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Quatrième de couverture :
« C’est étrange comme il suffit d’un rien pour qu’une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur. »
Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 62 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n’est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d’enfance dont il n’a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ?
Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l’absence, le désir et les peurs, l’auteure de Bord de mer, Premier amour et Cet été-là décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste.
Je n’avais jamais lu Véronique Olmi et j’ai donc été assez contente en ouvrant l’enveloppe de Libfly de découvrir ce roman en avant-première, d’autant plus quand j’ai compris qu’il était notamment question d’une femme accordeuse de piano.
Très vite, j’ai été embarquée dans l’écriture fluide et sensible, à fleur de peau de Véronique Olmi, et dans l’intimité de Serge, homme apparemment comblé par la vie, dont l’univers respire « le luxe, le calme et la volupté ». Mais c’est sans compter sur les migraines violentes qui le saisissent n’importe où, à n’importe quel moment, ni sur les regards inquiets que lui lance Théo, sur la relation pour le moins maladroite entre le père et son fils aîné. Les échos de blessures très anciennes traversent les heures de Serge, une mousseline jaune, le couvercle d’un piano qui se referme brutalement…
Pendant que Lucie, la jeune femme de Serge, poursuit une existence lumineuse et préservée, Suzanne initie son apprenti aux mystères de l’accord des pianos et son mari aux mystères du foot. On sent qu’elle s’ennuie, Suzanne, qu’elle se contient dans les plis étroits d’une existence un peu étriquée, qu’elle ne semble pas avoir choisie de plein gré. Et pourtant, elle respire la liberté, une liberté qui va un soir frapper Serge. Leur liaison semble d’abord purement charnelle, deux corps qui s’attirent et se trouvent, s’accordent et se parlent. Mais le désir parfait n’est rien sans l’accord des esprits, sans la note juste des mots échangés. Alors Serge parvient enfin à dire la blessure d’enfance qui a infecté toute sa vie, qui le rend incapable d’écouter son fils jouer du piano et le mure dans un silence inaccessible.
Cette histoire aurait pu être banale,celle de deux adultères croisés, d’un homme jaloux et d’un enfant blessé à jamais. Mais elle est baignée par La grande sonate de Liszt, une musique qui met à nu. L’auteure nous fait approcher au plus près des fêlures intimes de Serge et de Suzanne, sans jamais percer tout à fait leur mystère. Une proximité qui frôle parfois l’étouffement tant les personnages se débattent dans leurs contradictions, leurs désirs, leurs secrets.
D’un automne à l’autre, au long d’une année, nous accompagnons Serge, Lucie, Suzanne et les autres sur la Butte Montmartre, au Parc Monceau : la nature et les arbres endormis par l’hiver nous permettent de nous évader un instant des intérieurs et des coeurs étouffés mais ils cachent le feu sous la glace qui a saisi des enfances depuis longtemps enfuies.
Un roman intimiste, noir, qui cherche désespérément l’accord parfait, qui nous parle d’enfance et de paternité, d’amour fou et de trahison, de musique et de silences.
A écouter en lisant : La Grande Sonate pour piano, de Franz Liszt
Un très grand merci à Libfly, au Furet du Nord et aux éditions Albin Michel pour m’avoir permis de lire ce livre en avant-première de la Rentrée littéraire !
Les avis de Constance, de Jostein et de Leiloona
Véronique OLMI, Nous étions faits pour être heureux, Albin Michel, 2012
Un roman de la Rentrée 2012 qui se passe essentiellement à Montmartre.
Commentaire n°1 posté par keisha a dit:
Ce matin sur les blogs, c’est vriament la rentrée littéraire! J’ai vu un autre billet sur ce roman chez Brik à Book
Anne a dit:
Eh oui, même dans ma petite ville d eprovince, les embouteillages pointent leur nez aussi. Je m’en vais lire ça chez Bric a book !
Commentaire n°2 posté par Sharon a dit:
Je ne dis pas non, pour le jour où j’aurai plus de temps.
Anne a dit:
Un jour, tu verras… (air bien connu)
Commentaire n°3 posté par mimipinson a dit:
Je fais partie de celles ( rares?) qui ont trouvé ce livre assez creux.
Anne a dit:
J’ai cru comprendre ça… il faut que j’avouoe que je ne me souviens pas exactement du secret précis de Serge !!
Commentaire n°4 posté par Anis a dit:
Jostein qui a lu beaucoup de livres d’elle disait que c’était à son avis le meilleur. Donc tu as commencé par ce qu’il y a de mieux.
Anne a dit:
Bord de mer semble très dur. Peut-être que j’en lirai un autre, un jour…
Commentaire n°5 posté par kathel a dit:
C’est un roman sur l’immortalité ? 620 ans, tout de même ! Bon, je raille tes fautes de frappe… mais le livre ? Une envie pas prioritaire, disons…
Anne a dit:
Wharf !! Je corrige tout de suite !! (c’était 619, bien sûr)
Commentaire n°6 posté par mimipinson a dit:
Nous n’aimons pas forcément la même chose. Concernant Olmi, c’est bon, j’ai lu…et je n’y retournerai à priori pas de si tôt. Trop « bonne -femme « pour moi
Anne a dit:
Ca c’est sûr, on n’a pas tout à fait les mêmes goûts… ça dépend des moments 🙂
mimiipinson a dit:
Billet ajouté
Commentaire n°7 posté par Gwenaëlle a dit:
Le billet de Constance m’avait déjà bien tentée… Je n’avais pas été convaincue par Le premier amour mais là, pourquoi pas?
Anne a dit:
Je ne peux pas comparer, je ne connais que celui-ci !
Commentaire n°8 posté par Manu a dit:
Un roman intimiste ? Ok, je passe 😀
Anne a dit:
Et français en plus… passe ton chemin, en effet !
Commentaire n°9 posté par Asphodèle a dit:
Je reste sans avis sur cette auteure car soit je lis des billets élogieux, soit pas bons ! Donc, à l’occasion… Il ne compte pas pour le challenge Paris de Sharon ?
Anne a dit:
Oh oui, tu as raison !! J’ai oublié d’ajouter ce logo, merci de m’y faire penser !
Commentaire n°10 posté par Aifelle a dit:
Tu es le troisième billet du jour sur ce roman ! çà démarre fort on dirait. Je l’ai noté, j’aime ce qu’écrit Véronique Olmi.
Anne a dit:
Mimi a nettement moins aimé, il y a des bémols à lire aussi… C’était une belle découverte pour moi.
Commentaire n°11 posté par Un autre endroit a dit:
Bon j’ai bien fait de le noter !
Anne a dit:
Ca peut te plaire, en effet !
Commentaire n°12 posté par Noukette a dit:
J’hésite encore pour celui là même si ton billet est convaincant ! 😉
Anne a dit:
Par contre, toi, tu fais pendher la balance en faveur de Niccola Ammaniti !
Commentaire n°13 posté par antigone a dit:
Comme j’ai eu une déception avec « premier amour » je n’ai plus tellement envie de lire cette auteure. Je n’ai donc pas choisi ce titre pour cette rentrée.
Commentaire n°14 posté par Mélopée a dit:
Quelle belle critique pour ce livre ! Tout comme toi je n’avais jamais lu de Véronique Olmi mais ai été charmée par son petit dernier.
Anne a dit:
Merci ! C’est de Cet été-là que tu parles, je suppose ?
Commentaire n°15 posté par l'or des chambres a dit:
J’avais décidé de ne pas m’intéresser de plus près à ce titre, trouvant Véronique Olmi beaucoup moins bonne qu’à ces débuts (tu n’as pas lu « Bord de mer » ?? Excellent mais très très dur) mais ton billet me fait douter maintenant…
Anne a dit:
Je n’ai pas lu Bord de mer (ça me fait un peu peur, ce que je devine du sujet !)
Commentaire n°16 posté par Loto édition a dit:
Si vous voulez découvrir l’envers du décor du monde du livre et les aléas de la vie d’un petit éditeur à compte d’éditeur ou bien en savoir plus sur les phases de conception d’un livre, n’hésitez pas à passer sur mon blog : http://lotoedition.canalblog.com/ Cordialement
Anne a dit:
On s’prend un p’tit coup de pub sur les blogs ?
Commentaire n°17 posté par valou a dit:
il m’intrigue ce roman, j’ai un Olmi chez moi, emprunté à la médiathèque « Cet été-là » (tu vois qu’il m’arrive de ne pas acheter…), je vais peut-être le lire demain dans le bateau me menant à Chausey, et au retour, ça permettre de m’avancer dans mes lectures ! bon week-end !
Anne a dit:
Ceux qui connaissent Véronique Olmi aiment moins ses derniers romans apparemment… mais celui que tu as choisi doit te faire une bonne lecture de voyage 🙂
Commentaire n°18 posté par constance a dit:
superbe chronique ! j’aime beaucoup la métaphore avec la musique, même si j’ai très peu ressenti l’influence de la musique sur ce roman (mais je n’y suis jamais trop sensible). il n’empêche que l’image de Suzanne comme accordeuse de piano est belle, car c’est finalement ce qu’elle fait pour Serge : l’écouter pour le réparer.
anne7500 a dit:
Merci, Constance ! En effet, on peut pousser la métaphore jusque là !
Commentaire n°19 posté par constance a dit:
(de là la métaphore filée entre Serge qui serait un piano désaccordé, en apparence en parfait état mais brisé de l’intérieur, sans qu’on sache trop le problème, ni comment le résoudre, sauf quand on est accordeur et qu’on sait écouter… l’image est un peu facile à mon goût, même si elle est bien trouvée, et c’est sans doute pour ça que je n’en ai pas parlé dans ma critique)
anne7500 a dit:
Amusons-nous, poussons encore plus loin : à relire le billet et tes commentaires, je me dis qu’il y a aussi un drôle quatuor dans ce roman, ces deux couples qui fonctionnent si mal. L’harmonie cache une bele cacophonie !!
somaja a dit:
Je n’ai lu que « Bord de mer » et j’ai encore du mal à m’en remettre tellement c’était intense. Ce qui est sûr c’est que cette auteure a un vrai talent d’écriture et que j’ai envie d’en lire d’autres. Je note donc celui-là.
anne7500 a dit:
Je vais devoir m’intéresser à Bord de mer ! (A la bibli, je pense, parce que ce que je devine de ce livre me fait un peu peur, me heurte d’avance…) (c’est pas bien d’avoir un a priori…)