur, Malika Ferdjoukh, Quatre soeurs, Rue de Sèvres

Quatrième de couverture :

Au coeur de ce troisième tome de la série, il est question de Bettina, 14 ans, qui se languit du très moche et si splendide Merlin… Pour les vacances de printemps, les soeurs Verdelaine reçoivent leurs petits cousins Harry et Désirée, venus profiter du grand air. Hortense, de son côté, échange des mails avec Muguette, toujours hospitalisée. Mais voilà que, pour joindre les deux bouts, Charlie décide d louer une partie de la maison ! Le locataire s’appelle Tancrède, il est jeune, célibataire, drôle. Et beau…

Si Bettina tient les honneurs du titre de ce tome 3 de la série, elle n’est pas vraiment au premier plan (elle s’est déjà fait suffisamment remarquer avec son Merlin, qui semble perdu à jamais, dans le tome 2 consacré à Hortense). Il faut bien laisser un peu de place à Charlie, l’aînée, qui va tomber folle amoureuse du beau Tancrède, le mystérieux locataire… Que va devenir Basile, l’amoureux de la Vill’Hervé et des cinq soeurs ? Charlie va-t-elle changer de vie ? Il faut lire le livre et/ou la BD pour le savoir, bien sûr.

C’est vrai que dans ce troisième numéro de la série, les larmes et la mélancolie ne sont jamais loin. Les nouvelles de Muguette (voir aussi le tome 2) tardent à arriver, Bettina tente de réparer les pots cassés, Charlie a le coeur ailleurs et ses quatre soeurs sentent bien qu’elle ne peut sacrifier sa vie indéfiniment… Même les apparitions des parents tombent à point nommé pour recueillir quelques confidences ou soigner les coeurs blessés. Heureusement les soeurs s’aiment profondément malgré les disputes, le printemps apporte un vent frais et léger, les petits cousins Harry et Désirée sont là pour apporter un peu de poireau piment dans la vie (à défaut de chasser « le » cafard) et l’humour de Malika Ferdjoukh, son goût des jeux de mots et du comique de situation nous charment toujours autant.

En fait, cette série est branchée sur la vraie vie, dont la mort fait partie, et on vit, on meurt, on pleure, on rit, on est traversé de rires et de larmes mêlés, et ces filles sont un magnifique exemple de cette pulsion de vie que toutes les Tante Lucrèce du monde n’abattront jamais.

Le dessin et les couleurs fraîches de Cati Baur accompagnent toujours aussi parfaitement l’univers des soeurs Verdelaine. Je ne peux guère en dire plus, sauf que j’aime (et j’aime particulièrement ses planches pleines pages !

Cati BAUR d’après Malika FERDJOUKH, Quatre soeurs – 3. Bettina, Editions Rue de Sèvres, 2016

Un très grand merci à Doriane Sibilet et aux éditions Rue de Sèvres pour l’envoi de ce livre !

Et zou, pour la Journée internationale de la Femme, un livre fait par des femmes sur des femmes en herbe (mais n’oublions pas Basile et Tancrède pour autant).

Victor Hugo – Aux frontières de l’exil

02 vendredi Oct 2015

Posted by anne7500 in Des Mots en images, Des Mots français

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Aux frontières de l'exil, BD, Gil et Paturaud, Victor Hugo

Présentation de l’éditeur :

Septembre 1853. Victor Hugo est en exil sur l’île de Jersey. Passionné de spiritisme, le poète assiste régulièrement à des séances de tables tournantes jusqu’au jour où le fantôme de sa fille Léopoldine lui apparaît. Dès lors, il est hanté par des visions nocturnes lui intimant de faire la lumière sur le drame. Accident ou meurtre ? Victor Hugo sort de son exil et se lance dans une enquête qui le mènera jusque dans les mystères du ventre de Paris. Sur l’île de Guernesey, John Charles Tapner mène une vie de petit fonctionnaire tranquille. Derrière cette apparence respectable, la réalité est tout autre : en plus d’entretenir sa femme, il prend part à diverses arnaques pour subvenir aux besoins de sa maîtresse ! Lorsque sa logeuse meurt dans des circonstances suspectes, il devient le suspect principal et se retrouve condamné à mort… Pour le sauver, sa femme rédige un appel au secours à l’intention de Victor Hugo, connu pour ses convictions abolitionnistes et son influence…
Ce récit, bien qu’en partie imaginaire, est inspiré de faits réels. Victor Hugo fut un fervent abolitionniste qui s’est battu pour la grâce de Tapner et a «réellement» communiqué avec le spectre de sa fille lors de séances de spiritisme.

Avant je traitais Victor Hugo avec un peu de dédain teinté bien sûr de méconnaissance de son oeuvre et de goût pour la plaisanterie facile (Totor la Vapeur n’était pas mon cousin… et puis la scène de la récitation de ‘Mon père ce héros… dans un roman régional ardennais – Toine dans la tourmente, d’Arthur Masson, si jamais des lecteurs belges connaissent encore ce monsieur) me rappelait des souvenirs de fous-rires délicieux à la lecture.) Un bouquin scolaire m’a soudain apporté un autre éclairage et Trois grands fauves (dont fait partie Hugo) de Hugo Boris m’a aussi apporté un chouette éclairage.

C’est d’ailleurs le même contexte historique et politique que celui du roman qui sert de toile de fond à cette BD : Hugo s’est exilé à Jersey après le coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. Là il poursuit sa liaison avec Juliette Drouet et s’adonne au spiritisme, espérant retrouver par là sa chère fille Léopoldine, morte noyée avec son mari en 1843 à Villequier. La scénariste Esther Gil a réuni assez de documentation pour rendre compte avec beaucoup de précision les événements historiques et familiaux vécus par le poète mais aussi pour imaginer l’hypothèse que Léopoldine et Charles Vacquerie ne sont pas morts de simple noyade : c’est ainsi que Victor Hugo, ne parvenant toujours pas à faire le deuil de sa fille et ignorant les appels à la prudence de son entourage (délaissant aussi Adèle, son autre fille, qui souffre de l’indifférence paternelle), retourne en France à la recherche du moindre témoignage appuyant la théorie du meurtre. Dans un Paris livré aux grands chantiers haussmanniens (pour contrer plus facilement les révoltes populaires) Hugo fait connaissance, entre autres, de Gavroche, de l’homme de main Thénard… autant de personnages qui ont manifestement inspiré Les Misérables. L’autre facette du scénario, la condamnation à mort de John Tapner et l’intervention de Hugo, l’abolitionniste, est très intéressante aussi.

Finalement je me laisse un peu séduire par le géant du romantisme, surtout quand la mise en scène lui fait une part si belle et que le dessin de Laurent Paturaud plante le décor et restitue les émotions avec autant de réalisme et de finesse. On croirait presque avoir affaire à de la photographie (je sais que c’est bateau de dire ça mais j’assume) tant c’est précis. La palette est souvent déclinée dans des tons sépia (autre rappel photographique, et après tout elle avait été inventée quelques années auparavant) et les visages sont particulièrement émouvants : Hugo ne porte pas encore sa barbe d’aïeul et cela le rend très humain, pas encore élevé au rang de mythe national.

Bon… je sens qu’il me faudra bientôt non plus lire sur Hugo mais lire Hugo dans le texte. Humhum… Si quelqu’un a des conseils utiles…

Esther GIL (scénario) et Laurent PATURAUD, Victor Hugo – Aux frontières de l’exil, Editions Daniel Maghen, 2013

Le jardin de Minuit

10 lundi Août 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques, Des Mots en images

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Angleterre, BD, Edith, Editions Soleil, Le jardin de Minuit, Philippa Pearce

Présentation de l’éditeur :

Édith s’empare d’un classique de la littérature anglaise, et entrelace finement réalité et imaginaire.

Été. Angleterre, XXe siècle.
Tom Long est contraint de passer ses vacances chez son oncle et sa tante, car son frère a la rougeole. Ils habitent un appartement, situé dans un immeuble sur cour. L’ennui s’installe… Quand soudain, une nuit, un événement étrange se produit : l’horloge du hall sonne treize coups ! La cour a laissé place à un immense jardin…

Tom s’y risque, il y devient invisible sauf aux yeux d’une petite fille de son âge, Hatty, vêtue d’une tenue du siècle dernier. Elle semble vivre dans un temps qui n’obéit pas aux lois chronologiques… Quel mystère se dissimule derrière ce bouleversement temporel?…

Philippa Pearce reçut, en 1958, la médaille de Carnegie pour ce roman qui s’imposa comme un chef-d’oeuvre de langue anglaise. Édith en propose une adaptation ciselée. Elle use de son dessin comme d’une écriture afin de recentrer le récit autour de cette perception d’un paradis perdu et d’un espace d’éternité pour le retrouver.

Je découvre grâce à cette jolie BD l’existence de ce roman apparemment très connu en Angleterre (et qui est publié en France par Gallimard Jeunesse).

Inutile d’en dire beaucoup plus que la présentation de l’éditeur sur le site des éditions Soleil. Si le roman et la BD s’adressent à un jeune public (je dirais à partir de 9-10 ans) il propose derrière son histoire d’horloge mystérieuse, de jardin enchanté, de personnages fantomatiques, de rêves éveillés et de confusion entre les saisons et les époques, une jolie réflexion sur le temps qui passe, sur le poids des rêves, sur la nostalgie de l’enfance et la vieillesse.

Le dessin d’Edith est vraiment charmant, espiègle comme Tom et Hatty dans le jardin de minuit et ses couleurs s’adaptent vraiment aux différentes atmosphères de l’histoire : des couleurs assez ternes dans l’appartement de l’oncle et de la tante de Tom, assez conventionnels et peu adaptés à l’univers et à l’imagination de Tom, des couleurs très sombres, un peu effrayantes pour un enfant qui ose se promener en pleine nuit et bien sûr, des couleurs vives et fraîches dans le jardin. Le trait est fin et sensible, il rend vraiment service à cette jolie histoire.

A noter aussi la touchante correspondance et les confidences entre les deux frères éloignés par la rougeole.

EDITH, Le jardin de Minuit, librement adapté du roman de Philippa PEARCE, Collection Noctambule, Editions Soleil, 2015

Le roman existe en Folio Junior.

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Tourne-disque

24 vendredi Avr 2015

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en images

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BD, Eugène Ysaÿe, Le Lombard, Le Mois belge, Raphaël Beuchot, Tourne-disque, Zidrou

Présentation de l’éditeur :

Je m’appelle Eugène Ysaÿe. Je suis violoniste. Le Gouverneur m’avait invité au Congo pour donner un concert. Je comptais passer ensuite trois semaines chez mon neveu au bord du magnifique lac Maï Ndombé. C’est ainsi que je fis sa rencontre.
Ne me demandez pas son nom: tout le monde ici l’appelle « Tourne-Disques ». Il pourrait être mon fils… s’il n’était plus noir qu’un café serré. La musique permet des rencontres étonnantes. Celle-là devait me marquer pour toujours. Après tout, je n’avais que 70 ans et encore tant de choses à apprendre !

C’est chez Kathel que j’ai découvert cette BD que je me suis empressée de chercher parce qu’elle met en scène Eugène Ysaÿe, le violoniste et compositeur belge qui fut maître de chapelle et ami de la reine Elisabeth (le fameux Concours Reine Elisabeth s’est d’abord appelé Concoures Eugène Ysaÿe à sa création en 1937).

Voilà donc le maître invité dans la colonie belge, le Congo. Nous sommes en 1930. Un pur épisode de fiction imaginé par le scénariste Zidrou (dont j’ignorais qu’il est Belge) et le dessinateur Raphaël Beuchot, mais qu’elle est plaisante, cette fiction ! Eugène arrive au Congo avec son fidèle Henri(c’est ainsi qu’il appelle son violon, en hommage à son maître Henri Vieuxtemps), la tête échauffée par les bavardages de Robert, son envahissant compagnon de voyage et surtout, le cou en compote, malmené qu’il fut par un avion de l’époque, un vrai tape-cou-cul : complètement hors-service pour assurer le concert de prestige rêvé par le gouverneur colonial ! Ysaÿe part donc se reposer chez son neveu, chez qui il fera la connaissance du fameux Tourne-disque…

J’ai un peu pensé à Madame Livingstone, avec la découverte émerveillée du Congo (ah le contraste entre les ambiances grises de Bruxelles et la lumière de l’Afrique, un peu cliché mais si bien transcrit), avec la mentalité coloniale assez méprisante qui tend à passer sous silence les épisodes peu glorieux de la conquête et des colons, et surtout la rencontre inattendue entre un Congolais et un Belge plein de préjugés. Ce Tourne-disque, à force de veiller religieusement sur la discothèque de son maître, a acquis une sensibilité musicale d’une grande finesse et il a les mots pour dire ses émerveillements face à une oeuvre de Gabriel Fauré. Une connivence naît ainsi, qui survivra à la mort du compositeur en 1931. Il n’y a pas que ces deux-là qui se rencontrent dans ce bel album servi par la ligne claire et les couleurs fraîches et lumineuses de Raphaël Beuchot : d’autres personnages se trouvent ou se retrouvent, preuve que la musique rassemble, qu’elle transcende les différences et les fossés de toutes sortes.

Une belle histoire d’Afrique et de musique, de rêves en couleurs, de lions et de violon. A découvrir.

Raphaël BEUCHOT et ZIDROU, Tourne-disque, Le Lombard, 2014

C’est le rendez-vous BD du Mois belge aujourd’hui.

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Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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