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~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Rentrée littéraire 2014

Fleur et sang

21 vendredi Août 2015

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Fleur et sang, François Vallejo, Rentrée littéraire 2014, Viviane Hamy

Quatrième de couverture :

« Un homme ne peu rester solitaire, il a besoin de tous les autres hommes. Une phrase unique n’a aucun sens, sans le voisinage de toutes les autres phrases. Une histoire ne saurait exister toute seule, elle n’est belle que si elle croise toutes les autres histoires. »

Fleur et sang entrelace deux destins, deux époques dans une ronde effrénée. Né sous Louis XIV, Urbain Delatour fait son apprentissage auprès de son père, maître chirurgien-apothicaire, tout en s’interrogeant sur son manque d’ardeur à embrasser la profession familiale, quand il est foudroyé par la vision des seins et des cuisses d’Isabelle de Montchevreüil…

Dans la France d’aujourd’hui, Etienne Delatour, l’éminent cardiologue, pétrissant les chais, tranchant les poitrines, prêt à tout pour sauver ses patients, est, lui, fasciné par Irène Saint-Aubin l’intrigante. Mais la passion le mènera au bord du précipice. 

Quels liens mystérieux se tissent, par-delà le temps, entre cs deux vies d’exception ?

Roman de l’amour,celui qui triomphe de la douleur et de la folie, Fleur et sang réconcilie la technique sans âme avec les mains de l’homme en proie au doute et à ses désirs.

Alors que la Rentrée 2015 démarre, je vous parle d’un roman de la Rentrée 2014 dont on n’a pas beaucoup parlé, et c’est dommage. J’ai peut-être eu un peu de mal à « entrer dedans », à m’habituer au langage, au style de ce roman mais une fois partie, je me suis laissé prendre au jeu : quel est le fin mot de l’histoire ? quels sont les liens exacts entre père et fille, fille et amoureux, fille et chirurgien ? jusqu’où ira la fascination du narrateur du 17e siècle, du personnage du 21è pour le père du premier, pour Irène, étrange manipulatrice ?

Surtout je me suis prise au jeu des correspondances, des ressemblances et des différences entre les deux histoires alternées, celle du 21è, Sang et celle du 17è, Fleur. Peut-être m’ont-elles paru un peu trop appuyées à la longue mais il faut reconnaître que François Vallejo mène avec une grande maîtrise ce jeu de miroir et de faux-semblants. J’ai apprécié le mystère et le suspense qu’il sait distiller dans chaque récit avec des moyens différents : la narration en je pour le chirurgien du Grand Siècle, le je étant son fils, qui ne peut donc qu’observer, raconter de l’extérieur les actes de son père sans avoir accès à ses motivations réelles ; la narration externe pour le cardiologue contemporain, qui semble nous donner accès aux deux personnages principaux, Antoine et Irène, mais ne fat que brouiller les pistes. Aucun dialogue en direct, tout au long du roman – ou plutôt des deux histoires -, mais un style très vif qui rend compte des pensées, des paroles et rend le tout extrêmement vivant.

Ne boudons pas non plus le plaisir de découvrir de l’intérieur le quotidien de deux médecins réputés à quatre siècles de distance, l’influence qu’ils peuvent exercer, leur proximité avec les malades, les énergies qui les font avancer, leur quotidien avec la vie et la mort. Et avec eux, ces deux personnages de femmes pas piquées des vers…

J’ai apprécié enfin que François Vallejo renouvelle ses sujets d’inspiration, tout en reconnaissant la vivacité et l’énergie de son style, comme dans Les soeurs Brelan, que j’avais tant aimées il y a deux ans !

« Sa vie est devenue les mots des autres, le pire dépouillement qu’il connaisse. » (p. 201)

François VALLEJO, Fleur et sang, Editions Viviane Hamy, 2014

Mrs Pepys, Eimelle et Mior ont bien aimé aussi.

Le Pays silencieux

13 vendredi Fév 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Christine Cerrada, Le Pays silencieux, Michalon, Rentrée littéraire 2014

 

Présentation de l’éditeur :

Laure Brenner a quarante-huit ans. Malade, elle se sait condamnée bien que son entourage lui assure le contraire. Elle décide alors de mettre par écrit les étapes du chemin qu’elle suit désormais, qui passe par l’âpreté de la révolte, l’introspection, le questionnement et enfin l’acceptation de la réalité. Entourée de son mari, de son fils, de son père et de son ami d’enfance, la poursuite de ce chemin va l’amener à vivre des moments étonnamment riches et émouvants.

J’ai lu ce livre de manière un peu fragmentée, cela explique peut-être mon sentiment un peu mitigé, j’ai parfois eu des doutes sur le réalisme de cette histoire. Ca m’a paru parfois un peu trop beau, un peu trop paisible, un peu trop riche de bons sentiments pour être vrai… Mais je reconnais aussi que nous voyons tout du point de vue de la malade en fin de vie, Laure Brenner, et que les doutes, les peurs, les pleurs de son entourage ne sont pas complètement perceptibles pour nous. Par contre, ses propres angoisses, son cheminement intérieur, le dépouillement, la dépossession qu’apporte progressivement la maladie et la paix intérieure qu’elle conquiert peu à peu donnent une belle leçon d’espérance (sauf que, pour ce qui se passe pratiquement à l’intérieur des fameuses Piscines à Lourdes, elle raconte un peu n’importe quoi, madame Cerrada…)

C’est sans doute ça qui m’a le plus gênée : certains lecteurs sont gênés par des sujets historiques romancés, moi c’est d’avoir transformé un sujet si intime, le témoignage de l’approche de la mort, en roman. Le fait de romancer rend les choses trop faciles, trop belles à mon goût, je me répète. Je pense aussi que des souvenirs bien réels encore frais se sont mêlés à ma lecture, ce qui explique (enfin… j’ai du mal à exprimer les choses clairement) mes gros bémols.

Mais je reconnais que l’idée de baliser le chemin par les estampes d’Hiroshige est une jolie idée symbolique de ce voyage ultime. Et je précise aussi qu’il ne faut pas craindre le sujet de la maladie incurable et de toutes les misères qui l’accompagnent, car ce livre parle de la vie et rien que de la vie, dans toutes ses couleurs, dans toutes ses dimensions, et celle de la relation aux autrs, celle de l’amour y trouve une place essentielle !

Christine CERRADA, Le Pays silencieux, Michalon, 2014

Merci à Keisha qui a fait voyager ce livre ! 

L’avis de Krol

Trente-six chandelles

03 mardi Fév 2015

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Le Rouergue, Marie-Sabine Roger, Rentrée littéraire 2014, Trente-six chandelles

Quatrième de couverture :

Allongé dans son lit en costume de deuil, ce 15 février, à l’heure de son anniversaire, Mortimer Decime attend sagement la mort, car depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés à onze heures du matin, le jour de leurs 36 ans.

La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Y a-t-il un gène de la scoumoune ? Un chromosome du manque de pot ?

Que faire de sa vie, quand le chemin semble tout tracé à cause d’une malédiction familiale ?

Entre la saga tragique et hilarante des Decime, quelques personnages singuliers et attendrissants, une crêperie ambulante et une fille qui pleure sur un banc, on suit un Mortimer finalement résigné au pire.

Mais qui sait si le Destin et l’Amour, qui n’en sont pas à une blague près, en ont réellement terminé avec lui ?

Dans son nouveau roman, Marie-Sabine Roger fait preuve, comme toujours, de fantaisie et d’humour, et nous donne une belle leçon d’humanité.

De Marie-Sabine Roger, j’ai déjà lu La tête en friche, Vivement l’avenir (un vrai coup de coeur) et ses nouvelles douces-amères Les encombrants. Je l’avoue, j’ai préféré son deuxième roman mais j’ai passé un bon moment avec ce quatrième opus romanesque.

Après une première page qui donne le ton, nous voilà embarqués dans l’histoire rocambolesque des Decime, racontée par le dernier descendant de la famille, Mortimer le tout éberlué d’avoir survécu à son sinistre anniversaire. Au passage, nous plongeons dans le décolleté léopard de la simple et adorable Paquita, goûtons l’infâme kawa de Nassardine et surtout son bon sens, sa bienveillance naturelle, et pourtant la vie ne lui a pas fait de cadeau non plus à Nassar. Nous croisons aussi de drôles de chapeaux et un bidet assassin (si, si)…

Il faut avouer qu’à travers Morty, Marie-Sabine Roger a une imagination débordante pour nous conter les fins euh… abracadabrantesques ? des différents Decime. Et toujours une grande tendresse : celle de ses personnages, du couple Nassar-Paquita, de la sage Jasmine et celle qu’elle a toujours envers ses personnages, qu’elle ne laissera jamais couler au fond du désespoir. Alors bien sûr la fin est heureuse mais elle fait du bien, elle nous laisse rêver au futur de ces personnages qui, une fois lâchés par leur maman écrivain, sauront avancer dans la vie avec leurs grâces et leurs fragilités assumées.

Et il y a toujours l’humour, l’art de la formule, les jeux de mots savoureux, le bon sens de Marie-Sabine Roger… Trente-six chandelles, trente-six raisons de l’aimer !

« – Tu vois, fils, la médecine a beau faire des progrès tous les jous, on n’a encore rien trouvé contre la connerie. A voir le nombre de gens atteints, ça mériterait pourtant qu’on vote des crédits. » (p. 109)

« Nassar était venu en France pour trouver du travail. Il avait posé sa vieille valise et ne l’avait plus jamais reprise. Mais c’était un nomade dans l’âme.

Les voyageurs, les vrais, ils ont ça dans le sang. Même quand ils s’arrêtent, qu’ils ne vont plus nulle part, il y a toujours en eux une porte d’embarquement, un billet composté pour le rêve. Tout ce qu’ils ont tient dans deux malles. Nassar ne possède presque rien, à part sa collection de guides de voyage qu’il réactualise au fur et à mesure, sans se débarrasser des anciennes parutions. » (p. 115)

Marie-Sabine ROGER, Trente-six chandelles, Collection La Brune, Le Rouergue, 2014

Plein d’avis sur la page Libfly du livre

 

Le Complexe d’Eden Bellwether

16 vendredi Jan 2015

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques

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Benjamin Wood, Le Complexe d'Eden Bellwether, Premier Roman, Rentrée littéraire 2014, Zulma

Présentation de l’éditeur :

Benjamin Wood signe un premier roman magistral sur les frontières entre génie et folie, la manipulation et ses jeux pervers – qui peuvent conduire aux plus extravagantes affabulations, à la démence ou au meurtre.

Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Premier rouage de l’engrenage. Dans l’assemblée, une jeune femme attire son attention. Iris n’est autre que la sœur de l’organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s’accompagne d’étranges conceptions sur son usage hypnotique…
Bientôt intégré au petit groupe qui gravite autour d’Eden et Iris, mais de plus en plus perturbé par ce qui se trame dans la chapelle des Bellwether, Oscar en appelle à Herbert Crest, spécialiste incontesté des troubles de la personnalité. De manière inexorable, le célèbre professeur et l’étudiant manipulateur vont s’affronter dans une partie d’échecs en forme de duel, où chaque pièce avancée met en jeu l’équilibre mental de l’un et l’espérance de survie de l’autre.

L’auteur du Complexe d’Eden Bellwether manifeste un don de conteur machiavélique qui suspend longtemps en nous tout jugement au bénéfice d’une intrigue à rebonds tenue de main de maître.

Bon. J’ai été scotchée par ce roman, dont j’ai essayé de retarder un peu la fin pour ne pas m’en séparer trop vite, mais c’était impossible. De toute façon, la première page nous brosse déjà le tableau de la fin, donc on n’a qu’une envie : savoir comment on en est arrivé là (j’ai même échafaudé une hypothèse qui s’expliquait par le côté hyper-manipulateur d’Eden, mais elle n’avait aucune valeur), guetter chaque coin de page avec de plus en plus d’inquiétude et d’impatience.

Il n’y a donc qu’à se laisser mener par Benjamin Wood, qui signe avec brio ce premier roman : c’est brillant, intelligent, attrayant, touchant aussi. Car si l’auteur connaît son sujet à fond et peut se glisser dans différents points de vue, sauf celui d’Eden, toujours objet d’observation, de conjectures et de craintes, il nous entraîne surtout dans les pensées, les rêves, les désirs d’Oscar, ce jeune aide-soignant si attachant, si désireux de bien faire. Un jeune homme athée qui a eu un jour cette idée folle d’entrer dans la chapelle de King’s College, attiré par une musique fantastique… et qui va se trouver en quelque sorte à la croisée de deux mondes : les étudiants et les travailleurs, les gens très riches et très protégés et ceux qui se lèvent tôt pour travailler durement, les gens normaux et les personnalités toxiques. Cette rencontre avec Iris et Eden Bellwether, la découverte de la personnalité pour le moins excentrique de ce dernier, l’intrigue qui va en découler, c’est le coeur du roman, et Benjamin Wood maîtrise à merveille l’art de mener un récit, de faire apparaître et disparaître les personnages au bon moment, de créer les rebondissements nécessaires, de dessiner une atmosphère pour nous tenir en haleine jusqu’au dénouement fatal, on le sait dès le début.

Mais à bien y réfléchir, il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce roman très intelligent (je me répète) : le thème psychologique et psychiatrique, le roman étudiant, dont la ville de Cambridge est un personnage, avec ses colleges, la rivière Cam, le célèbre choeur de King’s, qui ouvre évidemment sur le thème de la musique et de l’orgue (je n’ai qu’une envie, c’est d’y aller en vrai, même si le roman m’y a transportée de façon très efficace !). Il y a aussi, me semble-t-il, le thème de la figure paternelle, à travers les pères d’Eden et d’Oscar mais aussi à travers le Dr Paulsen, sorte de figure de substitution pour Oscar. Le thème du double, sous différentes facettes plus ou moins évidentes : le frère et la soeur, deux profs d’université, qui servent d’écrin à la confrontation entre Eden et Oscar, les deux héros masculins.

Enfin, un autre plaisir, et non des moindres, de ce roman est la puissance évocatrice de l’écriture de Benjamin Wood : j’avais l’impression de voir la glycine sur le mur de Cedarbrook, de respirer l’odeur du petrichor (la terre après la pluie), de sentir l’ombre des chapelles, de fouler l’herbe au bord de la Cam, de ressentir la sauvagerie de la musique jouée par Eden, et bien d’autres sensations. Le style de l’auteur est très visuel, il a quelque chose de cinématographique, sans compter son sens du rythme. Allié à cette si bonne histoire, à ce personnage fascinant qu’est Eden Bellwether et à celui si attachant qu’est Oscar, il m’a vraiment fait passer un très bon moment, de ceux qui me font ressentir pourquoi j’aime lire.

J’ai lu ce roman dans les tout derniers jours de 2014 : autant dire que j’ai fini l’année en beauté !! Merci, Cachou !

Benjamin WOOD, Le Complexe d’Eden Bellwether, traduit de l’anglais par Renaud Morin, Editions Zulma, 2014

Challenge Rentrée littéraire 2014   logo Challenge littérature anglaise

Avec ce titre, j’ai atteint le 1 % de la Rentrée littéraire 2014 et je vais arrêter là ce challenge : même si je lis encore des romans de la dernière rentrée, j’ai surtout la volonté de limiter les challenges à l’extrême. De même, ce sera sans doute le dernier titre pour le God save the livre, qui se termine bientôt, en février.

Vous parler de ça

13 lundi Oct 2014

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en Jeunesse, Des Mots nord-américains

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Rentrée littéraire 2014

 

Présentation de l’éditeur :

En 1998, Laurie Halse Anderson, jusque-là auteur pour enfants, est réveillée par les sanglots d’une jeune fille. Dans la maison, ses enfants dorment à poings fermés ; c’est un cauchemar qui a réussi à la tirer du sommeil. Répondant au besoin de se vider l’esprit des pensées sombres qui s’y agitent, Laurie attrape un carnet et y couche le brouillon d’une histoire, celle d’une jeune fille qui ne parle plus depuis un terrible crépuscule d’été. 

Une fois sa mission accomplie, elle retourne se coucher. Laurie Anderson ne fit plus jamais ce mauvais rêve qui allait pourtant changer sa vie l’année suivante quand les notes seraient devenues un roman vendu à plusieurs millions d’exemplaires, un film hollywoodien (avec Kristen Stewart en 2004), de nombreuses nominations et récompenses, et plus de 30 traductions, Vous parler de ça n’est pas simplement un premier roman bouleversant. C’est un phénomène de société, c’est un sujet de conversation, c’est un étendard, c’est un livre capable de changer la vie de celles qui le lisent, et il est pour la première fois traduit en français.

« Dans ce magnifique roman, Laurie Halse Anderson mêle fines observations et portraits hauts en couleur pour nous entraîner dans la tête d’une adolescente isolée… Elle insuffle à son récit une énergie capable de soutenir son héroïne à travers sa douleur et provoque l’empathie… Le réalisme de la métamorphose durement gagnée de Melinda laissera les lecteurs touchés et inspirés. »

Publishers Weekly

—

Encore une fois merci à mes libraires jeunesse qui m’ont prêté les épreuves non corrigées de ce livre pour que je leur donne mon avis de lectrice. Un paragraphe dithyrambique du Publishers Weekly était apposé sur la couverture (des épreuves non corrigées, je le précise) mais euh… je ne me sens pas vraiment « inspirée » après la lecture de ce roman jeunesse et je n’ai pas été particulièrement transportée…

On devine très vite l’acte dont Melinda a été victime, c’est gros comme une maison, mais il faut très longtemps avant que les mots sortent. Entendons-nous bien, je crois sans problème que les jeunes filles (attention, je spoile) victimes d’un viol peuvent perdre la parole, sont incapables de mettre des mots pour comprendre ce qui leur arrive, mais comme le lecteur le perçoit très vite, il faut à mon sens que la mécanique romanesque suive : or c’est long, très long à décoller, on suit pendant très longtemps Melinda dans les affres de la solitude où sa triste aventure et ses anciennes copines l’ont enfermée (parce que le soir d’été où « ça » s’est passé, dans la panique, elle a appelé la police avant de s’enfuir, perturbant ainsi profondément ses copains qui s’amusaient si bien à boire et à fumer). Pendant de longs mois, Melinda traîne son mal être et son échec scolaire bien compréhensibles (mais on dirait qu’elle fait tout exprès pour se mettre les autres à dos, comme une « banale » crise d’adolescence) avant qu’enfin les choses avancent beaucoup plus vite.

Je suis très étonnée que cette fille de treize ans seulement finisse par se relever toute seule, sans aide des adultes (à part Mr Freeman – le bien-nommé prof d’arts plastiques – encore un truc gros comme une maison) et je suis une nouvelle fois choquée par le fait que l’auteure traite les personnages secondaires de manière très rapide, trop légère, qu’elle donne à son héroïne des parents aussi falots et des profs aussi peu sensibles. Qu’on ne me dise pas que personne, dans un établissement scolaire (qu’il soit américain ou pas) ne s’inquiète et ne cherche à savoir pourquoi les résultats d’une jeune adolescente sont tout à coup en chute libre. Il n’y a que le prof d’arts plastiques qui a la puce à l’oreille et qui oblige Melinda à travailler le thème (la métaphore !) de l’arbre jusqu’à ce que quelque chose de sensible émerge vraiment de ses dessins et que la jeune fille ose se dire enfin.

Ajoutez à cette construction relâchée un style qui n’a rien de transcendant et un manque d’unité dans le ton de Melinda, qui est la narratrice du roman et cela ne donne pas un livre à conseiller absolument…

Laurie Halse ANDERSON, Vous parler de ça, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie Chabin, La belle Colère, 2014

Challenge Rentrée littéraire 2014

Tant que nous sommes vivants

26 vendredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots en Jeunesse, Des Mots français

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Anne-Laure Bondoux, Gallimard jeunesse, Rentrée littéraire 2014, Tant que nous sommes vivants

Présentation de l’éditeur :

Bo et Hama travaillent dans la même usine. Elle est ouvrière de jour, lui, forgeron la nuit. Dès le premier regard, ils tombent follement amoureux. Un matin, une catastrophe survient et ils doivent fuir la ville dévastée. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers les territoires inconnus… Mais quand l’ombre a pris la place de la lumière, l’amour suffit-il à nous garder vivants?

Porté par la grâce d’une écriture ciselée, un grand roman d’aventure en forme de conte moderne. Rare, puissant, hypnotique.

—

« Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir. Des temps héroïques où nos usines produisaient à plein régime, et où nos richesses débordaient de nos maisons.
Mais un jour, les vents tournèrent, emportant avec eux nos anciennes gloires. Une époque nouvelle commença. Sans rêve, sans désir.
Nous ne vivions plus qu’à moitié, lorsque Bo entra, un matin d’hiver, dans la salle des machines. » (début du roman)

Anne-Laure Bondoux renoue avec l’écriture fictionnelle (et change d’éditeur) avec ce magnifique roman. Je l’ai dévoré (merci à mes charmantes libraires jeunesse qui m’ont prêté les épreuves non corrigées cet été !), j’ai vibré, frémi, je l’ai terminé la gorge nouée… et j’espère que mon billet maladroit vous donnera quand même envie de le lire !

Tant que nous sommes vivants est un récit aux multiples facettes : roman d’amour, roman d’aventures, roman d’initiation, de passage, conte fantastique, il joue à pile ou face sur une chose et son double, une chose et son contraire (en témoigne la symbolique des titres de chapitres) à travers deux couples de personnages attachants : Bo et Hama d’abord, Tsell et Vigg ensuite (sans compter les couples secondaires La Tsarine et Melkior, Ness et Malakie). Sous sa forme de conte, il évoque mine de rien les drames de notre siècle, de notre humanité et la manière dont chacun réagit face à eux. Si l’amour transmet la vie et illumine le quotidien, il ne va pas de soi, il peut aussi enfermer et porte parfois le poids de la culpabilité, individuelle ou collective. Toujours il faut aller de l’avant, oser partir, quitter le monde rassurant de l’enfance et des certitudes pour se trouver, devenir soi-même à part entière. Apprendre, toujours apprendre, des événements et surtout des autres.

Ce roman porte une richesse symbolique et émotionnelle très forte, et pas seulement à travers ses titres de chapitres. Le voyage, l’exil, l’intimité, la part d’ombre que chacun porte en lui, le retour aux racines, aux origines, la guerre et la paix, l’amour et la mort, autant de thèmes brodés par Anne-Laure Bondoux en des images, des objets, des mondes imaginaires / imaginés et décrits avec une grande justesse d’évocation. De multiples références littéraires et artistiques émaillent le roman, sans oublier la langue élégante, à la fois simple et lyrique qui faisait déjà le souffle des Larmes de l’assassin et du Temps des miracles.

C’est la vie, tout simplement, avec ses deuils et ses renaissances, avec ses doutes et ses reculades, ses choix et ses audaces, ses cocons douillets et ses chemins de grand vent qui se déroule dans ce roman, à l’image de sa très belle couverture signée Hélène Druvert.

Je n’ai guère envie d’en dire plus mais plutôt de vous laisser découvrir ce livre. « Lisez, non pour vous divertir comme les enfants, disait Flaubert, non pour vous instruire comme les adultes : lisez pour vivre ! » Lisez Tant que nous sommes vivants : je pense, j’espère que chacun, jeune ou adulte, trouvera dans ce roman ses propres références, une matière à réflexion et surtout une nourriture imaginaire et spirituelle qui le comblera et laissera longtemps retentir sa musique au fond de son coeur de lecteur.

« Tu crois qu’il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ? » (p. 71)

Anne-Laure BONDOUX, Tant que nous sommes vivants, Gallimard Jeunesse, 2014

Le roman est sorti ce 25 septembre !

Challenge Rentrée littéraire 2014

En face

24 mercredi Sep 2014

Posted by anne7500 in Des Mots français

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En face, Flammarion, Pierre Demarty, Rentrée littéraire 2014

Quatrième de couverture :

Un homme, un jour, sort de chez lui, traverse la rue, et entre dans l’immeuble d’en face. Il n’en sortira plus – ou presque. C’est le début d’un étrange voyage immobile, qui l’entraînera dans des rêveries de grand large et des épopées insensées. À quoi ressemble le monde quand on a décidé de lui tourner le dos ? Et que viennent faire là-dedans Paimpol, l’Islande, les goélettes et la philatélie ? Ça, il n’en sait rien encore, nous non plus, on va bien voir.

Évoquant Bartleby et Blondin, Échenoz et Jarmusch par son humour autant que son univers mystérieux, En face nous embarque dans un drôle de périple, bercé de ritournelles et ponctué d’images fabuleusement déjantées. On s’y plonge comme dans une énigme; on en sort comme d’un songe.

Voilà un premier roman de cette rentrée que j’ai trouvé vraiment original. Pourquoi l’ai-je lu ? Parce qu’il a été mis en avant par Le Bateau-livre (Lille) et que l’auteur venait en parler à la librairie hier soir.

Il ne faut pas chercher midi à quatorze ans comme l’écrit l’auteur, inutile de chercher une histoire avec un fil qui se déroule correctement du début à la fin, en droite ligne avec situation initiale, péripéties et situation finale rigoureuses. Oui, il y en a bien mais comme le disait la libraire qui a animé la rencontre hier, le roman peut commencer à la page 136 si on veut. Ou commencer par la fin. Car d’histoire à proprement parler, il n’y en a pas vraiment, pas plus que de personnage principal bien dessiné. Cet homme, que le narrateur a décidé d’appeler Jean Nochez, n’a rien à dire, sa vie n’a aucun relief, il est de ces personnes inodores, incolores, insipides qui existent sans doute dans la vraie vie. L’événement déclencheur, c’est l’achat compulsif, dans une brocante, de la maquette d’une goélette, mochissime au demeurant, et le panneau « A vendre » d’un appartement en face de chez lui, qui va l’obséder au point qu’un jour il l’quitte son appartement (et accessoirement sa femme Solange et ses enfants) et va habiter en face, dans ce logement qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancien et qui, orné de sa goélette, va être nommé par Nochez… le Drakkar.

En fit… il ne se passe rien dans ce livre, ce ne sont pas les fidèles des Indociles heureux qui me contrediront. L’auteur nous mène positivement en bateau, si je puis me permettre ! Mais il le fait avec un art de la circonvolution, de l’à propos, de l’à peu près, l’amour de la période (dont on réussit toujours à sortir en ayant tout compris), un art de l’improvisation, comme il l’a expliqué lui-même, le goût de jouer avec les mots, fût-ce pour les calembours les plus improbables, l’art de saisir au vol citations et références, qu’elles soient littéraires, cinématographiques ou musicales et de s’amuser à les intégrer dans son texte au moment où elles lui passent dans la tête ou à la radio par exemple (si j’en ai saisi quelques-unes, je suis sûre d’en avoir loupé beaucoup, mais cela dépend de la culture et des références de chacun – cela me fait penser que je devrais combler une lacune classique en lisant Bartleby – et si j’ai tant aimé ce jeu, c’est que je m’amuse moi-même à saisir un mot, une expression pour la compléter et faire un titre de chanson ou de livre, une réplique de film ou un nom de film).

En bref, 1) j’ai bien ri (et rire avec un livre dans le métro, ça vous construit une image) (Pierre Demarty dit adorer l’humour noir pour affronter la vie) et 2) j’ai vraiment apprécié un art littéraire consommé qui demande simplement au lecteur de lâcher prise ; si vous voulez lire ce livre, laissez-vous faire, laissez-vous mener par le bout du nez et vous verrez finalement que, si l’auteur se laisse lui-même mener par un personnage si opaque, c’est qu’il ne veut rien nous imposer comme explication finale, à chacun de trouver la ou les clés qui feront sens pour lui. Vous comprendrez que le monsieur est redoutablement intelligent et très subtil (ah ce miroir qu’il place adroitement à la fin…)

Un plaisir littéraire, stylistique, un roman atypique de la rentrée que chacun appréciera s’il le veut et comme il le veut (mais je dis ça, je ne dis rien, vous auriez tort de bouder votre plaisir…)

« Combien étions-nous ? Qui était là ? Qui, parmi nous, pourrait dans quelques quarts de siècle, chenu, chantourné par la voussure des ans mais la voix ferme encore et chargée d’émotion, raconter à ses petits-neveux rassemblés au coin du feu ce qu’il vit ce jour-là chez Ripoche, leur dire : je suis venu, j’ai bu, j’ai vu ? Qui et combien furent les témoins du, précisons-le cependant, très peu dramatique surgissement de Jean Nochez sur la scène de nos libations liquoreuses ? Et moi-même, n’en ai-je conservé le si net souvenir qu’à force de l’imbiber du suc fallacieux de la légende ? Car avouons-le, nous qui demeurons amarrés à jamais au comptoir, interdits de toute autre forme de périple, sommes hommes à confabuler souvent ; le mensonge et l’alcool sont nos seuls voyages, l’invention notre seule évasion. (Eh quoi ? J’entends qu’on s’indigne ? qu’on crie à la déception ? au roman ? à la marchandise ? Pourtant frères humains qui après tout lisez, n’ayez les coeurs contre nous endurcis : de nos tromperies, vous êtes au fond, sinon la cause et l’immobile moteur, du moins les complices.) » (p. 52-53)

« Sa vie désormais est un songe : une ombre qui passe, un pauvre acteur qui s’agite à peine et qui pour parader dans ces pages n’a pas même assez de consistance ; déjà on ne l’y entend plus. C’est un récit plein de silence et de rumeur, et moi l’idiot qui le raconte, et vous qui en cherchez le sens. » (p. 87)

Pierre DEMARTY, En face, Flammarion, 2014

Challenge Rentrée littéraire 2014

 

L’audience

22 vendredi Août 2014

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots français

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Albin Michel, L'audience, Oriane Jeancourt Galignani, Rentrée littéraire 2014

Présentation de l’éditeur :

Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès. Qu’a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ? Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d’emprisonnement au Texas, depuis 2003. Mais pourquoi l’accusée, Deborah Aunus, s’obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l’accablent-elles ?

 Au fil d’un récit implacable, écrit d’une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d’une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l’ennemie d’une société ultra puritaine. Construit à partir d’un fait divers qui a bouleversé l’Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant. 

Dans les nouveautés de la rentrée Albin Michel, j’ai choisi ce deuxième roman d’Oriane Jeancourt Galignani, dont j’avais beaucoup aimé Mourir est un art, comme le reste, inspiré de la vie et de la poésie de Sylvia Plath, premier roman découvert lors du Prix Première 2012.

On ne peut pas dire qu’Oriane Jeancourt Galignani ne se renouvelle pas dans ce deuxième opus : même si elle rôde toujours autour d’un personnage énigmatique originaire des Etats-Unis et qu’elle s’inspire d’un fait divers bien réel, elle a réussi à me surprendre, à me choquer, à m’interroger.

Je ne vais pas répéter la quatrième de couverture, mais le roman commence et se termine avec le même personnage, observateur lointain du procès à la télévision : si le début vous place dans une certaine situation d’empathie, la fin termine (forcément) la boucle en vous laissant avec vos questions et votre impression de froid dans le dos alors qu’on est en plein été texan, bouillant… Entre ces pages, le récit est construit en quatre temps, les quatre jours du procès, au cours desquels on assiste au déballage des actes commis par Deborah, déballage sordide mais hautement puritain d’une procureure implacable qui veut profiter du procès pour se placer, sous la houlette d’un juge qui ne se révélera pas du tout impartial, devant un jury qui cuit à petit feu, tandis que le mari de l’accusée s’effondre lentement mais sûrement et que Debbie reste inexorablement terrée dans son mutisme.

Entre les témoignages s’intercalent en flash-back le récit de ce qui s’est réellement passé entre le 27 avril et le 10 mai 2011, durant ces jours de jeux sexuels avec différents partenaires, tous majeurs et largement consentants, faut-il le rappeler. Aussi l’auteure réussit-elle à nous ballotter d’un sentiment à l’autre avec une habileté diabolique : alors que l’on se sent horrifié par cette loi et cette mentalité texane puritaine, moralisatrice à outrance (il y a encore une allusion à l’attitude face à John Kennedy, c’est dire si les mentalités ont évolué ! et je n’ai pu m’empêcher de penser à  des romans comme Le Diable, tout le temps, où des pratiques religieuses traditionalistes tiennent lieu de cerveau à des gens qui n’ont jamais connu rien d’autre et ne peuvent accepter la différence), alors qu’on se sent horrifié donc (en tout cas je l’ai été), on ne peut que s’étonner de cette prof qui donne son numéro de portable à ses étudiants, est amie avec eux sur Faceb**k (moi, ça me choque) et poste des photos d’elle dans des poses érotiques qui soulageront son mari et ses collègues qui en bavent en Afghanistan. On est donc en même temps placé dans une position de voyeur qui peut mettre assez mal à l’aise. D’autant que l’on devine que l’attitude de Deborah, ses comportements très sériés (elle sépare très bien sa vie de mère de famille et ses frasques sexuelles) trouvent leur origine dans sa jeunesse, dans un contexte familial que l’on découvrira petit à petit sans toutefois recevoir toutes les clés de la part de l’auteure. Et quand Deborah parle enfin à la fin du roman, ce n’est pas non plus pour une explication pleine et entière et cela continue bien sûr à entretenir le sentiment de malaise. Si Debbie s’humanise dans cette finale, elle nous laisse quand même à distance, elle garde ses secrets, revendiquant ainsi tacitement son droit à la différence, à l’indépendance.

Coup de chapeau donc à Oriane Jeancourt Galignani pour sa maîtrise du sujet, sa construction implacable, son art de distiller les informations en différé, pour sa plume à la fois précise, décomplexée mais non dénuée d’images poétiques, toujours. Il n’en reste pas moins que l’on sort de ce roman et de ce fait divers si profondément américain avec « stupeur et tremblements » (j’ai été horrifiée par l’attitude de la mère aussi…) A chaque lecteur donc de vérifier s’il souhaite lire ce genre de récit…

« Sofia (ndlr : une journaliste télé) ne sait pas si elle trouve dément ou flippant la dévotion au plaisir que révèlent les actes de cette femme, cette faculté de n’entendre que son ventre et de se foutre du bruit qui l’environne. Depuis le début du procès, elle paraît séparée de l’histoire qui se raconte. A l’inverse de la procureure, qui vit ce récit comme s’il était le sien. » (p. 127)

Un tout grand merci à Claire Mignerey et aux éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre !

Oriane JEANCOURT GALIGNANI, L’audience, Albin Michel, 2014 (sorti ce 21 août)

Des explications de l’auteure sur le site d’Albin Michel

Ce billet est le second (et donc dernier) sur des romans reçus en SP. Il y aura d’autres articles, mais plus tard, avec la volonté de ne pas céder à la frénésie médiatique du phénomène Rentrée littéraire…

Challenge Rentrée littéraire 2014

Selon Vincent

20 mercredi Août 2014

Posted by anne7500 in Des Mots français

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Christian Garcin, Rentrée littéraire 2014, Selon Vincent, Stock

Présentation de l’éditeur :

Dans les années 1990, un homme qui se croit possédé quitte métier, maîtresse, femme et enfants pour s’exiler au bout du monde. En 1812, juste avant le passage de la Bérézina, un soldat napoléonien est fait prisonnier par les Russes et confie à des feuilles volantes le détail de ses deux terribles années de captivité. En 2013, deux amis, l’un franco-chinois, l’autre franco-argentin, partent en Patagonie à la recherche de l’oncle de l’un d’eux, disparu depuis vingt ans, et rencontrent le propriétaire de la Lune. En 1882, un médecin astronome participe à une expédition internationale vers la Terre de Feu pour observer les mouvements de la planète Vénus, et établit des contacts avec les Indiens Yahgans, dont le peuple fut exterminé quelques décennies plus tard. Ces histoires n’en forment qu’une, qui rebondit de chapitre en chapitre autour d’un drame inavoué, entre Marseille et Punta Arenas, la Russie et les paysages grandioses du sud de la Patagonie.

Je ne connaissais rien de l’auteur Christian Garcin et je découvre donc un roman dans lequel on entre à la fois de plein pied et lentement : Rosario, avec l’aide de son ami Paul, part en Patagonie à la recherche de son oncle Vincent, disparu vingt ans plus trop. Entrée de plein pied parce que l’objet de la « quête » est clairement défini dès le départ et lentement parce qu’il faut d’abord lire une longue lettre de Vincent où il explique les circonstances de sa disparition (sans tout dévoiler, il y est question de chamanisme et cela a failli me laisser sur le bord du chemin d’entrée de jeu).

La structure du roman est assez complexe car, sur la recherche de Rosario et de son ami Paul, se greffent, outre la lettre de Vincent, le témoignage d’un soldat de Napoléon fait prisonnier lors de la campagne de Russie, le journal de voyage d’un médecin lors d’une expédition en Patagonie en 1882, l’histoire du propriétaire de la Lune, un autre carnet de Vincent. Autant d’histoires qui semblent isolées les unes des autres mais qui se relieront, évidemment, autour d’un secret lié à la Terre de Feu et à l’histoire, avec ou sans H.

Narrateurs multiples, variété des typographies suivant les récits, flash-back et sauts dans le temps, la lecture est exigeante mais si on se laisse porter par ces différents personnages et surtout par le magnétisme puissant de cette terre du bout du monde, on se laisse happer jusqu’à l’explication finale, que je croyais deviner un peu mais qui a gardé une part de surprise. J’aurais aussi un petit bémol sur ce personnage central de Vincent (le disparu/l’absent donne quand même son titre au roman), que l’auteur ne rend ni attachant ni sympathique. Cependant la qualité principale du roman, outre ses multiples références littéraires (notamment Baudelaire) est ce talent de Christian Garcin à construire son intrigue comme une toile d’araignée complexe !

Un tout grand merci à Libfly, au Furet du Nord et aux éditions Stock qui m’ont offert de lire ce roman de la rentrée 2014 en avant-première.

Christian GARCIN, Selon Vincent, Stock, 20 août 2014

Libfly logo_OKrentreelitt2012   Challenge Rentrée littéraire 2014

Petit Bac 2014

(Prénom)

 

D’une Rentrée à l’autre…

02 samedi Août 2014

Posted by anne7500 in Challenges

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Rentrée littéraire 2013, Rentrée littéraire 2014

Le challenge Rentrée littéraire 2013 s’est terminé ce 31 juillet. Je fais acte de mimétisme sur de nombreuses copines blogueuses et je dresse à mon tour le bilan de mes lectures : j’ai lu 23 livres de cette rentrée 2013, je suis presque à 4 % puisque 1 % égale 6 livres.

Parmi eux, j’en retiens 7, le chiffre parfait : quatre romans français, un belge, un américain et un australien, dont deux premiers romans.

       

          

Sophie (Délivrer des livres) vient de relancer le challenge de la Rentrée 2014. J’ai un peu hésité car je suis moins excitée par cette rentrée mais j’ai déjà lu un roman grâce à Libfly, j’ai deux romans jeunesse prêtés par mes libraires jeunesse préférées (dont un déjà lu, sublime) et j’ai au moins deux titres en vue dès qu’ils seront sur les tables des librairies. Donc… (et comme je suis une faible lectrice) je me suis réinscrite. Si vous voulez le faire à votre tour, c’est par ici.

Challenge Rentrée littéraire 2014

 

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

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Les challenges maison !

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