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Archives de Tag: Première guerre mondiale

Le mystère de Lucy Lost

13 samedi Juin 2020

Posted by anne7500 in Des Mots britanniques, Des Mots en Jeunesse

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1915, Gallimard jeunesse, Lucy Lost, Lusitania, Michael Morpurgo, Première guerre mondiale

Quatrième de couverture :

Mai 1915. Sur une île déserte de l’archipel des Scilly, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée et hagarde, à moitié morte de faim et de soif. Elle ne parvient à prononcer qu’un seul mot: Lucy. D’où vient-elle? Est-elle une sirène, ou plutôt, comme le laisse entendre la rumeur, une espionne au service des Allemands?
De l’autre côté de l’Atlantique, le Lusitania, l’un des plus rapides et splendides paquebots de son temps, quitte le port de New York. À son bord, la jeune Merry, accompagnée de sa mère, s’apprête à rejoindre son père blessé sur le front et hospitalisé en Angleterre…

Nous sommes en 1915, dans les îles Scilly, connues pour leur tradition d’accueil et de secours. Depuis longtemps, les marins-pêcheurs de cette pognée d’îles semées au Sud des Cornouailles portent assistance aux navires qui s’échouent sur ses rochers, au large de ses côtes, et ce quelle que soit l’origine des naufragés. C’est exactement ce que font Jim, Mary et Alfie, le jour où ils trouvent sur l’île de St-Helen’s une petite fille de onze, douze ans exténuée, déshydratée, qui ne livre qu’un mot à ses sauveteurs, « Lucy », et serre contre elle un ours en peluche et une couverture brodée du prénom Wilhelm. Celle que tout le monde va appeler Lucy Lost serait-elle d’origine allemande ? Avec l’aide du docteur Crow, la famille Wheatcroft va tout faire pour soigner Lucy, lui donner confiance, tenter de percer avec elle le secret de ses origines, de lui faire surmonter son état de choc.

Parallèlement à cette histoire, à New York, nous suivons les préparatifs de Merry pour traverser l’Atlantique avec sa mère, afin de rejoindre son père blessé dans les tranchées et au repos dans un hôpital anglais. Le lecteur devine rapidement que Merry et Lucy ne font qu’une mais il lui faudra patienter et traverser bien des épreuves avec Lucy/Merry et son ami Alfie pour comprendre ce qui est arrivé à la petite fille.

On retrouve ici tout ce qui fait le beauté et la force des romans de Michael Morpurgo : une histoire (bien menée) dans la grande Histoire (comme dans Cheval de guerre et Loin de la ville en flammes), du courage, de l’amitié, un lien privilégié entre un cheval et une enfant, des valeurs fortes que les Wheatcroft garderont envers et contre tout. Oui, c’est une belle histoire touchante, bien documentée et très musicale, ce qui ne gâte rien !

« Nous venons tous de quelque part. Moi, d’une certaine façon, je ne viens de nulle part. Laissez-moi m’expliquer. Ma grand-mère a simplement surgi de la mer, il y a longtemps, comme une sirène, sauf qu’elle a deux jambes et pas de queue de poisson. Elle devait avoir une douzaine d’années a l’époque , mais personne n’en était sur, car aucun signe n’indiquait qui elle était, ni l’endroit d’où elle venait. Elle était à moitié morte de faim, égarée par la fièvre, et ne pouvait prononcer qu’un seul mot : « Lucy ».
Voici donc son histoire, telle que je l’ai entendu raconter plus tard par ceux qui l’ont le mieux connue, par mon grand-père, par d’autres amis et relations et, surtout, par elle-même. Au cours des années, j’ai essayé de rassembler toutes les pièces du puzzle et des les mettre en ordre, en ne me servant que des témoignages de ceux qui avaient tout vu de leurs propres yeux, de ceux qui étaient là. » (Première page, p. 9)

Michael MORPURGO, Le mystère de Lucy Lost, traduit de l’anglais par Diane Ménard, Gallimard Jeunesse, 2015

C’est en lisant le billet d’Enna que j’ai eu envie de sortir ce roman pour la journée Jeunesse du Mois anglais.

 

 

Le chagrin des vivants

31 mercredi Juil 2019

Posted by anne7500 in Des Mots au féminin, Des Mots britanniques

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Anna Hope, Gallimard, Le chagrin des vivants, Première guerre mondiale, Premier Roman

Quatrième de couverture :

Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière. 
À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. 
Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.

J’aime la couverture de ce livre : elle m’a sans doute attirée quand je l’ai acheté et après lecture, je la trouve particulièrement bien choisie.

Un portrait de femme, chapeau couleur aubergine et robe de satin couleur bronze dont les reflets apportent de la lumière à l’image : couleurs qui mêlent le deuil – ou plutôt le demi-deuil, quand il s’st écoulé une période de quelques mois après le décès d’un proche – et la lumière, l’espoir, la renaissance. Le visage est coupé, on ne voit que la joue et l’ovale du menton, on devine des lèvres qui ne sourient pas, le cou et le décolleté sont gracieux. Une image qui évoque évidemment les trois femmes que met en scène Anna Hope, Ada, Evelyn et Hettie, trois femmes qui portent à des degrés divers l’insupportable deuil lié à la Grande Guerre, trois femmes qui ne peuvent vivre pleinement. Si de nombreux (jeunes) hommes sot revenus amputés physiquement et psychiquement, elles le sont, affectivement. Personne – ou si peu – ne peut leur raconter comment sont morts ou blessés leurs fils, fiancé, frère. Le chagrin les enferme d’autant plus qu’il n’y a pas de corps à honorer et que beaucoup veulent effacer les traces encore bien palpables de la guerre. Les funérailles du Soldat inconnu, enterré à Westminster Abbey le 11 novembre 1920, permettra aux Britanniques d’exorciser en quelque sorte ce chagrin inexprimable.

Anna Hope construit son récit sur cinq jours, du 7 au 11 novembre 1920, dessinant par petites touches impressionnistes l’histoire d’Ada, Evelyn et Hettie. Tandis que les autorités déploient la cérémonie du Soldat inconnu, suivie depuis les falaises de Douvres jusqu’au coeur de Londres par des milliers d’Anglais, c’est la parole, balbutiante, timide d’abord, la colère aussi, qui libère peu à peu ces trois femmes du silence étouffant. Le chagrin prend alors une autre couleur, la vie peut renaître, comme le dit le titre original du roman Wake, à l’image de cette femme enceinte dans le cortège des anonymes qui suivent le cercueil du Soldat inconnu. Mais on ne peut s’empêcher de penser que vingt ans plus tard, cette génération qui prend le relais de la vie sera à nouveau emportée dans le tourment de la guerre.

Oui, cette couverture de livre est particulièrement belle. Ce roman est beau et douloureux. Merci, Anna Hope (et merci à la traductrice Elodie Leplat).

« Pourquoi ne peut-il pas passer à autre chose ? 
Pas seulement lui. Tous autant qu’ils sont. Tous les anciens soldats qui font la manche dans la rue, une planche accrochée autour du cou. Tous vous rappellent un événement que vous voudriez oublier. Ça a suffisamment duré. Elle a grandi sous cette ombre pareille à une grande chose tapie qui lessive la vie de toute couleur et toute joie.
D’un coup de pied, elle balance sa robe dans un coin de la pièce.
La guerre est terminée, pourquoi ne peuvent-ils donc pas tous passer à autre chose, bon sang ? » (p. 101)

« Elle n’ira pas. Elle le déteste de toute façon, ce jour de l’Armistice, cette nouvelle tradition qui dégouline déjà de vénération grasse : une nouvelle opportunité pour ceux qui ont du sang sur les mains de jouer à se déguiser dans leur costume de meurtriers et de traîner derrière eux leurs chevaux et leurs affûts de canon en paradant dans les rues de Londres. Comme s’il n’y avait pas d’autres moyens de rendre hommage aux morts. »

« Et pourtant maintenant elle l’a entendue, maintenant elle sait que quelque part dans cette ville, en amont du fleuve, se trouve son frère, cet homme qui a ordonné à Rowan de fusiller son ami. Maintenant que cette vérité est en elle, partie intégrante d’elle, elle n’est pas dure comme du diamant et étincelante comme devrait l’être la vérité, mais nébuleuse, givrée de peur, de sueur, d’obscurité et de crasse. Elle ne contient pas d’élévation, pas de réponses, pas d’espoir. » (p. 323)

« …Et quoi qu’on puisse en penser ou en dire, l’Angleterre n’a pas gagné cette guerre. Et l’Allemagne ne l’aurait pas gagnée non plus.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– C’est la guerre qui gagne. Et elle continue à gagner, encore et toujours. »
Il trace un cercle en l’air avec sa cigarette : c’est comme s’il dessinait l’ensemble des guerres, si innombrables soient-elles, l’ensemble des guerres passées et l’ensemble des guerres à venir.
« C’est la guerre qui gagne, répète-t-il amèrement, et celui qui ne partage pas cet avis est un imbécile. » (p. 345)

Anna HOPE, Le chagrin des vivants, traduit de l’anglais par Elodie Leplat, Gallimard, 2013

Lecture commune avec Aifelle, Béa Comète, George, Ingannmic, Anne Mon petit chapitre, Jacky Grêle Osée

Challenge Voisins Voisines 2019 – Angleterre

Frère d’âme

22 vendredi Mar 2019

Posted by anne7500 in Des Mots français

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David Diop, Frère d'âme, Première guerre mondiale, Seuil

Quatrième de couverture :

Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne. 

Ce court roman donne une voix aux sacrifiés « français » de la Grande Guerre, les tirailleurs sénégalais, qu’on envoyait en première ligne soi-disant pour faire peur à l’ennemi et pour qui les souffrances « habituelles » des soldats des tranchées ont été rudement complétées par la discrimination et le racisme.

C’est la voix d’Alfa Ndiaye qui parle, lui qui, très vite, a perdu sur le champ de bataille son « plus que frère« , Mademba Diop. La mort atrocement lente de celui-ci a libéré la pensée du narrateur, qui perd peu à peu la raison et sombre dans une violence particulière.

Quand il est évacué à l’arrière, ses souvenirs d’enfance et d’adolescence reviennent à la surface et il évoque la rencontre de ses parents, un vieil homme sage et une jeune femme peule, la vie du village, son amitié fraternelle avec Mademba, ce qui les a amenés à la guerre. C’est la partie que j’ai la plus aimée avec la sagesse du père face aux injonctions coloniales, prémices d’une misère paysanne criante de bêtise et d’injustice, les contes africains hautement symboliques : autant d’évocations qui rendent une figure humaine, une histoire à deux soldats sénégalais qui seront broyés par la Grande Guerre. La fin m’a littéralement glacée. Mais il me faut avouer que je n’ai pas été emportée par ce roman.  Peut-être est-ce l’écriture incantatoire, hypnotique par ses nombreuses répétitions, qui m’a tenue à distance. Peut-être cette apparente absence d’émotion fait-elle partie du projet de David Diop et je ne l’ai sans doute pas comprise à fond. Mais je comprends que son originalité, ses qualités ont retenu l’attention des lycéens qui lui ont attribué leur Goncourt,

David DIOP, Frère d’âme, Seuil, 2018

C’est un coup de coeur pour Marilyne qui cite plusieurs extraits.

Challenge Goncourt des lycéens chez Enna

Les notes du jeudi : La Grande Guerre (2) Maurice Ravel

15 jeudi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Notes de Musique

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Le Tombeau de Couperin, Maurice Ravel, Première guerre mondiale

Maurice Ravel était trop petit et chétif pour faire son service militaire, il avait été réformé bien avant 1914. Mais il voulait faire la guerre et devint ambulancier du côté de Bar-le-Duc et de Verdun. Victime de dysenterie puis d’une péritonite, il sera opéré en octobre 1916 et démobilisé en mars 1917. Entre temps il a appris le décès de sa mère, qui le marquera durablement.

De 1914 à 1917, il a composé Le Tombeau de Couperin, une oeuvre qui peut être jouée au piano ou à l’orchestre. Un Prélude précède quatre danses (Fugue, Forlane, Rigaudon, Menuet) et une Toccata, dans l’esprit des danses françaises du 18è siècle, mais surtout chaque partie est un hommage à un soldat français ami du compositeur tombé pendant la guerre.

Au piano par Samson François

A l’orchestre avec l’Orchestre symphonique de Francfort dirigé par Jaime Martin

In Flanders fields

11 dimanche Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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In Flanders fields, John McCrae, Poésie, Première guerre mondiale

In Flanders fields the poppies blow

Between the crosses, row on row,

That mark our place; and in the sky

The larks, still bravely singing, fly

Scarce heard amid the guns below.

 

We are the Dead. Short days ago

We lived, felt dawn, saw sunset glow,

Loved, and were loved, and now we lie

In Flanders fields.

 

Take up our quarrel with the foe:

To you from failing hands we throw

The torch; be yours to hold it high.

If ye break faith with us who die

We shall not sleep, though poppies grow

In Flanders fields.

 

Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.

Nous, les morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l’aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd’hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.

Reprenez notre combat contre l’ennemi :
À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons
le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.

 

In Flanders Fields est un poème de John McCrae, médecin militaire et poète canadien.

Il l’écrivit au début du mois de mai 1915, alors qu’il se trouvait à son poste de secours à Essex Farm, à 2 km au nord du centre d’Ypres. Les coquelicots ont repoussé très vite sur les champs dévastés de Flandre et cette fleur est devenue l’emblème de cette première guerre mondiale. Bien sûr la dernière strophe contraste avec la leçon pacifiste – ô combien légitime – que nous retenons de la guerre aujourd’hui. Mais c’est un poème emblématique quand même, il a donné son nom au magnifique musée consacré à cette guerre en Belgique, à Ypres.

John McCrae mourut le 28 janvier 1918, alors qu’il dirigeait le No 3 Canadien General Hospital à Boulogne. Il est enterré au cimetière de Wimereux (Pas-de-Calais, France).

Je publie ce poème ce 11 novembre 2018 à 11 heures. Il y a exactement cent ans, les cloches de l’Armistice sonnaient à toute volée sur le front occidental.

La Bataille d’Occident

10 samedi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots français, Non Fiction

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Actes Sud, Eric Vuillard, La Bataille d'Occident, Première guerre mondiale

Quatrième de couverture :

De l’ambition d’un stratège allemand à l’assassinat d’un archiduc, du Chemin des Dames à la bataille de la Somme, du gaz moutarde aux camps de prisonniers, La Bataille d’Occident alterne portraits intimes et scènes épiques ou émouvantes pour offrir un récit très personnel de la Grande Guerre irrigué d’une érudition et d’une ironie constantes.

Revisitant de manière polémique le premier conflit mondial, cet « Art de la guerre » met en parallèle les stratégies militaires et leurs conséquences désastreuses à travers quelques journées décisives. Le gâchis est sans précédent, la chair à canon n’aura servi que les intérêts financiers et politiques de décideurs sans scrupules : l’Occident est bel et bien entré dans la modernité.

Pour évoquer la mémoire de la fin de la guerre de 14-18, j’ai sorti ce récit de ma PAL. Eric Vuillard l’appelle « la Bataille d’occident » non seulement parce qu’il parle surtout de la guerre sur le front occidental mais aussi parce que ce conflit a cristallisé des éléments constitutifs des divers pays engagés et qu’il a aussi créé l’Occident moderne.

Eric Vuillard prend son temps pour raconter les événements qui ont amené aux divers ultimatums posés entre la fin juillet et le tout début d’août 14. Et pourtant personne ne veut la guerre, ni les soldats « de base » ni leurs chefs. Mais des experts en art militaire qui ont passé leur vie à élaborer des plans, des stratégies, finissent par imposer leur vision et entraînent des peuples dans un conflit sans fin : c’est le cas du fameux plan Schliffen (et là, chapeau, monsieur Vuillard, j’ai tout compris à la stratégie et ça n’est pas barbant du tout !)

Mais l’auteur ne s’arrête pas là : il fait comprendre aussi – si besoin en était – que la barbarie n’est pas d’un seul côté et que les cruautés les plus raffinées (ou plutôt les plus grossières) de la première guerre mondiale se reproduiraient bien sûr à plus grande échelle en 39-45 mais elles avaient déjà été testées parfois dans des guerres précédentes. Exemple sinistre : les squelettes ambulants qui sont sortis des camps de concentration nazis se voyaient déjà dans les camps de prisonniers, femmes et enfants y compris, faits par les Anglais lors de la guerre des Boers.

Le livre est court, 180 pages seulement, suffisantes pour nous faire percevoir à la fois la dérision et le poids de cette guerre en termes de bilan humain et moral. L’ironie d’Eric Vuillard est mordante, bien servie par son style vif (j’ai trouvé celui-ci plus sobre que dans 14 juillet, livre plus récent, et ma foi, plus lisible). J’ai beaucoup aimé retrouver ainsi ce conteur hors pair.

« Ce fut un carnage. La conscription est le nom de ce déchaînement, de cette terrible générosité de corps, où la jeunesse est envoyée mourir au milieu des champs de betteraves sucrières. »

« Il faut que les sociétés humaines s’affrontent dans le grand paradoxe de leur souffle et de leur déclin. Il faut qu’elles se fracturent et s’ouvrent à la vérité de leur nature contradictoire. Car elles sont vivantes et pour cette raison cherchent à vaincre en elles leur propre ennemi et à atteindre hors d’elles leur propre centre qui sont les points décisifs de leur haine ou de leur amour. Sans cesse, l’Occident aura découvert en lui un abîme nouveau. Toute la science du monde et tous les plaisirs ne le consoleront pas. »

Eric VUILLARD, La Bataille d’Occident, Babel, 2014 (Actes Sud, 2012)

Si je mourais là-bas…

09 vendredi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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Guillaume Apollinaire, Poésie, Première guerre mondiale

Si je mourais là-bas sur le front de l’armée

Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée

Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt

Un obus éclatant sur le front de l’armée

Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

 

Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace

Couvrirait de mon sang le monde tout entier

La mer les monts les vals et l’étoile qui passe

Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace

Comme font les fruits d’or autour de Baratier

 

Souvenir oublié vivant de toutes choses

Je rougirais le bout de tes jolis seins roses

Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants

Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses

Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

 

Le fatal giclement de mon sang sur le monde

Donnerait au soleil plus de vive clarté

Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde

Un amour inouï descendrait sur le monde

L’amant serait plus fort dans ton corps écarté

 

Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie

— Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur –

Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

 

O mon unique amour et ma grande folie

 

30 janvier 1915, Nîmes

La nuit descend

On y pressent

Un long un long destin de sang

 

Giullaume APOLLINAIRE, Poèmes à Lou, Poésie/Gallimard, 2018 (1è édition 1969)

 

Il y a cent ans, le 9 novembre 1918,  mourait Guillaume Apollinaire, des suites de la grippe espagnole.

        

Les notes du jeudi : La Grande Guerre (1) Claude Debussy

08 jeudi Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Notes de Musique

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Claude Debussy, Première guerre mondiale

Quelques oeuvres de compositeurs, notamment français, évoquent la première guerre mondiale.

De Claude Debussy, voici deux pièces composées en 1914 et en 1915 : la Berceuse héroïque, pour piano ou pour orchestre, écrite en 1914 à la demande du romancier anglais Hall Caine pour rendre hommage au roi des Belges Albert Ier (le Roi-Chevalier, héros de la guerre en Belgique) et à ses soldats – la Brabançonne, l’hymne national belge, y est citéé ; Page d’album a été composé pour l’oeuvre du Vêtement du blessé en 1915.

Wilfred Owen 4 novembre 1918

04 dimanche Nov 2018

Posted by anne7500 in Des Mots en Poésie

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Première guerre mondiale, Wilfred Owen

Le poète anglais Wilfred Owen, que j’ai déjà largement évoqué sur ce blog, est mort le 4 novembre 1918, sur le canal de la Sambre à Ors, non loin du Cateau-Cambresis. Je reprends ici une présentation que j’avais faite en 2010 :

Wilfred Edward Salter Owen est né en 1893, dans une famille de petits bourgeois, dont il gardera un fort attachement à sa mère, l’aspiration à une situation plus élevée et un certain dandysme. Il s’est enthousiasmé très jeune pour la poésie et n’a cessé d’écrire. Il est arrivé en 1913 à Bordeaux, où il a enseigné l’anglais à l’école Berlitz. La guerre éclate alors qu’il est en France; il rentre en Angleterre en 1915, s’engage aux Artists’s Rifles, puis au régiment de Manchester et rejoint le front de la Somme en 1917. Gravement blessé il est rapatrié en Angleterre, et rencontre Siegfried Sassoon, lui aussi officier et héros décoré, qui vient de signer une déclaration pacifiste. Sassoon encourage Owen à utiliser son expérience dans ses écrits. C’est cela qui va faire réellement éclore la voix et le talent poétique de Wilfred.

Alors qu’il pourrait très bien se faire réformer, le jeune lieutenant repart au front, continue à écrire à sa famille. Il meurt à Ors, dans le Nord de la France, lors du franchissement du canal de la Sambre, le …4 novembre 1918. Il n’aura publié que 4 poèmes de son vivant, dans la presse nationale, mais ses amis, son frère rassembleront ses textes qui seront édités pour la première fois en 1920. Neuf d’entre eux ont été utilisés par le compositeur Benjamin Britten dans son War Requiem. On peut aussi lire, avec ceux de Sassoon, quelques-uns de ses vers au Flanders field, très beau musée interactif sur la 1e guerre mondiale en territoire flamand.

La tombe de Wilfred Owen au cimetière d’Ors

ilfred Owen parlait ainsi de ses poèmes en 1918 :

« Ce livre ne parle pas de héros. La poésie anglaise n’est pas encore de taille à parler d’eux.

   Il ne traite pas davantage d’exploits ou de patries, ni de quoi que ce soit concernant gloire, honneur, puissance, majesté, domination, pouvoir – sauf la Guerre.

   Surtout, la Poésie n’est pas mon souci.

   Mon sujet, c’est la Guerre, et le malheur de la Guerre.

   La Poésie est dans la compassion.

   Cependant, pour cette génération, ces élégies n’ont rien de consolatoire. Elles pourraient l’être pour la suivante. Aujourd’hui, tout ce qu’un poète peut faire, c’est avertir. C’est pourquoi les vrais poètes doivent demeurer fidèles à la vérité. »

 

Voici deux de ses poèmes :

Hymne à la jeunesse condamnée

Quel glas pour ceux-là qui meurent comme du bétail ?

– Seule la monstrueuse colère des canons.

Seuls les crépitements rapides des fusils

Peuvent encore marmotter leurs hâtives oraisons.

Plus de singeries pour eux, de prières ni de cloches,

Aucune voix de deuil sinon les choeurs –

Les choeurs aigus, déments des obus qui pleurent,

Et les bugles qui les appellent du fond de comtés tristes.

Quels cierges portera-t-on pour leur dernier voyage ?

Les mains des gosses resteront vides, mais dans leurs yeux

Brûlera la flamme sacrée des au revoir.

Le front pâle des filles sera leur linceul,

Leurs fleurs la tendresse d’âmes patientes

Et chaque lent crépuscule, un volet qui se ferme.

 

Sur une plaque d’identité

Si jamais j’avais un jour rêvé voir mon nom mort

Haut perché au coeur de Londres, à l’épreuve

Définitive du temps, la fugitive renommée

Ayant choisi d’y chercher enfin long asile –

Autant pour moi. Et j’évoque avec honte

Ce vieux désir : dérober ce nom aux ardeurs de la vie

Sous les cyprès sacrés qui baignent de leur ombre

La tombe de John Keats.

Aujourd’hui, je remercie Dieu : aucun risque

De voir ce nom gravé nulle part en formules fleuries.

J’aime mieux ma mort notée sur cette plaque.

Porte-la, cher ami. N’inscris ni date ni haut fait.

Mais que le battement de mon coeur l’embrasse nuit et jour

Jusqu’à ce que le nom se brouille puis s’efface.

Wilfred OWEN, Et chaque lent crépuscule… Poèmes et lettres de guerre (1916-1918), traduits par Xavier Hanotte, Le Castor astral, 2003

Wilfred Owen et Siegried Sassoon, lui aussi poète et soldat – En fond, l’original du poème Hymne à une jeunesse sacrifiée 

 

Guerre et Térébenthine

20 vendredi Avr 2018

Posted by anne7500 in De la Belgitude

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Gallimard, Guerre et Térébenthine, Première guerre mondiale, Stefan Hertmans

Quatrième de couverture :

Quand Stefan Hertmans entreprend la lecture des centaines de pages de notes laissées par son grand-père, il comprend que cette vie-là vaut la peine d’être racontée. Une enfance très pauvre à Gand, le rêve de devenir peintre, puis l’horreur de la Grande Guerre dans les tranchées de Flandre sont les étapes d’une existence emblématique de tout un siècle. Mais l’histoire de cet homme nommé Urbain Martien ne se réduit pas à ce traumatisme et, grâce à son talent de conteur, Hertmans nous fait ressentir à quel point la peinture mais également un amour trop tôt perdu auront marqué l’existence de son grand-père. 
Ce récit restitue avec une grande sensibilité un parcours marqué par la césure indélébile que représente la Première Guerre mondiale dans notre histoire collective et individuelle. Stefan Hertmans nous donne à lire une poignante saga familiale et un panorama puissant du siècle dernier.

J’ai refermé ce roman avec beaucoup d’émotion…

Ce livre dense est divisé en trois parties : la partie centrale est constituée du cahier de mémoire de la guerre 14-18 écrit par Urbain Martien (« Mon nom se prononce ‘Martine’, pas ‘Martien’.C’est l’équivalent de Martinen Flamand, à vos ordres. ») et elle est entourée du récit que fait Stefan Hertmans sur la vie de son grand-père avant et après cette guerre. Le carnet de souvenirs personnels a la place centrale car c’est cette guerre qui détermine toute la vie de cet homme.

Mais avant, il y a la naissance en 1891 et l’enfance dans un quartier pauvre de Gand, Céline la mère venue d’un milieu bourgeois, qui s’est « déclassée » en épousant l’homme qu’elle aime, Franciscus, le peintre de fresques à la santé délicate, employé par des institutions religieuses. Le catholicisme marque profondément cette famille, Urbain en particulier, dans cette ville de Gand où on parle français (car à ‘époque, les francophones étaient dominants en Belgique, le flamand parlé dans les couches populaires n’était pas reconnu à égalité avec le français). L’enfance et l’adolescence d’Urbain sont marquées par son amour fervent pour ses parents, sa mère digne, maîtresse femme, son père avec qui il passe de longues heures à l’observer en train de peindre et dont il voit la santé se dégrader progressivement jusqu’à une mort prématurée. Ses rêves de devenir peintre à son tour s’effacent devant la nécessité du travail, très rude dans une fonderie, et finalement une formation militaire qui l’amènera aux portes de la guerre avec le grade de caporal.

Urbain raconte ensuite sa guerre : la résistance de l’armée belge démolie par la puissance de feu allemande, la déroute qui accule les Belges sur la rive gauche de l’Yser, l’inondation de la plaine et l’enterrement dans les tranchées avec toute la misère et le danger que l’on sait. Urbain est un personnage emblématique de la Belgique de l’époque : il a le sens de l’honneur et du sacrifice, des valeurs balayées par les exactions allemandes et l’horreur des tranchées ; mais le jeune homme fait obstinément son devoir, il se distingue courageusement et est blessé à trois reprises. (Il passera deux séjours de convalescence en Angleterre, où il découvrira par hasard le travail de son père lors d’un séjour à Liverpool.). Les années 1917 et 1918 sont marquées par des mouvements de rébellion dans les armées, d’autant que les « troufions » flamands sont souvent méprisés par les officiers francophones et que la bravoure flamande n’est pas reconnue à sa juste valeur. Et pourtant Urbain Martien (devenu premier sergent-major) vivra tout le reste de sa vie dans les valeurs et le sens du devoir d’avant 1914.

Après la guerre, il y a enfin la rencontre avec celle qui sera le grand amour de sa vie après sa mère, Maria Emelia elle aussi bien trop tôt partie. Et puis c’est une vie de devoir, de rigueur, de dignité, marquée notamment par le port du même costume noir strict  et de la lavallière, et en même temps d’une vie intérieure, intime  tellement secrète, impossible à exprimer sauf peut-être dans la peinture, dans les nombreuses copies de tableaux célèbres où Urbain excelle. Bien des années après sa mort, le petit-fils Stefan se mettra sur les traces de ce grand-père tant aimé en observant les toiles, en en trouvant de cachées, en se promenant sur les lieux où a vécu et combattu le jeune homme, en évoquant ses souvenirs les plus marquants (notamment celui de la montre du grand-père) et en leur donnant du sens. 

C’est un roman de mémoire, d’amour familial, le roman d’un grand-père et de son petit-fils, le roman d’un petit homme aux yeux de l’Histoire mais qui s’y est inséré avec grandeur, le roman d’une région, la Flandre, de ses traditions sociales et religieuses, de ses combats qui marquent toujours aujourd’hui le paysage politique belge, un roman de guerre, de peinture et de musique. C’est aussi un roman magnifiquement écrit (et traduit, forcément), avec ses phrases amples, ses évocations sensibles, sa pudeur émouvante. C’est un grand roman flamand. Un grand roman belge.

« Ma besace était raidie par la boue et la crasse ; près d’une ferme abandonnée, nous rinçâmes nos affaires. Je découvris mon matériel de dessin, que j’avais presque oublié, un fusain et un crayon ; les quelques feuilles que j’avais apportées de la maison étaient couvertes de taches de boue. La gorge serrée, je m’assis contre un tronc d’arbre et dessinai le paysage ravagé, les ruines, les cratères formés par les bombes, les corps, les souches d’arbres pulvérisées, le cheval mort que je vis suspendu à un orme brisé, tout droit, la tête ensanglantée à moitié arrachée, horriblement tordue, formant un contraste saisissant avec, dans l’arrière-plan, le ciel frais du matin, les pattes entremêlées comme des branches dans les restes de l’arbre. »

« Il y a dans l’ethos disparu du soldat à l’ancienne quelque chose qui, pour nous, contemporains d’attentats terroristes, de jeux vidéo violents, est encore à peine concevable. Dans l’éthique de la violence est intervenue une rupture de style. La génération de soldats belges qui fut conduite dans la gueule monstrueuse des mitrailleuses allemandes au cours de la première année de guerre avait encore grandi selon l’éthique exaltée du dix-neuvième siècle, avec un sentiment de fierté, un sens de l’honneur et des idéaux naïfs. Leur morale de guerre tenait pour vertus essentielles : le courage, la maîtrise de soi, l’amour des longues marches, le respect de la nature et de son prochain, l’honnêteté, le sens du devoir, la volonté de se battre, si nécessaire, d’homme à homme. […]
Toutes ces vertus d’une autre époque furent réduites en cendres dans l’enfer des tranchées de la Première Guerre mondiale. » 

« Passion secrète, doctrine secrète qui ne nous apprend rien. Fidèle à ce qui n’était pas, mais qui déterminait tout, donnait forme, accordait une signification secrète. Le plus important, il ne pouvait le partager avec les autres. Alors il peignait des nuages, des arbres, des paons, la plage d’Ostende, une basse-cour et des natures mortes sur des tables à moitié débarrassées, un immense travail de deuil, silencieux, dévoué, pour apaiser les pleurs du monde jusque dans les choses les plus quotidiennes. »

Stefan HERTMANS, Guerre et Térébenthine, traduit du néerlandais (Belgique) par Isabelle Rosselin, Gallimard, 2015

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