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Présentation de l’éditeur :

Un duo inédit pour un album plein d’humanité et de tendresse : Zidrou et Roger, le dessinateur de Jazz Maynard, signent le one-shot Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? Eh bien, c’est sa maman ! Madame Hubeau, elle, s’occupe seule de son grand enfant de 40 ans, Michel, handicapé. Un quotidien certes difficile, mais joyeux et qu’elle assume avec courage et générosité. Un magnifique hommage à toutes ces personnes admirables qui se battent dans l’ombre.

J’ai du mal à exprimer mon avis sur cet album. Parce que pas mal de gens de mon entourage travaillent avec, pour des personnes comme Michel, éternel petit garçon dans un corps de géant. Alors je soupire un peu en pensant au courage (découragement), à la patience de leurs parents, aux petites joies qu’ils peuvent cependant cueillir ça et là au quotidien, qui construisent un bonheur fondé sur le don de soi. Il y a aussi la fatigue, détresse, si bien symbolisée par madame Breitman, l’angoisse de se demander comment l’enfant handicapé survivra à es parents, où, qui s’en ocupera.

L’album évoque toutes ces questions sans tabou, le lien à la fois si fort et si terrible qui unit Michel et sa maman, la dépendance sans réciproque dans laquelle il vit, le rapport avec les autres membres de la famille, son besoin de stabilité, d’habitudes bien réglées mais aussi  la sexualité de la personne handicapée. Le tout baigné dans un regard plein de tendresse et parfois d’humour. Qui me fait quand même pousser un gros soupir, à la taille de Michel engoncé dans son blouson bien fermé pour résister à tous les vents.

Je dois avouer que je m’attendais à une histoire suivie, or il s’agit de petites histoires juxtaposées, de différentes circonstances de la vie des deux personnages, grâce auxquels le lecteur est invité à construire le portrait de Michel. J’ai été surprise par l’introduction qui montre la maman toute désemparée alors qu’elle pourrait profiter d’une journée de liberté sans Michel (je croyais avoir en main un album mal fait, sans pages intérieures reprenant le titre, le nom des auteurs, etc., mais non, elles arrivent après cette intro).

Le dessin est à la fois réaliste et humoristique dans le traitement des silhouettes, des visages, de certains détails. Roger, le dessinateur, a réalisé un travail intéressant sur la couleur, privilégiant des gammes uniques de couleurs par épisode (peut-être trop monochromes…), marquant les moments de déprime d’un bleu grisé, les instants du quotidien si répétitif d’un ton sépia qui s’alourdit encore dans les moments de doute, de tristesse de la maman de Michel.

Bon, il me faut l’avouer, je n’ai pas été transportée par cet album comme Noukette, par exemple, qui parle très bien du scénariste Zidrou.

Roger & Zidrou, Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui lui reprisait ses chaussettes ?, Dargaud, 2013

C’est une lecture commune que je partage bien volontiers avec Jérôme.

Logo BD Mango bleu (1)   Petit Bac 2014

La couverture complète