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10/18, Black-out, John Lawton, Le mois anglais, Londres, polar
Quatrième de couverture :
Londres, 1944. La Luftwaffe donne son assaut final sur la capitale britannique déjà exsangue et les Londoniens se précipitent dans les abris souterrains. Au milieu du chaos, un bras coupé est exhumé par un groupe d’enfants jouant sur un site bombardé de l’East End. Le sergent détective Frederick Troy, de Scotland Yard, parvient à relier cette découverte à la disparition d’un scientifique de l’Allemagne nazie. Il met au jour une chaîne de secrets menant tout droit au haut commandement des Alliés et pénètre les mystères d’un monde corrompu, peuplé de réfugiés apatrides et d’agents secrets.
Autant le dire d’emblée, Black-out est un bon « page-turner » qui m’a fait passer un excellent moment dans le Londres dévasté de mars à juin 1944. Grâce à la géographie sans faille de John Lawton, on se repère sans difficulté dans les rues démolies, les tas de gravats et les abris de fortune de la capitale anglaise. On côtoie des Londoniens populaires, des gens disciplinés et même un peu bornés, qui supportent sans broncher ou presque les affres du rationnement et des bombardements violents de la Luftwaffe, tandis que les préparatifs du Débarquement sont de plus en plus sensibles. C’est dans ce contexte que des enfants découvrent un bras coupé dans les décombres de Stepney. Et c’est ainsi que le sergent Frederick Troy entre en scène pour une enquête qu’il devra toujours mener sous le manteau, tant les indices sont ténus et surtout parce que les fils de l’énigme conduisent à des opérations secrètes d’exfiltration de réfugiés (je ne vous en dis pas plus, of course).
C’est passionnant à plus d’un titre. La personnalité de Troy n’est pas le moindre des attraits du roman : issu d’une aristocratique lignée russe mais né sur le sol anglais et élevé dans les meilleurs établissements privés (ça me donne envie de renouer avec le sergent Havers et l’inspecteur Linley), le jeune détective confronte son accent châtié et sa vive intelligence à des collègues parfois un peu lents aux allures plus rustiques. Il peut compter sur le soutien indéfectible de son adjoint Jack Wildeve et celui, plus aléatoire, de son supérieur direct, le commissaire Onions. Il est évidemment très pudique et très coincé dans certaines circonstances… féminines, mais rassurez-vous, ça va s’arranger et surtout il est doué d’un irrésistible flair pour les embrouilles et autres traquenards. Mais la chasse aux criminels, c’est son ADN, comme on dirait aujourd’hui.
Le contexte historique m’a beaucoup intéressée aussi : les derniers mois avant le jour J, où on sent les Anglais ordinaires à bout et où les gens de la haute continuent d’intriguer, où les pouvoirs politique et militaire envisagent déjà l’après Débarquement et les alliances à nouer, on sent déjà pointer la guerre froide et l’indéracinable indépendance britannique et on admire le courage d’un simple sergent de Scotland Yard dont on se demande comment il se retrouve à la fois le jouet et l’instrument de puissances obscures.
Les personnages secondaires ne sont pas mal non plus et participent tout autant à l’enquête qu’au portrait de l’époque. Si je voulais pinailler un peu, j’ajouterais que j’ai trouvé un peu bizarre que Troy raconte tant de choses à Tosca et que je ne suis pas sûre d’avoir compris complètement les motivations de Lady Diana (eh oui, il y en avait déjà une en 1944 à Londres) mais ce ne sont que de petits bémols qui n’enlèvent rien au plaisir de lecture. Le deuxième tome des aventures de Troy, Retour de flammes, vient de paraître début avril chez 10/18 et il y est toujours question d’espionnage. M’est avis qu’on va retrouver Tosca à Londres et ça ne me déplaît pas du tout !
John LAWTON, Black-out, traduit de l’anglais par Anne-Marie Carrière, 10/18, 2015
Rendez-vous à Londres pour commencer ce Mois anglais et une première participation aux British Mysteries.
A la fois passionnant et intriguant, c’est ce qui ressort de ton billet. Je pense que je vais craquer à mon prochain passage en librairie (d’autant plus que ça fait déjà quelques temps qu’il me fait de l’œil 🙂 ) Bon Mois anglais !!
Ce n’est pas le cas de tout le monde apparemment (tu as lu le commentaire de Florence Le livre d’après ?) J’ai bien aimé, malgré les petits bémols et j’espère que cela te plaira aussi. Bon mois anglais à toi aussi !
Je comprends que l’on puisse être passionnée par ce roman, mais cela n’a pas été mon cas. J’ai vraiment dû me forcer pendant une centaine de pages, Blogoclub oblige ! Mais je ne suis pas mécontente d’avoir persévéré. La suite m’a plu, surtout pour le contexte historique. Je lirai donc peut-être quand même le suivant qui se déroule en pleine guerre froide, une période des relations internationales que j’aime beaucoup.
Je suis en train de découvrir les billets, je viens lire tes bémols très vite 😉
J’ai lu ce matin un billet déçu sur le suivant… Moi, je passe!
On ne peut pas tout lire, le tri est obligatoire.
Tentant, surtout en plein mois anglais ! Je note ce titre car en plus, la période historique concernée me plaît.
Les avis sont partagés, dirait-on. A toi de te faire ta propre idée 😉
Ce qui m’a le plus intéressée dans ce roman, c’est le contexte historique. Le personnage principal n’est pas mal non plus. J’ai lu le même billet que Keisha sur la suite, je pense que je vais laisser tomber.
Je ne me souvenais pas que tant de copines avaient lu ce premier tome. Je crois que je vais quand même tenter le deuxième, je suis trop curieuse.
Je pourrais bien me laisser tenter…..
Je le note, tu m’as donné envie!
Tant mieux 😉
Ahhh voilà un avis plus encourageant que les autres ! Ça tempère 🙂
Bah oui, je ne vais pas retenir de dire si j’aime bien 😉
Dans ma PÀL depuis peu, j’ai donc lu ton billet en diagonale. je reviens dès que je l’aurai lu.
Je guetterai ton avis 😉
Je n’arrive pas à savoir s’il est susceptible de me plaire ou pas. J’ai lu des avis variés sur ce roman, quant au contexte, le Blitz pourquoi pas mais les prémisses de la guerre froide… mouais, ce n’est pas vraiment mon sujet de prédilection. Je me laisserai peut-être finalement tenter en librairie, qui sait ? Ne serait-ce que parce que je me suis dit que je profiterai des British Mysteries pour renouveler un peu mes lectures du genre.
Je lis très rarement des livres qui traitent d’espionnage, mais j’en ai quand même deux trois dans ma PAL (des valeurs sûres, comme Expo 58 de Jonathan Coe, Opération Sweet Tooth de McEwan…)
Tu as lu mon billet sur le deuxième… peut-être qu’en enchaînant les deux, avec les personnages encore bien en tête, tu aimeras !
Peut-êtr, oui, mais le problème, c’est que je déteste lire le même auteur de façon trop rapprochée, même si j’adore. 😉
Je n’aurais pas pensé que ce roman puisse être « passionnant » (j’aurais pensé sympa mais pas incontournable) (il y a tellement de livres, haha, on essaie de faire le tri) mais ce que tu en dis me donne bien envie de le lire. Bon ce ne sera pas pour tout de suite mais je note.
Il faut toujours tester par soi-même, ça vaut mieux.