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La Pastèque, Michel Rabagliati, Paul à Québec, Québec en septembre
Présentation de l’éditeur :
L’achat d’une première maison et la mort d’un proche sont au cœur de ce nouvel opus. D’Ahuntsic à St-Nicolas, en passant par le célèbre Madrid, l’auteur nous amène, cette fois-ci, à découvrir sa famille à travers un livre fort émouvant. Michel Rabagliati nous démontre une fois de plus qu’il est en pleine maîtrise de ses moyens, il dessine la vie… tout simplement.
Je connaissais ce titre de nom et j’ai été ravie de le trouver à la bibliothèque (je l’avais bien repéré sur le stand Québec de la Foire du livre mais j’avais trouvé ça très cher…) mais quelle n’a pas été ma surprise de découvrir en fin de volume qu’il s’agit en fait d’une série déjà assez fournie des aventures de Paul !
Parlons d’abord du dessin : bon, il est assez simple (mais pas simplet), un trait simple, des visages croqués sans fioritures mais aisément identifiables, un dessin en noir, gris et blanc, bien détaillé – et donc bien documenté – quand il s’agit de montrer les quartiers de Montréal, les décors urbains, dans une mise en page assez classique, qui ne craint pas pour autant les grandes cases avec vue en plongée ou les visions panoramiques. En fait, cette manière de dessiner, notamment de présenter les personnages, m’a un peu fait penser à celle de Guy Delisle, mais Michel Rabagliati fait montre de plus de précision.
C’est le scénario qui m’a vraiment intéressée, une histoire à laquelle je ne m’attendais pas du tout ! Dans cet opus, Paul et sa famille se rendent d’abord à Québec chez les parents de Lucie, sa femme, l’ocasion de retrouver Roland et Lucie, les grands-parets les oncles et tantes, les cousins et cousines : une grande famille joyeuse, pleine de vie et d’humour, où la complicité entre les petits et les grands crée de précieux souvenirs. Et pourtant Roland cache aux siens le cancer à la prostate dont il souffre. De retour à Montréal, Paul commence à se faire bien connaître comme illustrateur (d’où la nécessité de mieux s’équiper en matériel informatique et l’occasion pour le lecteur de prendre un bon fou rire devant ses embarras), lui et Lucie achètent une maison où leur fille Rose grandit petit à petit. Roland et Lisette se rapprochent de leurs enfants et profitent doucement de la vie.
Mais à l’occasion d’une opération chirurgicale, on constate que le cancer est revenu, incurable. Difficile à soigner (difficile tout court à cause de la colère, de la rogne qu’il développe, le self-made man qui a pris une belle revanche sur le mauvais départ que l’enfance lui avait réservé)), Roland est admis dans un centre de soins palliatifs où il finira ses jours tranquillement, entouré des siens, sa femme et ses trois filles qui se mettent en quatre pour se relayer auprès de leurs parents.
Je sais, certains diront que je me complais dans ce genre de récit. A cela je répondrai que je ne m’y attendais même pas et que de toute façon, cela fait partie de la vie, l’approche de la mort. Et Michel Rabagliati montre, dit les choses avec lucidité, avec réalisme : on sent le vécu de l’auteur, sensiblement, j’ai trouvé tout cela très juste, bien observé. A part quand même une réflexion et une question critiques que je me pose : c’est un peu bizarre qu’il n’y ait apparemment aucun traitement anti-douleur par cathéter, surtout pour une personne atteinte d’un cancer digestif ; et est-ce bien normal que dans un centre de soins palliatifs, on administre sans discuter, dans les dernières heures, une substance qui aide le patient à « s’endormir » alors qu’on est censé beaucoup dialoguer et tenter de trouver toutes les solutions de confort qui évitent un acte qui ressemble tout à coup à de l’euthanasie ?
Ces « manques » ou « bizarreries » sont d’autant plus contradictoires avec le scénario qui découpe le temps de manière de plus en plus resserrée au fur et à mesure que l’on s’approche des tout derniers jours de Roland. A part cela, vraiment, la thématique de l’accompagnement d’un malade en fin de vie par les différentes personnes de la famille et par les divers intervenants, la thématique de l’adieu, du deuil qui commence est vraiment très finement traitée par Michel Rabagliati. Il n’oublie pas la plus jeune de la famille, Rose, et ses questions d’enfant : j’ai trouvé particulièrement touchante la manière dont elle perçoit le départ de son grand-père.
J’ai apprécié aussi la variété de ton (le triste côtoie le doux, sans oublier l’humour des soeurs qui déconnent grave) sans compter le fait que l’on peut améliorer sa connaissance du vocabulaire et du parler québécois en général, ce qui est appréciable en ce mois de septembre !
Bref, malgré mes observations critiques, je suis vraiment ravie d’avoir découvert Paul dans cette tranche de vie si émouvante. J’espère lire d’autres épisodes de sa vie !
Michel RABAGLIATI, Paul à Québec, La Pastèque, 2009
Jerome a dit:
Une série que j’aime beaucoup. Et je viens de trouver « Paul dans le métro » à la médiathèque, ce sera ma prochaine lecture BD !
anne7500 a dit:
J’aimerais bien que ma bibli en achète d’autres !
keisha a dit:
Ah je suis passée à côté (abandon), un peu fatiguée par la langue (ben oui, je sais ^_^) , dommage cela avait l’air d’être une belle histoire.
anne7500 a dit:
Oh ? Tu réussis à m’étonner sur ce coup-là !
argali2 a dit:
J’ai beaucoup aimé cette BD et entamé la lecture de la série suite à ce tome-là. J’apprécie les dessins, l’histoire, la tendresse et la réalité quotidienne si justement contée.
Lucie a dit:
C’est une belle introduction à la série (même si pas du tout dans les premiers). Paul au parc est aussi très chargé émotivement. Certains sont plus légers (mais toujours teintés d’un petit filtre doux-amer), comme Paul à la campagne par exemple.
anne7500 a dit:
Merci pour les titres, je vais caresser mes bibliothécaires dans le sens du poil pour qu’ils les achètent 😉
Topinambulle a dit:
Mon préféré de la série Paul, suivi de près par »Paul a un travail d’été ». J’ai apprécié moi aussi l’attention que porte Rabagliati aux décors de la ville, aux émotions des personnages.
anne7500 a dit:
Si je vous comprends bien, Lucie et toi, il faut tous les lire 😉
cristie a dit:
Il faut absolument que je fasse sa connaissance !
anne7500 a dit:
Je suis contente si j’ai renforcé ton désir de le connaître !
noukette a dit:
Ce Paul fait vraiment l’unanimité !
anne7500 a dit:
Votez pour Paul ! 😉
Marguerite a dit:
Je suis une fan finie de Paul !! Je les ai tous achetés dont un en 2 éditions différentes pour avoir une dédicace (mais il ne faut pas le dire ! 🙂 Celui-ci est un de mes préférés avec « Paul a un travail d’été » et « Paul à la pêche » !
anne7500 a dit:
Il est vraiment très aimé, ce Paul 😉
aifelle a dit:
Je vais voir s’il y en a à la bibliothèque ; je ne commencerai peut-être pas par celui-là.
anne7500 a dit:
C’est mieux en bibli, car ces albums ne sont pas bon marché. C’est un investissement !
enna a dit:
J’ai aimé l’esprit de cette BD : léger et amusant et puis beaucoup lus profond aussi!
anne7500 a dit:
Du grave et du léger, la vie quoi…
anisdelitterama a dit:
Cela me rappelle ce qui s’est passé pour ma mère. Elle a pu mourir entouré des siens. C’est vraiment bien les soins palliatifs.
anne7500 a dit:
C’est réconfortant, je l’ai vécu aussi pour des proches.
Midola a dit:
Cet album m’attend depuis un moment dans ma PAL, je ne sais pas pourquoi je retarde le moment de m’y plonger car les avis sont toujours positifs…
anne7500 a dit:
Peut-être pour le plaisir d’avoir toujours à le découvrir ?
kathel2 a dit:
Les titres sont assez décalés par rapport au contenu, alors… C’est bon à savoir et n’en rend la série que plus intéressante. Je note !
anne7500 a dit:
Quel succès, ce Paul 😉
Grominou a dit:
C’est le meilleur de la série, mais les autres sont excellents aussi!
anne7500 a dit:
Je dois vraiment convaincre mes bibliothécaires…
Karine:) a dit:
Je l’ai vraiment beaucoup aimé, celui-là. J’ai aussi adoré Paul a un travail d’été, Paul à la Pêche et Paul en appartement… bref, je pense que je les aime tous1
anne7500 a dit:
Bon, j’ai compris : il faut tous les lire ! 😉
Mango Lila a dit:
C’est une série qui me fait très envie. Je prendrai n’importe quel « Paul » si je le trouve à la bibliothèque . Le thème des derniers instants de vie revient très souvent depuis quelque temps, que ce soit en BD ou dans les romans. C’est vraiment devenu un »problème de société » comme on dit!
anne7500 a dit:
Je ne trouve pas que c’est un « problème » la mort, ça fait partie de la vie et on y passera tous, donc si on peut l’humaniser et y faire réfléchir le plus possible c’est tant mieux !
Mango Lila a dit:
Ce n’est pas la mort qui est un problème, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire mais tout ce qu’il y a autour et qui me touche tant! ( la situation dans les maisons de retraite pour les personnes très âgées a sans doute été un des plus grands chocs de ma vie) C’est pour moi, en ce moment, une des causes à défendre: comment améliorer les fins de vie difficiles! Il y a tant de situations différentes et injustes!
anne7500 a dit:
Je comprends mieux et je suis d’accord avec toi : la manière dont les personnes âgées sont traitées dans certains lieux est révoltante !
soukee a dit:
Voilà un Paul dont on parle beaucoup aujourd’hui au rendez-vous BD. Malgré tes réserves, je suis curieuse de découvrir ce personnage qui semble si attachant.
anne7500 a dit:
Oh mais j’ai très envie de découvrir d’autres aventures de Paul !
Marion a dit:
C’est une série qu’il va falloir que je démarre !
anne7500 a dit:
Et moi, la continuer (si ma bibli en achète d’autres).
Géraldine a dit:
J’avais été surprise aussi par cette BD, je pensais que ça allait être juste drôle alors que c’est un peu drôle, mais surtout très sérieux. Une belle réussite, je relirai d’autres albums de cette série !
anne7500 a dit:
J’espère (je vais tanner) que ma bibliothèque en achètera d’autres !
Choco a dit:
J’ai lu mon premier Paul cette semaine et c’était justement celui-là ! J’ai eu un peu de mal à accrocher dans les premières pages, la langue m’échappait un peu. Et puis, cette histoire familiale autour de la maladie du père m’a vraiment touché et je suis allée au bout avec plaisir. Je devrais continuer à les lire 🙂
anne7500 a dit:
Moi aussi, j’aimerais en lire d’autres. Ma lecture de Michel Tremblay m’a mise asez à l’aise avec la langue 😉