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Quatrième de couverture :
Une adolescente disparaît dans une randonnée menée par une cheftaine mystique. Une bibliothécaire rêve de rencontrer le soldat qui lui écrit du front. Une épouse trompée espionne son mari jusqu’en Australie pour mieux se venger. Une enfant somnambule jure qu’elle a vu des extraterrestres pendant la nuit. Huit nouvelles pour huit femmes unies par une vérité : les plus grands secrets sont intérieurs.
Alice Munro est née en 1931 au Canada. Lauréate du prix Gouverneur général (le prix littéraire le plus prestigieux du Canada) et du Man Booker Prize en 2009, unanimement admirée (Joyce Carol Oates, Jonathan Franzen, Cynthia Ozick), son œuvre est traduite dans de nombreuses langues.
En lisant ce recueil d’Alice Munro, je me suis rendu compte (par comparaison avec certaines nouvelles lues durant le mois belge) que mon genre préféré, ce sont les nouvelles longues, celles dans lesquelles on a le temps de s’installer, où l’auteur prend le temps de créer une atmosphère et des personnages particuliers et de nous raconter une histoire qui n’a pas besoin de l’effet de surprise pour capter l’intérêt du lecteur. Non que je déteste les nouvelles à chute, mais j’ai adoré celles de Claire Keegan, d’Anthony Doerr, de Jean Jauniaux… et j’y ajoute désormais celles d’Alice Munro.
Elle a l’art de camper des personnages rocambolesques perdus dans des petites villes d’Amérique du Nord ou un milieu rural qui reste rude (Une vraie vie) – un milieu de pionniers quasiment (Un endroit désert), où ils sont arrivés grâce à un mariage ou un défi qu’ils se sont lancé parce qu’ils n’ont pas trouvé l’amour ailleurs ou après une déception souvent amoureuse aussi. Parfois ils partent sur un coup de tête, par jalousie ou par déception, encore et toujours (L’hôtel Jack Randa). Des rêves fous, de généreuses illusions ou une forme de rigueur religieuse un rien fanatique (Secrets de Polichinelle) les guident parfois.
J’aime la manière dont Alice Munro trace le portrait de ses personnages, les détails qu’elle met en valeur, le grain de folie douce qui les habite et les rend réjouissants même s’ils ont parfois le caractère un rien acariâtre, j’aime les fulgurances de beauté littéraire qui traversent ses textes, j’aime la manière dont elle construit ses nouvelles avec parfois une simple phrase qui nous met en éveil en annonçant déjà la fin sans rien révéler et quelques paragraphes de fin qui prennent congé des personnages avec douceur et nostalgie.
Difficile de dire quelle la ou les nouvelles que j’ai préférées dans ce recueil, tant les histoires sont variées. Il y a cependant des points communs, comme des lettres échangées (Emportés), des femmes qui observent les hommes de leur entourage, des remariages ou des unions tardives… le pouvoir de l’imagination (La Vierge albanaise), la mort ou la disparition sans bruit sont des thèmes récurrents et j’aime aussi ces échos d’un texte à l’autre. Des personnages (la famille Doud) reviennent d’une nouvelle à l’autre, tantôt en premier rôle, tantôt anecdotiques, parfois même ce sont les descendants qui prennent tout à coup la lumière. Pour tout dire, comme j’ai lu le livre en deux temps, cinq nouvelles pour le club de lecture, trois pour terminer le recueil et le présenter en ce mois de la nouvelle, j’avoue que les sixième et septième nouvelles, Un endroit désert et Des vaisseaux spatiaux ont atterri m’ont particulièrement plu. Quant à la dernière, Vandales, elle conjugue sauvagerie, sensualité et… secret, mettant un beau point d’orgue à ce recueil !
Une belle découverte qui en appelle d’autres (le roman Du côté de Castle Rock est déjà dans ma PAL).
Alice MUNRO, Secrets de Polichinelle, traduit de l’anglais (Canada) par Céline Schwaller-Balaÿ, Points, 2012
Le mois de la nouvelle chez Flo et un objet pour le Petit Bac et un livre de la PAL 2013
keisha a dit:
Pour avoir lu trois nouvelles d’alice munro, je sais qu’elles sont longues et mettent bien une histoire en route tranquillement.
anne7500 a dit:
J’aime vraiment les portraits décalé et les ambiances étranges qu’elle crée. Et le fait qu’elle fasse travailler notre imagination pour deviner ce qui s’est vraiment passé, elle ne donne pas toutes les clés, la maligne !
aifelle a dit:
J’ai aimé tout ce que j’ai lu d’elle, j’ai d’ailleurs un recueil de nouvelles en route, il faudrait que je le reprenne (j’ai accepté trop de choses ces temps-ci, je suis débordée).
anne7500 a dit:
C’est tellement délicieux d’être débordée… non ? 😉
kathel2 a dit:
Je lis ton article entre deux nouvelles d’Alice Munro ! Une pause était bienvenue, elles laissent parfois un peu estomaqué : quelle formidable créatrice de situations dérangeantes !
anne7500 a dit:
C’est un mélange de sauvagerie, de sensualité, de secrets… que j’ai particulièrement aimé ! Chouette, j’espère que tu feras un billet sur ta propre lecture.
keisha a dit:
Dérangeant, oui. ce qui fait que j’ai dû faire halte.
anne7500 a dit:
A ce point !
fondantochocolat a dit:
J’ai aussi « Castle Rock » dans mes prochaines lectures ! En règle générale, je préfère les romans aux nouvelles, donc je ne note pas cet ouvrage, mais en tout cas, ça me met dans de bonnes conditions pour le roman à venir… 🙂
anne7500 a dit:
Au club de lecture, nous avons compris que ce roman semble profondément autobiographique. Mais très intéressant ! Je ne dis pas que je le lirai très vite, je ne suis pas du genre à avaler toutes les oeuvres d’un auteur que j’aime à la suite, je préfère lire de temps en temps et surtout en garde un sous le coude tant qu’un nouveau n’est pas publié !
Margotte a dit:
C’est une écrivaine que je veux découvrir depuis longtemps… et il semblerait que cela vaille la peine !
anne7500 a dit:
J’ai lu un prix Nobel et j’ai tout compris 😉 (et aimé) !
Cachou a dit:
Ca s’est confirmé donc… Celui que tu as dans ta PàL, ce n’est pas le roman?
anne7500 a dit:
Oui, j’aime et j’assume 😉 Et oui, c’est bien le roman (autobiographique, si tu te souviens).
Nadège a dit:
Contente que ça t’ait plu ! Je n’ai pas encore lu celui-là, mais je le découvrirai certainement bientôt. J’ai beaucoup aimé ce que j’ai lu d’elle jusqu’à présent !
anne7500 a dit:
Si j’ai l’occasion, j’en lirai d’autres 😉
jerome a dit:
Jamais lu Alice Munro. Je crois que ce recueil serait parfait pour commencer, il a tout pour me plaire !
anne7500 a dit:
Il semble que « Fugitives » est très bien aussi !
Nadège a dit:
Je confirme pour « Fugitives ». Si tu veux, je peux te le prêter quand on se verra à la fin du mois d’août. Je commence à avoir un petit lot à te prêter, d’ailleurs. Incorrigible 😀
anne7500 a dit:
Ohlala les prêts, n’en jetez plus !!! 😉
alexmotamots a dit:
Une belle découverte, on dirait.
Antigone (@EcritsAntigone) a dit:
Oui je crois que moi aussi les chutes m’agacent maintenant… j’aime prendre mon temps dans les nouvelles aussi !! Il faudrait que j’essaye ce recueil là car après mon coup de coeur pour « fugitives » j’avais été un peu déçue par « trop de bonheur » !
anne7500 a dit:
« Fugitives » semble faire l’unanimité, je le note donc !
chaplum2 a dit:
Je n’ai pas trop aimé. Je ne suis pas nouvelles, mais je préfère celles avec une bonne chute. On ne se rejoint donc pas 😉
anne7500 a dit:
M’enfin !? 😉
lilamango a dit:
J’ai ce livre chez moi et n’ai lu que la première nouvelle: « Emportés » que j’ai beaucoup aimée mais ayant déjà écrit un billet dessus, j’ai négligé de lire les autres récits, surtout par manque de temps d’ailleurs et prise par d’autres lectures. C’est dommage. Ce que tu écris là me donne envie de terminer enfin ce recueil!
anne7500 a dit:
J’ai vraiment apprécié et cela ne m’a pas « coûté » de lire plusieurs nouvelles à la suite.
valmleslivres a dit:
Je n’aime pas les nouvelles et pourtant, j’ai envie de découvrir cette auteure. Cherchez l’erreur.
anne7500 a dit:
Pas d’erreur, que du plaisir !
Flo a dit:
Tu me donnes envie de lire ce recueil. Il devra attendre que je finisse de picorer dans The Love of A Good Woman mais la prochaine fois que je voudrai lire Munro, ce sera donc celui-là. A ce jour, je n’ai lu en entier que Fugitives et ça commence à dater.
A noter que dans The Love of A Good Woman, j’ai justement été marquée par le soin apporté à la mise en place d’une atmosphère ; il me semble que cela contribue, bien plus qu’une « histoire », à la réussite d’une nouvelle.
anne7500 a dit:
Elle est excellente dans ces atmosphères, j’aime ! Et les nouvelles ne se terminent pas nécessairement sur une résolution nette et précise, les fins sont ouvertes, un peu mystérieuses (normal pour des Secrets de Polichinelle, me diras-tu) et ça ne me dérange pas !
Philippe D a dit:
Moi aussi, je préfère les nouvelles assez longues. Certains auteurs écrivent de très courts texte. Je trouve qu’on n’a pas le temps de faire connaissance avec les personnages, de gouter à l’ambiance,…
Toutefois, je trouve la chute très importante.
Bonne fin de soirée.
anne7500 a dit:
Je crois que j’ai de oins en moins besoin de chutes… 😉
geraldinecoupsdecoeur a dit:
Et bien, c’est une véritable déclaration d’amour pour cette auteure ! Il faudrait que je me glisse dans un de ces recueils !
anne7500 a dit:
Apparemment, Fugitives est un must 😉
anisdelitterama a dit:
J’adore cette auteure. Et je suis vraiment ravie de rencontrer le même engouement chez d’autres.
anne7500 a dit:
Je suis vraiment très contente de la découverte et je poursuivrai ! Tu as lu son roman aussi ?