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Une fois, dans un parc de New York
une colombe est venue mourir à mes pieds
elle a agonisé pendant quelques secondes
puis elle est morte.
mais ce que personne ne voudra croire
c’est qu’elle a ressuscité aussitôt
sans me laisser le temps de réagir
et elle s’est envolée
comme si elle n’avait jamais été morte
Je l’ai regardée zigzaguer
entre les immeubles
et j’en suis resté tout pensif
c’était un jour d’automne
mais on aurait dit le printemps
Nicanor PARRA (1914-2018), Revista San Esteban, traduit de l’espagnol par Philippe Billé, Santiago de Chile, 1990
Nicanor Parra est mort le 23 janvier 2018.
Poème trouvé chez Schabrière
Tout est possible à un poète, y compris ressusciter les colombes ! Je ne connaissais pas cet auteur.
Nicanor Parra était ingénieur et se proclamait lui-même antipoète (je l’ai découvert aussi avec ce texte).
Joli ! Ce poème me rappelle un souvenir : un petit oiseau s’est cogné à la baie vitrée et est tombé inanimé sur la terrasse. Quand je suis sortie, il n’a pas réagi du tout, même dans mes mains, et puis tout à coup, il s’est ébroué et envolé. Soulagement.
Une histoire qui finit bien 😉
Pas passée depuis novembre je crois, et il va vraiment falloir que je vienne plus souvent! Joli poème
Tu viens quand tu veux 😉