Les rendez-vous de La Civette

 

Quatrième de couverture :

Un jour, rangeant ma bibliothèque, je suis tombé sur la petite boîte en bois noir dans laquelle je déposais des post-it.

Je me suis souvenu des pensées que je notais alors que je consommais un café à La Civette de Cannes, assis toujours à la même table, le regard pensif… je sortais mon stylo et transcrivais l’inspiration du jour sur un post-it. À ce moment-là, tout était clair. L’exercice consistait à l’expérience de la pensée et du sujet pensant.

La pensée circule en nous, comme notre sang, elle vient des battements de notre cœur. La pensée libérée devient une écriture, et sous les doigts de son auteur, le stylo est le seul outil de l’ancrage. La pensée dans l’écrit a besoin d’espace et d’une ponctuation. À chaque point, elle reprend son souffle.

Cher lecteur, nous voilà à La Civette de Cannes. Poussons ensemble la porte et découvrons ce carnet d’aphorismes. Je vous en prie, prenez place à ma table et bonne lecture à vous !

 

Quand les éditions Baudelaire m’ont proposé ce livre, j’ai répondu positivement rien que sur leur nom (oui, je suis faible, mais vous le saviez déjà) (et en plus elles sont basées à Lyon, ville où je rêve de retourner me promener). Bon, bien sûr, le bouquin m’a un peu accrochée aussi, quand même.

C’est un ouvrage d’une centaine de pages, qui se lit très très vite si l’on veut, vu le principe des post-it (chaque page contient 9-10 lignes maximum) mais on peut aussi s’arrêter et laisser aller la réflexion devant les notes de l’auteur. Entre 2000 et 2002, il est allé régulièrement dans le même bar de Cannes, à la même heure et il y a respecté le même rituel : un café, un verre d’eau et un cigarillo. Et d’observer les gens qui l’entouraient, et de noter ses pensées sur des post-it. Qui sont devenus ce recueil d’aphorismes sur le temps qui passe, les gens qui l’entourent, leur solitude et la sienne, la solidarité, la difficulté d’inventer son propre chemin, la pensée qui se déroule et s’enroule au gré du moment…

« Profiter de l’instant présent,

c’est tirer une bouffée

d’un cigarillo, tout juste allumé.

Le reste part en fumée… » (p. 27)

Le tout est un peu surprenant : je me serais attendue à voir l’auteur croquer une galerie de personnages mais il n’en est rien, l’ouvrage est relativement abstrait. Le jeu des post-it s’apparente à un exercice d’écriture amusant, mais cela valait-il la peine d’en faire un livre, trouvera-t-il son public, laissera-t-il une trace dans ma propre vie de lectrice ? A voir…

 

« Le va-et-vient dans la salle du bistrot,

c’est autant d’expressions

que de masques sur els visages,

et autant d’interprétations.

Une mise en scène du quotidien

où l’effort d’une mimique

éloigne le soi-même. » (p. 74)

 

« Laisser au vestiaire tous les oripeaux

qui encombrent la vie de chaque jour ;

voilà la vraie sagesse ! » (p. 75)  

 

Alexis ELIEN, Les rendez-vous de La Civette, Editions Baudelaire, 2011

 

Un grand merci aux Editions Baudelaire !