• Anniversaires Maisons d’édition
  • Je remplis ma PAL…
  • Je vide ma PAL…
  • Le Mois belge
  • Lectures thématiques
  • Mémoire 14-18
  • Mots amis à visiter
  • Présentation et contact
  • Quelques projets et challenges

~ Quelques notes de musique et quantité de livres

Archives de Tag: Guy Goffette

Verlaine d’ardoise et de pluie

25 dimanche Avr 2021

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en Poésie

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Folio, Guy Goffette, Paul Verlaine

Verlaine d'ardoise et de pluie par Goffette

Quatrième de couverture :

Parce que, tout de même, un homme, c’est bien autre chose que le petit tas de secrets qu’on a cent fois dit.
Bien autre chose, en deçà et au-delà de l’histoire qui le concerne, comme un pays sans frontière, et l’horizon ne tient la longe qu’aux yeux. C’est un pays rêvé quand on ne rêvait pas encore, et c’est le rêve d’un pays qui vous mène quand tout dort, quand on est soi-même endormi. Au réveil, ça vous colle à la peau. Ça vous remplit et ça vous vide tour à tour. La plénitude et le manque, systole, diastole, flux, reflux, qui font aller l’homme comme la mer, d’un bord à l’autre de lui-même. Parce qu’un poète, c’est toujours un pays qui marche, dressé comme une forêt, et traînant dans sa langue une terre d’exil, un paradis d’échos.

Comme j’ai publié chaque dimanche d’avril un livre en rapport avec la poésie, je continue avec cette biographie originale de Verlaine par le poète et romancier belge Guy Goffette.

Ce n’est pas un livre récent mais il n’est absolument pas périmé : dans cette biographie pas classique du tout, un poète évoque un poète, un Ardennais présente Verlaine sous l’angle de la route (pas rectiligne du tout) et sous son rapport à l’Ardenne, à laquelle il est revenu le plus possible pendant une bonne partie de sa vie pour retrouver un peu de calme, de droiture dans sa vie.

Les chapitres sont très courts, ils sont écrits comme un poème en prose pour raconter la naissance de Verlaine après trois fausses couches, l’enfance gâtée, la révolte contre le père (pas aussi forte que celle de Rimbaud), l’alcoolisme ravageur, le mariage rêvé et complètement raté avec Mathilde, l’attrait pour les garçons, la folle équipée avec Rimbaud, la prison, la fin de vie misérable. Mais Guy Goffette nous attache à cet homme, à ce poète et compose lui aussi quelques poèmes pour accompagner le parcours verlainien. Un petit livre qui « explique » tout par l’enfance ardennaise de l’auteur des Fêtes galantes.

« Quoi qu’il fasse, Verlaine a l’Ardenne infuse. Elle coule dans ses veines comme du petit-lait, pas blanchâtre, pas bleu de Marie, comme voulait sa mère, mais verte et sombre comme le schiste sous la pluie.

À cause d’elle, il préférera toujours le Nord au Sud et ses errances ne le porteront pas au-delà de la Loire. (…)

L’Ardenne, c’est encore et toujours là que, fuyant le bagne parisien, il viendra se refaire une santé, se consoler d’un chagrin, reprendre goût à l’amour et à l’amitié.

L’Ardenne infuse, c’est du bon sens paysan à revendre, et de la verdeur verte; c’est le front rembruni du taiseux, l’ œil du maquignon, la sourde violence du taureau. Et aussi la placide indifférence de la vache, l’ondulation des coteaux sous le vent, la longue laisse des plateaux que module la pluie, le balancement des sapins noirs et l’interminable ennui de la plaine.

Et c’est de là, bien sûr, des mouvements contrastés et vagues à la fois de cette terre qui l’habite comme l’exil, de cette rencontre en lui du féminin et du viril, de la fragilité et de la brute, du schiste et de la pluie, que Verlaine tirera la native et sensuelle musicalité de son vers, sans égale dans la poésie française. (…)

O verre verdoyant  des étangs

où, calme, les loups gris s’en allaient

boire la nuit, et leurs grands yeux blancs

signaient l’ombre comme en un ballet.

Verlaine, et qu’importe le décor,

c’est toujours l’enfant frêle et rêveur

qui ne peut faire barre de son corps

à ce qui monte en lui, et qui pleure.

C’est le vent du nord qui le déchire

ou le schiste ouvert comme un canif,

ou c’est la plainte encore, le délire

du grand cerf blessé, qui met à vif

son âme gamine et qui s’ignore

comme tous ceux qu’un pays traverse

et qui ont beau marcher, leur effort

reste vain, et la nature verse

en eux le sang vert d’un lent poison,

plus lourd que toute mémoire et puis

plus long à mourir que la chanson

nue des blés sous les doigts de la pluie.

O fée verte d’ici, que n’es-tu

la belle qui ramène, naïve,

l’alme douceur à ce vieux têtu,

couché sur la table, qui dérive ? » (pp. 75-78)

Guy GOFFETTE, Verlaine d’ardoise et de pluie, Folio, 2009 (Gallimard, 1996)

Le Mois belge 2021 – catégorie L’Ane qui butine

Petit Bac 2021 – Météo

Elle, par bonheur, et toujours nue

19 mardi Avr 2016

Posted by anne7500 in De la Belgitude

≈ 26 Commentaires

Étiquettes

Elle par bonheur et toujours nue, Guy Goffette, Le Mois belge, Pierre Bonnard

Quatrième de couverture :

«Entre la beauté que vous, Pierre Bonnard, m’avez jetée dans les bras, sans le savoir, et celle que vous avez aimée au long de quarante-neuf années, il y a un monde, ou ce n’est pas de la peinture.
Il y a un monde et c’est l’aventure du regard, avec ses ombres, ses lumières, ses accidents et ses bonheurs. Un monde en apparence ouvert et pourtant fermé comme une vie d’homme. Les clés pour y pénétrer ne sont pas dans les livres, pas dans la nature, mais très loin derrière nos yeux, dans ce jardin où l’enfance s’est un jour assise, le cœur battant, pour attendre la mer.
C’est là qu’il faut aller.
C’est là que Marthe m’a rejoint dans le musée à colonnade et m’a sauvé de la solitude et de l’ennui où je mourais.»

Devant ma difficulté à décider du titre de Guy Goffette que je lirais pour ce rendez-vous, une main innocente a guidé mon choix et a donc tiré ce récit ou cette biographie romancée de Pierre Bonnard. Et je la remercie car je ne connaissais le peintre que de nom !

J’ai d’abord bien aimé cette rencontre entre l’auteur et le peintre, un jour de canicule où Guy Goffette est entré dans un musée, entre deux trains, et a été inondé de fraîcheur par le tableau (en couverture de l’édition Folio) L’eau de Cologne ou Nu à contre-jour. C’est le modèle féminin qui a emporté l’adhésion de l’écrivain et lui fait adopter cet angle de vue pour raconter la vie et l’oeuvre de Pierre Bonnard : celle qui se faisait appeler Marthe et qui ne le quittera plus, une fois qu’ils se seront rencontrés sur un boulevard parisien. Personnage énigmatique, de santé fragile (mais elle aura finalement vécu assez longtemps), elle avait certainement une grande emprise sur lui et n’est peut-être pas aussi accommodante que le décrit Guy Goffette (si j’en crois ma collègue prof d’Histoire de l’art, elle phagocytait carrément Bonnard).

Bonnard a connu les impressionnistes, Toulouse-Lautrec, les Nabis, et bien d’autres encore, mais il a continué à peindre dans l’esprit impressionniste jusqu’à sa mort. La couleur, la lumière avant tout étaient les deux valeurs qui guidaient son credo pictural. Et Marthe, bien sûr, représentée, peinte, dessinée des dizaines et des dizaines de fois. Ce qui est étonnant quand on le compare avec d’autres, c’est qu’il a vécu assez vite de sa peinture, et pas mal (quoique la notoriété dont il jouissait soit bien moins large que ce qu’il méritait sans doute, étant donné que ce n’était pas un artiste « à la mode »). Il n’a jamais cessé d’observer, de croquer sur le vif et de peindre dans son atelier à partir de ses croquis. Etonnant aussi, intéressant que ce soit grâce à lui (ou à cause de lui) que les lois sur la propriété intellectuelle des artistes aient été mises en place : Bonnard s’étant marié tardivement avec Marthe sans contrat de mariage, les héritiers de cette dernière ont cru pouvoir manger le bien du peintre, ce qui donna lieu à une longue bataille juridique.

Dès que Guy Goffette raconte ces épisodes, il adopte une écriture plus neutre, alors qu’il a raconté d’une plume poétique l’évolution artistique de Bonnard et son lien indéfectible à sa muse. Ce que je retiendrai de cette lecture, c’est, comme son titre l’indique, l’impression de bonheur, le regard chaleureux que Pierre Bonnard a posé sur la vie et les êtres qui l’entouraient. Les mots de l’écrivain ont accompagné les silences du peintre et un peu de leur lumière est venue me caresser la joue pendant que je lisais.

« Peuplé de voix et de couleurs, le jardin d’enfance persiste en nous, royal malgré la chute et l’exil du roi ; il rafraîchit les déserts traversés de l’âge, rattrape l’aveugle dans la musique, le sourd dans la contemplation. » (p. 66)

« Mais nous sommes pauvres et petits. Derrière le trou de nos pupilles, il y a quelqu’un toujours qui dit je et que nous ne connaissons pas. Quelqu’un qui regarde et qui chante, mais nous ne voulons pas l’entendre. Aussi les poètes continuent-ils de crier dans le désert et les peintres de parler pour les sourds qui les entendent comme personne dans leur langue, tandis que nous nous obstinons à interroger avec l’intelligence au lieu d’écouter avec tous nos sens et de recevoir avec le cœur qui adhère et se tait.
Et Pierre dans l’atelier longuement regarde ce mur où, côte à côte, les nus conversent avec les paysages, les portraits avec les natures mortes. Longtemps regarde et longtemps écoute comment la lumière parle aux couleurs et ce qu’elle dit à ce vert qui voudrait être bleu quand le rouge tout contre invite à prier plus bas. Puis en silence, le cœur plein de toutes ces choses bruissantes, Pierre s’en va mélanger les couleurs dans l’assiette de porcelaine. »

Guy GOFFETTE, Elle, par bonheur, et toujours nue, Folio, 2002 (1e édition en 1998)

Mois belge Logo Folon Redstar 38 gras blanc ombre orange 1 sans bord

LC autour de Guy Goffette

Il dira

14 dimanche Juin 2015

Posted by anne7500 in De la Belgitude, Des Mots en Poésie

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Guy Goffette, Il dira, Poésie

Il dira

C’est un matin comme les autres

pourquoi riez-vous

Prenez votre grammaire à

la page soixante

Il dira

Du calme soyons sérieux

L’adjectif est un complément

Mais eux

dix ans dans cette vie

et quelques siècles d’avance

lui jetteront à la figure son ignorance de l’été

Il dira

Je mais enfin qu’est-ce qui

et tournera quand même la tête

Il verra

dans la cour fleurir l’arbre jauni

qu’il caressait dans son herbier

Guy GOFFETTE, Solo d’ombres

—

En l’honneur du Marché de la Poésie à Paris qui, ce week-end, met la poésie belge à l’honneur. Parce qu’hier encore, j’ai fait des révisions de français avec la demoiselle A. et que je termine mes corrections. Cça sent l’été, la fin de l’année scolaire mais pas tout à fait…

Géronimo a mal au dos

12 mardi Mar 2013

Posted by anne7500 in Des Mots français

≈ 32 Commentaires

Étiquettes

Géronimo a mal au dos, Guy Goffette

Présentation de l’éditeur :

«Mais regardant cet homme au milieu des rires et des chansons, comme un chêne dans son feuillage ; ce danseur crucifié à côté de la piste, ce père que j’ai craint comme l’orage et que j’ai fui pour ne pas avoir à le détester, je me dis qu’il y a pire douleur que tous les arbres de la forêt abattus, tous les massacres en images, c’est de voir un homme en silence qui pleure.»

Simon, le narrateur d’Un été autour du cou, devenu adulte, recompose le passé de son père et l’histoire de ce qui les a si longtemps séparés. Devant le cercueil de cet homme qu’il n’a pas vu mourir, Simon se souvient d’un père rude, exigeant, incapable d’exprimer son affection, dont il aura attendu en vain un geste, un mot capable de lui donner confiance. Comment retrouver la tendresse de l’amour qu’on croyait perdu?

—

Alors que je suis en train de découvrir la poésie de Guy Goffette, Libfly m’a donné l’occasion de lire son dernier roman et de découvrir l’enfance et la jeunesse de l’auteur à travers le personnage de Simon : j’ai lu en effet dans une interview à quel point il s’inspire de sa propre vie dans ses romans.

Géronimo a mal au dos, c’est l’amertume, le sentiment de vanité, de perte irrémédiable que ressent un fils face à un père qui l’a aimé, oui, c’est certain, mais tellement rudement, tellement maladroitement que le fruit attendu de la tendresse ne s’est jamais fait cueillir. C’est l’histoire d’un fils pour qui le père avait rêvé d’une vie bien meilleure que la sienne, mais selon ses plans à lui. Ce sont les quatre cents coups d’un fils qui ne cesse de provoquer son père, dans ses bêtises de gamin, d’ado, puis dans ses fuites et ses frasques de jeune homme, et qui ne récoltera jamais que des claques, des regards noirs, des refus hargneux.

C’est l’histoire aussi d’un père de famille qui avait habitué tout le monde à une vie étroite, petite, sans grande ouverture d’esprit ni de coeur. Plus tard, Simon n’aura de cesse de multiplier les expériences en tous genres, en amour, en lectures, pour ouvrir large les portes… et sans doute toujours se rebeller face à la figure du père.

Il y a bien quelques éclairs dans la nuit, mais que le fils ne comprendra que bien plus tard, comme le château-fort de Saint-Nicolas, et encore, il sait encore faire passer dans son récit toute l’amertume de son cœur d’enfant.

La deuxième partie du livre est sombre, qui raconte les dernières semaines de la vie de « Géronimo », dont la santé décline rapidement, le désespoir de cet homme qui ne maîtrise plus rien, qui ne parvient plus à communiquer, si tant est qu’il y ait réussi un jour.

La langue de Guy Goffette est belle, poétique : c’est celle d’un gamin de village ardennais qui court la campagne et les bois, le nez au vent, le visage offert à la lumière. Les dernières phrases de chaque chapitre tournent en poème, quelques mots qui donnent à croire que la langue maternelle de Guy Goffette est la poésie.

Une belle découverte qui me donne envie de lire le premier roman « autobiographique » de l’auteur : Un été autour du cou.

« Aspirer tout le pays à mes pieds, me remplir d’un coup les sinus de toute la chlorophylle des collines et les yeux de la rougeur des toits, me gonfler les poumons avec le grisou de la bâche céleste, et que j’en finisse une fois pour toutes avec cette misère de regrets, remords, relents et remémorations qui pourrissent la vie, la mienne et celle des autres. Que je m’envole enfin et plane au-dessus de ces prairies perpétuelles qui ont saoulé mes jeunes années, réduit mon idéal d’espace à ce carré de terre comme une carte postale collée à vie derrière mon front, et qui ont décuplé en moi au fil des ans une mélancolie de vieil élégiaque. » (p. 120)

Guy GOFFETTE, Géronimo a mal au dos, Gallimard, 2013

Un très grand merci à Libfly pour l’envoi de ce livre !

logo-libflybislogo Petit Bac 2013Voisins Voisines version Curlz(Auteur belge, et titre contenant un mot « Partie du corps humain »)

Février à vélo (3)

17 dimanche Fév 2013

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 13 Commentaires

Étiquettes

Guy Goffette, Poésie

Voici la troisième et dernière partie de notre balade poétique à vélo (la première partie et la deuxième…)

—

Février à vélo (3)

—

Février à vélo est presque une gageure

pour le rongeur de frein, le douteur

de grand fond qui prend dans l’encrier

plus d’eau que de poisson. J’avoue,

—

puisque c’est l’heure de la pause,

mon penchant pour ce genre de descente

au cœur de l’infortune, et n’était

ce sursaut inouï de février, sans doute

—

aurais-je atteint le point de non-retour,

mais bon, la chaîne est réparée

et je reprends la route, remettant à plus tard

un discours importun et mes doutes

—

et mon piètre hameçon. Le soleil s’est assis

sur ma fourche et des yeux m’encourage

comme la mouche du coche, me répétant que vivre,

c’est ici, maintenant, et qu’importent les tâches :

—

demain n’est pas tandis que là-haut, déjà,

derrière la colline, le roi est nu et la cour

des miracles rendue : prés, bois, rivières

avec un plein lit de musique,

—

là, qui nous attend.

—

Gyu GOFFETTE, dans la collection Poésie/Gallimard, 2001

Et maintenant… Poétisons ensemble

Février à vélo (2)

10 dimanche Fév 2013

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 18 Commentaires

Étiquettes

Février à vélo, Guy Goffette, Poésie

Après la première partie, le rythme change cette semaine… C’est parti pour la bicyclette en tercets…

Février à vélo

2

Et que m’importe la côte, et que le vélo grince

et que craquent les os : je suis parti, et rien,

pas même la pluie qui gendarme le paysage

—

depuis dix jours pour avoir cru

au printemps avec deux mois d’avance, rien

ne découragera le fuyard surpris par son élan

—

comme un chaton retombant sur ses pattes

(pour un peu, il s’élancerait à nouveau dans le vide)

– surpris, dis-je, et qui s’en veut

—

d’être resté assis des heures en vain

à contempler sa feuille alors que le soleil

faisait le zouave à la fenêtre, tambourinant

—

– mais on est sourd aux signes d’allégresse

quand on baigne sans arrêt dans l’amère

illusion que tout est là entre les lignes

—

du papier : la vérité vraie et la vivante vie.

Qui s’en veut, oui, s’en veut de s’en vouloir

et voilà d’un seul coup la mécanique emballée

—

qui s’enraye (tout commence dans la tête,

disait l’autre, et finit dans le pédalier).

Pédaler, ne pas penser,

—

voilà bien la leçon.

Poétisons ensemble

Et maintenant… à vous de proposer une suite poétique (du même auteur ou sur le même thème) Un rendez-vous dominical proposé par Littér’auteurs.

Février à vélo (1)

03 dimanche Fév 2013

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 26 Commentaires

Étiquettes

Février à vélo, Guy Goffette, Poésie

Trois des dimanches poétiques de février seront consacrés à Guy Goffette, avec ce poème en trois parties Février à vélo, tiré de La vie promise. Le dernier dimanche, nous partirons en Russie pour célébrer l’hiver russe que nous propose Marilyne.

Pour résoudre le problème de mise en page incompréhensible (seul petit bémol pour WP) qui consiste à ne pas publier tels que je les ai tapés les espaces entre paragraphes, je me permets de mettre depuis dimanche dernier, à la place des blancs entre strophes, une mini-série de tirets. Je n’ai pas trouvé d’autre solution…

FEVRIER A VELO

I

Comme s’il fallait quand même croire un peu

à l’éternité qui se cache dans  la doublure des vents,

—

j’ai serré, en bon cheval qui s’ignore,

mon désir de partir entre les dents

—

et pris mon vieux vélo, un habitué des caves

et arrière-boutiques puisque grand-père déjà

—

(mais c’est une autre histoire), en cordonnier habile,

utilisait la selle pour donner forme à des souliers.

—

Une fois lancé dans la descente, on oublie

que l’Histoire est du temps qui s’arrête

—

pour ramasser ses morts, et moi-même,

on se carre sur la machine pour passer

—

plus facilement entre les mailles

du présent qui résiste : ce poème promis,

—

stoppé au premier vers, la porte

du poulailler qui bâille et la liste

—

des courses pour le soir, dont le détail

se perd à mesure qu’on avance. Vite, un coup

—

de pédale et que l’oubli me prenne tout entier,

efface pour de bon le remords d’avoir fui

—

une chambre enfumée et clôturée de livres,

qu’il n’y ait plus à la fin pour signer mes papiers

—

qu’un paraphe de vents.

 

Et n’oubliez pas, il est fortement conseillé de poétiser ensemble, selon l’idée de Martine, en glissant en commentaire soit d’autres vers du même auteur, soit des vers sur le même thème… A vous les mots, si vous en avez envie, bien sûr !

Poétisons ensemble

Les heures

20 dimanche Jan 2013

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Guy Goffette, Poésie

Comme la neige entre les pas de l’inconnu

la maison respire entre les heures

frappées sur le cadran nocturne

respire, écoute, aspire à l’éternel écho

des voix tues qui montent des jardins

tremble et respire, comme la buée

au carreau froid, la vie qui s’évapore

tandis que le dormeur près du toit

mesure à grands coups d’ailes immobiles

la mer assujettie entre ses tempes.

Guy GOFFETTE, Des fenêtres d’abois, in Eloge pour une cuisine de province, Poésie / Gallimard, 2000

(700e billet publié !)

Dimanche

28 dimanche Oct 2012

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

≈ 16 Commentaires

Étiquettes

dimanche, Guy Goffette, Poésie

La cloche du beurrier ancien dans le soleil d’octobre

est une église oubliée sur la table des hommes

Elle rassemble autour d’elle les miettes éclatantes

du coeur qui a vécu son heure de gloire

dans le partage et l’apaisement des cris

pépites qu’une main sèmera sur le gazon bleu

pour les oiseaux les insectes les dieux invisibles

qui portent la lumière au creux des arbres immobiles

et dans l’espace ouvert la nuit entre nos songes

 

Guy GOFFETTE, Des fenêtres d’abois, in Eloge pour une cuisine de province, Poésie / Gallimard, 2000

 

Photo de Jean-François Spricigo (Expo Corpus scripti)

Aujourd’hui, pour mon anniversaire et le début des vacances de Toussaint, que du belge, na ! (même si Guy Goffette vit et travaille à Paris, comme souvent pour les écrivains belges qui commencent à avoir du succès…)

"Un seul soupir du chat défait tous les noeuds invisibles de l'air. Ce soupir plus léger que la pensée est tout ce que j'attends des livres."

Christian BOBIN, Un assassin blanc comme neige, Gallimard

Les mots en cours

C'est dur de mourir au printemps

Les challenges maison !

Le Mois belge d'Anne et Mina
Cliquez sur le logo pour accéder au récapitulatif 2022 et déposer vos liens


Mémoire 14-18


Entrez votre adresse mail pour suivre ce blog et recevoir des notifications de nouveaux articles par mail.

Rejoignez les 252 autres abonnés

Articles récents

  • La troisième fille
  • Les notes du jeudi : Alors on danse… (3) Alexandre Glazounov
  • 20 ans avec mon chat
  • Les indiscrétions d’Hercule Poirot
  • Garçon ou fille

Vos mots récents

ToursEtCulture dans La troisième fille
aifelle dans Les notes du jeudi : Alors on…
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans 20 ans avec mon chat
anne7500 dans Les blablas du lundi (39) : Re…

Les catégories de mots

Les Mots d’archives

Méta

  • Inscription
  • Connexion
  • Flux des publications
  • Flux des commentaires
  • WordPress.com
Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Étiquettes

10/18 14-18 2013 2015 2016 Actes Sud Agatha Christie Agatha Raisin enquête Albin Michel Anne Perry Argentine Armel Job automne Babel BD BD du mercredi Camille Saint-Saëns Casterman Concours Reine Elisabeth Dargaud Didier Jeunesse Editions Bruno Doucey Editions Luce Wilquin Emile Verhaeren En train Esperluète éditions Flammarion Folio Gallimard Gallmeister Guy Goffette haïkus Hercule Poirot hiver Jacques Brel Jazz Jean Sébastien Bach Le Livre de poche Le mois anglais Le Mois belge Le Mois belge 2020 Le mois belge d'Anne et Mina Leonard Bernstein Liana Levi Ludwig von Beethoven Maurice Ravel Mozart Mémoire d'encrier Métailié nouvelles Noël nuit Paris Paul Verlaine piano Pieter Aspe Pocket Points polar Poésie Premier Roman Première guerre mondiale printemps Prix Première Quadrature Québec Rentrée littéraire 2012 Rentrée littéraire 2013 Rentrée littéraire 2014 Résistance violoncelle Weyrich Xavier Hanotte Zulma étoiles

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

  • Suivre Abonné∙e
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Rejoignez 252 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • desmotsetdesnotes.wordpress.com
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…