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Parti tôt, pris mon chien

Il y a bien longtemps que je n’avais lu de roman de Kate Atkinson, et en plus je ne les ai pas tous lus et je ne connaissais pas encore le détective privé Jackson Brodie ! Autant vous dire si j’ai dégusté, jubilé, souri, ri aux éclats… Bref un coup de coeur !

On ne peut trop en dire sur l’histoire sans risque de priver le nouveau lecteur de son plaisir. Sachez simplement que Jackson Brodie enquête dans tout le Yorkshire pour retrouver les parents biologiques de Hope MacMaster, une jeune femme adoptée par des Anglais qui se sont établis en Nouvelle-Zélande. Pendant ce temps, Tracy Waterhouse, une ancienne commissaire obèse reconvertie dans la sécurité d’un centre commercial de Leeds, fait un achat surprenant qui va bouleverser sa vie. Ajoutez à cela une vieille actrice qui perd la mémoire, des enfants enlevés ou abandonnés, un petit chien maltraité, des policiers véreux, un tueur en série, un vieux gangster rangé des voitures ou presque… Autant de pièces d’un puzzle qui nous balade entre 1975 et aujourd’hui et qui s’emboîtent les unes dans les autres, qui tissent autant de fils entre les personnages et se réunissent à la fin comme par magie, en ayant bien malmené nos neurones entretemps.

Le tout évidemment à la sauce Atkinson, plein d’humour, truffé de petits coups de griffe sur la société anglaise, et de références littéraires, Shakespeare et Emily Dickinson en tête, mais pas seulement. (On sent d’ailleurs la qualité de la traduction, où toutes ces références typiquement anglaises nous sont expliquées en notes.) « Jackson Brodie, l’homme aux semelles de vent » et Tracy Waterhouse nous emmènent dans une sorte de road-movie décalé, et finiront par faire la lumière sur une histoire assez glauque. Sans perdre une parcelle de ce flegme et de cet humour britanniques imparables.

« Elle savait ça uniquement parce qu’elle était sortie quelques semaines avec un boudhiste. C’était une chiffe molle de Wrexham qui dirigeait une librairie de livres d’occasion. Elle espérait l’illumination et avait récolté une mononucléose infectieuse. Ca l’avait dégoûtée de la spiritualité à vie. » (p. 127)

« (…) elle pivota sur ses talons et balança son sac à la gueule de son poursuivant. Il le reçut en plein poire et s’effondra. Jackson tressaillit intérieurement et se demanda ce qu’une femme pouvait transporter dans son sac qui ocasionne de tels dégâts. Une enclume ? Voilà un sac qui aurait plu à Mrs Thatcher. » (p. 260)

Un roman jubilatoire, émouvant, intelligent… J’en redemande !

Kate ATKINSON, Parti tôt, pris mon chien, Editions de Fallois, 2010

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